1000ème de Wenger : la plus cuisante des fêtes

Si à Arsenal, on fait beaucoup de choses très bien, il y en a incontestablement une que l’on fait mieux que les autres : perdre. Pour tenter d’effacer le traumatisme de nos défaites les plus spectaculaires et iconiques, nous inaugurons aujourd’hui le Comité de Soutien des Gooners Anonymes, l’association d’entraide qui vous fait revivre vos pires souvenirs dans l’espoir de les exorciser.  Pour les grands débuts du CSGA, retour sur l’une des dates les plus douloureuses de notre histoire : la 1000e d’Arsène Wenger.

Ah, Arsenal… Ses joueurs légendaires, son manager mythique, ses records incroyables, son histoire centenaire, son jeu spectaculaire… ses moments de lose monumentaux ! Car oui, si nous avons le plaisir de supporter le meilleur club du monde, il faut aussi reconnaître que nos joueurs ont parfois le don de recevoir des raclées colossales. Prendre des roustes, des déculottées, des valises, des volées : personne ne fait cela mieux que nous. Parmi nos plus grands morceaux de bravoure estampillés CSGA, trône en bonne place la 1000e rencontre d’Arsène Wenger à la tête du club. Une défaite 6-0 sur le terrain du Chelsea de Mourinho, restée gravée dans la mémoire de tous les supporters des Gunners. Retour sur ce naufrage XXL, pour le premier épisode d’une série d’articles consacrée à ce que nous avons érigé au rang d’art : la défaite.

Débuts en fanfare

Des supporters pleins d’espoir qui croient encore au titre, un événement à célébrer, un déplacement chez les Schtroumpfs de Chelsea, alors leaders de Premier League et drivés par le vilain José « Gargamelle » Mourinho… En ce 22 mars 2014, tout est réuni. Oui, tout est réuni pour une bonne grosse lose d’anthologie.

Et nos Gunners ne tardent pas à concrétiser tous les désespoirs placés en eux. À commencer par notre raïs à nous et homme de la journée, Arsène Wenger, qui se lance dans une innovation tactique en installant Oxlade-Chamberlain aux côtés de Mikel Arteta dans l’entrejeu. Un choix payant d’entrée : l’Anglais ne voit pas le jour et prend le bouillon comme rarement. Visiblement pas assez au goût de notre charnière centrale, qui décide de montrer au jeunot comment il faut faire. Complètement à la ramasse sur une contre-attaque menée par André Schürrle, le tandem Koscielny/Mertesacker nous offre un modèle d’air defense et ne fait rien pour empêcher Samuel Eto’o de décocher un enroulé du gauche qui finit dans le petit filet dès la 5e minute.

Une défaite labellisée AOC

Moins d’une minute plus tard, Santi Cazorla décide de se mettre au diapason et perd bêtement un ballon au niveau du rond central. De quoi donner à Laurent Koscielny une nouvelle opportunité de ne pas briller. L’ancien Lorientais laisse André Schürrle (encore lui) s’avancer le plus sereinement du monde jusque dans notre surface et armer une frappe croisée qui fait mouche. 6 minutes de jeu, 2-0. Les bases posées sont solides.

La leçon de lose vire au chef-d’œuvre peu après le quart d’heure de jeu. AOC, décidément abyssal, se fend d’une magnifique parade de la main gauche sur une frappe d’Hazard. Mais son génie ne s’arrête pas là : l’Anglais parvient à rester sur le terrain avec la complicité de l’inénarrable monsieur Marinner, qui exclut Kieran Gibbs en lieu et place du coupable ! Hazard se fait justice et transforme le pénalty. 3-0. Du grand art.

1000ème de Wenger
On était tous aussi étonnés que toi, Kieran ! (Photo AFP)

Un drame Oscarisé

Avec un tel bilan dès la 17e minute, la contre-performance semble déjà parfaite. Mais pas de repos pour les braves ! Nos Gunners repartent au charbon et vont jusqu’à faire briller Oscar. La hype la plus injustifiée de la dernière décennie inscrit un doublé. Le Brésilien profite de la passe décisive d’un Fernando Torres qui est à l’époque en perdition totale à la 42e, et d’une nouvelle erreur défensive de notre part 20 minutes après le début de la seconde mi-temps. Mohamed Salah, à peine entré en jeu, n’a même pas besoin de forcer sur sa vitesse pour prendre 5 mètres à notre défense et venir conclure le feu d’artifice en ajustant Szczesny – qui n’a jamais eu la main plus molle qu’en ce jour – à la 71e minute.

Wenger est abattu. Sa 1000e est gâchée. Nos ambitions de titre sont ruinées. Mourinho, bien entendu, exulte. Pour ce qui devait être la plus belle des fêtes, le Portugais nous offre notre pire défaite.

#Clément #AFC

 


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