Arsenal perd fort logiquement le derby

Le North London Derby. L’un des matchs, si ce n’est le match le plus attendu de la saison. Le genre de rencontre dans laquelle, peu importe ce qu’il s’est passé avant, il faut tout donner pour briller. Pour essayer de créer l’exploit et de relancer son équipe vers un dernier rush pour le top 4, Arsène Wenger compose avec ce qu’il a et propose un 4-3-3 avec Wilshere, Elneny et Xhaka au milieu derrière un trio Mkhitaryan-Özil-Aubameyang. Une composition assez logique sur le papier compte tenu de l’absence de Ramsey et de notre grande frilosité défensive.

Le match a commencé par un long round d’observation en première période. Malgré une domination des Spurs à la possession, les Gunners quadrillent bien le terrain et mettent beaucoup d’intensité au marquage et dans les duels, ce qui dérègle complètement les locaux, incapables de trouver des décalages. Mieux encore, les rouges et blancs parviennent à rapidement se projeter en contre et à déstabiliser la défense adverse, mais on manque de précision dans le dernier geste, ou même un peu de chance : à la 12ème minute, Jack Wilshere parvient à trouver d’une passe géniale Aubameyang en profondeur, qui se retrouve alors seul face à Lloris… mais le Gabonais est signalé hors-jeu. C’est extrêmement limite, et au ralenti le joueur semblait bien en position licite, mais il est difficile d’en vouloir à l’arbitre tant ça se joue à rien.

Les Spurs ont beau intensifier leurs efforts et s’offrir une domination territoriale sans partage, ils ne parviennent toujours pas à se procurer des occasions, si ce n’est sur coups de pieds arrêtés, à l’image de cette tête trop décroisée de Dier (14ème), mais au fil des minutes la défense d’Arsenal devient un peu plus poreuse et Tottenham de s’offrir la meilleure occasion de cette mi-temps : sur un excellent centre enroulé, Eriksen parvient à trouver Kane, pas hors-jeu, dans le dos de Koscielny, mais l’attaquant Anglais effectue heureusement sa tête dans un mauvais timing et l’envoie au dessus (27ème).

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Arsenal se réveille un peu à la suite de cette première grosse frayeur, mais tout cela reste bien timide, à l’image de ce décalage d’Özil vers Bellerín, libre côté droit, qui préfère tenter (et rater) une frappe difficile plutôt que d’essayer de trouver un partenaire (40ème).

La première période de ce derby se termine ainsi tranquillement. Si l’intensité est présente et que les Gunners sont globalement en place, on reste un peu sur notre faim quand au manque d’initiative de nos protégés.

Au retour des vestiaires, le match s’emballe enfin. Malheureusement pour nous pas dans le bon sens. Si les Spurs semblent avoir passé la seconde, les Gunners restent sur leur plan de jeu que l’on pourrait qualifier de “petits bras” et se font complètement bousculer dans l’intensité. Les centres s’enchaînent vers la cage de Čech et sont dégagés tant bien que mal… mais très rapidement la défense craque. Sur un centre travaillé de Davies, Harry Kane s’impose dans les airs face à Koscielny et bat le portier Tchèque d’une tête croisée imparable : les Spurs mènent, déjà (1-0, 49ème).

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Pour répondre à cette ouverture du score, on espère alors voir nos Gunners se mettre au niveau de la rencontre : malheureusement ce n’est pas du tout ce qui se passe, bien au contraire. Arsenal est K.O. et passe proche d’encaisser un deuxième but, d’abord par Kane, qui décroise d’abord trop sa tête alors qu’il s’était encore imposé dans les airs (52ème), avant de voir Čech s’interposer sur sa reprise de volée (54ème), puis par Eriksen sur coup franc : là encore, Čech s’interpose alors que le Danois avait très bien frappé ce coup-de-pied arrêté (56ème).

L’orage passe finalement, et il n’y a toujours “que” 1-0. Arsenal va un peu mieux et arrive enfin à mettre le pied sur le ballon, et Arsène Wenger commence son coaching : Lacazette et Iwobi remplacent Mkhitaryan et Elneny, et ce dès la 64ème minute. Conséquence de ces changements, Aubameyang passe sur l’aile gauche. Suite à un débordement réussi, le Gabonais envoie un centre dans la surface des Spurs, qui est facilement renvoyé. Le ballon profite cependant à Wilshere qui ne se pose pas de question et envoie une lourde frappe qui oblige Lloris à sortir un arrêt de qualité (68ème).

On espère alors que cette occasion en appelle d’autres, mais les Spurs reprennent le contrôle et se procurent à nouveau d’énormes occasion de faire le break : tout d’abord par Alli, lancé en profondeur suite à une passe ratée de Koscielny, mais le jeune Anglais rate heureusement son un contre un avec Čech (71ème), puis grâce au nouvel entrant Lamela, parfaitement lancé en profondeur par Kane sur une action d’école. Là encore, Čech est vigilant et claque en corner (72ème).

Notre gardien, longtemps incertain, nous maintient en vie dans cette partie. Et alors que le temps file vers la fin du match, les Gunners se réveillent enfin et se décident à accélérer. Bellerín percute côté droit et envoie (enfin) un bon centre vers Lacazette au second poteau… mais le Français rate totalement sa reprise à bout portant (90+1). L’ancien Lyonnais aura encore une balle d’égalisation dans les derniers instants de la rencontre : bien lancé en profondeur, il résiste à la défense des Spurs pour s’offrir un face-à-face avec Lloris… mais le numéro 9 d’Arsenal décroise un rien trop sa frappe, qui meurt en sortie de but après avoir frôlé le second poteau du gardien adverse (90+3). Le match se termine sur ce score douloureux de 1 à 0 pour Tottenham.

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Il est toujours extrêmement frustrant de perdre contre les Spurs. Mais il est difficile de dire que nous méritions autre chose : le seul plan de jeu d’Arsène Wenger semblait être de résister le plus longtemps possible pour jouer en contre. Cette stratégie aura tenu une mi-temps, mais Arsenal aura été incapable de réagir une fois l’ouverture du score concédée, et aurait même pu s’incliner sur un score bien plus lourd sans un grand Čech et sans la maladresse des attaquants adverses.

Si le secteur offensif a bien été renforcé au mercato, la défense reste extrêmement fébrile, et Wenger a du mal à trouver la bonne formule au milieu et en attaque. Le constat est accablant : après 27 journées, Arsenal pointe à six longueurs de la quatrième place. Le bilan comptable est en particulier désastreux à l’extérieur, et on a du mal à imaginer un quelconque retour à la Ligue des Champions par la Premier League… La seule solution semble devoir être la Ligue Europa.

Début de réponse jeudi.

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#AntoineL

 


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