L’heure du bilan : les satisfactions

La saison 2018/2019 vient tout juste de s’achever sur une nouvelle déception, et force est de constater qu’Arsenal est une nouvelle fois passé à côté de l’objectif de qualification pour la Ligue des Champions : après une lutte acharnée pour le top4 qui aura duré de longs mois, les Gunners ont finalement craqué dans le sprint final alors qu’ils étaient pourtant en position favorable à quelques matchs de la fin de la saison de Premier League.

On espérait pouvoir rattraper le coup en Europa League, compétition dans laquelle Arsenal a globalement réalisé un joli parcours (malgré quelques accrocs) jusqu’à se hisser en finale, mais les hommes d’Unai Emery ont une nouvelle fois craqué face à leur voisins de Chelsea. Après un début de match plutôt réussi et accroché, Arsenal a sombré en deuxième période pour terminer sa saison sur une défaite humiliante.

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Et nous voilà finalement en l’an 1 après le départ d’Arsène Wenger. Si dans le staff les changements ont été conséquents, l’effectif n’a pas été fondamentalement bousculé et le bilan comptable est finalement assez similaire : par rapport à l’an dernier, on gagne une place et 7 points au classement, mais la Champions League n’est toujours pas là. Comme l’an dernier, si notre attaque a su être convaincante (73 buts marqués, troisième meilleur total derrière City et Liverpool), notre défense s’est montrée plus d’une fois en difficulté avec 51 buts encaissés, 7èmebilan de Premier League et surtout 12 unités de plus que Chelsea et Tottenham, qui terminent devant nous d’une courte tête.

Il ne faut donc pas être un expert en analyse pour comprendre que la principale faiblesse d’Arsenal a une nouvelle fois été sa défense : si le recrutement de Sokratis a été globalement satisfaisant, le grec a été un peu seul tandis qu’autour de lui Koscielny puis Holding ont dû faire face à de longues blessures alors que Mustafi s’est une nouvelle fois illustré par des performances très aléatoires.

La saison étant maintenant terminée, il est l’heure de tirer un bilan plus détaillé sur ce qui a fonctionné ou non dans l’équipe, sur les secteurs qu’il serait judicieux de renforcer, et sur les premières projections que l’on pourrait faire du mercato à venir.

Première partie : Les satisfactions

Bien qu’il soit difficile de dire que la saison qui vient de s’achever ait été satisfaisante, celle-ci n’a cependant pas été totalement noire. Quelques joueurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu pour s’imposer dans le onze ou au moins dans la rotation.

Gardiens :

C’est par exemple le cas de Bernd Leno : arrivé en provenance de Leverkusen pour une vingtaine de millions de livres, le gardien Allemand a pris son mal en patience sur le banc avant de profiter d’une blessure de Cech pour lui succéder en Premier League, place qu’il n’a plus jamais quitté par la suite.

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Leno n’a que très peu déçu au poste de gardien où il a su se faire remarquer par ses excellents réflexes sur sa ligne ainsi que par son jeu au pied fluide et précis. La principale crainte des supporters qui l’avaient suivi à Leverkusen était qu’il ne commette trop « d’erreurs d’inattention » souvent fatale à ce poste. Si l’on garde en tête un match compliqué de Leno à Southampton, force est de constater qu’il a globalement su rester sérieux et concentré toute la saison, bien que ses sorties aériennes n’aient pas toujours été rassurantes.

Le nombre de buts encaissés par les Gunners cette saison ne lui rend pas justice, mais il est pourtant clair que Bernd Leno a su être plutôt convaincant cette saison, et l’on peut raisonnablement penser qu’Arsenal tient son gardien titulaire pour les années à venir.

Ayons également un mot pour Petr Čech. Dans sa dernière saison de contrat, la légende tchèque a décidé assez tôt dans la saison qu’il prendrait sa retraite à la fin de son engagement avec Arsenal. D’abord titulaire en Premier League, Čech s’est comme mentionné plus tôt progressivement fait remplacer par Leno, mais a par la suite pris une place numéro 1 de luxe en Europa League, rôle qu’il a assumé avec le sérieux qu’on lui connaît, aidant de manière exemplaire les siens à se hisser jusqu’en finale.

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Défenseurs :

Pour ce qui est de la ligne défensive, le constat est plus mitigé. Héctor Bellerín semblait avoir enfin retrouvé son meilleur niveau en début de saison avant de la terminer de manière prématurée en janvier. Le constat est un peu le même pour Rob Holding : après avoir commencé sa saison sur le banc, le jeune anglais a progressivement réussi à trouver une place dans le onze d’Unai Emery.. avant de se blesser lourdement en décembre, si bien qu’on se demande si il sera pleinement disponible d’ici la reprise des entraînements. Deux blessures qui ont forcément impacté la saison d’Arsenal, bien qu’il serait un peu simpliste de se dire que c’est le seul facteur de la fin de saison désastreuse des Gunners.

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On pourrait ajouter Sokratis et son mental de guerrier au niveau des satisfactions, même s’il n’a pas toujours été irréprochable. La recrue Grecque a su trouver rapidement une place de titulaire et “Papa” a vite montré qu’il pouvait être très performant au duel et commet finalement assez peu d’erreurs de marquage ou d’inattention, en plus d’être assez vif et rapide malgré son physique imposant. Le bilan de Sokratis est cependant malheureusement un peu terni par sa forte tendance à laisser un peu trop traîner ses pieds (ou ses mains) quand il est battu, ce qui lui a valu de nombreux cartons jaunes avec pour résultat deux suspensions en Premier League et surtout une expulsion contre Rennes en Europa League qui a failli être la cause d’une élimination prématurée.

Sokratis

Ces trois noms sont pour moi les seuls que l’on peut réellement considérer comme ayant été des satisfactions en défense, bien que Monreal ou Maitland-Niles aient réalisé une saison relativement honnête, ou que le retour de Koscielny ait été plus réussi que ce que l’on pouvait craindre.

Milieux :

Au milieu de terrain, il est difficile de trouver ne serait-ce qu’un joueur qui a été performant tout au long de la saison : il serait plus juste de dire que tous ont eu leurs périodes.

Par exemple, la recrue Uruguayenne Lucas Torreira a mis quelques semaines à s’imposer dans le onze titulaire, après quoi il a trouvé sa place dans le système d’Emery comme dans le cœur des supporters grâce à sa hargne, lui permettant de gratter de nombreux ballons, combinée à une qualité technique plus que correcte qui lui permet de sortir le cuir proprement dans le dernier tiers du terrain.

Torreira

Lucas a cependant baissé le pied aux alentours du Boxing-Day, avant de revenir en force quelques semaines plus tard. Une baisse de régime compréhensible sachant que c’était la première saison anglaise de Torreira, lui qui était habitué au rythme moins soutenu de la série A.

Mentionnons également Matteo Guendouzi, qui a définitivement été l’une des grosses surprises de la saison. Arrivé en provenance de Lorient pour un montant relativement modeste, on imaginait pas le jeune français se faire aussi rapidement une place en équipe première : c’est pourtant bien ce qu’il s’est produit. Après une préparation estivale prometteuse, Matteo a commencé la saison de Premier League comme un titulaire et s’est vite épanoui dans le système d’Emery en montrant des qualités physiques très intéressantes au milieu en plus d’une intelligence de jeu rare pour un si jeune joueur.  Si sa propension à prendre des risques pour sortir balle au pied nous a parfois causé quelques frayeurs, Guendouzi a définitivement été l’une des satisfactions de la saison, malgré un début d’année 2019 plus en dedans.

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Les cas d’Aaron Ramsey et Granit Xhaka sont plus compliqués.

La saison du Gallois a en effet longtemps été perturbée par sa situation contractuelle. En début de saison, la tendance était plutôt à une prolongation, et il semblait qu’Emery comptait s’appuyer sur Aaron comme un homme de base de son système, mais le début de saison de notre ancien numéro 8 s’est avéré décevant. Un temps sorti du onze, les performances de Ramsey ont commencé à repartir à la hausse tandis que les discussions autour de son contrat semblaient s’enliser encore plus, jusqu’à ce que l’on apprenne finalement qu’il ne serait pas prolongé. Difficile de dire qui est responsable (Emery, Gazidis, Raul Sanllehi, le camp du joueur trop gourmand…) tant la situation est encore floue aujourd’hui, mais toujours est-il qu’après plus de dix ans au club, Aaron Ramsey allait s’en aller pour signer libre à la Juventus.

L'émouvant adieu de Ramsey aux gunners

Sa situation contractuelle clarifiée, Ramsey a commencé à afficher à nouveau le niveau qu’on attendait de lui et a fait preuve d’un grand respect envers le club en dépit de son départ imminent, jusqu’à ce qu’il se blesse pendant le quart de finale d’Europa League contre Naples en avril. Un temps espéré de retour pour la fin de saison, le Gallois a finalement été déclaré out pour de bon et a cruellement manqué dans une fin de saison qui a viré au cauchemar.

Du côté de Granit Xhaka, les saisons se suivent et se ressemblent : globalement « bon », avec quelques matchs magnifiques de maîtrise où il se comporte comme le maestro qu’on désire voir en lui, mais aussi pas mal  de rencontres plus anecdotiques ou ponctuées par des erreurs franchement évitables (on se souviendra des matchs à domicile contre Wolverhampton et Brighton…). Sa saison est à mon sens plutôt réussie, mais on sent vraiment qu’il est capable de mieux, ce qui en fait un joueur très frustrant.

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Attaquants

Pour terminer au rang des satisfactions, évoquons le secteur offensif : avec un titre de joueur de la saison pleinement mérité, Alexandre Lacazette est sans aucun doute le pilier de notre attaque et même de notre équipe. Laissé sur le banc en début de saison, le Français a rapidement donné tort à Emery et a vite regagné sa place dans le onze. Si ses statistiques sont correctes sans être absolument exceptionnelles (19 buts et 13 assists en 49 matchs, dont 38 comme titulaires), son importance dans le jeu saute aux yeux. « Laca » brille et fait briller ses partenaires grâce à un profil très complet qui lui permet de jouer tantôt en pivot, tantôt dans la profondeur et même bien souvent de décrocher pour se comporter presque comme un meneur de jeu. Bon finisseur tout en étant très altruiste et avec un véritable mental de guerrier comme cette équipe en compte trop peu, la présence d’Alexandre Lacazette est quasiment à elle seule un motif d’espoir pour un avenir qui s’annonce assez incertain. On t’aime Alex.

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L’autre homme fort de l’attaque des Gunners est évidemment Pierre-Emerick Aubameyang. Moins présent dans le jeu mais plus décisif, le Gabonais nous a sorti une saison très sérieuse avec 31 buts et 8 assists en 51 matchs, dont 40 comme titulaire. La saison d’Aubam’ a cela dit été assez mouvementée, enchaînant périodes de disette et de ratés improbables avec d’autres périodes où il marchait sur l’eau et était instoppable devant le but. Plutôt complémentaire avec son ami Lacazette, l’ancien Stéphanois a tout de même terminé meilleur buteur de Premier League et nous a parfois fait vibrer, même si son rôle dans le onze de départ pose un problème pas encore forcément bien résolu… mais nous y reviendrons plus tard.

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Pour conclure avec les joueurs offensifs, j’oserais également évoquer Alex Iwobi, qui, malgré une saison statistiquement assez pauvre (6 buts et 9 assists en 51 matchs dont 30 comme titulaires) a pris une nouvelle dimension sous Unai Emery. Disposant d’un temps de jeu conséquent, le Nigérian a souvent proposé des performances franchement intéressantes dans le jeu avec un rôle de dynamiteur qu’il est un peu le seul à avoir actuellement. Son principal défaut reste cependant son manque de réussite dans le dernier geste, point qu’il devra absolument améliorer pour espérer franchir un cap.

Iwobi tonique

Pour terminer, parlons également du coach himself, Unai Emery. Dès le départ, la tâche semblait ardue pour le Basque : bien qu’il commence à avoir une certaine expérience en Europe, Emery effectuait avec Arsenal ses premiers pas en Premier League, avec pour difficile mission de succéder à la légende qu’est Arsène Wenger. Ajoutons à ça la masse conséquente de travail qu’il fallait réaliser sur l’effectif (et qui est loin d’être terminé) concernant les transferts et certaines situations contractuelles, le staff à recomposer… bref, Unai Emery avait devant lui un chantier énorme en arrivant dans le nord de Londres, et les départs d’Ivan Gazidis puis de Sven Mislintat tôt dans la saison n’ont pas dû l’aider.

Considérant ces facteurs, même si l’objectif de qualification en C1 n’a pas été atteint, il serait cruel de dire qu’Emery a réalisé une mauvaise saison sur le banc d’Arsenal. Les recrues estivales ont globalement été des réussites (nous y reviendrons), et notre nouveau coach a su redonner confiance en certains joueurs qui en manquaient ces dernières saisons (Holding, Bellerín, Iwobi) tout en instaurant une atmosphère positive dans un groupe géré plutôt intelligemment, à l’image de la longue série d’invincibilité que l’on a pu savourer en début de saison.

Arsenal's Spanish head coach Unai Emery gestures on the touchline during the English Premier League football match between Arsenal and Cheslea at the Emirates Stadium in London on January 19, 2019. (Photo by Ian KINGTON / IKIMAGES / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or 'live' services. Online in-match use limited to 45 images, no video emulation. No use in betting, games or single club/league/player publications. (Photo credit should read IAN KINGTON/AFP/Getty Images)

Emery n’a malheureusement pas été parfait, et il semble manifeste que des erreurs ont été réalisées notamment dans le rush final, avec cette série de matchs sans victoire assez invraisemblable en fin de saison alors que le Top4 était en bonne voie. Nous restons malgré cette déception finale assez satisfaits du travail accompli par Unai Emery et lui faisons confiance pour la saison à venir, sous réserve que l’intersaison soit bien géré, ce qui est une autre histoire…

À bientôt pour la suite de ce bilan estival.

#COYG

#AntoineL


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