Bilan mercato : Partie 1 – Des adieux déchirants

À l’issue d’un mercato de janvier inhabituellement mouvementé pour le club d’Arsène Wenger, il est maintenant tant de dresser le bilan des départs dans cet article, avant d’analyser les arrivées dans un prochain article.

Avant l’ouverture de la fenêtre des transferts hivernale, on ne s’attendait pas forcément à grand chose du côté des supporters. Il y avait bien des rumeurs ça et là, mais une révolution semblait peu vraisemblable. Au mieux, on pouvait penser qu’un ou deux “joueurs d’effectif” pourraient venir pour faire le nombre…

On ne pouvait pas mieux se tromper. Prenez une boisson chaude et asseyez-vous confortablement : on fait le bilan, calmement.

emirates

Francis Coquelin : parti à Valence pour £12M

Le premier départ fut celui de Francis Coquelin. Et tout a été très vite. À peine la rumeur d’un intérêt de Valence était lancée qu’il était déjà parti. Un départ plutôt compréhensible, dans la mesure où le milieu français ne jouait plus beaucoup cette saison : un rôle de troisième voire quatrième roue du carrosse au milieu en Premier League, un peu plus de temps de jeu en coupes certes, mais il semblait assez clair que “The Coq” n’était plus dans les plans de Wenger, de manière assez cruelle dans la mesure où le milieu ne donne pas vraiment satisfaction cette saison.

En tous les cas, c’est au final un enfant du club et un vrai bosseur qui nous quitte : Francis aura passé près de dix ans dans le nord de Londres. Souvent prêté, toujours contesté, le Français n’a jamais manqué de caractère et avait, à l’époque gagné sa place alors qu’il semblait plus proche que jamais d’un départ. Souvenez vous : à la fin de l’année 2014, alors que le milieu est ravagé par les blessures, Wenger décide de rappeler Coquelin de son prêt à Charlton, alors en troisième division.

D’abord placé sur le banc pour faire le nombre, Coquelin réussit quelques bonnes entrées en jeu jusqu’à gagner une place de titulaire. Alors en fin de contrat, Francis Coquelin sera finalement prolongé et formera aux côtés de Santi Cazorla un duo extrêmement efficace au milieu de terrain, dans un rôle de sentinelle. Alors surnommé “The Police Officer” en raison de la rugosité de ses tacles, son apport permettra cette saison-là à Arsenal de gratter une qualification directe en Ligue des Champions ainsi qu’un deuxième titre de suite en FA Cup. Entre blessures et performances plus moyennes, Coquelin perdra sa place petit à petit jusqu’à ce départ pour Valence.

Une chose est certaine : même s’il n’a pas toujours fait l’unanimité, nous nous souviendrons de Francis Coquelin comme d’un passionné qui a toujours tout donné pour le maillot des Gunners, et nous lui souhaitons le meilleur pour sa nouvelle aventure en Espagne.

coqpassion

Theo Walcott : parti à Everton pour £20M

Le deuxième départ hivernal fut moins brutal, pour deux raisons : tout d’abord car des rumeurs de transferts sont survenues très tôt, plusieurs semaines avant l’ouverture du mercato, et surtout car dans l’esprit de nombreux fans, Theo n’avait plus vraiment sa place dans l’effectif : ses apparitions avec l’équipe type étaient devenues de plus en plus rares au fil des mois, et on ne peut pas dire que le niveau de jeu affiché par l’ailier Anglais lors de ces apparitions était convaincant.

Les rumeurs de transfert concernant Theo Walcott sont alors apparues presque comme un soulagement : il était temps pour Theo et Arsenal de se séparer autant dans l’intérêt du club que dans celui du joueur (qui comme tout footballeur a envie de jouer régulièrement et d’être appelé en équipe nationale). Si Southampton a longtemps tenu la corde pour rapatrier son ancien prodige, ce sont finalement les Toffees de Big Sam qui ont raflé la mise.

Theo Walcott aura finalement passé près de douze ans dans le nord de Londres, et aura joué près de 400 matchs pour un total 108 buts et 67 passes décisives. Si ce bilan est plutôt honnête sur un plan purement comptable, le bilan du joueur est plus mitigé si on y regarde de plus près : attendu comme la next big thing des Three Lions, Walcott aura enchaîné de trop rares périodes fastes durant lesquelles il enfilait les buts comme des perles mais aussi de bien trop nombreuses périodes de vide, pendant lesquelles le joueur traversait les matchs comme une âme en peine. Ce constat doit évidemment être nuancé en tenant compte du fait que Theo a subi durant son passage chez les Gunners de nombreuses longues blessures qui ont coupé sa progression et lui ont fait progressivement perdre son explosivité, qui était l’une de ses principales qualités.

Theo Walcott a aujourd’hui 28 ans. Si il ne sera vraisemblablement jamais le héros que l’Angleterre attendait, il lui reste encore de belles années devant lui, et Everton semble être le bon club pour se relancer (ses débuts du côté de Liverpool ont d’ailleurs été plutôt réussis). Nous nous en souviendrons comme d’un joueur forcément décevant compte tenu des espoirs placés en lui, mais aussi comme d’un attaquant qui nous aura offert de grosses sensations (son triplé face à Newcastle dans un match épique, son “2-0” de la main quand il sort sur blessure face à Tottenham devenu culte…).

Theo est un joueur qui a aimé le club et s’est battu pour le blason, et pour cette raison il ne sera pas oublié, et nous lui souhaitons le meilleur à Everton.

theocup

Alexis Sánchez : parti à Manchester United en échange de Henrick Mkhitaryan

Ah, Alexis. LE gros dossier de ce mercato. Après son départ avorté l’été dernier, on se demandait dans quel état nous allions retrouver le Chilien cette saison. La réponse ne s’est pas faite attendre : en dépit de quelques bons matchs ici et là, Alexis ne semblait pas dans son assiette : ses qualités (dribbles, explosivité, enchaînements rapides et imprévisibles) avaient plus ou moins disparus tandis que ses défauts s’étaient accentués : pertes de balle en pagaille, mauvais choix de passes et de frappe, multiplication de touches de balles jusqu’au ridicule… il n’est pas exagéré de dire qu’Alexis Sánchez réalisait un début de saison franchement décevant compte tenu du talent qu’il avait montré par le passé.

Un départ en hiver semblait être un bon choix, et on s’attendait à ce que Manchester City revienne à la charge : si les Citizens sont bien revenus, leur offre s’est avérée bien faible et on a bien cru que le Chilien finirait péniblement son contrat dans le Nord de Londres… quand tout à coup, une info sortie de nulle part a renversé la situation : Manchester United veut Sánchez.

Compte tenu du passé commun des deux clubs, des prétentions salariales du Chilien et de l’indemnité demandée par Arsenal, on a eu un peu de mal à y croire, mais les jours passant, nous avons bien dû nous rendre compte que ce deal devenait de plus en plus réaliste. L’indemnité a longtemps été mystérieuse : on a d’abord cru à un transfert sec, puis le nom d’Anthony Martial en échange a circulé, et finalement ce transfert blockbuster s’est conclu par un échange sec : Alexis Sánchez contre Henrikh Mkhitaryan.

Le passage d’Alexis ne fait pas l’unanimité chez les fans. Arrivé en tant que deuxième grosse star pour seconder Mesut Özil et relancer Arsenal, on ne peut pas dire que cette opération ait été un succès absolu malgré deux FA Cup glanées pendant le passage d’Alexis. Avec 80 buts et 41 passes décisives en 165 apparitions, le bilan statistique du Chilien est plus que satisfaisant, avec en apothéose cette saison 2016/2017  qui fut particulièrement faste pour lui sur un plan individuel.

Néanmoins, d’un point de vue plus général, la greffe d’Alexis Sánchez n’a pas parfaitement prise. On a souvent reproché au joueur son individualisme et son body language sur le terrain, et il existe plusieurs rumeurs d’engueulades plus ou moins violentes entre le Chilien et ses coéquipiers. Après cette demi-saison très mitigée, le départ d’Alexis, qui était rappelons-le en fin de contrat, est plutôt une bonne chose, d’autant plus qu’il a été remplacé sur le long terme par un joueur qui semble mieux convenir à Arsenal d’un point de vue collectif.

Manchester United oblige, difficile de souhaiter quoi que ce soit à Alexis, qui n’a pas particulièrement marqué le club de son empreinte par ailleurs. Disons-lui bon vent, c’est déjà pas mal.

byealexis

Marcus McGuane : parti pour le FC Barcelone pour un montant non-communiqué

Il y a assez peu de choses à dire sur ce transfert : si le jeune Marcus McGuane était l’un des éléments les plus prometteurs des équipes de jeune d’Arsenal, il n’avait malheureusement pas encore percé en équipe A alors qu’il arrivait au bout de son contrat. Est-ce lui qui n’a pas voulu prolonger ou est-ce le club qui a été réticent à satisfaire ses exigences salariales ? Pour le moment, mystère. Toujours est-il que le FC Barcelone a sauté sur l’occasion pour gonfler (dans un premier temps) les rangs de son équipe B.

Bonne chance à lui, souhaitons-lui de réussir à se faire une place dans cette véritable institution qu’est le FC Barcelone.

macguanebarc

Olivier Giroud : parti pour Chelsea pour £18M

Probablement le départ le plus douloureux de ce mercato. Olivier Giroud était un joueur très important de l’effectif d’Arsenal. Même si depuis quelques temps il devait se contenter du banc, il restait précieux dans ce costume de super-sub avec lequel il a sauvé tant de matchs. Souvent décisif, le Français a toujours mouillé le maillot et on se souviendra de son mental de guerrier.

En plus de 250 apparitions, “Oliv” a marqué quelques 105 buts, dont certains mémorables : on pense évidemment à ce “Scorpion Kick” marqué contre Palace qui lui a valu le prix Puskas, ou encore à ce retourné magnifique contre Belgrade qui a donné la victoire à Arsenal en Europa League cette saison.

Après cinq saisons et demi passées à Arsenal, c’est donc avec tristesse que l’ancien Montpelliérain a fait ses valises. Difficile de lui en vouloir, car il n’était plus titulaire et qu’il avait légitimement envie de garantir son temps de jeu pour continuer à jouer en équipe de France. N’épiloguons pas plus, Michael avait très bien résumé le sentiment de notre équipe autour de ce départ dans ce billet que nous vous conseillons.

giroocupp

Matthieu Debuchy : parti libre pour Saint-Étienne

L’histoire de Matthieu Debuchy a Arsenal fut tortueuse. Acheté pour une dizaine de millions de livres à Newcastle afin de pallier au départ du taulier Bacary Sagna en 2014, Debuchy a commencé son aventure londonienne dans la peau d’un titulaire indiscutable. Mais très vite, le Français a été embêté par les blessures, ce qui a permis à un certain Héctor Bellerín de se faire une place au poste de latéral droit… poste qu’il n’a pas lâché depuis.

Debuchy n’a malheureusement jamais réussi à se refaire une place dans le onze d’Arsène Wenger. Parfois utilisé comme bouche-trou en défense central ou au poste de latéral droit, l’ancien de Newcastle n’a jamais pu enchaîner, entre performances décevantes et rechutes au niveau des blessures.

Après trois ans et demi à Arsenal, Matthieu Debuchy quitte enfin le club, libéré de son contrat par Arsenal. “Enfin” non pas pour être méchant avec lui, mais car ça fait bien deux ans qu’il aurait dû partir s’il avait vraiment voulu se relancer… mais on le soupçonne de ne pas avoir cherché à forcer son départ afin de continuer à toucher son salaire élevé.

Nous souhaitons malgré tout bonne chance à Matthieu dans sa nouvelle aventure stéphanoise !

buchh

Les prêts

Même si ils reviendront vite s’entraîner à Colney, mentionnons les jeunes Gunners partis s’aguerrir en prêt :

Jeff-Reine Adélaïde est prêté à Angers, en Ligue 1;

Julio Pleguezuelo est prêté au Gimnastic de Tarragona, en Liga Adelante (D2);

Krystian Bielik et Tafari Moore sont prêtés à Walsall, en League One (D3);

Ben Sheaf est prêté à Stevenage, en League Two (D4);

Stephy Mavididi est prêté à Charlton, en League One (D3);

Kelechi Nwakali est prêté au MVV Maastricht , en Eerste Divisie (D2).

La première partie de ce long bilan hivernal s’achève donc. Rendez-vous très bientôt pour décortiquer les arrivées !

#COYG

#AntoineL


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