Cauchemar à l’Emirates

FBL-ENG-PR-ARSENAL-ASTON VILLA

Les réjouissances provoquées par le retour de la Premier League furent de courte durée pour tout supporter d’Arsenal qui se respecte. Et pourtant, l’après-midi avait si bien commencé avec ce but précoce d’Olivier Giroud. Mais c’était sans compter sur les vieux démons des Gunners: un gardien dans les choux, un manque exacerbé de réalisme, et surtout un arbitre qui a complètement perdu le fil de la rencontre dès les premières minutes, au détriment des hommes d’Arsène Wenger.

Un match musclé.

Malgré l’inactivité sur le marché des transferts et le manque de profondeur sur le banc, c’était une belle ferveur qui accueillait le onze de Wenger en cet après-midi d’août. Principalement basé sur les forces majeures de la tournée de pré-saison, la feuille de match retrouve logiquement Giroud, Ramsey, Wilshere ainsi que Rosicky et Oxlade-Chamberlain dans le groupe titulaire, alors que Santi Cazorla, encore fatigué de son voyage en Equateur avec sa sélection, et Lukas Podolski, prennent place sur le banc. Dès les premières minutes, Rosicky semble disposé à surfer sur son excellente forme asiatique, et délivre une sublime “key pass” à Oxlade Chamberlain qui enflamme la ligne de touche d’un joli coup de rein. L’Anglais repique ensuite au centre et sert un Olivier Giroud auteur d’un très bon appel, qui pousse le ballon au fond des filets (5′). Les bases sont jetées et les Gunners entament leur premier match de la meilleure des façon, eux qui avaient si souvent peiné à trouver la faille dans la défense des Villains. Mais ces derniers vont répondre de la plus dure des manières, et les fautes vont s’enchainer d’un côté comme de l’autre, les Gunners n’étant vraisemblablement pas disposés à se laisser faire. C’est ainsi que Nathan Baker va céder sa place au quart d’heure de jeu après un choc avec Theo Walcott (16′), alors que Tomas Rosicky va par deux fois laisser ses crampons se frotter aux chevilles de ses adversaires. Alors que la paire Ramsey-Wilshere tournait à plein régime et opérait un travail exceptionnel au cœur du jeu, Gabriel Agbonlahor trouvera finalement la faille dans le système des Gunners, et obtiendra un penalty après un magnifique rush plein axe stoppé net par la sortie illégale de Szczesny (21′). Benteke buttera sur la main ferme du portier polonais dans un premier temps, mais poussera tout de même le cuir au fond des filets de la tête (22′), ramenant ainsi les deux équipes au coude à coude. S’en suivirent des fautes à répétition, et Anthony Taylor, l’arbitre de la rencontre, perdu petit à petit le fil du match malgré les quelques biscottes qu’il distribua, pas toujours avec justesse. Là où les choses commencèrent à se corser pour les Gunners, c’est que l’engagement à outrance leur fît perdre Kieran Gibbs sur blessure avant la demi-heure de jeu, l’Anglais devant céder sa place à Jenkinson après un choc aérien avec Weimann (28′). Dans un match d’une telle intensité, et avec le peu de profondeur de banc du club du nord de Londres, la catastrophe aurait pu être prévisible. Mais Wenger, qui assiste incrédule à un débit de chocs, tacles, coups, en a décidé autrement en restant fébrile sur le marché des transferts. L’arbitre de la rencontre continue quant à lui de prendre les mauvaises décisions, et n’arrive pas à résorber la tension montante de cette première période.

Un manque de réalisme qui n’aide pas.

Au retour des vestiaires, avec un Cazorla succédant à Oxlade-Chamberlain, Arsenal retrouve quelques couleurs et se procure quelques occasions. Ainsi, Olivier Giroud est tout prêt de reprendre un beau ballon de Wilshere par dessus de la défense (51′), avant d’effectuer un somptueux une-deux avec Rosicky qui manque lamentablement le cadre (52′). Mais les Villains, qui procèdent en contre, rééquilibrent les débats avec une frappe de Delph sur le montant de Szczesny (53′). Puis, c’est à l’heure de jeu qu’Anthony Taylor décide de changer le cours du match, en sifflant penalty sur un somptueux tacle dans la surface de Laurent Koscielny. Les supporters, qui commençaient à applaudir le geste du français, déchantent. L’ancien lorientais rit jaune devant l’injustice. Benteke se charge alors de ce second penalty, et ajuste facilement un Szczesny complètement dépassé par les évènements (62′). Mais le plus grotesque est finalement à venir, puisque Koscielny est expulsé quatre minutes plus tard, sur une action là encore très confuse: Weimann est taclé par le français, mais Taylor laisse alors l’avantage avant de revenir après la perte de balle à la faute et donc au second carton jaune (66′). Les Gunners, sonnés, le sont d’autant plus que le comble de la comédie intervient à peine trois minutes plus tard, lorsque Vlaar, déjà averti et auteur d’une grosse faute à 30 mètres de ses buts, n’écope pas d’une seconde biscotte. Pourtant au fond du gouffre et en infériorité numérique, les hommes de Wenger vont montrer un très beau visage en harcelant la défense de Villa pendant les vingt minutes qui suivirent. C’est ainsi que Rosicky, répétant à merveille son une-deux avec Giroud, bute dans son face à face avec Guzan (72′), et que Cazorla, très peu en vue aujourd’hui, voit sa frappe détournée par le même portier sur la transversale (78′).

Dominateurs déchus, sans réalisme, les Gunners vont pourtant vivre le cauchemar à son paroxysme dans le dernier quart d’heure. A la 82ème minute, Jack Wilshere s’infiltre dans la surface et Vlaar retient l’anglais en passant le bras devant son torse, sans qu’aucun penalty ne soit sifflé. Jetant toute leur force dans la bataille, les hommes de Wenger vont finalement tomber dans le piège qu’a si souvent tendu Aston Villa à Arsenal: Luna, la nouvelle recrue de Lambert, hérite d’un bon ballon de Weimann dans la profondeur, et gagne son face à face avec Szczesny pour signer le but du 1-3 (86′). Comme si ça ne suffisait pas, Sagna paye son excès d’engagement quelques minutes plus tard dans un duel aérien et retombe sur les vertèbres (90′), devant céder sa place à Podolski. C’est à la 95ème minute, alors que la moitié de l’Emirates s’est vidé et que les fans de Villa exultent, qu’Anthony Taylor décide de mettre fin au calvaire, le sien comme celui des Gunners. Wenger, qui quitte alors la pelouse sous une bronca, sait qu’il va être attendu au tournant, d’autant plus que les nouvelles sont des plus mauvaises devant les micros: Sagna, Gibbs, Ramsey et Rosicky sont tous touchés après cette boucherie. Triste retrouvailles après de longs mois d’attente…

Feuille de match

Arsenal 1-3 Aston Villa à Emirates Stadium (affluence: 60,003)

1ère journée de Premier League

Buts: Giroud (6e, passe d’Oxlade-Chamberlain) pour Arsenal ; Benteke (23e, 62e sp), Luna (85e, passe de Weimann) pour Aston Villa.

Avertissements: Szczesny (21e), Wilshere (30e), Koscielny (61e, 67e), Cazorla (79e) pour Arsenal ; Vlaar (30e), Luna (45e), Westwood (65e), Agbonlahor (90e+5) pour Aston Villa.

Expulsion: Koscielny (67e).

Equipes de départ

Arsenal: Szczesny – Sagna (Podolski 90e+4), Mertesacker (cap.), Koscielny, Gibbs (Jenkinson, 29e) – Ramsey, Wilshere, Rosicky – Walcott, Giroud, Oxlade-Chamberlain (Cazorla, 46e). Entr: A.Wenger.
Non utilisés: Fabianski, Frimpong, Gnabry, Sanogo.

Aston Villa: Guzan – Lowton, Vlaar (cap.), Baker (Clark, 17e), Luna – Westwood, Ahmadi, Delph – Weimann (Bacuna 88e), Benteke, Agbonlahor. Entr: P.Lambert
Non utilisés: Steer, Okore, Bowery, Tonev, Helenius.

Stats du match
Possession: Arsenal 64% – 36% Aston Villa
Tirs (dont cadrés): Arsenal 15 (4) – 11 (6) Aston Villa
Corners: Arsenal 4 – 3 Aston Villa
Fautes: Arsenal 15 – 19 Aston Villa
Pourcentage de passes réussies: Arsenal 87% – 70% Aston Villa
Duels aériens remportés: Arsenal 50% – 50% Aston Villa
Arrêts: Arsenal 3 – 3 Aston Villa

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Notes des joueurs

Szczesny (2) : Un match catastrophique (ou presque) du portier polonais. Il a bien arrêté le premier penalty de Benteke mais sa sortie kamikaze en 2nde période a fait totalement perdre confiance à sa défense. Il devra très rapidement se reprendre s’il ne veut pas voir un gardien expérimenté débarquer à Arsenal.

Sagna (5) : Un bon match du français dans l’ensemble. Replacé à gauche avec la sortie de Gibbs sur blessure, il n’a pas vraiment rassuré à partir de là. Manquant clairement d’automatisme avec Koscielny, la défense a cafouillé. Il parfois obligé Giroud ou Cazorla à défendre à sa place. En fin de match, il aurait bien pu se tuer en faisant une très mauvaise chûte. Sa participation au barrage est d’ores déjà compromise. Remplacé par Podolski à la 94ème minute.

Koscielny (5) : Le Français a fait un bon match, propre, efficace. Injustement expulsé pour un 2ème carton jaune et un contact avec Agbonlahor. Il a aussi été sanctionné pour un tacle parfait dans la surface qui a abouti au second penalty. Quand rien ne va…

Gibbs (non noté) : Il a bien commencé le match mais il est rapidement sorti sur blessure après un choc avec un joueur de Villa. Remplacé par Jenkinson (27e). Le jeune latéral n’a été ni transcendant ni mauvais au milieu du chaos qu’a été ce match.

Wilshere (4) : Le milieu anglais a comme d’habitude montré une grinta qui le caractérise. Mais face à l’accumulation de fautes des joueurs d’Aston Villa et d’erreurs de l’arbitre, il a perdu le fil du match, jouant plus contre l’arbitre que les joueurs d’Aston Villa. Il va devoir apprendre à se contrôler.

Ramsey (5) : Son association avec Wilshere n’a pas vraiment marché sur ce match. Il a été plutôt bon mais il a manqué de réussite dans ses entreprises. Il a terminé le match défenseur central.

Rosicky (7) : Le rayon de soleil du match. Très en jambe, le Tchèque a régalé. Il aurait pu donner la victoire à Arsenal sur deux très grosses occasions en deuxième période mais certains jours, rien ne va dans le bon sens.

Oxlade-Chamberlain (6) : Une bonne mi-temps du jeune ailier qui a été très actif sur son aile. Il est passeur décisif sur le but de Giroud. Il s’est donné à fond. Il est sorti sur blessure à la mi-temps et a été remplacé par Cazorla qui n’a pas eu l’influence qu’on lui connait.

Walcott (3) : Inexistant durant toute la rencontre, il est probablement la plus grande déception de ce match.

Giroud (6,5) : Dans la lignée de sa tournée asiatique. Très présent dans les duels et ses déviations. Buteur sur le centre de Chamberlain. Il aurait pu ajouter deux passes décisives à son compteur si Rosicky n’avait pas mangé la feuille de match sur ses occasions.


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