Compte rendu d’Arsenal 1 – 3 Bayern Munich (8ème de finale de la Ligue des Champions)

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 Un pied en dehors de la C1.

Au terme de cette triste soirée, Arsenal vient surement de dire adieu à ses rêves de titre européen. Récidivistes agaçants de leurs erreurs, les Gunners, mais aussi leur entraineur, ont de nouveau été en dessous des attentes, plongeant le club un peu plus dans les abysses. Les Bavarois peuvent bel et bien s’autoproclamer favoris de cette compétition après leur prestation, mais la triste réalité est ailleurs : à aucun moment leurs adversaires n’ont eu le niveau européen en ce mardi de février.

Naufrage tactique.

Les premières minutes de ce choc ne laissait en aucune façon présager une telle déroute. Le Bayern ne pressait pas, et laissait des espaces, notamment créés par le fougueux Alaba qui se projetait beaucoup trop vers l’avant, et aurait pu laisser penser que les Gunners avait une sacré carte à jouer dans les premières minutes, surtout grâce à la profondeur qu’offrait Walcott. Mais il n’en était rien. Les Bavarois avaient-ils décidé de jouer le bluff tactiquement ou étaient-ils tout simplement frileux avant leur ouverture du score ? Difficile à dire tant ces derniers étaient imprévisibles avant le somptueux coup de patte de Toni Kroos (7ème) qui reprend un centre de son capitaine Philippe Lahm. Incroyablement passif, manquant d’agressivité et sur le centreur, et sur le receveur, la défense n’est qu’aux prémices de sa chute mentale et tactique. Vermaelen, capitaine déchu, est le symbole de cet Arsenal pas assez agressif, trop timoré et qui paye constamment ses erreurs individuelles.
Après l’ouverture du score, le Bayern va instaurer un pressing parfait, ne laissant aucun espace aux joueurs d’Arsenal. D’un point de vu tactique, le système mis en place par Wenger ne peut en aucun cas remédier aux maux de ses joueurs. Ramsey et Cazorla se baladent sur tout le terrain en électrons libres, et désertent l’aile droite où ils laisseront un Bacary Sagna courageux mais livré à lui-même. Les Gunners ne trouvent aucune solution entre les lignes, et Walcott reste isolé en pointe, incapable ni de décrocher, ni de prendre la profondeur. Et devant cette domination mentale et tactique sans partage, ces derniers vont payer la pauvre stratégie défensive mise en place par un Arsène Wenger complétement dépassé sur le sujet. Dès la 18ème minute, les prémices de la catastrophe surviennent : sur corner, le marquage en zone se met en place, et nous pouvons voir Mertesacker qui met son corps en opposition pour gêner un Dante lancé sans pour autant le suivre dans son élan. Résultat, le Brésilien coupe au premier poteau, et est à deux doigts de dévier le cuir dans les filets. Comment, avec les taux de concentration et d’agressivité qui résident dans cette équipe d’Arsenal, peut-on instaurer un marquage en zone sur corner défensif ? Qui plus est face à des Bavarois plus puissants, et qui choisissent d’arriver lancés sur les coups de pieds arrêtés, cela relève presque de la faute professionnelle. Et comme une punition, le Bayern enfoncera le clou sur corner à la 21ème minute. Nous retrouvons alors les mêmes signes d’impuissance qui accompagnent ce système défensif : Van Buyten arrive lancé au premier poteau, sans personne sur le dos, et dévie le cuir pour Muller qui pousse ce dernier au fond. Vont s’en suivre des fautes toutes plus horribles les unes que les autres, à mettre sur le compte de la frustration, mais qui enfoncent encore un peu plus une image bien ternie. Le Bayern, quant à lui, va continuer à cadenasser le jeu et va tranquillement gérer son avance jusqu’à la pause.

Une lueur d’espoir éphémère.

Mais ce soir, c’est avant tout la frilosité et l’entêtement de Wenger qui ont plombé les chances des Gunners. On ne peut pas aspirer à prendre une option sur la qualification en plaçant Ramsey sur l’aile droite, alors que Walcott aurait pu profiter des espaces laissés par Alaba, et ceci sans mentionner le placement du Gallois qui évidemment fût totalement aléatoire. On ne peut pas placer un joueur qui était il y a encore quelques semaines à la recherche de sa confiance en soi à un poste qui n’est pas le sien, d’autant plus lorsque son poste de prédilection lui sourit depuis quelques matches. Et pourtant cela n’enlève rien à la prestation haute en couleur de l’ex-joueur de Cardiff. Mais tactiquement, c’était impossible, ça ne pouvait pas marcher, et Sagna, qui s’est heurté des dizaines de fois à un mur noir, pourra en témoigner. De plus, il est surprenant de voir qu’aucune modification n’est faite à la pause, alors qu’être mené 0-2 dans son antre est presque synonyme d’élimination. Il faudra attendre la 70ème minute pour voir des changements survenir, même si la réduction du score de Podolski a dû renfoncer les remplaçants dans leur banc, Wenger étant très peu friand des paris risqués. Car oui, l’ancien joueur du Bayern a redonné une once d’espoir à tout un stade peu avant l’heure de jeu. Alors que les Gunners étaient mieux rentrés dans cette seconde période, ces derniers vont dans un premier temps bénéficier d’un corner inexistant, puis d’une grosse boulette de Neuer. Sur le coup de pied arrêté, le portier allemand sort, puis recule, pensant que sa défense prendrait le cuir de la tête. Mais au lieu de ça, ce dernier file au second poteau où Podolski, seul, reprend de la tête pour réduire le score.
Mais par la suite, le Bayern va très vite reprendre l’ascendant dans le jeu. Peu dangereux mais auteurs de frappes lointaines, les Bavarois ne seront mis en danger que par une incursion de leur ancien acolyte allemand à la 69ème, juste avant que celui-ci cède sa place à Giroud. Le Français, accompagné par Rosicky, (dont on se demande toujours pourquoi il n’a débuté que deux rencontres cette saison) va immédiatement chauffer les gants de Neuer en reprenant de volée un centre de Walcott. Mais ça s’arrêtera là… L’ogre d’outre-Rhin assommera ses adversaires près de sept minutes après les changements opérés par Wenger : Robben sert Lahm, complétement délaissé du marquage de Cazorla, dans la profondeur de la surface, et le capitaine allemand, qui centre fort devant le but. Sagna ne peut rien faire pour éviter Mandzukic de pousser, avec de la chance, le cuir au fond des filets. Alors que quelques minutes auparavant, les Gunners pouvaient presque laisser entrevoir une égalisation, un contre assassin, bien aidé encore une fois par un véritable laxisme défensif, vint cueillir à froid les hommes de Wenger. A 1-3, le stade se vide. De l’ambiance des grands soirs à 21h, à l’abandon des tribunes, en passant par des sifflets résonnants à la mi-temps, le peuple rouge et blanc a vécu au plus profond la déchéance du club ce soir.

Et c’est les larmes aux yeux que Jack Wilshere donnera son avis sur le match au micro des médias anglais. En une semaine, le jeune battant dit de nouveau au revoir à deux titres. Mais lui sera là dans deux semaines, à l’Allianz Arena, pour le match retour, en compagnie d’un Bacary Sagna qui a déclaré « avoir des couleurs et une fierté à défendre ». Dans l’enfer d’outre-Rhin, un écart de trois buts sera nécessaire pour envisager une qualification. Impossible n’est pas Gunner ?

Feuille de match:

Arsenal 1-3 Bayern Munich à Emirates Stadium (affluence : 59,974)
Ligue des champions, huitième de finale aller

Buts : Podolski (55e) pour Arsenal ; Kroos (7e), Müller (21e), Mandžukić (77e) pour Bayern Munich

Avertissements : Vermaelen (15e), Sagna (22e), Arteta (24e), Podolski (66e), Ramsey (67e) pour Arsenal ; Schweinsteiger (36e), Müller (58e) Lahm (89e) pour Bayern Munich

Suspendu pour le prochain match : Schweinsteiger

Equipes de départ:

Arsenal : Szczesny – Sagna, Mertesacker, Koscielny, Vermaelen (cap.) – Arteta, Ramsey (Rosicky, 71e), Wilshere – Cazorla, Walcott, Podolski (Giroud, 71e). Entr : A.Wenger
Non utilisés : Mannone, Jenkinson, Coquelin, Diaby, Oxlade-Chamberlain

Bayern Munich : Neuer – Lahm (cap.), Dante, Van Buyten, Alaba – Martinez, Schweinsteiger, Kroos (L.Gustavo, 73e) – Müller, Mandžukić (Gomez, 78e), Ribery (Robben, 63e). Entr : J.Heynckes
Non utilisés : Starke, Rafinha, Tymoshchuk, Shaqiri

Chiffres du match:
Possession: Arsenal 58% – 42% Bayern Munich
Tirs (dont cadres): Arsenal 10 (3) – 17 (6) Bayern Munich
Corners : Arsenal 2 – 8 Bayern Munich
Fautes : Arsenal 14 – 19 Bayern Munich
Hors-jeux : Arsenal 3– 2 Bayern Munich
Tacles : Arsenal 19 – 28 Bayern Munich
Arrêts : Arsenal 3– 2 Bayern Munich
Pourcentage de passes réussies : Arsenal 86% – 79% Bayern Munich
Duels aériens remportés : Arsenal 58% – 42% Bayern Munich

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Les notes d’AFC:

Szczesny (4) : Une grosse faute de main sur le second but, impuissant sur les 2 autres. Il n’a pas pu compter sur une défense au niveau aujourd’hui et a sorti une belle frappe de Kroos.

Sagna(6,5) : Le seul Gunner au niveau de la LDC aujourd’hui. De l’envie, des duels gagnés et surtout un honneur. Il est régulièrement monté pour apporter son soutien offensif et sonner la révolte.

Koscielny (3,5) : Le Français est clairement bien en-dessous de son niveau de l’an passé. Sa prestation n’a clairement pas été à la hauteur. Il s’est fait “bouffer” tout le match par le mouvement des attaquants bavarois.

Mertesacker (2) : On aurait pu croire qu’il jouait avec les Allemands aujourd’hui. Trop loin du duel sur le premier but, à la rue sur le corner, et totalement dépassé par les évènements, Merte a été pitoyable aujourd’hui.

Vermaelen (2) : Il n’aime pas jouer AG, il ne veut pas jouer AG, et bien ça ne servait à rien de le dire. Ce soir il a n’a pas été digne de porter le brassard de capitaine d’Arsenal. Physiquement dépassé et mentalement absent, il a été honteux.

Arteta (3,5) : Quasi-invisible tout au long de la rencontre, les grands joueurs sont présents dans les grands rendez-vous. Arteta est-il un grand joueur? La réponse est non sur le match d’aujourd’hui.

Wilshere (5,5) : Bien cadenacé en première période, il a réussi à se démarquer et apporter de la hargne et de l’envie lors de la seconde période. Un des rares à se revolter.

Cazorla (4) : Les grigris c’est bien, être efficace et défendre c’est mieux. Il n’a que trop souvent fait le job défensif ce soir, on peut le voir sur le 3e but du Bayern.

Ramsey (5) : Il a mis de l’impact de physique dans son jeu et a été combatif aujourd’hui. Trop esseulé, il n’est pas le premier à blâmer ce soir, loin de là.

Podolski (5) : Un match comme il en fait beaucoup. Mauvais voire invisible, il a néanmoins marqué un but sur sa seule demi-occasion, ce qui pourrait être le seul motif de satisfaction de la soirée.

Walcott (4) : 1,76m vs Dante 1,88m et Van Buyten 1,97m. Penser que les longs ballons et centres allaient permettre à Theo de s’illustrer aujourd’hui était une hérésie. On a pas arrêté. Il fut plus utile lors du dernier quart d’heure sur l’aile droite.


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