Daniel Ek fondateur de Spotify

Daniel Ek, le fondateur de Spotify, désire racheter Arsenal

Mercredi 28 avril, dans une interview pour la chaîne CNBC, Daniel Ek, PDG de Spotify, a réitéré sa volonté de racheter le club de football d’Arsenal.

Au micro de la chaîne américaine CNBC, le milliardaire suédois a réaffirmé son intention d’acheter le club de son cœur : « Je suis très sérieux, j’ai sécurisé les fonds pour cela. Je veux apporter une offre très convaincante aux propriétaires et j’espère qu’ils m’écouteront. Je ne m’attendais certainement pas à ce que cela se fasse du jour au lendemain et je me suis préparé à ce que ce soit un long voyage. » Cette interview intervient quelques jours après que Daniel Ek ait fait part de son désir d’acheter le club londonien sur les réseaux sociaux.

Le 23 avril, l’homme d’affaires de 38 ans écrivait sur son compte twitter : « Depuis mon enfance, j’ai encouragé Arsenal aussi longtemps que je me souvienne. Si KSE souhaite vendre Arsenal, je serais heureux de me mettre sur les rangs. »

Pour mener à bien son offre publique d’achat, le PDG de Spotify dit pouvoir compter sur le soutien de trois anciennes gloires du club : Thierry Henry, Dennis Bergkamp et Patrick Viera. Cette offensive médiatique a fait l’effet d’une bombe, dans un contexte où les propriétaires d’Arsenal sont fragilisés par le manque de résultats sportifs de leur équipe et le fiasco de la Super League.

La Super League, super mauvaise idée

Arsenal faisait partie des six clubs anglais inscrits au projet de Super League. Cette compétition fermée entre douze des plus grands clubs européens avait pour objectif non dissimulé de leur garantir plus de rentrées d’argent que la Ligue des Champions. Touchés par la crise sanitaire, ces ogres du football accusent tous des dettes faramineuses. L’endettement des douze clubs va de 125 millions d’euros pour Arsenal à plus d’1,5 milliard d’euros pour Chelsea d’après le journal italien La Gazzetta dello Sport.

Le projet de Super League est finalement mort dans l’œuf deux jours après son annonce publique. Les vives protestations de la part des fans, des joueurs et du gouvernement britannique ont poussé les clubs anglais à se retirer, mais la colère n’est pas retombée. Un mouvement de protestation contre la Super League prévu le vendredi 23 avril en marge du match entre Arsenal et Everton s’est transformé en manifestation contre les propriétaires du club. Des milliers de supporters du club londonien ont manifesté aux abords du stade pour demander le départ des Américains Stanley Kroenke et son fils Josh.

Le soir même, Daniel Ek exprimait son désir de racheter le club sur les réseaux sociaux. C’est tout sauf un hasard. Le Suédois profite du climat autour du club pour avancer ses pions, mais la famille Kroenke n’entend pas perdre sa poule aux œufs d’or.

Kroenke, ton univers impitoyable

Les Kroenke sont entrés au capital du club d’Arsenal en 2007 grâce à la holding Kroenke Sports and Entertainment (KSE). En 2018, ils rachètent les parts du Russe Alicher Ousmanov et absorbent le contrôle total du club. Les Kroenke père et fils sont des investisseurs connus du monde du sport. L’empire des Kroenke s’étend sur pas moins de cinq disciplines sportives et deux continents.

Depuis leur arrivée dans le nord de Londres, les Américains n’ont jamais su s’attirer la sympathie des supporters anglais. Il faut dire que les Kroenke préfèrent gérer leurs affaires depuis les États-Unis et ne se rendent qu’à de très rares occasions à l’Emirates Stadium d’Arsenal.

Un rachat à plus de 2 milliards ?

La valeur d’Arsenal s’élève à 2,8 milliards de dollars d’après Forbes. Autosuffisant pendant des années, c’est l’un des clubs les plus rentables du monde, même si la baisse des résultats sportifs de ces dernières années commence à se faire sentir. Le 20 avril 2020, les joueurs et le staff de l’équipe première avaient accepté de baisser leur salaire pour préserver les emplois au club. Puis, à la stupeur générale, en août de la même année, une restructuration interne a vu une cinquantaine d’employés quitter le club.

Dans ce contexte, le flop de la Super League, qui devait permettre de renflouer les caisses, est un échec difficile à avaler pour les propriétaires, qui au passage ont encore perdu en crédibilité. Bien qu’à ce jour, ils soient les seuls à s’être excusés publiquement.

Malgré cet échec, les Kroenke comptent rester à la barre du navire, quitte à couler avec. Mardi 27 avril, les propriétaires américains ont répondu publiquement aux rumeurs de rachat. Dans un communiqué Stan et Josh Kroenke réaffirment leur engagement : « Nous restons engagés à 100 % envers Arsenal et ne vendons aucune participation dans le club. Nous n’avons reçu aucune offre et nous n’accepterons aucune offre. »

Un simple coup de com de Daniel Ek ?

Ce communiqué n’a pas refroidi les ardeurs de Daniel Ek. Le Suédois devrait soumettre dans les prochains jours une offre d’1,8 milliard de livres sterling au groupe Kroenke Sports and Entertainment (KSE) selon Sky Sports. De son côté, The Athletic rapporte que les Kroenke pourraient entamer des négociations si une offre de 2,5 milliards arrivait sur la table.

À ce stade, selon Joffrey Pointlane, journaliste spécialiste du foot anglais pour Eurosport et la BBC, il est peu probable que ce rachat aboutisse : « Cela ressemble plus à un coup de com’ de Daniel Ek pour bien se faire voir auprès des supporters d’Arsenal et mettre la pression sur les Kroenke. » D’autant que cette tentative est inédite, « on n’a jamais vu un rachat de cette ampleur » affirme le journaliste.

Récemment, un consortium saoudien a tenté de racheter le club de Newcastle avec une offre de 340 millions de livres. Face aux critiques émises par les associations défendant les droits de l’homme et les soupçons de piratage des droits télé du championnat, le consortium a jeté l’éponge. Joffrey Pointlane rappelle qu’en 2008, Manchester City a été racheté par le cheikh Mansour pour « seulement 210 millions de livres sterling ».

#Julien Benesteau #AFC


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