Francis Cagigao, le dénicheur de pépites

Ce nom ne vous dit surement rien et pourtant il est à l’origine de l’éclosion de grands noms du football ou futurs cracks comme Cesc Fabregas, champion du monde en 2010, Lauren Étamé Mayer des Invincibles en 2004 ou encore le petit dernier : Gabriel Martinelli. 

Cela fait maintenant une vingtaine d’années que le natif de Londres loue ses services de scouting pour Arsenal. Avant d’arriver à Arsenal à la même période qu’Arsène Wenger, Cagigao travaillait à mi-temps pour les championnats espagnols et portugais. Malgré une hiérarchie bouleversée depuis le départ de Wenger, Cagigao a survécu à cette transition.

Un destin ambigu

Avant d’être un scout reconnu par ses pairs, le Britannique d’origine espagnole fut un temps un joueur de football. Il a vécu dans le sud-ouest de Londres là où il a commencé à devenir un fan des Blues de Chelsea. Cela ne lui a pas empêché d’intégrer l’Académy d’Arsenal et d’apprendre les ficelles du métier de footballeur aux côtés d’une légende du club, Pat Rice, alors coach de l’équipe de la réserve d’Arsenal. A partir de ce moment-là, Cagigao n’avait d’yeux que pour les rouges et blancs du nord de Londres à travers sa culture, son histoire. Au centre de formation d’Arsenal, il a côtoyé quelques futurs légendes d’Arsenal comme Kevin Campbell, Steve Morrow ou encore David Hillier.

Il n’a jamais réussi à intégrer l’équipe première mais il a pu découvrir la culture du football hispanique en intégrant le Barça B. Sa carrière n’a jamais vraiment décollé en passant du Racing de Santander à Southend United avant de finir dans un club de 3e division espagnole, le Club Lemos, là où ses parents sont nés et où il vit actuellement.

Après avoir mis un terme à sa -courte- carrière de footballeur, Cagigao travaille pour obtenir son diplôme de coach professionnel. Il revient au centre d’entraînement d’Arsenal à Colney où il effectuera sa première expérience d’entraîneur avec les U15 d’Arsenal accompagné par Don Howe, ancien footballeur des années 50, passé par Arsenal. A cette période, Arsène Wenger arrivait tout juste comme le nouvel entraîneur des Gunners. Avec Pat Rice, Wenger commençait doucement sa révolution au sein du club et Cagigao allait être une pièce maîtresse de ce projet.

Un choix primordial à effectuer

Avant cela, Francis a continué sa formation pour être entraîneur. A 29 ans, il se doit de prendre une décision pour la suite son avenir dans le monde du football. L’Arsenal version Wenger prend de plus en plus d’ampleur et l’importance d’avoir un cerveau du scouting devient crucial. Cagigao, partagé entre sa carrière d’entraîneur et celle de scout à mi-temps, était intenable. Le cœur parle, il choisit d’offrir ses services de scout à plein temps pour Arsenal.

Après avoir exploré les championnats ibériques, Cagigao s’intéresse aux pays sud-américains. Alors qu’Arsenal dispute une finale de Ligue des Champions en 2006, Cagigao travaille d’arrache-pied pour trouver les nouvelles pépites qui s’accommoderontt au style Wengerien, en voyageant dans une douzaine de pays ! Quand Steve Rowley part de son poste de chef de la détection des talents, c’est logiquement Cagigao qui prend son rôle de façon permanente.

La méthode Cagigao

Jusqu’à aujourd’hui, son plus gros coup reste l’Espagnol Cesc Fabregas. La première fois que Cagigao l’a vu jouer, c’était dans un tournoi à Lloret de Mar, en Espagne. Francis a tout de suite aperçu son talent et a su que le garçon avait de l’or dans les pieds mais cela ne lui suffisait pas. Pour repérer un talent, il regarde ce qu’il dégage hors du terrain, c’est-à-dire son caractère, son vécu et son style de vie.

Malgré le confinement de ces derniers mois dans la plupart des pays européens, Cagigao continue son travail de repérage de talents en re-visionnant plusieurs rencontres de la saison 2019-20. L’inconvénient reste que suivre un match depuis chez soi n’est pas la même chose que de le regarder depuis les tribunes. En effet, lors d’un match retransmis en mondovision, la caméra suit uniquement le porteur de la balle et non pas le joueur qui est ciblé.

Une autre contrainte, à savoir le Brexit qui pourrait devenir permanente contrairement à la crise sanitaire que l’on connait aujourd’hui. En effet, le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne complique la tâche pour approcher les jeunes joueurs européens de moins de 16 ans. La particularité pour un joueur qui veut jouer en Premier League doit se munir d’un permis de travail pour être éligible. Le Brexit forcerait donc la main aux clubs anglais à s’investir massivement sur la formation des jeunes anglais. Ce qui est une chance pour Cagigao et Arsenal avec le travail déjà effectué par Per Mertesacker, directeur de l’Academy et son équipe.

Il n’en reste pas moins que malgré toutes ses contraintes, Francis Cagigao continue de scruter le globe à la recherche de joueurs à grand potentiel. Agissant la plupart du temps dans l’ombre, Cagigao attire quand même l’intérêt de grands clubs européens pour s’offrir ses services. Le britannique a toujours refusé les offres en voulant rester fidèle au club londonien.

Pour plus d’informations sur Francis Cagigao, vous pouvez retrouver ce portrait réalisé par The Athletic ici.

#Alex


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