La politique d’Arsenal

Politique sportive

 Depuis toujours, Arsenal a été un modèle pour l’intégration des jeunes joueurs et de les faire progresser jusqu’aux plus haut niveau. Mais cette politique n’a pas pris forme en raison de la construction de l’Emirates Stadium. Des joueurs comme Thierry Henry, Nicolas Anelka, Tony Adams, Ashley Cole, Patrick Vieira, Liam Brady, David O’Leary (qui a débuté sa carrière à Arsenal à 15 ans en 1973 !), ou encore Marc Overmars, donc cette politique basée sur la jeunesse est même inscrite dans les gênes du club. Arsène Wenger a seulement perpétué la tradition du club et son l’égide du français, cette politique a connu ses moments de gloire dont l’apogée a été la saison 2003-2004 où l’équipe construite par Wenger a reçu le surnom “The Invincibles” en restant invaincu toute une saison en championnat.

L’atout majeur de cette politique est Arsène Wenger. Par sa philosophie de jeu et sa capacité a tiré le meilleur de ses joueurs, Arsenal ne pouvait que réussir sous les ordres de l’Alsacien. A son arrivée, il a réussit à fédérer l’équipe autour d’un projet de jeu offensif basé sur le mouvement et les redoublements de passes alors que jusque là, Arsenal était principalement connu pour être un bloc défensif très solide et ne pratiquant pas un jeu particulièrement flamboyant. Arsène Wenger a révolutionné la philosophie de jeu d’Arsenal.

Les premières (et principales) recrues d’Arsène Wenger ont été Patrick Vieira (20 ans), Nicolas Anelka (17 ans), Marc Overmars (24 ans), Freddie Ljungberg (21 ans), Nwankwo Kanu (21 ans), Thierry Henry (21 ans), Kolo Touré (20 ans), Gilberto Silva (25 ans), Robin van Persie (20 ans), Alex Song (17 ans), Abou Diaby (19 ans), Cesc Fabregas (16 ans), Emmanuel Adebayor (21 ans), etc… Sans Arsène Wenger, la grande majorité de ces joueurs ne seraient pas devenu ce qu’ils sont ou ont été sans le talent du Français.

A début, Wenger a réussit à conserver ses jeunes joueurs et à profiter de leur talent car, jusque récemment, la concurrence en Premier League n’était pas celle d’aujourd’hui. La plupart du temps, le titre se jouait entre Arsenal et Manchester United. Alors qu’aujourd’hui, Chelsea et Manchester City sont venus s’ajouter à ce duo et des équipes comme Tottenham, Liverpool, Everton jouent les troubles fêtes. De plus, conserver ses talents, est devenu une chose difficile en raison des mannes financières quasi illimitées de certains clubs qui en profitent pour rapatrier les joueurs à leur explosion.

C’est pour cette raison que cet été, Arsène Wenger a évoqué un changement dans la politique de recrutement. Pour éviter la fuite de ses talents chez ses concurrents, il souhaite désormais s’appuyer sur un noyau de joueurs britanniques  ayant un lien régional avec Arsenal (Wilshere, Ramsey, Oxlade-Chamberlain, Jenkinson) et construire une équipe autour de ces joueurs.

Politique économique

Après ce premier volet sportif de la politique, observons son second volet économique. La philosophie d’Arsenal ne se résume pas seulement à une politique de jeunes joueurs, elle s’accompagne d’un modèle économique sain et d’autant plus strict depuis la construction de l’Emirates Stadium, inauguré en 2006. Le board a donc mis en place une politique “self-sustaining”, c’est à dire une politique où le club ne dépense pas plus qu’il n’en gagne afin de pouvoir rembourser sa dette. Ce modèle est une vision à long terme pour sécuriser le club pour les 15-20 prochaines années et d’être en accord avec les règles qui seront bientôt en place (fair play financier). Le bémol est que les résultats à court terme sont sacrifier, obligeant le club a faire des efforts financiers important pour assurer son avenir.

Avec l’instauration du fait play financier qui devraient contraindre les clubs à la modération, c’est la solution la plus intelligente pour pérenniser le club.

Les conséquences d’une telle politique retombe invariablement sur l’équipe et l’entraineur qui ne dispose plus des moyens d’auparavant. Le recrutement d’Arsenal s’est donc orienté vers les bonnes affaires, des transferts à bas coûts et la formation de jeunes joueurs. Par exemple, un joueur comme Santi Cazorla a été acheté moins cher que Malaga ne l’a payé. Cet été Arsenal a dépensé pour près de 45 millions d’euros mais a en même temps vendu pour un peu plus de 50 millions d’euros.

Pour compléter cet arsenal financier, le club du nord de Londres a adopté une grille salariale très stricte. Les salaires ne dépassant rarement les £100 000/semaine. La saison dernière, le salaire le plus élevé était celui de van Persie avec £90 000/semaine (sans compter les primes). Avec la grille de la saison dernière, Arsenal était dans l’obligation de vendre certains de ses gros salaires comme Arshavin, Squilacci, Chamakh, et de se débarrasser des indésirables. Les départs de van Persie, Song, Almunia ont permis de dégraisser mais il reste tout de même Arshavin, Chamakh et Squilacci qui n’ont pas trouvé preneur cet été. Cette saison, la grille salariale est beaucoup plus équilibré avec au sommet de celle ci des joueurs cadres comme Vermaelen, Arteta et Podolski.

Notons quand même qu’Arsenal est, en quelque sorte, une anomalie en Premier League en terme de salaire. A Manchester United, le salaire le plus élevé est celui de Wayne Rooney avec £250 000/semaine, à Chelsea, ce sont Hazard et Torres qui ont le salaire le plus élevé avec £170 000/semaine, et à Manchester City, c’est Aguero avec £240 000/semaine. Autrement dit, Arsenal ne joue pas dans la même dimension que ces trois clubs.

Ancienne grille salariale

£90 000 : van Persie

£70 000 : Mertesacker, Walcott, Vermaelen, Arshavin, Benayoun (prêt), Henry (2 mois), Arteta

£60 000 : Almunia, Sagna, Chamakh, Rosicky, Diaby, Squilacci

£55 000 : Wilshere, Ramsey, Song, Gervinho

£50 000 : Santos, Djourou, Fabianski, Szczesny, Koscielny

£40 000 : Gibbs, Park

£30 000 : Manonne

£25 000 : Coquelin

£20 000 : Jenkinson, Frimpong, Oxlade-Chamberlain

£15 000 : Miyaichi

Les départs de van Persie, Song, Benayoun, Bartley, Lansbury, Almunia et Vela permettent d’économiser £335 000 par semaine.

Les prêts de Bendtner, Park, Miyaichi, Campbell et Denilson permettent d’économiser £267 000 par semaine, à la condition que le salaire soit intégralement pris en charge par les autres clubs.

Les salaires des nouveaux arrivants s’élèvent à £210 000 par semaine.

Les cadres comme Arteta (+£10 000), Rosicky (+£10 000), Vermaelen (+£10 000) et Koscielny (+£15 000) ont été augmenté et pour certains prolongé pour les sécuriser.

Au final, en salaire fixe (sans les primes), le club économise £80 000 par semaine, sans compter ce que les prêts permettent d’économiser . Le club a bien commencé son dégraissage salarial, mais il reste encore du travail comme Squilacci, Arshavin, Chamakh qui représentent à eux trois £200 000 par semaine.

Nouvelle grille salariale

£80 000 : Arteta, Vermaelen, Podolski, Arshavin

£70 000 : Cazorla, Walcott, Rosicky, Mertesacker

£65 000 : Koscielny

£60 000 : Diaby, Squilacci, Sagna, Gervinho, Chamakh, Giroud

£55 000 : Ramsey, Wilshere

£50 000 : Santos, Djourou, Szczesny, Fabianski

£40 000 : Gibbs

£30 000 : Manonne

£25 000 : Coquelin

£20 000 : Chamberlain, Jenkinson, Frimpong,

£15 000 : Miyaichi

> £5 000 : Eisfeld, Gnabry, Miquel, Yennaris, Aneke, Olsson, etc…

A venir, les prolongations de Chamberlain avec une forte revalorisation à la clé, on lui proposera certainement un salaire équivalent à celui de Wilshere/Ramsey, Celle de Walcott aura probablement un salaire de £80 000 par semaine et une prolongation pour Szczesny.

Même si le club a réussi à diminuer la masse salariale en vendant certains joueurs, les économies faites sur ces salaires ont permis des augmentations pour certains cadres et les clauses contractuelles des joueurs leur offrant une augmentation chaque saison n’ont , finalement , pas fait baissé la masse salariale du club. Elle aurait même très légèrement augmentée cette saison.

Budget transferts

Cette année, l’enveloppe transferts s’élevait à £55M environ. Cet été, Arsène Wenger a recruté Olivier Giroud pour £9,5M (12M€), Lukas Podolski pour £9,5M (12M€) et Santi Cazorla pour £12M (15M€), soit £31M (39M€).

Les départs de Robin van Persie (£24M soit 30M€), d’Alex Song (£14,3M soit 18M€), de Carlos Vela (£2,35M soit 3M€), de Lansbury (£1M soit 1,25M€), de Bartley (£1M soit 1,25M€) et Ozyakup (£400 000 soit 500 000€) soit au final £43,15M (54M€).

En comptant les dernières ventes des terrains d’Highbury qui ont rapportés £28M (35M€), Arsenal a clôt ce mercato avec une balance transferts positive (+£12,15M soit 15M€) donc un profit total de £40,15M cet été.

Selon les informations de Jad, il y aurait près de £50M dans les caisses du club car certaines indemnités n’ont pas été reçues et grâce à la vente de joueurs cet été, il y aura environ £95M dans les caisses du club à la parution du bilan financier. Toujours selon lui, le club va percevoir d’ici la fin de l’année civile à peu près £45M qui iront directement dans l’enveloppe transfert pour la saison prochaine. Tout cela signifie que l’été prochain, Arsenal aura la possibilité de dépenser £65-70M sans toucher au filet de sécurité de £25-30M en cas de non qualification en Ligue des Champions. Et cela ne prends pas en compte les départs de Bendtner, Chamakh, Arshavin fin de contrat), Squilacci (fin de contrat) Park et Denilson.

Si on se place dès aujourd’hui dans les règles du fair play financier, que nous vous avons expliquer dernièrement (vous pouvez retrouvez l’article en question ici : http://arsenalfrenchclub.wordpress.com/2012/08/28/que-va-changer-le-fair-play-financier/), Arsenal aura la possibilité de dépenser l’intégralité de son budget transfert sans atteindre le déficit de £38M sur trois saisons fixé par l’UEFA. En prenant en compte les mercatos 2011 et 2012, Arsenal termine avec une balance positive (+£15,7M) et en ajoutant la vente des derniers terrains d’Highbury en juin 2012 (£28M) et celles de 2011 (environ £30M), le club a largement de quoi voir venir et peut envisager l’avenir sous le fair play financier avec sérénité.

#Yann


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