Le transfert de Mesut Özil conclu par un coup de fil d’Arsène Wenger

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Il n’y pas eu une seule occasion depuis l’arrivée d’Arsène Wenger à la tête des Gunners, où avoir un entraîneur polyglotte a été plus utile.

Après des mois de négociations, le directeur exécutif du club, Ivan Gazidis, a été prévenu samedi que le Real Madrid serait prêt à vendre Mesut Özil pour 42 millions de livres. 

Le problème, cependant, était qu’Özil lui même avait toujours vu son avenir à Madrid et aurait besoin d’être convaincu.

Wenger a alors immédiatement stoppé ses préparations pour le North London derby du dimanche et composé le numéro d’Özil. Après une séries de longues conversations en allemand, l’alsacien était confiant sur le fait que le transfert était fait. 

Il a décrit sa vision sur comment il voulait que l’équipe joue, comment il voyait Özil devenir son leader créatif et, par dessus tout, a affirmé que ça ne serait que le début pour Arsenal, qui se battra avec les grands clubs européens pour les meilleurs joueurs du monde. Des conversations avec Per Mertesacker et Lukas Podolski ont suivi, laissant Özil convaincu.

Alors que le président de Tottenham, Daniel Levy, était à l’Emirates pour voir son équipe perdre 1-0 face à Arsenal, Gazidis arrivait en Espagne pour conclure un accord avec Madrid.

Dick Law, le négociateur de contrats du club, et le docteur Gary O’Driscoll ont pendant ce temps fait le trajet jusqu’en Allemagne, pour négocier les termes personnels et faire passer sa visite médicale à Özil, à Munich, où est rassemblée l’équipe nationale (ndlr: qui prépare les matchs internationaux).

La prise de connaissance d’un intérêt du PSG ou de Manchester United, qui pouvait potentiellement offrir plus d’argent en terme de salaire, n’a pas influencé Özil. Ce qui comptait pour l’international allemand, après avoir été étonnement écarté par Madrid, était d’avoir un entraîneur avec une totale foi en lui.

« Le weekend, j’étais certain de rester à Madrid, mais après j’ai réalisé que je n’avais pas la confiance de l’entraîneur, ni celle des dirigeants, » a déclaré Özil.

« Je suis un joueur qui a besoin de cette confiance. Wenger m’a accordé ceci, et je pourrais donc m’épanouir. Je sais ce que je peux faire et je sais que j’aurais pu réussir dans n’importe quel club dans le monde car j’ai confiance en moi. »

Peu après que l’accord soit réglé, Jürgen Klinsmann a envoyé un message à Özil lui disant qu’Arsenal et Arsène Wenger seraient parfaits pour lui. 

« Mesut veut juste jouer, il n’en a rien à faire des politiques de certains clubs, il veut juste prendre plaisir et, en dehors du terrain, sa famille est la chose la plus importante. » a dit un ami de l’international allemand (47 sélections, 14 buts et 24 passes décisives).

Des sept personnes qu’Özil emploie pour s’occuper de ses intérêts, cinq sont de sa famille. Son père, Mustafa, est aussi son agent. Özil est un allemand de troisième génération, son grand père ayant quitté la Turquie quand Mustafa n’avait encore que 2 ans.

Sa famille était installée dans un quartier turc dans le district Bismarck à Gelsenkirchen, et comme Robin van Persie à Rotterdam, son bagage technique s’est formé lorsqu’il jouait dans ce qu’ils appellent « la cage à singes ». C’était un terrain en gravier, entouré par des grillages qui assuré un jeu toujours intense et continu.

Dans un sens, Özil est la sorte de footballeur de rue que Wenger préfère le plus. Son héros était Zinedine Zidane. Lars Wallrodt, le chef du service football du journal allemand Die Welt, a rencontré les anciens amis d’Özil du terrain de Bismarck. 

« Ils disent tous la même chose – que Mesut était le meilleur à 8 ans alors que tous les autres en avaient 12. » rapporte Wallrodt.
« Ils n’avaient aucune chance. C’était un joueur fantastique naturellement mais aussi toujours concentré sur ce qu’il allait faire et comment. Il n’y a pas de joueurs plus élégants au monde. C’était un mec silencieux et modeste, pas celui que vous voyez à des soirées. » 

Bien qu’Özil soit éloigné du circuit de la célébrité à Madrid, sa relation avec la chanteuse Mandy Capristo lui assure couvertures et dernières pages des journaux allemands.

La foi d’Özil est aussi une part signifiante de sa vie. C’est un musulman pratiquant, récitant des passages du Coran avant de jouer. Quand sa carrière d’athlète professionnel le lui permet, il continue de suivre le Ramadan. 

La suite du dossier pour les deux parties a été évidente lundi. Quelques heures après l’officialisation, Özil a eu la surprise d’avoir ajouté un million de fans à sa page Facebook.

Aussi, Arsenal a pu s’apercevoir qu’Özil avait plus de followers sur Twitter que le club lui même (ndlr: 3 198 300 contre 2 288 000). 

La popularité d’Özil découle de son style de jeu plein de grâce. Ruud Gullit décrit Özil comme « techniquement parfait » quand Mourinho apparente son jeu à de l ‘ « art » et le dit meilleur numéro 10 du monde. 

Ajoutant une expérience du plus haut niveau en club avec Madrid à ses performances avec l’Allemagne, Özil entre au sommet de son art.

Il a aussi été renforcé physiquement, ajoutant du muscle à sa masse corporel lors de ses trois ans passés à Madrid. 

Özil va certainement ajouter de la stature à Arsenal. Le message mardi étant que ce n’était que le début, et la preuve irréfutable d’une nouvelle ère à Arsenal, soutenue par sa puissance financière. 

Plus important encore, c’est une signature qui a changé la vision du club qu’ont les personnes extérieures à ce dernier. Le staff à l’Emirates appelé cela un moment ‘Bergkamp’.

Vendant régulièrement certains des meilleurs joueurs de la planète ces trois dernières années, Arsenal est redevenu un club acheteur.

#Rodolphe (via telegraph.co.uk)


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