Newcastle bégaie le français

Crédits photo: DR
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Le match entre Newcastle et Arsenal représente une opposition particulière. Ces deux équipes ont pour point commun leur lien étroit avec la France et la Ligue 1. Tout le monde connaît l’histoire d’Arsenal et de ses Frenchies qui formaient l’équipe des Invincibles. De son côté, Newcastle recrute, depuis quelques saison, « made in France ».

Janvier 2013. Pose avec le maillot de Newcastle, présentation devant les journalistes. La scène se répète cinq fois au centre d’entraînement de Darnley Park. 5 comme le nombre de joueurs français recrutés: Mathieu Debuchy, Massimo Haïdara, Moussa Sissoko, Yoan Gouffran et Mapou Yanga Mbiwa. Les sourires sont radieux, les discours se veulent ambitieux. Cette année-là, Alan Pardew et le club Magpie annoncent fièrement leur volonté de s’appuyer sur le “Made in Ligue 1”. Longtemps réticent (on se souvient de ces déclarations sur le recrutement d’Arsenal en 2006), il a finalement été séduit par l’idée de faire venir des joueurs talentueux, sortant dans la formation français et… pas chers. Les 5 joueurs cités plus haut ont ainsi coûté 20 millions d’euros aux Anglais.

Onze joueurs français dans l’effectif en 2013

Une stratégie assumée, motivée par le succès des Frenchies d’Arsenal une dizaine d’années en arrière. Cela ne fait aucun doute que la réussite des Henry, Pirès, Wiltord, Vieira and co a donné des idées à Newcastle. Mais l’effet de mode a tourné à l’obsession. Il y a deux ans, l’effectif des Magpies enregistrait onze Français dans son effectif avec la venue de Loïc Rémy (prêté par QPR). Le club a également battu un record le 28 avril 2013: 7 joueurs français étaient présents sur le terrain contre Liverpool, battant ainsi le record de 6 joueurs alignés par Arsenal en 2008. Pour une défaite 6-0. Il n’en fallait pas moins pour que la stratégie Made in France soit remise en question.
Quelques années plus tard, peut-on dire que c’est un succès ? Pas vraiment. Les performances des Français sont à des années lumières de ceux d’Arsenal. L’équipe du Nord de l’Angleterre a fait le yoyo entre ventre-mou et lutte contre la relégation. La saison dernière, Newcastle a obtenu son maintien lors d’une ultime victoire à St James Park. Des déceptions successives bien loin des ambitions européens du club.
L’homme à l’origine de leur venue, Alan Pardew, a rejoint Crystal Palace en fin d’année dernière. Et l’effectif se vide petit à petit. Debuchy, Yanga Mbiwa, Mehdi Abeid, Hatem Ben Arfa, Rémy Cabella et Romain Amalfitano sont tous partis depuis l’été dernier. L’effectif pro ne compte plus que six joueurs (plus Bigirimana et Kemen qui jouent en réserve). Motivés par la perspective de jouer en Premier League et d’attirer les sirènes des gros clubs, beaucoup ont du se résoudre à revoir leurs rêves de grandeur et de paillettes à la baisse. Signer à Newcastle à également coûté leur place en Equipe de France à quelques uns… Moussa Sissoko est d’ailleurs le seul à avoir conservé sa place en Equipe de France et aligné les performances régulières en championnat.
L’aventure a tourné au cauchemar pour les deux recrues estivales de l’année dernière. Rivière, un but et élu pire recrue de l’année, et Cabella, un but en 34 matchs, est parti en prêt à l’OM. Gabriel Obertan, Yoan Gouffran et Emmanuel Rivière sont très irréguliers et sont souvent amenés à rester sur le banc des remplaçants.

Thauvin, nouvel espoir français à faire le grand saut
De nombreuses raisons peuvent expliquer ces loupés au démarrage :difficulté d’adaptation au jeu intense et physique de la Premier League, le confort de pouvoir parler sa langue natale dans le vestiaire dans un pays étranger ou… l’absence de talent pour jouer au plus haut niveau. Toutefois, l’équipe dirigée par Steve McClaren n’a pas l’air d’avoir envie de s’arrêter de faire confiance aux prometteurs joueurs français et a recruté Florian Thauvin, pisté par… Arsenal lorsqu’il jouait à Bastia. Est-ce un choix judicieux aussi bien pour Thauvin que pour Newcastle ? Seul l’avenir répondra à cette question. En tout cas, l’ancien marseillais réalise des débuts tonitruants avec sa nouvelle équipe, auteur d’une reprise de volée acrobatique  en League Cup face à Northampton (plus un triplé de passes décisives).
Comme beaucoup de ses compatriotes, Thauvin connaît sa première expérience à l’étranger. A lui de faire mentir ceux qui lui prédisent un destin similaire.

#Mickaël


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