Once a Gunner, always a Gunner : Carlos Vela

*disponible en audio dans l’émission The Chronic #2 disponible ici.

Pour ce deuxième épisode de Once a Gunner, always a Gunner, nous quittons le Saint-Petersbourg d’Andreï Archavin, pour nous rendre sur les tumultueuses plages de Cancùn, au Mexique, lieu de naissance du bien nommé Carlos Vela, passé par Arsenal entre 2008 et 2011.

Joueur discret mais au talent certain, le mexicain se révèle au mondial des moins de 17 ans en 2005. Une compétition qu’il remporte avec son pays, en terminant meilleur joueur et meilleur buteur grâce à ses 5 buts, dont un en finale face au Brésil.

L’attaquant mexicain s’attire les convoitises des plus grands clubs européens. Mais c’est Arsenal, qui rafle la mise, offrant à ce grand espoir un contrat de 5 ans.

Cependant, et aussi absurde que cela puisse paraître la réglementation des extra-communautaires en Angleterre, ne lui permet pas d’évoluer de suite sous ses nouvelles couleurs. Ainsi, il est prêté successivement à Salamanque en deuxième division espagnole, puis à Osasuna en Liga, l’année suivante. Ces deux prêts sont concluants, il obtient même sa première sélection avec « la Verde » le 12 septembre 2007, lors d’un match amical face au Brésil.

Carlos Vela lobe le gardien de Braga en Ligue des champions
Carlos Vela lobe le gardien de Braga en Ligue des champions

Vela fait enfin ses premiers pas à Arsenal à l’été 2008. Il participe à la pré-saison et brille en inscrivant des buts face à Séville ou encore Leverkusen. Ses performances sont convaincantes et lui permettent de rester à Londres. Il est alors âgé de 19 ans et ne fait pas tâche au coté des Ramsey, Wilshere et autre Walcott, dans une équipe de Baby Gunners menée par Robin Van Persie.

Cette année-là, le jeune attaquant prend part à 14 matchs de Premier League, son plus haut total sur une saison à Londres. Si son temps de jeu est limité en championnat, Vela peut exprimer tout son talent dans les coupes nationales. Fin techniquement, agile et rapide, le gaucher fait du lob sa spécialité, inscrivant plusieurs buts mémorables avec les londoniens.

SAN SEBASTIAN, SPAIN - SEPTEMBER 21: Carlos Vela of Real Sociedad reacts during the La Liga match between Real Sociedad de Futbol and UD Las Plamas at Estadio Anoeta on September 21, 2016 in San Sebastian, Spain. (Photo by Juan Manuel Serrano Arce/Getty Images)
Vela avec la Real Sociedad en 2016 (photo de Manuel Serrano)

Toutefois, cette première saison, encourageante bien que timide sera sa plus aboutie chez les Gunners. Barré par la concurrence, il n’arrive pas à se faire une place dans le 11 et se retrouve relégué au second plan. Il est de nouveaux prêté. D’abord à West Brom en 2010, puis il fait son grand retour dans le championnat espagnol à la Real Sociedad. Initialement en prêt, il restera finalement 7 ans au Pays Basque, enchaînant les saisons pleines dans un club qui lui sied parfaitement.

Si ses débuts en pro lui présageait un grand avenir, le mexicain est peut être arrivé trop tôt en Europe ou du moins dans le mauvais championnat. Certains lui reprocheront peut-être son manque d’investissement sur et en dehors des terrains. Comme lorsqu’il est sanctionné 6 mois par la fédération mexicaine, pour avoir participé à une fête non autorisée, avec quelques uns de ses coéquipiers de sélection, qui eux n’ont pas été sanctionné. Mais, Carlos Vela n’est pas de ceux-là. Sa suspension de 2010 sera vécue comme une injustice profonde, qui marquera le début d’une relation compliquée avec sa fédération. Toutefois, la situation s’est apaisée depuis. Vela a fait son retour avec la sélection, et culmine même à 72 sélection nationale pour 19 buts.

Aujourd’hui âgé de 30 ans, le mexicain a décidé de se rapprocher de son Mexique natal, après son aventure réussie en Espagne. Il s’épanouit du côté du Los Angeles FC, en MLS, en tant que Franchise Player. Où il a la chance de disputer le fameux derby de Los Angeles : « El Trafico » contre les « Los Angeles Galaxy » de Zlatan.

Carlos Vela, capitaine, sous le maillot de Los Angeles
Carlos Vela, capitaine, sous le maillot de Los Angeles

Force est de constater aujourd’hui, que son passage à Arsenal a un goût d’inachevé. Vela symbolise parfaitement la politique de recrutement du club d’il y a quelques saisons. Lorgnant sur des joueurs étrangers, de plus en plus jeunes, avec l’espoir qu’ils réalisent tout leur potentiel. Si cette politique de « pari sur l’avenir » a permis aux Gunners de survivre pendant un temps au plus haut niveau, avec des moyens plus que limités. Elle a aussi montré ses limites. Puisque sur cette période, les Gunners n’ont rien remporté, avant 2014 et l’arrivée en grande pompe d’Özil.

Finalement, Vela est de cette génération d’attaquants mexicains, aussi prodigieuse que décevante, à la carrière en demi-teinte, à l’image des frères Dos Santos ou du grand Chicharito Hernandez, sûrement le seul à véritablement sortir du lot et dont on se souviendra encore dans 10 ans au Mexique et partout ailleurs.  


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