Récap de la saison : Où en sommes-nous ?

La saison de Premier League, arrêtée depuis la 29e journée en raison de la crise sanitaire, fait son grand retour le mercredi 17 juin. L’occasion pour nous de vous faire un état des lieux de la saison des Gunners, placée sous le signe du changement et de la transition. Pas moins de 3 entraîneurs se sont en effet succédés sur le banc d’Arsenal depuis août 2019.

Chapitre 1 : Le fiasco Unai Emery

Finaliste de la Ligue Europa et 5e de Premier League pour sa première saison en Angleterre, Unaï Emery devait confirmer les espoirs placés en lui lors de ce deuxième acte. Auréolé d’un mercato spectaculaire, qui a vu exploser le record de transfert du club avec l’acquisition de Nicolas Pépé en provenance de Lille (80 millions d’euros en paiements échelonnés), le coach basque avait les cartes en main pour mener à bien son projet. Toutefois, ce mercato 2019/2020 lui fait perdre 4 de ses 5 capitaines désignés la saison passée. Ramsey, Monreal, Koscielny et Cech quittent tous le club à l’été 2019. Cette perte de leadership est un vrai problème à résoudre pour Emery. Il faudra attendre le 27 septembre pour que le coach officialise son nouveau capitaine, Granit Xhaka et 4 autres vices-capitaines (Aubameyang, Bellerin, Lacazette et Özil). Cette nomination tardive ne sera pas sans conséquence pour la suite de la saison.

À l’entame du championnat, Emery dispose d’un effectif considérablement rajeuni, plombé par la blessure de Lacazette en préparation et les mésaventures d’Özil et Kolasinac, agressés par deux hommes armés de couteaux dans les rues de Londres. Malgré tout, la saison débute parfaitement grâce à deux victoires par un but d’écart. Après une poignée de matchs et des résultats contrastés contre ses concurrents directs (défaite à Liverpool, nul face à Tottenham et Man United) le jeu des Gunners ne semblent pas s’améliorer. David Luiz réalise des débuts compliqués en défense centrale et l’animation offensive de l’équipe est d’une pauvreté abyssale.

Rien ne prédisait un avenir radieux à cette équipe sans élévation de son niveau de jeu ou changement de l’approche tactique. En effet, sans l’Aubameyang qui cache la forêt, les Gunners n’auraient pas fait illusion très longtemps (4e de PL après 8 journées). C’est simple, sur les 13 matchs de championnat disputés sous les ordres d’Emery cette saison, Aubameyang a inscrit 8 des 19 buts de son équipe. À l’instar du Gabonais, les bonnes notes du premier tiers du championnat se résument à la sur-performance de certaines individualités : Guendouzi, notamment auteur d’un match rageur contre Aston Villa (victoire 3-2), les sauvetages de Bernd Leno, décisifs à plus d’un titre et la solidité défensive de Chambers.

Après cette entame de championnat relativement correct, une déconvenue à Sheffield, qui devait initialement permettre de lancer la saison des Gunners, est venue enrayer la machine. Cette défaite est le point de départ d’une série de 9 matches sans victoire, toutes compétitions confondues, du jamais vu depuis 1977. Arsenal n’y arrive plus, les 5 buts inscrits à Anfield ne suffisent même pas à sortir une équipe de Liverpool remaniée de la Coupe de la Ligue.

Arsenal’s Unai Emery looks on dejected during the premier league match at the Emirates Stadium, London. Picture date12th August 2018. Picture credit should read: David Klein/Sportimage via PA Images

Dans cette période sombre, en l’absence d’un collectif fort et d’une tactique qui masque les manques de l’équipe, toutes les défaillances individuelles sont sous le feu des projecteurs. Ainsi, la méforme du nouveau capitaine, Granit Xhaka, est pointée du doigt avec virulence par les observateurs. Une situation intenable amenant à l’affaire Crystal Palace et au retrait du brassard de capitaine jusqu’alors porté par le Suisse. D’autres situations grotesques comme la mise à l’écart d’Özil, dans une période où l’équipe manquait cruellement de créativité, ajouté à l’absence de victoire, ont eu raison d’Emery. L’entraîneur Espagnol est remercié après un énième match nul navrant face à Southampton lors de la 13e journée. Il est immédiatement remplacé par son adjoint Freddie Ljungberg en intérim. Arsenal occupe alors la 8e place du classement.

Chapitre 2: Ljungberg l’intérimaire

C’est avec un Arsenal complètement à l’agonie que Freddie Ljungberg va donc essayer de redresser la barre d’un navire Gunners en perdition. L’objectif est simple : limiter la casse en attendant l’arrivée d’un nouvel entraîneur. Les fans espèrent le sursaut tant attendu des Gunners sous la tutelle d’un Invincible, celui qui pourrait enfin redonner de l’envie à des joueurs qui semblent au bout du rouleau physiquement et émotionnellement.

Malheureusement, les deux premiers matchs n’offrent toujours aucune satisfaction avec un nouveau match nul contre Norwich où Leno nous sauve une fois de plus du naufrage et une défaite contre Brighton, la première de la saison à domicile… Un nouveau coup de massue qui laisse à penser que les maux constatés sous Unai Emery sont bien plus profonds. Les joueurs n’y arrivent pas et Freddie Ljungberg semble à court de solutions. Heureusement, Nicolas Pépé signe son premier gros match sous les couleurs des Gunners contre West Ham avec un but et une passe décisive qui nous permettent de stopper cette série noire. 

Une victoire et ça repart ? Non, bien au contraire… Le match qui va suivre va sans doute être l’un des pires de la saison avec cette humiliation face à Manchester City, qui ne se privera pas d’exposer aux yeux de tous notre faiblesse défensive abyssale en s’imposant 3-0 sur notre pelouse. Les Cityzens sont venus à l’Emirates comme à l’entraînement et Kevin De Bruyne réalise une masterclass sous les yeux des supporteurs et de Freddie Ljungberg, totalement impuissants face à tant d’écart entre ces deux équipes. Les jeunes joueurs d’Arsenal  (5 joueurs de moins de 20 ans prennent part à la rencontre côté Gunners) n’ont rien pu faire face à l’armada des Citizens. La tâche est bien trop grande pour Freddie et Per Mertesacker, le directeur de l’Academy, propulsé adjoint de l’équipe première après le départ d’Emery, et son staff. C’est désormais tout un peuple qui attend son sauveur. Une semaine plus tard, Mikel Arteta est nommé à la tête de l’équipe avec l’immense tâche de faire oublier cette fin d’année 2019 horrifique, qui se termine par une défaite face à Chelsea et la grave blessure de Calum Chambers pour son deuxième match à la tête d’Arsenal.

 Chapitre 3: Mikel Arteta, un nouvel espoir

À son arrivée, Mikel Arteta retrouve une équipe en manque de repères collectifs après la pagaille tactique laissée par Unai Emery. À travers ses premières prises de paroles, on sent Mikel Arteta extrêmement déterminé et prêt à se mettre au travail pour sauver le club dont il a défendu les couleurs pendant 6 ans jusqu’à sa retraite sportive. Selon Mikel, il faudra mériter sa place pour être dans le 11 et certains joueurs font les frais de cette méthode “au mérite” comme par exemple Matteo Guendouzi, écarté quelques temps après un relâchement lors du stage hivernal à Dubaï. À l’inverse, certains joueurs renaissent sous les ordres d’Arteta, comme Xhaka dont le départ au mercato hivernal était quasiment acté. Mais aussi David Luiz qui réalise enfin des prestations convaincantes. Contrairement à son prédécesseur Unai Emery, la méthode est claire, les propos sont précis, et tout le monde devra tirer dans le même sens pour sauver la saison. 

Les débuts d’Arteta sur le banc d’Arsenal restent tout de même poussifs avec une seule victoire contre Manchester United sur ses 7 premiers matchs de Premier League. Cependant, on sent une nette amélioration dans le jeu et les joueurs semblent retrouver l’envie de se battre sur le terrain. Au-delà des résultats, Mikel peut compter sur ses deux jeunes pépites : Saka et Martinelli, les révélations de la saison qui ne cessent d’impressionner sur le flanc gauche. Saka a su monter en puissance au fil des matchs, à un poste d’arrière gauche n’étant pas le sien, pour devenir un déclencheur offensif précieux pour l’équipe. Quant à Martinelli, il a montré un état d’esprit irréprochable en se battant sur chaque ballon et en se montrant très adroit devant le but, comme sur ce but exceptionnel face à Chelsea où il traverse le terrain pour battre Kepa d’un plat du pied. 

Arteta arrive donc tant bien que mal à maintenir le navire à flot jusqu’à ce jeudi soir d’Europa League face à l’Olympiakos. Arsenal réalisait alors jusque-là un parcours quasi-parfait en Europa League et coach Mikel comptait bien aller au bout de cette compétition, objectif d’Arsenal, finaliste la saison passée, dans le but de retrouver la coupe aux grandes oreilles. Une première place en phase de poule, un tirage “favorable” contre les Grecs et même une victoire 1-0 au Pirée laissaient présager un match retour tranquille et une qualification pour les 8es de finale assurée… Malheureusement, les Gunners retombent dans leurs travers avec une prestation plus que médiocre et une défaite au bout de la prolongation malgré un magnifique ciseau d’Aubameyang qui nous qualifiait virtuellement 5 minutes avant. Complètement abasourdi par ce qu’il vient de voir, Arteta se rend alors compte du chantier qui l’attend et du chemin qu’il reste à parcourir.

Eliminé d’Europa League et englué dans le milieu du classement, Arsenal n’avance toujours pas mais reste invaincu en 2020 en Premier League, une invincibilité qui fait du bien et qui, on l’espère, laisse présager une fin de saison plus heureuse. Il reste désormais 10 matches de championnat pour se reprendre et une coupe d’Angleterre à jouer. COYG.

#Julien #Corentin


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