Santi Cazorla : “Je suis de la vieille école” (2/2)

Suite de l’interview de Santi Cazorla… (première partie)

“Je suis un ancien dans le monde du football!” rit Santi Cazorla. “Les joueurs ont 19, 20 ans. J’en ai 34! Je suis beaucoup plus vieux qu’eux, mais ça me va. J’ai dû m’adapter depuis ma blessure, j’ai le sentiment que le football est de plus en plus physique. Même à mon âge, j’en apprends tous les jours.”

Cazorla prend l’apprentissage très au sérieux, et cela déteint sur ses coéquipiers. Il est un véritable moteur de l’équipe, toujours entouré de coéquipiers hilares ou de coachs sérieux. Lorsqu’il arrive à une conférence de presse, un silence respectueux s’impose d’emblée. Il a beau être le plus petit, son influence est grande. Villarreal lui a offert un havre de paix pour sa fin de carrière, et c’est finalement lui qui rends service au club, en le sauvant de la relégation l’an dernier et en l’amenant aux portes de l’Europe cette année.

“Je ressens beaucoup de responsabilités, notamment par rapport aux jeunes joueurs – il se remémore son penalty raté face au Real Bétis l’an dernier, qui l’a laissé en larmes – L’expérience de ma blessure m’aide à surmonter les moments difficiles.”

Ce n’est un secret pour personne que sa période la plus compliquée a été ses dernières années à Arsenal. La blessure, qui semblait pourtant anodine, face à Ludogorets en Europa League, et les 636 jours de réhabilitation qui ont suivi. Même au beau milieu de sa renaissance footballistique, Cazorla nourrit des regrets : “Lorsque l’on joue pour un gros club comme Arsenal, on ne réalise pas ce que ça fait d’y être, on s’en rends compte une fois parti. Je n’ai jamais eu l’occasion de dire au revoir correctement. C’est la plus grosse équipe pour laquelle j’ai joué dans ma carrière, et tout me manque là-bas. Je ne sais pas quelle image j’ai laissé là-bas, il faudrait demander aux supporters. Mais je voudrais tous les remercier, et j’aimerais beaucoup jouer encore une fois à l’Emirates avant ma retraite.”

“Je ne sais pas ce que je ferais après ma retraite. Peut-être coach, peut-être directeur sportif. Mais j’adorerais retourner à Arsenal. J’ai vécu à Londres pendant 6 ans, mon fils adorait sa vie là-bas. On verra ce qu’il est possible de faire dans le futur.”

 

 

Cela pourrait paraître évident pour quelqu’un avec un sourire permanent, mais Cazorla nourrit un véritable amour pour sa période londonienne. Quelques souvenirs lui reviennent : ” Le coup-franc en finale de FA Cup, un très beau but, et surtout le premier trophée du club depuis longtemps”.

Il s’exprime également sur l’équipe actuelle d’Arsenal. Lorsqu’Unai Emery est arrivé au club à l’été 2018, il a demandé à Santi quel partie de l’héritage d’Arsène Wenger était la plus importante à conserver. Sa réponse demeure un secret, même s’il admet que la mentalité est le problème le plus important actuellement.

“Unai Emery est un bon coach et il a une très bonne équipe. Je regarde souvent les matchs, il a besoin de temps. C’est un nouveau départ, une nouvelle génération. C’est très difficile de concurrencer des équipes comme Liverpool ou Manchester City. C’est dur de savoir pourquoi le club est dans une mauvaise passe. Ils ont les joueurs, les fans, le stade. Ils ont tout, mais pour y arriver il faut que tout le monde y croit.”

Lorsque la question de la retraite se pose, le sourire de Santi s’efface légèrement. Il n’a aucune idée du temps qu’il lui reste au haut niveau, et comment se préparer à arrêter lorsqu’on a travaillé si dur pour continuer? “Je ne veux pas penser au futur” insiste-t-il. Mais il finit par admettre que la fin de sa carrière est proche. Le maestro prépare son final. C’est en conclusion assez logique qu’après avoir réécrit son destin, il puisse composer ses dernières partitions.

 

Article recueilli sur Independent.co.uk, traduit de l’anglais par Matthieu Rolland. Images tirées du site Icon Sport.com. 

 

 

 

 


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