Arsenal survivra t-il au départ de van Persie ?

  • Pourquoi Arsenal survivra au départ de van Persie

Une star part et alors?

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Du moins c’est ce que dit la formule consacrée car à Arsenal, on a jamais eu l’impression que l’équipe s’est senti affaiblie par la perte de ses joueurs stars. On peut considérer qu’il y a eu trois vagues de départs de joueurs majeurs ces dernières années. Du type de ceux qui tracent l’avenir à l’encre sombre. Par ordre chronologique il y a eu Vieira à la Juventus (2005), Henry à Barcelone (2007) et Fabregas également à Barcelone (2011). A chaque fois, médias, spécialistes et supporteurs annonçaient la fin de l’hégémonie d’Arsenal au sein du Big Four et à chaque fois, le club a réussi à faire taire les sceptiques en repoussant un peu plus loin les limites. Jugez-en plutôt : la dernière saison de Vieira au club fut conclu par une victoire en FA Cup (tir au but vainqueur contre United), une place de dauphin en Premier League et un huitième de finale de Ligue des champions (éliminé par le Bayern Munich). La saison d’après, le club lutte certes en Premier League (quatrième place décroché in-extremis à l’ultime journée), se fait éliminer précocement de la FA Cup (4e tour) et en demi-finale de la League Cup (qualification de Wigan 1-0/1-2 grâce au but à l’extérieur) mais arrive à décrocher une finale de Ligue des champions, dont le scénario finale sera une défaite contre le Barça. Pour l’après-Henry, l’histoire a une meilleure finalité. Avec lui, Arsenal en 2007 c’était : huitième de finale de C1 perdue contre le PSV Eindhoven, une défaite en fina de League Cup face à Chelsea (que Henry n’a pas joué) et une 4e place de championnat décroché avec 63 buts marqués et 35 encaissés. L’année suivante, le club finit 3e de PL après avoir longtemps fait la course en tête. 71 buts marqués et 31 encaissés dans la poche.  Et que dire de son parcours en Ligue des champions où la jeune garde réussit l’exploit d’éliminer le tenant du titre Milan AC (0-0, 2-0) sur sa pelouse au bout d’une prestation d’anthologie en huitièmes de finale? Le parcours s’arrêtera en quarts, éliminé par Liverpool. Rebolote avec Fabregas dont on a déjà établi la comparaison cette saison puisque le club a terminé encore plus haut que la saison dernière (3e au lieu de 4e) avec 2 pts de plus – 70 contre 68 – et une meilleure attaque (74 contre 72). Arsenal n’a donc jamais réellement subi les contrecoups des départs de ces joueurs ô combien vitaux pour l’équipe du temps de leur splendeur. Même si ça ne vaut pas des trophées, il est utile de préciser que depuis 2005, Arsenal a été finaliste de la Ligue des champions (2006), a été double finaliste de la League Cup (2007 et 2011) et a terminé sur le podium à trois reprises (2008, 2010 et 2012)

 Une transition toujours intelligemment abordé

Cet argument va de pair avec le premier. En effet, si Arsenal a toujours réussi à se maintenir à flot dans le Big Four, c’est en grande partie grâce à l’impeccable gestion d’Arsène Wenger qui n’a jamais paniqué et qui a toujours su répondre aux défis qui se présentaient devant lui. Lorsque Vieira est parti, c’est Henry qui a pris l’héritage du brassard. Et c’est un grand capitaine qu’il a mené ses jeunes troupes jusqu’au Stade de France, en prenant notamment les devants lors de Real Madrid-Arsenal en forçant le destin européen d’Arsenal à lui tout seul. Et puis il y a les joueurs aussi qui ont pris leurs responsabilités comme en 2007/2008. Le départ d’Henry a en effet permis à certains joueurs de se libérer à l’instar d’un Adebayor, d’un Fabregas, d’un Hleb ou d’un Flamini. Adebayor par exemple, c’était 8 buts en 29 matches lorsqu’il jouait avec Henry. Un an plus tard, le départ de l’ex-capitaine lui a permis de triplé ces statistiques (24 buts en 36 matches) au bout d’une saison en tout point magnifique puisqu’Arsenal n’a connu la défaite que trois fois dont la première début décembre 2007 lors de la 16e journée ! Le départ d’Henry a aussi permis à Cesc Fabregas de démontrer enfin tout le bien qu’on pensait de lui en s’imposant comme le véritable leader technique de l’équipe (20 passes dec en PL). Pour la saison 2011/2012, c’est de l’extérieur qu’est venu la lumière en réponse au départ de Fabregas avec l’arrivée d’Arteta d’Everton. Ce qui était alors apparu comme un achat compulsif dans le but de calmer les supporteurs c’est au contraire avéré être un excellent coup de maître. L’Espagnol s’est rapidement immiscé dans le collectif pour en devenir le porte-voix dans l’entrejeu. Ainsi, le départ de RVP, seule véritable star de l’équipe, peut amener des vocations chez des Song, Walcott voire Wilshere (si il revient rapidement) ou Vermaelen qui auraient alors à charger de mener l’équipe, du moins continuer de garder l’équipe au sommet. Car aux dernières nouvelles, Arsenal a toujours réussi à se qualifier en Ligue des champions depuis la saison 97/98, l’une des séries les plus longues en Europe !

 

  •  Pourquoi Arsenal ne survivra pas au départ de van Persie

La malédiction du capitanat

Le départ de van Persie n’est pas anodin car il n’est pas un simple joueur de l’effectif. En plus d’être un leader technique sur le terrain, il est le capitaine. La voix de l’entraineur sur le terrain et la voix de l’équipe en dehors. Arsenal aurait du mal à s’en relever car ce n’est pas le premier capitaine à s’en aller. L’un des premiers éléments essentiels de l’équipe et le premier capitaine à s’en aller, fut Patrick Viera à la fin de la saison 2004-2005 pour la Juventus de Turin après 9 années de bons et loyaux services. Lors de la saison 2007-2008, c’était Thierry Henry, capitaine et légende du club qui quittait Arsenal pour rejoindre le FC Barcelone et un nouveau challenge. La saison dernière, ce fut au tour de Cesc Fabregas de quitter Arsenal pour le FC Barcelone, son club de cœur. Ces départs coïncident avec le déclin des résultats de l’équipe. Lors de la saison 2004-2005, Arsenal avait terminé la saison à la deuxième place de Premier League et remporté la Coupe d’Angleterre. Cette saison là, Arsenal avait une moyenne de 2,18 points pris par match. Après le départ de Viera, cette moyenne tombe à 1,76 et le club obtient la quatrième place de justesse à la dernière journée de championnat. Lors de la dernière saison d’Henry, cette moyenne était de 2,18 mais la saison suivant son départ, on observe la même chose, la moyenne de points pris par match chute. Cette fois, il est tombé à 1,89. L’effet du départ de Fabregas, lui, fut par contre instantané. Arsenal encaissa la plus large défaite de son histoire, 8-2 face à Manchester United et une 18ème place en championnat. Que se passera t-il après le départ de van Persie ? Certainement rien de bon…

Des joueurs perdus avec la politique du club

La politique du club est claire. Elle est basée sur la maximisation des bénéfices afin de rembourser la dette du stade le plus vite possible et cela, au détriment de l’équipe et des résultats sportifs. Ce la amène donc les joueurs à se demander quelle est l’ambition du club. Il vont se demander, est ce qu’Arsenal est le club qu’il me faut pour atteindre mes objectifs et remporter des trophées ? Là est la réflexion de van Persie. Théo Walcott qui voit le terme de son contrat arriver est dans la même situation que Robin van Persie. Il va se demander si l’ambition du club est toujours la même et digne d’un club du standing d’Arsenal. Et en ce moment, avec une politique de rigueur, cette ambition est revue à la baisse et à l’approche des négociations pour sa prolongation de contrat, cette question devient essentielle. La même question va se poser à Alex Song, qui voit son contrat se terminer en 2014. Il est certain que la politique actuelle favorise le départ des meilleurs joueurs d’arsenal vers des horizons plus certains en matière de trophées. Une révision de cette politique s’avère nécessaire car la fuite des talents de l’équipe vers les adversaires et souvent les concurrents directs d’arsenal vont nuire au moral de l’équipe et au prestige du club qui ne sera plus considéré comme un grand club mais simplement comme un club intermédiaire, une antichambre avant le niveau supérieur caractérisé par le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester United, Manchester City et Chelsea.

Des tensions au plus haut niveau du club

Le départ de van Persie, en plus d’affecter l’équipe qui a montrée tant de promesses en 2011-2012, provoquerait des tensions au plus au niveau du club. Alisher Usmanov, actionnaire minoritaire du club, s’est fendu d’une lettre très virulente à l’intention du conseil d’administration d’Arsenal. Il fustige notamment les membres du conseil de bloquer l’investissement des actionnaires au sein du club. Il les accuse aussi de presser les fans en leur imposant des billets à un tarif très élevé, même le plus élevé d’Angleterre au lieu de s’appuyer sur les actionnaires. Plus violent encore, à travers une accusation à peine voilée, il accuse les membres du conseil d’administration de préférer gagner de l’argent sur le dos des fans et de remplir leurs comptes en banque au lieu de le réinvestir dans l’équipe. Il est certain que cette lettre très virulente mais porteuse de vérités, va en froisser plus d’un au conseil d’administration, Ivan Gazidis en premier, qui un fervent croyant de la politique d’autofinancement actuelle du club. Cette lettre est un signe d’espoir de changements pour les supporters qui veulent voir leur club de cœur retrouver son prestige passé mais il est certain qu’il faudra passer par une période de conflits au sein du conseil d’administration. Des conflits qui pourront avoir un effet néfaste sur l’équipe et influencer les mercatos d’Arsène Wenger. Une chose est sure, une nouvelle période de conflits enraillera le fonctionnement normal du club qui verra ses résultats très certainement à la baisse.


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