Arsène l’Éternel

Cette semaine, Arsène Wenger rejoint le club très fermé des personnalités ayant leur statue autour de l’Emirates. Au-delà de l’accomplissement personnel, cela représente surtout un acte de gratitude envers l’Alsacien de la part de la direction, du club et de tous ses supporters. Le Professeur aura navigué sa barque avec maestria contre vents et marées. Bien qu’ayant remporté de nombreux titres, nous retiendrons surtout l’idéologie et l’héritage qu’il laisse derrière lui.

Arsène Who ?

Lorsqu’il débarque dans le nord de Londres en 1996 en provenance du club japonais Nagoya Grampus, Wenger est quasiment inconnu du grand public. Il est un pionnier, un des premiers coachs étrangers à entrainer une équipe anglaise, beaucoup le suivront par la suite. Fraichement accueilli par la presse, il amène avec lui d’étranges concepts… Demandez à Ian Wright son avis de l’époque quand Wenger interdit les barres chocolatées et commença à parler aux joueurs de nutrition équilibrée. Le pari paie en 1998, Arsenal remporte alors le doublé Cup – Premier League. 1999, premier gros coup de l’entraineur, l’attaquant français Nicolas Anelka est vendu au Real Madrid pour 30 millions d’euros. Cette transaction servira à construire le nec plus ultra des centres d’entrainement d’alors, London Colney, mais aussi et surtout à acheter notre futur King, Thierry Henry.

Une influence grandissante

Quand les Bleus remportent l’Euro 2000, trois Gunners font partie des indéboulonnables : Petit, Vieira et Henry. Sylvain Wiltord, buteur magnifique en finale, rejoindra quelques semaines plus tard Arsenal, suivi de près par Robert Pirès. L’académie Wenger fait alors office de passage obligé pour des joueurs français voulant s’expatrier et percer au plus haut niveau. Après un second doublé en 2002, Wenger à l’audace de prétendre qu’Arsenal aurait les capacités de remporter le titre sans perdre un match de la saison. Peine perdue, Manchester United est couronné en 2003. Les joueurs ont du mal à avaler la pilule et accepter l’arrogance de leur entraineur. Qu’à cela ne tienne, malgré des éliminations cruelles en Champions League et en Cup, les Gunners réalisent l’inimaginable en championnat au printemps 2004 : 26 victoires, 12 matchs nuls, 0 défaite, 49 matchs invaincus. Arsène Wenger remporte son Graal et restera dans l’histoire.

Les temps sont durs

Une longue période d’austérité commence alors. Bien que finalistes de la Champions League en 2006, de nombreux Invincibles commencent à quitter le club. Wenger fait face à un nouveau défi. Le mythique stade d’Highbury et ses 38000 places se fait trop petit pour une telle équipe. Arsenal doit déménager et les propriétaires investissent lourdement dans la construction de l’Emirates à quelques encablures. Le club doit s’autofinancer et le boss faire preuve d’imagination et de créativité. Il pioche donc dans les jeunes pépites dont Cesc Fabregas et Robin Van Persie qui le lui rendent bien. Néanmoins, pour gagner plus que des FA Cup (2014, 2015, 2017), l’effectif est assez léger. Malgré tout, Arsenal finit régulièrement dans le big four. Le 13 mai 2018, Wenger effectue son dernier match sur le banc, après 22 ans de bons et loyaux services.

Renouveau

Le réveil est dur pour l’Alsacien. En effet, après avoir vécu une carrière trépidante accompagné de ses fidèles soldats Boro Primorac et Pat Rice, il retourne difficilement à la vie de simple civil. Lui qui a tant donné de sa personne pour le club, lui qui a refusé le PSG, le Real, l’équipe de France, la sélection anglaise… Il officie maintenant pour la FIFA comme Chief of Global Football Development. Petit à petit, la blessure cicatrise et il réapparait à l’Emirates lors du Boxing Day 2022 pour une victoire contre West Ham. Un signe ? Malgré une fin de saison compliquée, Arsenal est de retour sur le devant de la scène et redevient une destination qui attire.

L’héritage

Il ne suffit qu’à regarder l’organigramme pour comprendre. Edu l’Invincible est directeur sportif, les anciens capitaines Arteta et Mertesacker sont respectivement coachs de l’équipe première et manager de l’académie. Rien n’a été laissé au hasard. Au-delà du beau jeu prôné pendant tant d’années reste la recherche de la perfection à travers la jeunesse. Le club n’achète pas des stars, il en crée. Que dire du lien qui s’est reformé avec les supporters ? Entendre l’Emirates chanter à pleins poumons North London Forever de Louis Dunford avant le coup d’envoi est maintenant une habitude.

En quelques mots, merci Arsène pour votre travail et votre dévouement, l’effort paie. Cette statue vous est offerte avec une gratitude incommensurable. Vous avez passé tant de nuits blanches pour notre club, merci de veiller sur nous.

Long Live Arsène & Come On You Gunners!

#AFC

Jonathan


Publié

dans

par