Arsène Wenger est-il dépassé ?

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Même si Arsène Wenger mérite le plus grand respect, la question se pose légitimement. L’équipe d’Arsenal s’est considérablement affaiblie, le jeu d’Arsenal n’est plus celui qu’il était, le staff n’est pas renouvelé et la politique sportive du club reste quelque peu obscure. Arsène Wenger serait-il en bout de course, aurait-il fait l’année de trop ? Ou est-ce une année de transition, comme je le supposais dans l’article ce matin (que vous pouvez retrouver ici) ?

Un jeu en panne

Ces deux dernières saisons, le jeu d’Arsenal est en constant déclin. Après 6 mois de compétition, le jeu, les automatismes qui devraient être en place, ne le sont pas. La sauce ne semble pas prendre. Depuis le départ de Fabregas, le jeu d’Arsenal semble s’être déréglé. Après les départs des Pires, Bergkamp (retraite), Henry, c’est lui qui était le dépositaire du jeu des Gunners mais depuis qu’il n’est plus là, personne ne l’a réellement remplacé. Peut-on seulement remplacer un joueur du calibre de Fabregas ? Avec, en plus, les départs de van Persie et de Nasri, ce sont la créativité et la finition d’Arsenal qui s’en sont allé pour renforcer les concurrents du club. Les « remplaçants » de Fabregas ont un temps fait illusion mais ils ont montrés leurs limites. Arteta, aujourd’hui replacé en milieu défensif et première rampe de lancement du jeu d’Arsenal, n’utilise que très peu la profondeur et abuse des passes latérales. Santi Cazorla, qui s’était mué en chef d’orchestre en début de saison, semble à bout de souffle. Diaby pourrait être l’homme de la situation, dans un rôle à la Yaya Touré mais son physique beaucoup trop fragile, le rend disponible seulement quelques matches par saison. Des faiblesses défensives, des ailiers qui n’arrivent pas à faire la différence, le problème semble insoluble.

Un staff inutile et non renouvelé

Depuis des années, Arsenal connait un problème récurent au niveau des blessures de ses joueurs. L’exemple est Abou Diaby qui n’arrive pas à enchaîner plus de 5-6 matches avant de se blesser à nouveau. Fabregas et Robin van Persie, à l’époque, se blessaient régulièrement alors qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas. Au sein du club, Tony Colbert, est devenu, pour ainsi dire, l’ennemi n°1 des blessés, en en demandant trop aux joueurs revenant de blessures. Robin van Persie disposait la saison dernière de son préparateur personnel, avec le résultat que l’on connait. Abou Diaby, lui aussi a disposé d’un préparateur personnalisé. A la différence de Sir Alex Ferguson, Arsène Wenger n’a quasiment pas changé son staff depuis son arrivée, alors que l’Écossais renouvelle régulièrement son staff.

Au cours des années passées à Arsenal, le Français s’est imposé en véritable patron, ayant sous ses ordres une équipe qui lui est dévouée. Dévouée à tel point qu’elle ne le remet pas en cause et suit ses directives à la lettre. La nomination de Steve Bould au poste d’entraineur adjoint a été l’un des éléments du conflits entre van Persie et Wenger. Le Néerlandais souhaitait un adjoint venant de l’extérieur, capable de remettre ne cause les choix du manager alsacien, ce que Wenger a catégoriquement refusé, préférant un homme connaissant parfaitement la maison. La question de l’utilité de Bould comme adjoint se pose puisqu’en décembre, lors d’une absence de Wenger, ce fut Colbert et non Bould qui géra l’entrainement. Alors est-il juste là pour faire illusion pour soutenir Arsène Wenger, ou simplement là pour obéir aux ordres ? La question reste en suspens..

L’obsession de la perle rare

En matière de transferts, c’est Arsène Wenger qui a la main. C’est lui qui gère les contrats des joueurs, qui choisit le montant des offres et les joueurs, et c’est même lui qui a mis en place le plan de remboursement de la dette dû à la construction de l’Emirates Stadium. Depuis des années, sur le marché des transferts, le Français est à la recherche de la perle rare, de la bonne affaire mais il semblerait qu’il ait perdu son flair d’antan. Squillaci, Park, Chamakh, sont des échecs et sont des poids pour la masse salariale du club. Malgré un joli pactole dans les caisses, Arsène Wenger ne semble pas décider à investir dans des grands joueurs, préférant jusqu’à maintenant de jeunes joueurs prometteurs (Miyaichi, Chamberlain, Jenkinson, Eisfeld, Joel Campbell, Wellington Silva, Martinez) qui ne sont pas prêt pour l’équipe première ou pas à un niveau requit pour être un titulaire. Cette frilosité sur le marché des transferts, ajouté aux difficultés dans le jeu, malgré l’achat des joueurs confirmés comme Cazorla et Podolski, risquent de coûter la qualification en Ligne des Champions la saison prochaine. Même si le club est dans une excellente situation financière, le fait de surpayé des joueurs moyens (Arshavin, Chamakh, Bendtner, Park, Squillaci, etc..) empêche Arsenal de les revendre et met le club dans une impasse car il doit absolument dégraisser avant de pouvoir envisager un transfert.

Arsène Wenger doit être respecté pour ce qu’il a fait à Arsenal, en révolutionnant le club et en le faisant entrer dans une nouvelle ère mais les dirigeants (et les fans) ne seraient-ils pas aveuglés par le passé glorieux du Français ?

#Yann


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