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Arsène Wenger: «Je souhaite les meilleurs joueurs pour Arsenal»
Arsène Wenger a tout vu et tout fait en 17 ans à la tête d’Arsenal, mais la signature de Mesut Özil, le jour de la clôture du mercato estival, fut un événement tout nouveau, même pour le Français. Ce transfert a complètement minimisé tous les autres qu’Arsène a conclu, écrasant le record du club, car le meilleur numéro 10 du monde – à l’aube du sommet de son art – a quitté le Real Madrid pour rejoindre Arsenal. Cette signature était fort convenable pour faire les gros titres et conclure un mercato qui n’avait jamais été aussi spéculatif. Même avant la fin de saison, les Gunners était liés avec une liste de joueurs de partout dans le monde – près de 200 selon des estimations, ont ainsi été liés à Arsenal à travers les médias. Au final, le boss a amené quatre nouveaux visages. Le jeune attaquant Yaya Sanogo est arrivé en provenance d’Auxerre, l’ancien Gunner Mathieu Flamini a re-rejoint le club après avoir été libéré par l’AC Milan, l’international italien Emiliano Viviano a signé un an de contrat en prêt, et puis bien sûr Mesut Özil est devenu le second transfert le plus cher de l’histoire de Premier League pour conclure le mercato.
Ici le boss nous explique les raisons de la signature de ces quatre joueurs, et raconte aussi les quelques mois de mercato qui se sont révélés très intenses.
Arsène, il ne restait qu’une demi-heure avant que le mercato s’achève lorsque le transfert de Özil a été annoncé, pourquoi ce transfert s’est-il conclut aussi tard?
Le timing du transfert était lié à celui de Gareth Bale mais aussi à d’autres transferts car le Real Madrid a acheté Illarramendi et Isco cet été. Lors du premier contact avec le Real Madrid, les négociations étaient plutôt ouvertes. Ils avaient également besoin de temps pour que Carlo Ancelotti en sache plus sur son équipe afin qu’il puisse prendre une décision. Donc tous ces paramètres ont fait que le transfert a mis du temps. Nous avions un bel avantage, j’avais déjà été en contact avec Mesut avant qu’il ne rejoigne le Real Madrid. Je lui avais parlé au téléphone et au final, il m’a dit qu’il voulait rejoindre le Real Madrid donc je lui ai souhaité le meilleur. Mais le premier contact était déjà fait. Il savait que je le voulais depuis longtemps, ce n’était pas la première fois que j’essayais de le recruter.
Le transfert a couté plus du double que le précédent record de transfert d’Arsenal, y’avait-il une certaine réticence à dépenser autant pour un joueur?
Evidemment, c’est une grosse responsabilité de dépenser autant d’argent. Mais je suis à l’aise avec ça car nous avions les moyens de le faire. Avant, nous ne pouvions pas nous le permettre car nous n’avions pas les moyens financiers. C’est aussi simple que cela. J’ai du avoir un gros sens des responsabilités lorsque nous avons construit le stade afin que le club traverse cette période sans voir nos finances tomber dans le rouge. Les premières années furent difficiles et expliquent d’ailleurs pourquoi nous avons perdu autant de joueurs. Désormais, nous sommes dans une situation financière plus confortable, je souhaite, plus que quiconque, les meilleurs joueurs pour Arsenal Football Club. S’il faut dépenser de l’argent pour le faire, je le ferai.
Donc, la nouvelle politique d’Arsenal en terme de recrutement, c’est de dépenser de fortes sommes?
Non, la politique reste la même. J’ai toujours voulu recruter les meilleurs joueurs, des joueurs de classes mondiales aux meilleurs prix possibles. Et je souhaite que nous continuions à former nous-mêmes 60 à 80% de l’équipe. La culture d’Arsenal, notre façon de jouer et de nous comporter découlent de cela. Les Wilshere, Ramsey ou Gibbs doivent représenter la culture du club. Puis, nous souhaitons recruter des joueurs de classe mondiale qui nous aideront à être encore meilleurs.
Donc est-ce que les supporters peuvent désormais s’attendre à voir débarquer 1 ou 2 joueurs de classe mondiale débarquer chaque saison?
Si le besoin s’en fait sentir alors oui. Si c’est simplement pour des raisons marketing, non. Mais pour des raisons sportives, pourquoi pas.
Özil est le dernier Allemand à rejoindre Arsenal, retrouvant certains de ses compatriotes…
C’est lié à une seule chose, la qualité des joueurs. Pour l’instant, l’Allemagne forme des joueurs de grande qualité. Regardez leur sélection, c’est un peu comme l’Espagne il y a deux ou trois ans. D’un coup, ils ont Götze, Draxler, Schweinsteiger, Kroos, Özil, Podolski. Ils ont 2 ou 3 joueurs pour chaque poste. C’est pour cela qu’on se penche davantage sur le marché allemand, à cause de la qualité des joueurs. A part cela, c’est une nation qui sait très bien s’adapter. Ils sont un peu comme les pays nordiques dans leur facilité d’adaptation. Il y a moins de risques ici, surtout lorsqu’un joueur a déjà changé de pays, comme Özil avec l’Espagne. Le risque est minimal car ils savent à quoi s’attendre.
Il y a une attention incroyable autour d’Özil depuis sa signature, comment gère t-il la pression?
Il y a deux aspects. Le premier, c’est ce qui se passe à l’extérieur, ce qui vous demande une certaine maitrise et ce n’est pas toujours facile. Le deuxième, c’est la façon avec laquelle le joueur se comporte. Souhaite-t-il être un véritable joueur d’équipe, avec autant de solidarité et d’humilité que les autres? Je pense que c’est la partie la plus importante mais sur ce point je ne suis pas inquiet du tout.
Comment l’équipe a-t-elle réagi? Est-ce que le groupe peut être perturbé lorsqu’une superstar débarque?
Si c’est simplement parce qu’il reçoit beaucoup d’attention, alors non. Mais s’il demande cette attention de lui-même, cela peut effectivement poser problème. Mais Mesut est un joueur qui voulait nous rejoindre car il apprécie notre style de jeu, et qu’il souhaitait en faire partie donc je ne suis pas inquiet sur les questions de respect.
Comment s’est passé le mercato dans son ensemble? Avez-vous senti une pression supplémentaire cette année à cause des spéculations entourant le club?
A la fin de l’ultime journée, je ne suis pas le seul a dicter le timing du marché. Je l’ai toujours dit, même au personnel du club avec qui je travaille, je leur ai dit que c’est une période très stressante mais qu’il faut être patient pour que les choses se terminent bien. Je l’ai répété plusieurs fois. Le transfert d’Özil était ardemment souhaité par tout le monde à Arsenal mais en même temps, il aurait pu échoué car nous avons fait face à une grosse compétition des autres clubs et il faut l’accepter. Le pression était très lourde sur nos épaules. Les gens savaient que nous avions de l’argent à dépenser et honnêtement ce n’était pas facile. J’ai dit plusieurs fois que j’étais prêt à dépenser si je trouvais le joueur idéal et si vous regardez notre forme lors des années passées, il fallait un talent spécial pour renforcer l’équipe.
Auriez-vous souhaiter un ou deux noms de plus en complément d’Özil?
N’oublions pas qu’à Sunderland, nous avons débuté au milieu avec Wilshere, Ramsey, Flamini et Özil. Et qui ne jouait pas? Cazorla, Arteta, Chamberlain, Podolski, Rosicky. Donc vous constatez que le football n’est pas une simple addition de joueurs. Il faut leur donner une chance de jouer, il faut donner une chance à des joueurs comme Ramsey et Chamberlain. L’année précédente, les gens se posaient des questions sur Ramsey. Mais pourquoi en est-il la où il en est aujourd’hui? Car nous avons continué à croire en lui et nous lui avons donné une chance donc il vous faut trouver le bon équilibre entre le fait développer des joueurs et le fait d’ajouter de la qualité supplémentaire.
Pensez-vous que le format du mercato ajoute davantage de pression? L’ultime jour se transforme en un véritable cirque médiatique.
Ce n’est pas uniquement un cirque médiatique, c’est aussi que tout le monde s’attend à ce que la personne en face avance ses pions en essayant de le faire aussi tard que possible. Je vous ai expliqué pourquoi nous avons mis du temps donc il faut juste contenir son impatience. Je suis fier que nous l’ayons fait, Ivan Gazidis et Dick Law travaillaient sur le dossier, nous avons gardé notre maitrise et avons conservé la foi.
Est-ce plus difficile de recruter maintenant qu’il y a 10 ans?
C’est bien plus compliqué, je ne le cache pas. Mais il y a aussi davantage de clubs en Europe avec de gros moyens financiers. Comme je l’ai déjà dit, il y avait beaucoup de clubs sur le dossier Özil.
Dans l’idéal, préféreriez-vous ne pas recruter lors du dernier jour du mercato ou appréciez-vous cette stratégie dangereuse?
Evidemment, c’est préférable de ne pas recruter aussi tard car vous pouvez rater un gros transfert à cause de soucis administratifs. Il faut rendre hommage à toutes les personnes qui s’occupent du secteur légal au club. Ils sont sensationnels car lorsque vous pensez avoir conclu des négociations, ce n’est pas encore fini car il y a beaucoup de papiers à faire. Si vous vous en occupez trop tard, c’est très risqué.
Les spéculations autour du mercato hivernal commencent déjà, pensez-vous au mercato d’hiver au jour d’aujourd’hui?
Vous savez, pour moi, les transferts ne sont pas la partie la plus excitante de ce sport. Le plus important pour moi c’est de voir l’équipe pratiquer son football, de gagner des matchs et produire du football de bonne qualité. Mais cela fait partie du jeu donc il faut s’en préoccuper autant que faire se peut.
Pensez-vous être actif en janvier?
Je ne l’exclu pas. Mais en disant cela, je ne veux pas nourrir davantage de rumeurs. Nous venons à peine de sortir d’une période de transferts qui fut très agitée donc ne rentrons pas dans une autre aujourd’hui! Je souhaite simplement me concentrer sur le jeu désormais.
Arsène sur Yaya…«Il est une sorte de pari. Non pas en raison de sa qualité ou son talent, mais à cause des blessures qu’il a connu. Il n’a pratiquement pas joué pendant deux ans. J’ai discuté avec lui un peu plus tôt cette année, en janvier, et lui ai confié que je lui donnerai sa chance à Arsenal. Il a la qualité, la taille et la force nécessaires, je pense qu’il s’en sortira. Mais nous devons l’aider à se développer, puisqu’il n’a pas évolué depuis deux ans et à un tel niveau, il aura besoin de temps pour que son corps accepte l’intensité physique exigée. Nous devons être patients à son égard. Il est un « numéro 9 » typique, mais il est également un joueur technique. Il utilise bien son corps, apporte intelligemment dans la surface, et il sait où se placer sur le terrain. Il attire le ballon. Il peut devenir un très grand buteur, et possède un énorme talent. Il a surtout un désir infini de s’améliorer et de gagner. Ce dont il a besoin à présent est que son corps ne lui pose plus de problèmes, et nous devons faire en sorte que cela n’arrive pas. Selon moi, il aura besoin de six mois avant d’apercevoir les résultats escomptés.»
Arsène sur Mathieu…
«Bien évidemment, ce Mathieu Flamini est davantage expérimenté que celui que nous avions engagé, il y a bientôt dix ans, et il a conscience de ce qu’il faut réaliser pour évoluer au haut niveau. Mais j’estime qu’il porte, à présent, un amour plus important à l’égard du club que lorsqu’il l’a quitté. Il est revenu avec un désir sans précédent. Je dois admettre que j’ai été, à la base, un peu réticent à l’idée de le faire signer, car je n’aime pas recruter deux fois le même joueur. Mais il m’a convaincu en se comportant de manière franche et honnête, et en voulant jouer pour Arsenal. Il avait d’autres opportunités, mais il m’avait confié que ce qu’il possédait ici lui manquait. Ses désirs de s’entraîner dur et de gagner m’ont davantage convaincu que son comportement à l’entraînement. Ne jamais réengager des joueurs ayant quitté le navire faisait partie de mes convictions, mais j’ai changé d’avis il y a quelques années parce que je ne souhaitais pas particulièrement rester obstiné. Je pense qu’il est important qu’une fois que les joueurs soient partis, ils sachent qu’il n’est pas aisé de vous faire changer d’avis et d’obtenir une seconde chance. Il est important que les joueurs aient conscience qu’ils ne décident pas de leur retour ou non. Toutefois, il n’y a qu’une seule chose importante à prendre en compte : que cela soit dans le meilleur intérêt d’Arsenal Football Club. Si vous parvenez à cette conclusion, cette recrue est la bonne chose à effectuer, et vous devez le réaliser.»
Emiliano Viviano
Arsène sur Emiliano…
«Nous l’avons recruté sous forme de prêt car nous sentions que nous devions posséder trois gardiens de haut niveau. Damian Martinez était notre numéro trois, mais pour l’instant, il a surtout besoin d’expérience – il n’est pas totalement prêt. Nous avions eu des blessures avec Wojciech et Lukasz dernièrement, donc nous nous doutions que si les deux se blessaient en même temps, nous serions en difficulté. C’est pourquoi nous avons recruté Emiliano. Pour l’instant, Szczesny est le numéro un, Fabianski le numéro deux et Viviano le trois, mais je pourrais inverser le deuxième et le troisième car ils auront besoin de s’entraîner – ce qu’ils ne pourront pas réaliser vu lorsque nous évoluerons tous les trois jours. J’apprécie énormément Szczesny et Fabianski mais il existe une concurrence pour jouer à ce poste, et si Viviano est meilleur que les autres, alors il jouera.»
Mesut Özil
«Avoir recruté un joueur de classe mondiale est une déclaration ouverte. Nous possédons un jeu basé sur la créativité et la qualité technique et il peut évidemment, s’adapter à cela. Il est important également que nous affirmions notre ambition en tant qu’Arsenal avec ce recrutement. Ces dernières années, nous avions perdu des joueurs que nous avons éduqués, formés, et nous les avons perdus lorsqu’ils devenaient compétitifs. Il était nécessaire que nous inversions cette tendance et montrions notre ambition. Nous avons démontré beaucoup de régularité dernièrement, mais cette signature réaffirmera à nos joueurs et nos supporteurs, notre ambition. Ceci va améliorer la confiance de chacun travaillant à Arsenal.»
#Rodolphe, #Max et #Alex H (via Arsenal.com)