Vainqueur 2-0 sur la pelouse de Villa Park, Arsenal a su se montrer victorieux face aux hommes d’Unai Emery, après deux défaites la saison passée en championnat, préjudiciables pour le titre. Désormais européens, les Villans ont montré, dans la continuité des dernières saisons, de solides intentions de jeu et un bloc équipe très gênant sans ballon, et qui aurait pu s’en tirer avec un score davantage équilibré (1,34 nxGp pour eux contre 1,17 pour nous). La confrontation entre les deux entraîneurs Basques a encore une fois été intéressante dans les choix opérés et la réalisation par les joueurs sur le terrain. Voyons certains points intéressants du côté d’Arsenal.
Les difficultés de la première relance
La manière dont Arsenal s’organise pour la première relance est connue et facilement prévisible depuis quelques saisons. Cela a notamment été mis en place par l’arrivée de Zinchenko, pouvant, par ses qualités de prise d’espace, de contrôle et de passes, agir comme un électron libre et se positionner devant la première ligne de relance.
Et même si certaines circonstances de match ou volonté de changer/surprendre peuvent par moments changer cette organisation à la relance, la disposition en deux lignes en 3-2 est celle de base.
Ainsi, cette disposition à la relance avec deux lignes distinctes permet de couvrir plusieurs lignes horizontales et verticales. Cela doit permettre de proposer différentes options de passes sur la largeur, pouvoir trouver un joueur dans l’axe dans la ligne de 2 (ou un appui plus haut jouant en retrait sur un des deux joueurs), libérer de l’espace sur les ailes en faisant en sorte que le bloc adverse ait tendance à se resserrer vers l’axe, pour notamment trouver directement un de nos ailiers (ou Ødegaard) et permettre un nombre suffisant de joueurs dans une organisation équilibrée en cas de perte de balle.
Au niveau défensif, cette organisation permet une organisation efficiente et rationnelle de l’espace, en cas de perte de balle entre ces joueurs ou en cherchant un joueur plus haut sur le terrain.
Même sans Zinchenko, remplacé par Timber, l’organisation d’Arsenal à la relance est restée inchangée ce samedi. Les qualités balle au pied de Timber et sa mobilité lui permettant de passer de son poste de latéral gauche à celui plus axial aux côtés de Partey et donc de remplacer l’Ukrainien.
Si face aux Wolves, les Gunners ont su relativement bien trouver des solutions pour atteindre le milieu de terrain, voire plus haut par la passe (même si du déchet était présent), plus de difficultés sont apparues ce samedi afin de faire progresser le ballon. Cela est attribuable à la manière avec laquelle Aston Villa a su cadrer ce groupe de relance et notamment notre première ligne de 3 pour limiter, dans une certaine mesure, une passe dans leur dos, mais aussi par des difficultés, une fois ce premier rideau passé, de trouver quelqu’un plus haut, entre les lignes et bien orienter dans le sens du jeu, pour enclencher une offensive dans le camp adverse.
Sans réellement aller harceler le porteur adverse (quelques fois sur des passes en retrait vers Saliba notamment), les bleus et bordeaux ont su se positionner dans un bloc médian-haut, suffisant pour limiter les angles de passe vers Ødegaard et Rice notamment.
S’en sont répétées différentes sessions d’aller-retour impliquant Gabriel, Saliba et White sans réelle avancée dans le terrain par la passe ou la conduite de balle.
Une passe vers Gabriel ou White a pu être un élément déclencheur d’un pressing des ailiers d’Aston Villa, faisant en sorte, par leur course, de bloquer une éventuelle transmission pour nos milieux dans leur dos.
Le pressing et le rôle de Partey
Meilleure défense du championnat la saison dernière, Arsenal montre régulièrement une envie de gêner l’équipe adverse dès la première relance par un pressing haut, emmené la plupart du temps par son capitaine, Martin Ødegaard. L’idée étant de gêner, dès la relance l’adversaire, ne lui permettant pas de progresser par la passe ou l’avancée balle au pied et récupérer le ballon le plus haut possible.
Action collective par excellence, le pressing d’Arsenal a su par le passé montrer 2 variantes : une plus traditionnelle avec un bloc équipe en 4-4-2 pour gêner la relance adverse avec une première ligne de pression de 4 joueurs, et une variante plus osée avec un marquage individuel tout-terrain de chacun de nos joueurs et un côté droit plus agressif où Saka vient directement presser le central gauche adverse. White montant alors cadrer le latéral gauche adverse délaissé par Saka et Saliba venant à son tour, dans un jeu de dominos, cadrer l’ailier gauche adverse délaissé par White.
Face aux Wolves, nos Gunners ont privilégié le pressing en 4-4-2 pour notamment avoir un joueur sur chaque relanceur adverse et ainsi gêner la sortie de balle et essayer de récupérer un ballon, tout en pouvant par moments, selon les circonstances, basculer sur la 2nde variante avec Saka allant presser le central gauche adverse, faisant ainsi basculer White et Saliba respectivement sur le latéral gauche et l’ailier gauche adverses.
Face aux Villans, le dernier maillon de la chaîne pour cadrer McGinn, l’ailier gauche adverse, n’aura pas été Saliba mais Thomas Partey. Saliba est ainsi resté au marquage de Watkins (avec Gabriel cadrant Rogers). Ceci peut s’expliquer par la menace représentée par Watkins et notamment sa vitesse, Saliba étant plus apte à le concurrencer dans ce domaine qu’un Thomas Partey qu’on a pu voir ayant du mal sur les contres menés par Aston Villa lors de ce match (notamment lors du tacle héroïque de Saliba).
Plus qu’une simple compensation à la montée au pressing de coéquipiers, Partey a carrément eu un rôle de marqueur totalement voué à l’anéantissement d’une passe pour McGinn, alors même que le danger pouvait être dans l’axe.
Ceci a alors amené à voir Rice, compenser dans de tels cas (comme au-dessus), la non-présence axiale de Partey pour protéger efficacement le centre du terrain.
Trossard le supersub
Avec près de 0,83 but (hors pénalty) ou passe décisive de moyenne par 90 minutes jouées en PL depuis son arrivée dans le nord de Londres, le Belge a su montrer son côté décisif au tableau d’affichage, notamment lors de ses entrées en jeu (28 titularisations seulement pour 56 matchs en PL depuis son arrivée).
Moins “flashy” que ne peut l’être un Martinelli, Trossard sait à merveille user de ses qualités techniques dans les petits espaces à coup de feintes de corps ou de centres, pour se donner du temps. Il montre une réelle efficacité dans ses actions et un côté décisif évidemment appréciable et qui peut lui donner des envies de statut différent (comme a pu le confirmer Arteta en conférence d’après-match).
Ainsi, depuis son arrivée en janvier 2023, Trossard totalise 6 buts permettant aux Gunners de prendre l’avantage face à leur adversaire, soit le meilleur total derrière Saka, tout en ayant une demi-saison de moins. Ceci, en rappelant son rôle avant tout de remplaçant (excepté en fin de saison dernière) montre l’importance de ce joueur dans les résultats de l’équipe.
Buteur dès sa 3ème entrée en jeu après son arrivée (face à Brentford le 11 février 2023), et malgré le fait qu’il n’ait été qu’un second choix après Mudryk parti à Chelsea, l’international belge a su parfaitement s’adapter au jeu collectif d’Arsenal et apporter dans le dernier tiers du terrain, pour permettre à Arsenal de prendre l’avantage lors des matchs et se mettre dans une situation plus confortable.
Son but ce week-end est la parfaite illustration de ce qui est attendu de lui lors de ses rentrées : être là au bon endroit au bon moment. Rajouté à cela son implication dans le 2nd but par un appel dans la profondeur, fort bienvenu par la variété que cela a apporté dans un jeu d’Arsenal plutôt statique et dans les pieds lors de ce match (tout en le prévoyant).
#AFC