Bilan de saison pour Mikel Arteta : une saison à oublier ?

La saison est enfin arrivée à son terme, nous allons avoir un peu de temps pour dormir (ou pas…), mais surtout pour se pencher sur le bilan de la première saison pleine de notre jeune coach et ancien joueur : Mikel Arteta. Après une saison qui aura fait couler beaucoup d’encres et connue de nombreux rebondissements, Arsenal termine tristement à la 8ᵉ place du championnat, sans qualification pour aucune coupe européenne la saison prochaine.

Alors, on est en droit de se demander si Arteta est l’homme de la situation, oui ou non ?

NB : on se doute que certains vont monter au créneau en voyant une telle question, du coup on va poser quelques éléments au préalable. L’idée ici n’est pas de critiquer gratuitement ou de tacler à la gorge le coach ou l’équipe. Chaque entraineur, du fait de son talent, des ambitions de son club, de la hype, de la qualité de ses relations, a des objectifs en début de saison et tous ne parviennent pas à les remplir, pour une raison ou pour une autre. Tout ne dépend pas des entraineurs ou des joueurs, et on se fera une joie de prendre en compte les circonstances atténuantes dans notre jugement. On commence ?

C’est le pire bilan au classement depuis 25 ans, lors de la saison 1994-1995 Arsenal terminait 12ème du championnat. À cette époque, Blackburn Rovers remportait le championnat et le FC Wimbledon était encore en Premier League. Malheureusement le parcours en coupe nationale et en Europa League n’a pas permis de sauver les meubles. Arsenal est humilié en demi-finale par le Villarreal d’Unaï Emery, futur vainqueur de la compétition.

Pour un club comme Arsenal, habitué au podium de Premier League et aux compétitions européennes, terminer à cette position est une bévue. Cela fait maintenant plusieurs années que les fans d’Arsenal voient leur club perdre en prestige et se faire doubler par ses concurrents. Arsenal pensait avoir trouvé son sauveur en Mikel Arteta et malgré des débuts prometteurs, la sauce a tourné au vinaigre.

Avant d’aller plus loin, rappelons les chiffres de la saison :

Victoires Nul Défaite WinRate % But marqués But encaissés Cleens Sheets
18 7 13 47,4% 55 39 12

Voyons maintenant un peu plus le cœur du jeu :

source : premierleague.com/1/Arsenal/stats?se=210

Arsenal termine à la 8ème place du championnat, une place qui aurait pu être évitée jusqu’à la dernière journée mais Kasper Schmeichel a bien choisi son jour pour offrir la victoire à Tottenham, 7ème du classement. Les Gunners ont mis beaucoup trop de temps avant de trouver leur rythme, pour pouvoir prétendre au haut de tableau. Malgré ce classement accablant tout n’est pas à jeter aux oubliettes.

Une défense plus solide

Il est vrai que le niveau de jeu des Gunners est moins performant ces deux dernières années. L’équipe marque moins de buts, elle se crée moins d’occasions et commet des erreurs, mais cela n’est-il pas normal avec une équipe aussi jeune ? L’équipe est en reconstruction, c’est un nouveau cycle. La complicité entre les joueurs est encore à travailler. Néanmoins, c’est en défense que l’équipe a progressé, et ça tombe bien, c’était la priorité lorsque le coach a pris les commandes. Arsenal termine la saison avec la 3ème meilleure défense de la saison en championnat alors que le souvenir douloureux de l’époque Sokratis/Mustafi titulaire sur une feuille de match hante encore certains supporters. Seul Chelsea et Manchester City ont concédé moins de buts avec respectivement 36 et 32 buts encaissés. 

Arteta veut construire une équipe solide et ça passe avant tout par une charnière centrale irréprochable et pleine de caractère. Il veut reconstruire à neuf et donner leurs chance aux jeunes : Gabriel et Holding notamment. Le staff a fait des choix forts en réduisant l’effectif et en se concentrant seulement sur les joueurs avec un potentiel en adéquation avec les ambitions du club. Ciao les anciens, bonjour les jeunes ! Avec le prêt concluant de Saliba du côté de Nice, c’est un renfort supplémentaire sur lequel le coach pourra compter la saison prochaine. Calum Chambers, de retour de blessure et surtout Kieran Tierney qui a explosé aux yeux du grand public cette saison ont également été des acteurs majeurs de cette solidité défensive inespérée en début de saison. 

Mikel Arteta

Bonne défense ne veut pas dire bonne attaque pour autant. L’équipe possède seulement la 10ème meilleure attaque du championnat et n’a inscrit que 24 buts à domicile cette saison, soit le plus petit bilan depuis 1973/1974 (23 buts). Le coach espagnol a eu beaucoup de mal à trouver son 11 titulaire, et a multiplié les changements sur le terrain, notamment en attaque empêchant le groupe de trouver une stabilité et de progresser ensemble cette saison. On a quand même vu beaucoup d’erreurs défensives cette saison. Beaucoup trop si l’on veut jouer le haut de tableau. Le coach a d’ailleurs récemment avoué en conférence de presse avoir commis des erreurs.

Les Baby Gunners”

Comment ne pas retirer satisfaction de l’émergence des “Baby Gunners” : Bukayo Saka, Emile Smith-Rowe et Gabriel Martinelli ? Babies pour le moment mais encore combien de temps ? Car ce sont eux qui ont véritablement porté le club cette saison. On les connait depuis quelques années déjà mais ils ont vraiment pris leur envol cette saison et on se demande jusqu’où vont-ils aller ?

En effet, le jeune Saka, aka notre couteau-suisse, peut jouer aussi bien arrière gauche, qu’attaquant droit ou gauche. Que ce soit lorsqu’il occupe le poste de piston gauche d’un 3-4-2-1 ou de latéral gauche dans un 4-3-3, la capacité de Bukayo Saka à changer de rythme n’a pas d’égal dans l’effectif des canonniers. Cela vaut d’abord pour les situations avec ballon, où il affectionne des courses vers l’intérieur qui lui permettent de s’ouvrir l’espace et solliciter des partenaires côté opposé. Mais Arteta a surtout voulu le faire développer en l’installant sur l’aile droite de l’attaque, qui lui réussit plutôt bien car il cumule en cette fin de saison : 5 buts, 3 assists et le respect des grands de la PL. Tout ça en 30 apparitions.

Emile-Smith Rowe est quant à lui la révélation de l’année. Installé en numéro 10 ou sur l’aile gauche, il enchaîne les bonnes prestations et Arteta semble avoir confiance en lui en le titularisant en cette fin de saison au profit de Martin Odegaard. Il termine la saison avec 2 buts et 4 passes décisives en 19 matchs joués.

Seul Gabriel Martinelli semble ne pas avoir encore toute la confiance du coach car le joueur passe plus de temps sur le banc que sur le terrain. Mais le jeune brésilien doit composer avec une rude concurrence à son poste et le coach n’a semble-t-il pas voulu prendre de risques depuis son retour de blessure. Martinelli a par ailleurs affirmé en conférence de presse qu’il comprenait le choix du coach de le mettre en rotation et qu’il serait prêt à chaque fois que le coach aura besoin de lui. Une belle mentalité pour un jeune joueur qui démontre encore une fois sa maturité.

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Fort contre les forts ?

Une des marques de fabrique d’Arsenal version Arteta est la capacité de l’équipe à gagner contre des membres du nouveau Big 6, ce que l’équipe avait du mal à faire depuis de nombreuses années. En effet, les Gunners semblent avoir pris goût à écraser leurs adversaires du Big 6 dans des confrontations solides et veulent compléter leur tableau de chasse… Mais ne nous emballons pas, il y a encore du boulot.

Face au Big Six, l’équipe a réalisé cette saison :

  • 2 victoires face aux blues de Chelsea à l’aller et au retour (cela n’était pas arrivé depuis 10 ans)
  • 1 victoire et 1 nul face à Manchester United (dont la victoire à Old Trafford, une première depuis 2006)
  • 1 victoire et 1 défaite face aux Spurs
  • 1 victoire et 1 défaite face à Leicester (+1 victoire en Carabao Cup)
  • 2 défaites face à Liverpool (+1 nul en Carabao Cup)
  • 2 défaites face à Manchester City (+1 de plus en Carabao Cup)
  • Une victoire aux penalties face à Liverpool en finale du Community Shield

Arsenal est donc capable de sortir des prestations solide face aux gros du championnat, et donc par déduction revenir dans le haut du tableau. Mais ce que montrent également les statistiques, c’est un manque de régularité de la part de l’équipe car ce n’est pas contre les grosses équipes que nous avons perdu le plus de points mais contre les équipes du milieu de tableau :

  • 2 défaites face à Everton
  • 2 défaites face à Wolverhampton
  • 2 défaites face à Aston Villa
  • 1 Nul et 1 Défaite face à Southampton (+1 défaite en FA Cup)
  • 1 Nul et 1 Défaite face à Burnley

C’est un total de deux points pris sur 30 possibles face à ces équipes. Comment expliquer ces résultats ? Prenez un manque de préparation, ajoutez-y un collectif défaillant, saupoudrez de blessures et enfin mélangez le tout avec un arbitrage incompréhensible et vous obtenez une saison nulle. 

Une 2ème moitié de saison pour sauver l’honneur

À noter néanmoins que 8 de nos 13 défaites en championnat ont eu lieu lors de la première moitié de saison, avant le Boxing Day donc. C’est précisément le moment choisit par l’équipe pour redonner espoir à ses supporters en cadeau de Noël. Souvenez-vous de cette victoire (3-1) face à Chelsea le 26 décembre. Nous pouvons remercier la magie de Noël car qui aurait pu parier sur une victoire des Gunners à ce moment là tant la dynamique était à l’arrêt : 2 points pris sur 21 possibles.

Depuis ce match, qui aura servi de déclic, les Gunners nous ont offert un tout autre visage. En 24 journées restantes, les Gunners en ont remportés pas moins de 14 et réalisent la 2ème meilleure seconde partie de championnat avec 47 points pris, juste derrière Manchester City avec 60 points et devant Manchester United avec 45 points. Arsenal termine même la saison avec la meilleure dynamique du championnat : 5 victoires consécutives. À noter que ce changement de dynamique n’est pas sans lien avec le retour de blessure de Thomas Partey et l’arrivée de Martin Odegaard dans l’effectif fin janvier. Mais c’est aussi à ce moment qu’Arteta a finalement apporté un peu de stabilité dans le 11 de départ en alignant les mêmes joueurs dans un 4-2-3-1. Schéma tactique qu’il modifiera encore lors de la fin de saison.

Cette saison aura surtout été une année de transition, permettant à Arteta de trouver son rythme et son 11 titulaire. Après avoir éliminé les troubles fêtes de l’effectif, l’équipe semble enfin vouloir repartir sur des bases saines. Il faut désormais consolider l’effectif intelligemment lors du mercato d’été. Les dirigeants ont aussi leurs responsabilités car il semble difficile de prétendre au titre avec l’équipe actuelle. Arsenal a surtout besoin de confiance et de stabilité pour se reconstruire solidement. Le club paye sa mauvaise gestion des dernières années : mauvaises recrues, contrats trop élevés, manque d’implication etc. Seule une profonde restructuration du club pouvait enrayer cela et apporter un nouveau souffle à l’équipe du nord de Londres, chose qu’Arteta a déjà commencé.

Et vous que pensez-vous de la saison de Mikel Arteta et ses hommes ?

#Samuel #COYG


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