Bilan du mercato : l’attaque (3/3)

Il était prévu depuis un moment que le mercato estival 2025-2026 soit mouvementé, notamment sur le front de l’attaque, un secteur où Arsenal a souvent été en difficulté, en particulier la saison dernière. Il était donc urgent de renforcer l’effectif, retour sur ce qu’il s’est passé dans ce premier mercato dirigé par Andrea Berta.

La surprise Madueke !

Ce n’était un secret pour personne : une des missions principales du nouveau directeur sportif, Andrea Berta, était de renforcer un secteur offensif beaucoup trop faible pour espérer jouer la gagne dans toutes les compétitions. Et dès les premiers mois du mercato, de nombreux spécialistes, parmi les plus connus comme David Ornstein et Fabrizio Romano, annonçaient que l’été d’Arsenal serait chargé, notamment offensivement, avec potentiellement trois recrues à venir. Mais peu de monde se doutait que la première d’entre elles serait Noni Madueke.

Les premières rumeurs apparaissent, et elles ne plaisent pas aux supporters d’Arsenal. Pour deux raisons. La première, c’est sa provenance : encore un joueur de Chelsea, le sixième depuis que Mikel Arteta est entraîneur. La seconde, c’est son prix : 52 millions de livres sterling pour un joueur évoluant au même poste que le meilleur offensif de l’équipe, à savoir Bukayo Saka. Un choix surprenant, investir une telle somme sur un joueur qui, sur le papier, ne partirait pas titulaire.

Des pétitions sont même lancées sur le web pour annuler le transfert. Mais Mikel Arteta et Andrea Berta sont convaincus que Noni Madueke est le bon choix : jeune, déjà expérimenté en Premier League, capable de jouer sur les deux côtés de l’attaque et considéré comme un investissement raisonnable dans le marché actuel. Il cochait donc toutes les cases du tandem Berta–Arteta et devient, le 18 juillet 2025, la première recrue offensive d’Arsenal.

Mais comme Arsenal semble maudit depuis plusieurs saisons, alors qu’il réussissait un très bon début d’exercice en l’absence de Saka, Noni Madueke a été contraint de sortir à la mi-temps face à Manchester City, à cause d’une blessure qui l’éloignera des terrains pendant au moins deux mois. Un véritable coup dur, et pour lui, et pour le club.

 

Noni Madueke lors de sa signature de contrat.

Gyokeres : le 9 tant attendu 

C’était le dossier de ce mercato : le poste d’attaquant de pointe, un secteur en souffrance depuis des années. Gabriel Jesus, très performant lors de ses six premiers mois, enchaîne depuis les pépins physiques. Kai Havertz, attaquant polyvalent capable de s’adapter, n’est pas pour autant un véritable numéro neuf de métier, lui qui s’est révélé à Leverkusen au poste de numéro 10. Quant à Mikel Merino, recruté pour évoluer au milieu de terrain, il a dû dépanner en pointe en fin de saison dernière et, à la surprise générale, a réussi un superbe intérim, au point de devenir une option crédible dans la rotation pour cette année. Mais personne n’a véritablement réussi à s’imposer : le recrutement d’un tueur était donc nécessaire.

Très vite, le choix s’est porté sur deux cibles. Alexander Isak était considéré comme l’attaquant parfait, mais son prix, beaucoup trop élevé, empêchait Arsenal de se renforcer ailleurs. La première option était le Suédois Viktor Gyökeres, 27 ans, auteur de deux superbes saisons au Sporting Portugal avec 87 buts en 95 matchs, dont 52 en 49 rencontres la saison dernière toutes compétitions confondues. Des statistiques impressionnantes, même si le championnat portugais est réputé pour ses défenses plus friables. Il a néanmoins inscrit six buts en huit matchs de Ligue des champions, et il connaît bien l’Angleterre, puisqu’il a joué à Brighton, Swansea et Coventry sans jamais découvrir la Premier League.

L’autre piste menait à Benjamin Šeško, plus jeune (22 ans), mais avec des statistiques moins impressionnantes : 39 buts en 87 matchs de Bundesliga avec le RB Leipzig. Le championnat allemand est cependant connu pour révéler de grands buteurs. Le Slovaque, jamais au-delà de 15 buts en championnat, reste un profil rare : 1,95 m, une force dans le duel aérien, mais aussi des qualités balle au pied. Deux profils donc très différents, mais chacun avec des atouts uniques.

Arsenal tenta d’abord Benjamin Šeško, un joueur que Mikel Arteta apprécie réellement selon plusieurs journalistes. Mais très vite, les négociations avec Leipzig et l’entourage du joueur bloquèrent en raison d’exigences financières jugées trop importantes. Andrea Berta, le directeur sportif, avait pour sa part toujours eu un faible pour Viktor Gyökeres, déjà lorsqu’il était à l’Atlético de Madrid. Il décida donc de se tourner vers le meilleur buteur d’Europe de la saison passée.

Après de longues négociations, compliquées notamment par un gentleman’s agreement entre le Sporting et Gyökeres qui ne fut finalement pas respecté, l’attaquant força son transfert à Arsenal, affichant une réelle volonté de rejoindre le club. Une détermination très appréciée en interne, notamment par Mikel Arteta. Finalement, Viktor Gyökeres s’engage avec Arsenal pour 63 millions d’euros plus 10 millions de bonus, Benjamin Šeško ira lui à Manchester United pour une somme avoisinant les 90 millions d’euros.

Viktor Gyokeres lors de son doublé face à Leeds (5-0)

Eze : la cerise sur le gâteau

Beaucoup croyaient le mercato d’Arsenal terminé après ces deux nouvelles recrues offensives. Mais il n’en est rien. Souvent cité au début de l’été parmi les pistes prioritaires d’Arsenal, Eberechi Eze semblait finalement se diriger vers Tottenham. Mais le match d’ouverture, sur la pelouse de Manchester United, et la blessure de Kai Havertz ont changé les plans du board, qui s’est empressé d’envoyer une offre à Crystal Palace pour son numéro 10.

Passé très jeune par le club et toujours supporter d’Arsenal, il n’attendait que l’appel de Mikel Arteta pour réaliser son rêve : revenir dans son club de cœur et prouver qu’il a tout pour devenir un grand joueur, lui qui sort d’une saison magnifique avec Crystal Palace, où il a été l’un des principaux artisans du succès en FA Cup.

Capable d’évoluer ailier gauche mais aussi numéro 10, il aura une vraie carte à jouer dans l’effectif grâce à sa polyvalence. Mais il devra aussi gérer la pression liée à son transfert : 60 millions de livres sterling et le numéro 10 sur le dos, laissé vacant depuis le départ d’Emile Smith Rowe… ce n’est pas rien !

Après deux titularisations au poste d’ailier gauche où il a notamment délivré une passe décisive contre Nottingham Forest, il a ensuite été sur le banc contre Manchester City et est entré au poste de numéro 10, où il a également offert une superbe passe décisive pour Martinelli. Enfin, il a inscrit son premier but hier soir lors du match contre Port Vale, où il avait débuté dans un rôle axial. Il montre que sa polyvalence est un atout majeur.

Présentation d’Eberechi Eze à l’Emirates avant le match face à Leeds (5-0)

Quid des offensifs déjà au club ?

Cette année, la concurrence sera rude pour les joueurs offensifs. Auteurs d’une saison plutôt compliquée, Leandro Trossard et Gabriel Martinelli sont restés au club, mais auront sûrement moins de temps de jeu que l’an passé. Le Belge a même prolongé son contrat avec une revalorisation salariale, mais la durée reste inchangée : il sera libre à la fin de la saison. Martinelli, lui, a eu des sollicitations, mais Arsenal n’a jamais trouvé de prétendant prêt à envoyer une offre conséquente.

Pour autant, les deux joueurs sont toujours très investis et méritants, preuve en est leur superbe entrée à Bilbao où, avec un but et une passe décisive chacun l’un pour l’autre, ils sortent Arsenal du piège de San Mamés et permettent au club de bien démarrer sa campagne de Ligue des champions. Cinq jours plus tard, le belge est titulaire et le brésillien est lui encore décisif en sortie de banc pour permettre d’arracher le point du match nul face à City. Hier soir, contre Port Vale, Leandro Trossard a une nouvelle fois été buteur en sortie de banc… C’est aussi ça, le luxe offert par ce mercato.

Blessé gravement lors d’un match de coupe face à Manchester United la saison dernière, Gabriel Jesus ne reviendra qu’au début de l’année 2026. Il aura alors six mois pour prouver qu’il a encore sa place dans cet effectif avant d’être peut-être placé sur la liste des transferts par le club, lui qui est sous contrat jusqu’en juin 2027.

Un des dossiers chauds qu’a dû gérer Andrea Berta est celui d’Ethan Nwaneri, véritable révélation offensive de la saison dernière. Il avait notamment parfaitement remplacé Bukayo Saka au poste d’ailier droit. Mais certains, au club comme en sélection, le voient plutôt comme un numéro 8 capable d’apporter une concurrence à Martin Ødegaard. D’abord réticent et très convoité, le prospect de Hale End a finalement prolongé son contrat dans son club formateur.

Ethan Nwaneri et Gabriel Martinelli auront un rôle à jouer cette saison.

Il est donc clair que l’effectif de cette saison est bien plus armé offensivement, avec au moins deux joueurs de qualité par poste. Un renforcement nécessaire pour les ambitions du club dans sa quête de Premier League, voire de Ligue des champions. Reste désormais à voir si la mayonnaise va prendre pour tout le monde, mais en termes de qualité et de quantité, dirigeants et staff ont fait le boulot cet été.


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