Coup de mou ou crise ?

A voir certaines réactions après la défaite d’Arsenal face à Schalke 04, on pourrait croire qu’Arsenal est relégable, que la situation financière du club est catastrophique et que le club va droit dans le mur. Alors oui, les joueurs ont été en dessous de tout face à Schalke et Norwich. Oui, ils n’ont pas montré d’envie. Oui, des joueurs ne sont pas à leur niveau. Mais est ce pour autant nécessaire de s’acharner ? De créer une pseudo crise qui n’a pas lieu d’être ? Je ne crois pas.

D’abord, avec les départs de Robin van Persie et d’Alex Song cet été, Arsenal est en reconstruction. Bien que la majorité des joueurs était présente la saison passée, Arsène Wenger est obligé de rechercher un nouvel équilibre, de nouveaux moyens pour tirer le meilleur de son équipe. Finis l’époque où on se repose sur les exploits de son meilleur joueur. Le meilleur joueur d’Arsenal est maintenant l’équipe, le collectif. Un collectif, ça ne se fabrique pas en un claquement de doigts, il faut du temps. Dès le début de saison, les joueurs ont prouvés qu’ils pouvaient jouer ensemble de manière fantastique. La deuxième mi-temps de Liverpool, la première à Manchester City ont montrées qu’Arsenal a retrouvé le jeu qui a fait sa gloire. La mi-temps de Manchester City est certainement la plus aboutie car, en face, il s’agit du champion en titre, invaincu dans son stade depuis plus d’un an et demi. Malheureusement, ils n’ont pas marqué comme ils auraient dû le faire. Mais cela laisse de l’espoir pour la suite de la saison.

Ensuite, de nouveaux joueurs sont arrivés : Lukas Podolski, Olivier Giroud et Santi Cazorla, d’autres sont de retours ou vont revenir : Jack Wilshere, Bacary Sagna et Abou Diaby. Mikel Arteta et Gervinho découvrent de nouveaux postes et Vito Manonne, habituel troisième gardien ou prêté, est propulsé titulaire en raison des blessures. Pas simple dans cette situation d’être immédiatement compétitif. Abou Diaby a prouvé à quel point il était indispensable au milieu quand il est opérationnel, Santi Cazorla a, lui, pris naturellement les clés du jeu d’Arsenal, Mikel Arteta est devenu une sorte de mur invisible devant la défense, ratissant des ballons, interceptant des passes, harcelant les adversaires. Tous ces joueurs ne se connaissent que depuis juillet (août pour certains) et évoluent pour la première fois en Premier League, qui, nous le savons tous, est un championnat à part avec une intensité physique supérieure à tout les autres championnats européens. Il y a aussi les blessés de longue date qui ont manqués toute la préparation qui sont sur le retour. Je parle bien évidemment de Jack Wilshere, Emmanuel Frimpong et Bacary Sagna qui vont apporter un supplément de qualité à l’équipe. D’ici deux à trois semaines, Wojciech Szczesny, Abou Diaby et Tomas Rosicky devraient suivre le même chemin que leurs coéquipiers. Dons le meilleur reste à venir du côté de l’Emirates Stadium.

Enfin, pour reprendre les propos de Gary Neville, ancien joueur de Manchester United et aujourd’hui journaliste, au lieu de fustiger la gestion financière du club, nous devrions tous féliciter Arsenal, qui obtient des résultats plus que correct avec une gestion financière très saine et qui arrive à dégager des bénéfices et à rembourser sa dette. Financièrement, il faut voir aussi la vérité en face, le club a de l’argent mais il n’a pas de mécène disposant de ressources économiques presque qu’illimitées. Il ne peut donc pas rivaliser avec les Manchester United, Chelsea et Manchester City. Cette philosophie est inscrite dans les gènes du club et cela ne changera pas. Le slogan “Class is permanent”, si souvent scandé par les fans d’Arsenal, s’appliquent aussi bien au terrain qu’au business. Arsenal souhaite conserver son identité, son histoire et ses valeurs, et ce, à tout les niveaux. Renoncer à l’équité sportive en profitant de ressources illimitées n’est pas inscrit dans les valeurs qu’Arsenal véhicule.

Par conséquent, aussi frustrante que la situation d’Arsenal puisse être, il faut voir plus large, le club dans son entier. Gagner est inscrit dans les gènes du club, 7 ans sans trophées, c’est long, trop long pour un club du standing d’Arsenal mais il faut voir aussi au delà des résultats à court terme car la politique d’Arsenal vise à pérenniser le club en vivant sainement. Donc, ça passe forcément pas une période de disette, difficile pour l’équipe et très frustrante pour les fans. Mais si on souhaite pouvoir encore regarder Arsenal jouer un rôle en Premier League et se battre pour le titre, ça passe par là, il n’y a aucune autre possibilité.


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