Dans le camp adverse : RSC Anderlecht

Présenter l’adversaire du jour, tel est le but de cette nouvelle rubrique. Quoi de mieux donc pour la lancer que de présenter le club de sa ville ? En effet, ce mercredi, à l’occasion de la troisième soirée de Ligue des Champions, mon cœur va quelque peu balancer. Entre les Mauves d’Anderlecht et les Gunners d’Arsenal, ce seront mes racines et mon cœur qui s’entrechoqueront. En espérant, toutefois, que les Gunners l’emportent.

Ce mercredi 22 octobre, les londoniens se déplaceront donc à Anderlecht, une des 13 communes de la capitale belge et tenteront d’en ramener les trois points, … avec la manière de préférence. Mais il faudra se méfier des bruxellois qui présentent l’une des moyennes d’âge les plus basses de cette Ligue des Champions et trônent en tête de leur compétition nationale. Cette équipe était jadis incontournable en Europe mais ne l’est plus aujourd’hui qu’en Belgique. Votre espion infiltré vous dit tout sur l’adversaire du jour : histoire, grands moments, joueurs de légende, joueurs à craindre, … Je vous dévoilerai tout

Un brin d’Histoire

Le Sporting club d’Anderlecht a été fondé en 1908 par les autorités d’Anderlecht pour promouvoir le sport dans leur commune. A l’instar de grands clubs omnisports comme le Barca et le Réal, le Sporting d’Anderlecht n’est pas qu’un club de football – sa section football a été fondée après le club lui-même. Le club accède pour la première fois à l’élite lors de la saison 1920-1921 mais ne parvient pas à faire autre chose que de la figuration dans ses premières saisons, profitant même du confort de l’ascenseur entre 1922 et 1931… Anderlecht ne s’est pas fait en un jour. Le club remonte dans l’élite en 1935 et ne l’a plus jamais quittée depuis. Deux ans après la seconde Guerre Mondiale, le club s’empare pour la première fois des lauriers nationaux après s’être petit à petit imposée comme l’une des valeurs sûres du championnat de Belgique de Football sous l’impulsion de Jef Mersmans, une des légendes du club. Depuis, le club impose son empreinte sur la D1 belge et étoffe chaque année (ou presque) son palmarès : avec 33 titres de champions, 10 coupes nationales et 3 coupes européennes, Anderlecht est, l’air de rien, l’un des clubs les plus titrés d’Europe au niveau national, si si je vous jure…

Si aujourd’hui, le club ne peut pas se permettre de se mesurer aux grandes puissances financières du football, Anderlecht mise sur sa jeunesse et possède, à Neerpede, l’un des centre de formation les plus modernes du vieux continent, et dont les responsables avouent s’être inspiré de celui d’Arsenal. De la formation Anderlechtoise sont sortis plusieurs Ketjes (comprenez « des petits gars ») qui font le bonheur de la Premier League : Romelu Lukaku et Vincent Kompany ont même porté le maillot de l’équipe fanion avant de faire le bonheur des clubs de la perfide Albion, tandis qu’Adnan Januzaj a également fait ses jeunes armes dans le club belge avant de rejoindre Manchester United. Aujourd’hui, le club est plutôt considéré en Europe comme un oiseau pour le chat. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Grands moments

Dans la compétition qui opposera Anderlecht et Arsenal, le club belge a connu quelques grands moments, mais, en Ligue des Champions, le plus beau restera cette soirée de 2001 où le Manchester United de la grande époque (on parle ici de Beckham, Giggs, Barthez et les autres) se déplace avec suffisance chez un Anderlecht où les vedettes s’appellent Jan Koller et Tomasz Radzinski. Anderlecht finit par s’imposer 2-1 (cliquez sur le score pour le résumé) dans un match, qui reste pour le mauve de plus de quinze ans, comme le match du millénaire.

Un autre grand moment du RSCA en Europe, et à nouveau contre un club anglais : le 5 mai 1975, le club bruxellois gagne, au stade du Heysel, sa première finale de coupe d’Europe en battant West Ham 4-2 (pour le résumé, suivez le lien) grâce à un doublé de Robbie Resenbrink – un autre joueur mauve de légende – , Anderlecht devient le premier club belge à soulever un trophée européen.

Joueurs de légende

Je pourrais citer de nombreux joueurs dont le rayonnement a été bien plus important que les limites du plat pays. Mais s’il y a un nom qui rimera à jamais avec RSCA, c’est bien celui de Paul Van Himst, qui incarne à lui seul les valeurs et le style du jeu mauve. Âgé de 71 ans aujourd’hui, Paul Van Himst, a joué 566 matchs et a marqué 309 fois sous le maillot du Sporting d’Anderlecht. Il est également à ce jour le meilleur buteur des Diables Rouges. Toujours le premier supporter des mauves, on le croise régulièrement dans les travées du stade Constant Vandenstock, où il aime tailler la buvette avec monsieur Eddy Merckx, son grand copain.

Les autres légendes du Sporting sont en vrac : Pär Zetterberg, Morten Olsen, Arnor Gudjohnsen (son fils, Eidur, est lui-même revenu en Belgique) et Enzo Scifo, bien connu des supporters bordelais et auxerrois.

Joueurs à craindre

Le Sporting actuel repose sur une équipe jeune encadrée par plusieurs cadres d’expérience. L’entraineur, Besnik Hasi peut compter sur plusieurs joueurs, dont le potentiel ou le talent rend envieux des grandes équipes européennes. Les amateurs de FIFA reconnaîtront Denis Praet et Youri Tielemans dans ceux-là. Néanmoins, ce ne sont pas ces noms qui me viennent spontanément en tête quand je pense aux joueurs qu’Arsenal aura à tenir à l’œil quand les deux équipes s’affronteront mercredi :

En défense, les attaquants d’Arsenal devront se débarrasser du prometteur Chancel Mbemba. Le congolais de 22 ans semble infatigable malgré son temps de jeu maximal en club comme en sélection.

 

Au milieu du terrain, Steven Defour est devenu, depuis son transfert de Porto, le métronome de cette équipe bruxelloise. Même si certains supporters ne lui pardonnent pas son passé Rouche (il a joué au Standard de Liège, rival autoproclamé et détesté du club de la capitale), même le plus fervent ultra de la Mauve Army doit lui reconnaître un talent indéniable, une aisance balle au pied et une vision du jeu superbe. Pour Arsenal, le museler sera impératif pour l’emporter.

A la pointe de l’attaque, le fantasque Mitrovic sera sûrement à surveiller de près. Certes, il n’est pas dans la forme de sa vie. Critiqué vertement en Belgique entre autre pour sa nonchalance et son surpoids, le serbe a énormément d’orgueil à revendre et il faudra se méfier de la bête blessée. En effet, l’homme qui a plus de coupes de cheveux à son actif que de goals marqués pourrait très bien gagner enfin le cœur des supporters du Sporting en crevant celui des supporters londoniens (et le mien du même coup).

 

Composition présumée

Voici, à mon sens, la meilleure composition que Besnik Hasi pourrait coucher sur la feuille de match mercredi soir.

Compo

Anecdotes

Il semblerait qu’il plane sur Anderlecht une malédiction des pénaltys. Depuis cette funeste soirée de barrages en Ligue des Champions où le Sporting perdit contre le Partizan Belgrade, lors d’une séance de tir au but qui aurait fait pâlir Sergio Ramos, les mauves ratent près de 50% de leurs coups de pied de réparation. Une statistique qui fait beaucoup rire Balotteli et Leighton Baines.

C’est le grand Jojo qui a écrit les paroles et composé la musique de l’hymne du Sporting d’Anderlecht. Beaucoup moins connu que le « You’ll never walk alone » des reds et moins glamour que le « Barca mès que un club », le « Anderlecht champion » n’en reste pas moins cher au supporter anderlechtois qui l’entonne avant chaque match. Pour l’écouter, suivez le lien (ici)… A vos risques et périls.

En conclusion

Une équipe qui court après son passé, venant d’un championnat national qui, bizarrement, n’a pas le même attrait que sa sélection. Dans ce groupe, Anderlecht est apparu comme le petit poucet, mais a prouvé contre le Galatasaray qu’il ne fallait pas les sous-estimer. Devant les quelques 20.000 spectateurs du stade Constant Vandenstock, ils peuvent sortir un beau match contre des Gunners qui se cherchent encore en ce début de saison.

Jonas


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