Devoir de mémoire #5: David Dein, Action Man

David Dein a servi Arsenal comme vice-président de 1983 à 2007. Il n’a jamais accepté le statu quo et a toujours cherché à perfectionner son outil de travail. Sa mère aimait lui répéter : « Vise la lune, même si tu rates, tu atterriras parmi les étoiles ». Il l’a prise aux mots et a mené de front de nombreux chantiers. Homme d’affaires avisé, il est un des moteurs principaux du développement du football anglais et international à partir des années 1990. En 2018, Dein est décoré du titre de Member of the Most Excellent Order of the British Empire (MBE) par le prince William, pour les services rendus au royaume.

Le business man

Issu d’une famille originaire de Pologne, Dein grandit dans le nord de Londres. Son père tient une boutique de tabac, sa mère une épicerie spécialisée dans les produits afro caribéens. Quand cette dernière acquiert une licence lui permettant de vendre des Pez (ces bonbons en forme de briques qui sortent de petits distributeurs aux effigies de Mickey Mouse ou Donald Duck), le jeune David y voit l’opportunité de se faire un peu d’argent de poche. Il en récupère un petit peu chaque jour, qu’il va vendre à l’école. Ce petit marché noir fonctionne très bien, jusqu’à ce qu’il se fasse dépouiller des quelques shillings laissés dans son manteau. En toute bonne foi, Dein ira s’en plaindre au principal, qui lui expliquera qu’il est dans un établissement scolaire, et pas à la bourse. La machine est lancée.

À 18 ans à peine, après avoir quitté l’université de Leeds où il étudie le français et l’économie, Dein se lance avec son frère Arnold dans l’import et la distribution de denrées alimentaires. Il effectue de nombreux voyages, dont la plupart en Afrique. Ils ont alors un petit hangar, non loin de Queen’s Park Ranger, mais s’agrandissent rapidement et déménagent dans un entrepôt de 2800 mètres carrés. L’entreprise fonctionne bien, avec un chiffre d’affaires en constante progression, c’est le bon moment, ils vendent.

Grâce aux relations qu’il s’est forgées à travers ses voyages, Dein tombe sur un filon prometteur. Celui de l’import de sucre sur le continent africain. Il ouvre sa propre société, London & Overseas, en juillet 1976. Le business explose et en quelques années il vend environ un demi-million de tonnes par an aux pays d‘Afrique de l’ouest. C’est à cette période qu’il fait une rencontre fortuite, celle de Rajendra Singh Sethia. Il la paiera cher. Sethia est un négociant établi avec des affaires en Afrique, en Inde, au Royaume-Uni et à New York.  Les deux deviennent très proches et Dein donne alors sûrement sa confiance trop rapidement.

La famille Sethia, implantée en Angleterre depuis plus d’un siècle, a fait fortune dans le jute et le thé. En 1981, l’empire est tellement important que Sethia possède la moitié d’une banque new-yorkaise (Jefferson National Bank), il pèse alors près d’un milliard de livres. Il a une technique bien huilée qui consiste à utiliser les factures maritimes (dont celles de Dein) pour se faire financer par des banques d’état. À un moment donné, celles-ci s’en rendent compte et veulent saisir les biens. Mais ses capitaux sont placés majoritairement au Nigéria et au Soudan. Deux pays dont les gouvernements tombent successivement dans les années 80. Les avoirs sont gelés, l’homme d’affaires déclare banqueroute, David Dein s’assoit donc sur ses factures. Il y en a pour 15 millions de livres. Cet échec sera psychologiquement assez dur à remonter pour Dein, lui qui place l’honneur très haut sur sa liste des bonnes pratiques. Nous sommes alors en 1984 et un an plus tôt, Dein a investi 292 000 £ dans un certain club de football.

Quand David Dein quitte Wembley en 1966, après la victoire de l’Angleterre en coupe du monde, il est déjà un fervent supporter des Gunners. Adolescent, il habite le nord de Londres et son oncle Issy l’emmène régulièrement au stade. Dans son journal intime, il y relate une de ses premières visites à Highbury : Arsenal 4, Manchester United 5. Quelques jours plus tard, l’avion des Busby Babes s’écrase à Munich. En 1983 une superbe opportunité se présente. Peter Hill-Wood, le président d’Arsenal, accepte de lui vendre des parts, tout en lui précisant que cet investissement ne sera jamais rentable. Peu importe, David Dein est maintenant propriétaire de 16% du club et devient un des gardiens du temple.

David Dein et Peter Hill-Wood

Le visionnaire

Quelques années après son arrivée au club, les résultats sportifs ne sont pas au rendez-vous et le club se sépare de Don Howe puis de Steve Burtenshaw (qui a joué le rôle de caretaker pendant quelques mois). C’est Peter Hill-Wood qui se charge d’annoncer les mauvaises nouvelles, Dein de son côté doit trouver la perle rare qui ramènera les Gunners au sommet. Alors que le conseil d’administration penche pour la nomination de George Graham, ancien joueur du club (à l’époque du doublé de 1971) et entraineur de Milwall, Dein lui, a un faible pour un autre entraineur écossais. Alex Ferguson est alors à la tête d’une équipe d’Aberdeen au sommet de sa forme qui remporte les deux coupes domestiques. Finalement, David Dein se pliera à la volonté de ses partenaires, Graham rejoint le nord de Londres et Ferguson le nord de l’Angleterre. Le 26 mai 1989, Arsenal renverse Liverpool à Anfield et remporte le titre de champion qui leur échappe depuis 1971.

Cette victoire inattendue intervient quelques semaines seulement après le drame d’Hillsborough. Une catastrophe humaine ou après un mouvement de foule périr 97 supporters. Parmi elles, Sarah, 19 ans et Victoria, 15 ans. Les deux jeunes filles fréquentent le même établissement scolaire que la fille Dein qui siège alors au comité de gestion de la ligue de football. Il rencontre les parents, Trevor et Jenni Hicks, et se rend ainsi compte de l’étendue des dégâts. Au-delà des évidentes causes logistiques de l’accident, s’ajoutent aussi l’épouvantable gestion psychologique des proches des victimes et la tentative de dissimulation des autorités (qui sera finalement mis à nu en 2016).

C’est à ce moment que Dein se rend compte du retard énorme qu’a l’Angleterre sur son voisin américain. Au Royaume-Uni, le public est traité comme du bétail dans des structures délabrées. Le mauvais entretien des stades influence les comportements et à ce moment de l’histoire, l’Angleterre sort tout doucement d’une période gangrénée par le hooliganisme. Marié à une Américaine, Dein à l’habitude de visiter les infrastructures outre-atlantique. Le contraste est assommant. Aux États-Unis le client est roi, il est là pour dépenser, on prend soin de lui, et s’il souhaite rester dans le stade deux heures après le coup d’envoi pour consommer tant mieux. À la suite de l’enquête sur le drame de Sheffield, le rapport Taylor parait, avec de nouvelles normes à respecter. En particulier celle obligeant les stades à fournir un siège à chaque supporter. Fini les terrasses ou s’entassent des centaines de fans en potentiel péril à chaque mouvement de foule. Les clubs ont jusqu’à l’été 1994 pour se mettre en règle.

Petit à petit une idée fait son chemin dans la tête de notre vice-président. La façon de penser de la ligue est moyenâgeuse : quand Dein propose que l’on inscrive au dos des maillots les noms des joueurs, on lui rétorque que les buanderies des clubs sont trop petites. Bref, le problème est pris à l’envers, c’est l’histoire du serpent qui se mord la queue.  Dein crée alors un petit groupe de propriétaires/présidents qui sera derrière la formation de la Premier League et travaille en étroite collaboration avec Greg Dyke, responsable d’ITV Sport. Ce petit groupe est composé de représentants de Liverpool, Everton, Manchester United, Tottenham et bien entendu d’Arsenal. Pendant de longs mois, ils travailleront dans la plus grande discrétion.

Sur la base de presque tous les indicateurs de performance, l’Angleterre est en dessous de l’Italie et de l’Espagne en matière de popularité, tandis que les spectateurs se plaignent des installations. La Premier League aura sa propre indépendance commerciale par rapport à l’EFL, ce qui lui permettra de créer ses propres partenariats. Finalement c’est Sky qui remporte le marché avec une offre à plus de 300 millions de livres pour les droits TV. Pour la saison 2023/2024, les droits TV ont rapporté plus de trois milliards d’euros à la Premier League. C’est aujourd’hui, le championnat domestique le plus regardé au monde. Greg Dyke, qui deviendra plus tard président de la FA, n’en tiendra pas rigueur à David Dein : « David est la personne la plus révolutionnaire que j’ai rencontré dans le football. Il a créé la Premier League, c’était son idée ».

Un autre accomplissement de David Dein fut sa participation à la création de l’équipe féminine. À la fin des années 80, il est approché par Vic Akers. Originaire d’Islington, ce dernier a rejoint le club comme kitman en 1985 après avoir pris sa retraite de joueur. Arrière gauche, il a évolué à Carshalton, Cambridge United et Watford. Alors qu’une des collègues de Vic joue pour Aylesbury, il sonde David Dein sur le ressenti de la direction à créer une branche féminine. Cette idée est soumise au conseil d’administration et acceptée immédiatement, avec une enveloppe de 200 000 £ par an.  Néanmoins créé une équipe coute énormément d’argent et les dépenses explosent.

Dein se montre très créatif : les achats liés aux maillots et chaussures sont inclus dans le budget de l’équipe masculine, la direction s’emploie à fournir des emplois aux membres de l’équipe, pour celles qui habitent plus loin on leur fournit un logement dans l’aile ouest d’Highbury. Le bus de l’équipe première est partagé pour les déplacements et un accord avec Borehamwood FC est trouvé afin que l’équipe puisse utiliser leur terrain pour les matchs à domicile. Arsenal est un précurseur en la matière. Chelsea par exemple, n’ouvrira sa branche féminine que quatre ans plus tard. Cette avance permet au club de Londres de dominer le secteur dans les années 90 et 2000, en atteignant l’apogée en 2007 avec un incroyable quadruplé : Championnat, FA Cup, League Cup et Ligue des Champions. Vic Akers entrainera les filles jusqu’en 2009. La discipline est aujourd’hui tellement suivie que l’année prochaine, l’équipe jouera ses matchs à domicile à l’Emirates !

Bromance

Le plus grand coup de maitre de David Dein restera sans aucun doute la nomination d’Arsène Wenger comme entraineur d’Arsenal. Pour se lancer dans ce genre de projet, il y a deux qualités essentielles qu’un responsable de club doit avoir : la vista et le courage. Fort du succès de lancement de la Premier League, la confiance en lui de Dein à cette période de sa vie doit être à son maximum. Dans sa vie antérieure, il a voyagé le monde, appris une autre langue et a une ouverture d’esprit supérieure à la moyenne. Quand il rencontre l’Alsacien à Highbury lors d’un derby du nord de Londres, une petite lumière dans son cerveau a dû s’allumer : what if ? Il est de notoriété publique qu’il doit cette rencontre à sa femme. Barbara Dein et Arsène Wenger (alors entraineur de l’AS Monaco) se rencontrent au coin fumeur. Après quelques minutes de conversation, elle fait appeler son mari. Les deux sympathisent immédiatement, et les Dein invitent Wenger à diner chez des amis. La soirée se termine sur un jeu de charades. L’Anglais est impressionné par la faculté de Wenger à être confortable aussi rapidement dans un environnement étranger, à pouvoir socialiser sans maladresse, le tout dans une langue étrangère (en 1989, il n’est pas très commun pour un Français de maitriser la langue de Shakespeare). C’est alors que le vice-président sait… « Arsène for Arsenal ».

Arsène repartira à Monaco mais les deux resteront en contact. Le bateau de Dein est amarré à Antibes, il est donc régulièrement présent sur la côte d’azur. Les retours qu’il reçoit sur Wenger sont dithyrambiques. Ce dernier a fait exploser Weah sur la scène européenne, il a entrainé Hoddle, Klinsmann, Thuram… la liste est longue. Quelques années plus tard, George Graham est au cœur d’un scandale financier et est remercié par le club ; Dein sonde l’Alsacien sur la position devenue vacante, puis, avec l’accord de celui-ci, présente l’idée au conseil d’administration. Peter Hill-Wood a toute confiance en son vice-président et accepte de rencontrer Wenger. Néanmoins les propriétaires seront conservateurs et préfèreront désigner un entraineur qui connait parfaitement les rouages du football anglais. Dein accepte la décision non sans frustrations. Il a décelé chez le Français des qualités que ne possèdent pas les entraineurs anglais et qui pourraient amener le club à un tout autre niveau. Wenger est allé à l’université, il a étudié la finance, la médecine. Il a un profil d’extra-terrestre. Finalement, après quelques mois, l’entraineur validé par la direction ne fait pas l’affaire. Dein repart à l’abordage et cette fois-ci obtient gain de cause. Wenger devient Gunner le 1er octobre 1996.

Il est peu dire que Wenger est reçu fraichement par les médias anglais. Même les joueurs d’Arsenal sont surpris au premier abord. Mais la mayonnaise prend très vite. Wenger a un pouvoir complet sur le football : transferts, séances d’entrainements, nutrition. Tout est sous sa responsabilité. Après quelques fenêtres de mercato efficaces, l’équipe fait le doublé championnat-FA CUP en 1998. La vente de Nicolas Anelka en 1999 permettra au club de s’offrir un centre d’entrainement nec plus ultra et surtout de faire venir Thierry Henry. L’équipe va se battre férocement avec Manchester United pendant plusieurs années, réitérant l’exploit du doublé en 2002, ensuite viendra la saison des Invincibles.

La relation Wenger – Dein est fusionnelle, ils se font confiance et chacun à son domaine d’expertise. Le coach communique ses besoins, le vice-président lui procure ce qu’il souhaite. Ensemble, ils ont signé Patrick Vieira, Emmanuel Petit, Nicolas Anelka, Marc Overmars, Thierry Henry, Davor Suker, Robert Pires, Sol Campbell, Sylvain Wiltord, Gilberto, Gaël Clichy, Kolo Touré, Cesc Fabregas et Robin Van Persie. Alors quand Dein quitte le club en 2007, le coach se pose des questions sur son futur. Mais après discussion avec son ex-vice-président, il décide de rester au club. 35 ans après leur première rencontre, cette relation perdure toujours.

An evening with Arsène Wenger and David Dein

La chute

Le 18 avril 2007, David Dein est destitué de son rôle de vice-président. La décision du conseil d’administration est unanime, il ne peut plus représenter les intérêts du club. Avant de rentrer dans les détails de l’éviction, il est judicieux de présenter deux protagonistes. Tout d’abord Peter Hill-Wood, qui est le président du club depuis 1982. Ce dernier est extrêmement attaché aux traditions et à l’histoire du club. En effet, son père et son grand-père ont présidé Arsenal. Il y a ensuite Danny Fiszman, homme d’affaires qui a fait fortune dans le diamant.

Fiszman rentre au conseil d’administration en 1992, grâce à son ami David Dein à qui il achète des parts. Il détient alors 8% du club. À la fin des années 90, il se rend compte que pour faire face aux géants européens, le club doit s’agrandir et changer de stade. Fiszman se charge du dossier et trouvent un terrain à quelques centaines de mètres d’Highbury. Dein, de son côté, suggère que le club déménage à King Cross voir à Wembley. La question du nouveau stade est le premier sujet de discorde entre les deux amis. Fiszman aura gain de cause.

Au cours de la même période, une lutte de pouvoir éclate au sein du conseil d’administration. Deux investisseurs potentiels cherchent à racheter le club : l’Américain Stan Kroenke et l’Ouzbek Alisher Usmanov, mais le board a des opinions divergentes. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, arrive lorsque Dein affirme que des investissements extérieurs sont nécessaires pour contrôler la dette et rester compétitif, et propose de faire appel à Kroenke. Peter Hill-Wood est férocement opposé à tout investissement extérieur, en particulier des États-Unis, car cela endommagerait l’héritage du club. Quand Dein encourage l’Américain à racheter la participation d’ITV dans Arsenal, Fiszman voit rouge. Le club annonce alors que Dein a quitté le club avec effet immédiat, après des différences irréconciliables entre lui et le reste du conseil d’administration.

Avec du recul, on s’aperçoit que ces trois personnages auront toujours suivi leurs convictions. Tous les trois sont des supporters de longue date et ont les intérêts du club à cœur. On peut reprocher à David Dein d’avoir laissé le loup entrer dans la bergerie. Mais celui-ci est maintenant le seul propriétaire du club. Depuis la saison 2003-2004, Arsenal n’a jamais été aussi proche du remporter la PL qu’en ce moment, et les relations de la base au sommet n’ont jamais été aussi fluides. Comme le dit notre devise : Victoria Concordia Crescit, la victoire par l’harmonie. David Dein était avant tout un visionnaire.

Le vice-président, Arsène Wenger et Danny Fiszman, mai 1998

Le chef de projet

Arsenal prenait beaucoup de place dans sa vie dans la vie de David Dein, il lui faut maintenant retrouver une activité qui l’occupe et l’excite autant que la gestion du club. En 2009, le premier ministre Gordon Brown prend la décision de présenter la candidature de l’Angleterre comme pays hôte de la coupe du monde 2018. Un comité est assemblé avec David Beckham en tête de gondole.

Il manque néanmoins à cette équipe la personnalité qui fera la différence, quelqu’un qui connait les rouages des institutions et possède un talent de diplomate. Dein coche toutes ces cases. Il a été président du groupe G-14 des clubs de football européens, et a siégé à diverses commissions au sein de la FIFA et de l’UEFA. Il saute sur l’occasion et endosse le rôle de président international de la candidature. 

Le 2 octobre 2010, le Sunday Times publie un article à charge accusant de corruption deux membres du comité de direction de la FIFA. Ces derniers seront suspendus. Pas de chance, ils devaient soutenir l’initiative britannique. La BBC a elle aussi prévu de diffuser un documentaire sur le même sujet, trois jours avant le vote final du 2 décembre 2010. Conscient que cela risque de faire exploser le château de cartes, David Dein se rend à la BBC en essayant de faire décaler de quelques jours la diffusion de l’enquête. Peine perdue, le reportage sortira à la date convenue.

La veille du vote, selon les comptes de Dein, la partie est encore jouable. Au premier tour l’Angleterre remporterait 8 voix sur 22, le reste étant partagé entre les trois autres candidatures. Douche froide. Les Anglais sont éliminés dès le premier tour avec deux petites voix. Cinq ans plus tard, suspendu par la FIFA pour corruption, Sepp Blatter avouera que l’attribution des coupes du monde 2018 et 2022 était truquée.

On ne peut pas parler de David Dein sans évoquer son dernier bébé, le Twinning Project. Ce programme a pour but de jumeler chaque prison d’Angleterre et du Pays de Galles avec un club de football professionnel. L’objectif est d’impliquer un maximum de détenus dans des programmes basés sur le football afin d’améliorer leur santé mentale, physique et leur bien-être. Ils pourront ainsi obtenir une qualification qui les aidera à trouver plus facilement un emploi à leur libération. L’idée prend vie en 2014, quand Robert Peston, un éditeur de la BBC, propose à Dein de venir faire des conférences dans les lycées. Il partagerait ses expériences et répondrait aux questions des élèves. Passionné par ces relations humaines, il veut pousser l’expérimentation dans les prisons.

Il fait son premier speech dans le Kent, puis enchaine les 117 prisons d’Angleterre et du Pays de Galles. Il arrive vite à la conclusion que pour toutes les personnes qu’il rencontre, le temps passé derrière les barreaux n’est pas mis à bon escient et que rien ne prépare les détenus à leur réintégration dans la société. Pourquoi ne pas jumeler chaque prison à un club de football, et apprendre aux prisonniers les basiques de l’arbitrage et du coaching ? Grâce à beaucoup de persévérance, Dein arrive à ses fins et l’initiative rencontre un succès énorme.

Un tel projet coute beaucoup d’argent. Dein transforme alors le Twinning Project en oeuvre de charité, et pour lancer celle-ci, rien de tel qu’un évènement VIP dans un théâtre londonien : « Une audience avec Arsène Wenger et David Dein ». Le 8 novembre 2021, le Palladium fait salle comble et la soirée rapporte 300 000 £. D’autres pays commencent à s’intéresser au projet alors que l’ONU demande à ce que le programme soit présenté à travers le monde.

Dans son livre autobiographique « Calling the shots », on sent que David Dein éprouve le besoin de rééquilibrer la balance. Il veut s’assurer que son rôle prépondérant dans le succès du club des années 80 aux années 2000 reste bien ancré dans l’histoire d’Arsenal. Arsène Wenger déclare dans la préface du livre : « Sa détermination est une des qualités que peu de gens voient. Vous ne pouvez pas imaginer sa ténacité quand il a quelque chose en tête. Il a besoin d’une cible. Quand il l’a, il n’abandonne pas. Et quand il le fait, il le fait comme un perfectionniste ». David Dein a fait confiance à Wenger, et pour cela, nous lui en sommes reconnaissants.

#AFC

Jonathan


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