“J’ai encaissé les deux buts les plus embarrassants de ma carrière contre Southampton”

Dans un podcast réalisé par le club (disponible ici), le premier de la série “In Lockdown”, Wojciech Szczesny, ancien Gunner de 2009 à 2015, prêté par la suite à l’AS Roma puis vendu à la Juventus de Turin, est revenu sur sa carrière avec Arsenal. Il parle notamment de sa relation avec Arsène Wenger et de l’épisode de la cigarette après ses boulettes face à Southampton (ndlr défaite 0-2 le 01/01/2015). Traduction des grandes lignes de ce podcast.

Sur ses débuts avec Arsenal:

Quand je suis revenu de mon prêt à Brentford (ndlr saison 2009-2010), j’étais considéré comme le troisième choix derrière Fabianski et Almunia, mais je pensais que j’étais le meilleur des trois. J’ai eu beaucoup de mal à m’en tenir seulement aux matchs de Cup alors que je savais que je pouvais également être décisif dans des matchs importants en championnat. Par la suite, quand Almunia et Fabianski se sont blessés, je me suis dit que c’était enfin le moment pour moi de montrer ce dont j’étais capable, d’obtenir ma place de numéro 1 et d’y rester. Et c’est ce que j’ai fait.

Sa relation avec Arsène Wenger:

Je respecte Arsène car c’est un très grand professionnel. Il montrait très peu ses émotions. Lorsque nous discutions, nous parlions toujours football et mon rôle au sein du club. Nous n’avons jamais eu de relations personnelles mais ça m’allait totalement. Il était connu pour être assez froid avec les gens avec qui il travaillait mais c’était le boss. Il n’avait pas apprécié mon selfie à White Hart Lane et il me l’avait fait savoir. J’avais 22 ans à l’époque et je ne pensais pas que c’était très grave. Je n’ai pas été sanctionné mais il m’a juste dit par la suite : « Je n’ai jamais vu Casillas faire ce genre de choses ».

« Je n’ai jamais vu Casillas faire ce genre de choses ».

Arsène Wenger à Szczesny après son selfie à White Hart Lane.

Sur sa meilleure saison (2013-2014):

J’ai remporté le Golden Glove Award à égalité avec Petr Cech avec 16 clean sheets. C’était le moment où j’étais au top de ma carrière et je pense aussi que nous étions la meilleure équipe d’Angleterre. Mais je n’ai jamais prêté attention aux récompenses individuelles. Nous avons perdu le championnat cette année et j’ai été très déçu. Nous nous sommes écroulés à partir de mars à cause de notre manque d’expérience. Nous avons été très mauvais dans les gros matchs à l’extérieur comme contre Chelsea, Liverpool et City. C’est ce qui nous a coûté le titre au final. Nous avons manqué de joueurs d’expérience pour nous sortir de cette spirale négative. Nous savions qu’on pouvait remporter le titre mais nous ne savions pas comment. Même lorsque nous étions premiers, on se disait sans arrêt que cela allait être dur de rester leader. Ce fut une période très frustrante pour nous tous.

Sur son premier trophée:

Mon premier trophée fut la FA Cup gagnée en 2014. Pour être honnête, le dernier souvenir concret que j’ai de ce jour-là, c’est le coup de sifflet final de l’arbitre (rires). Certains d’entre nous étaient encore dans un sale état lors de la célébration avec les fans le lendemain. Ma tête n’arrêtait pas de tourner quand j’étais dans le bus pour la parade. J’avais une gueule de bois de l’enfer.

Sur sa descente aux enfers:

J’ai perdu ma place de titulaire la saison d’après (2014-2015), j’étais vraiment très mauvais. J’ai souvent été blessé, je n’ai pas eu une bonne préparation et je me suis dit que la saison allait être très longue. Conséquence de cela, j’ai encaissé les deux buts les plus embarrassants de ma carrière contre Southampton cette saison-là (sans compter celui que j’encaisse en finale de cup en 2011 contre Birmingham). Les médias ne m’ont pas loupé… Je pensais revenir dans l’équipe 2-3 matchs plus tard mais je ne suis jamais revenu. Je suis parti en prêt à Rome la saison d’après. Je fumais régulièrement et Arsène le savait. Il ne voulait que personne ne fume dans les vestiaires et je le savais aussi. A cause de cette mauvais performance contre Southampton j’ai allumé une cigarette après le match. Je me suis mis dans un coin des douches où personne ne pouvait me voir. Malheureusement quelqu’un m’a vu et l’a directement dit au boss. Il est revenu me voir quelques jours plus tard pour me dire que j’allais être écarté de l’équipe, mais toujours de façon très professionnelle. Ospina a ensuite été très bon sur la fin de saison et je n’ai pas joué par la suite.

Sur son prêt à Rome:

Le seul moyen de prouver que j’étais capable d’être numéro 1 à Arsenal était de partir en prêt. Cela peut sembler bizarre mais c’est ce que je pensais. Jusqu’à ce que je signe mon contrat avec la Juve, tout ce que j’ai fait était dans l’optique de revenir en tant que gardien numéro 1 d’Arsenal. Quand je suis parti à Rome en prêt, je savais très bien que je n’allais pas rester longtemps là bas. On se battait pour le titre en Série A et je voulais prouver au boss que j’avais encore le niveau. Après mes deux années de prêt à Rome, j’ai fait savoir à Arsene que j’estimais avoir le niveau pour jouer titulaire avec l’équipe. C’était soit ça, soit je partais ailleurs. J’ai dit au boss que j’avais la possibilité de signer à la Juventus et que ce serait un grand pas en avant dans ma carrière. Arsène a compris ma situation et m’a laissé partir de façon très professionnelle comme toujours.

Sur son rapport à Londres:

Je me suis toujours senti chez moi à Londres. La météo ne me manque pas. Mes coéquipiers me manquent. On avait vraiment un super groupe. L’Emirates Stadium me manque également. Les derbys du Nord de Londres me manquent énormément également avec cette atmosphère particulière. J’envie énormément les joueurs comme Totti, Gerard ou Scholes qui ont dédié leur vie à un seul club, c’est ce que j’aurais voulu faire car je trouve ça magnifique.

Sur un possible retour à Arsenal:

Si Arsenal retrouve la Champions League, je reviendrai (rires). Pour l’instant, je suis très heureux là où je suis mais j’ai toujours un pied-à-terre à Londres si jamais on a besoin de moi. Je suis toujours Arsenal régulièrement et j’espère vraiment que le club reviendra en Ligue des Champions et que l’on pourra s’affronter. En attendant, je m’assure que Tottenham n’aille pas plus loin si on tombe contre eux (ndlr : référence à la qualification de la Juve en 8ème de finale de LDC contre Tottenham en 2018).

Traduit de l’anglais via le podcast disponible en intégralité ici.

#Corentin


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