Kieran Tierney : “Je n’ai jamais eu à lutter pour me motiver”

Arrivé à Arsenal en 2019, Kieran Tierney fait aujourd’hui partie des joueurs les plus expérimentés de l’équipe, en témoigne sa centaine de matchs avec le club. Titulaire indiscutable la saison dernière, mais plombé par les blessures, il vit très bien sa concurrence actuelle avec Zinchenko qu’il estime être un vrai plus pour aller chercher des trophées. Dans un entretien au site du club, l’Écossais s’est confié sur ses sources d’inspiration et son caractère. Il y évoque longuement sa mère, qui s’est grandement employée pour lui et sa sœur quand il était enfant. 

“Mon éthique de travail vient de ma mère. L’une des choses qu’elle m’a dites quand je grandissais était de ne jamais avoir honte d’appartenir à la classe ouvrière, et je pense que cela m’est resté. Je savais qu’il fallait continuer à travailler. Quoi que vous vouliez dans la vie, vous devez travailler pour cela – rien ne vous est offert. J’ai eu cette attitude très jeune. J’ai remarqué à quel point elle travaillait dur à l’époque, et l’un de mes rêves en tant que fils – comme beaucoup d’autres – était de pouvoir s’occuper de ma mère quand elle vieillit, et j’ai eu la chance de faire ça. Pouvoir s’occuper de sa famille, c’est mieux que n’importe quel sentiment sur un terrain de football.

Ma mère est mon inspiration. Je suis si proche de ma mère et cela vient évidemment de mon enfance, quand tu vois tout ce que ta mère te donne et ce qu’elle fait pour toi. Quand nous étions plus jeunes, elle avait trois boulots. Elle s’est occupée de moi et de ma sœur, elle faisait les courses, les tâches ménagères… Je ne sais pas comment elle arrivait à trouver du temps pour le faire.

“Quand j’ai signé mon premier gros contrat au Celtic à 19 ans, j’ai acheté une maison pour ma mère et mon père. C’était un sentiment incroyable”

Elle a tout mis en œuvre pour moi et ma carrière et pour l’instant, être dans cette position de pouvoir lui donner quelque chose en retour pour lui enlever du stress, c’est incroyable. Alors oui, c’est ma première source d’inspiration.

Nous avions aussi un chien, donc elle se levait à cinq heures et demie du matin, elle rentrait à sept heures et demie du soir. Et je ne l’ai jamais entendue se plaindre.

Même si je n’avais jamais joué au football, ma mère aurait quand même fait toutes ces choses pour moi. Quand j’ai signé mon premier gros contrat au Celtic à 19 ans, j’ai acheté une maison pour ma mère et mon père. C’était un sentiment incroyable de les emmener dans un beau quartier et de leur acheter une belle maison.

Ce n’est pas compliqué de rester en contact (depuis son transfert à Arsenal), mais le plus dur, c’est qu’on ne se voit pas tous les jours. Je l’appelle quotidiennement, religieusement, que ce soit cinq minutes en voiture quand je vais à l’entraînement, que ce soit en Facetime quand je me détends à la maison ou quand je promène mon chien.

On parle très rarement de football. Parfois elle me demande comment s’est passé l’entraînement mais c’est tout, à moins que je ne veuille parler de quelque chose de spécifique. Nous nous racontons plus les trucs du quotidien, ce que je fais, ce que je mange, des choses comme ça.”

Du côté de ses inspirations footballistiques, Kieran pioche évidemment des souvenirs du Celtic.

“Quand j’étais plus jeune, j’admirais Henrik Larsson, juste pour ce qu’il a fait au Celtic. Je l’ai rencontré à quelques reprises en commençant à jouer là-bas, j’ai eu la chance de lui parler. Il m’a aussi donné de bons conseils, il le fait toujours. Je suis encore en contact avec lui.

“J’ai un bon cercle autour de moi”

Même dans les moments difficiles, comme quand tu ne joues pas autant que tu le souhaites, il m’envoie toujours des messages, me disant de continuer à y croire. C’est juste le héros de tous les fans du Celtic qui m’envoie un message, ce qui vous donne une confiance énorme.

Et puis quand j’ai commencé à jouer en équipe première au Celtic, mon inspiration était Scott Brown. Voir son attitude à l’entraînement, sa façon de s’échauffer, de parler aux gens, son professionnalisme, son intensité… C’est vraiment un leader.

Je n’ai jamais eu à lutter pour me motiver. Je pense que tout le monde se sent parfois un peu triste, mais c’est votre famille et vos amis qui vous aident à traverser cela, et j’ai un bon cercle autour de moi pour le faire. Mais je n’ai jamais eu besoin de motivation de leur part, c’est juste parfois que vous avez besoin d’un peu de soutien.

Je connais tout le monde au club, le staff et les joueurs. Je suis l’un de ceux qui est là depuis le plus longtemps, car il y a eu pas mal de mouvements, donc oui, je suis totalement à l’aise.”

Seuls cinq joueurs de l’équipe actuelle ont fait plus d’apparitions que Kieran. Il souhaite être quelqu’un qui inspirera les jeunes à l’avenir.

“C’est une partie que je développe. Je dirais qu’au cours de la dernière année, j’ai beaucoup mûri de cette façon et j’ai assumé plus de responsabilités, étant un peu plus âgé. J’apprécie ce côté-là et, encore une fois, cela vient probablement du fait de voir des gens comme Scott Brown. Il était un peu plus âgé quand je jouais en équipe première au Celtic. J’espère que les plus jeunes ou les personnes qui viennent d’emménager ici se sentiront suffisamment à l’aise pour venir me demander s’ils ont besoin d’aide, pas qu’à propos du football.

Peut-être que si j’étais dans une autre équipe, je serais l’un des plus jeunes. Mais dans cette équipe, je suis l’un de ceux qui ont le plus d’expérience, donc je dois m’affirmer. Vous n’avez pas vraiment le choix.

“La saison dernière a été la première année de ma carrière sans trophée, et ça m’a manqué. C’est comme une drogue addictive.”

J’aime aider les gens. Cette saison surtout, je le fais plus depuis le banc. Je m’y habitue aussi moi-même, mais soutenir les garçons dans les vestiaires avant le match et des trucs comme ça, c’est bien pour moi aussi.

Rien ne vaut la victoire. C’est le meilleur sentiment, pour être honnête. Je pense que la saison dernière était la première où je n’ai pas soulevé de trophée parce que j’avais un trophée chaque saison au Celtic, puis j’ai eu la FA Cup lors de ma première année ici et le Community Shield la suivante.

Donc la saison dernière a été la première année de ma carrière sans trophée, et ça m’a manqué. C’est comme une drogue addictive. Vous voulez juste soulever un trophée, vous voulez célébrer, vous voulez vous rendre en finale et jouer dans tous ces grands matchs.

Gabriel (Jesus) et Alex (Zinchenko) ont remporté de nombreux trophées en Angleterre. J’en ai gagné beaucoup en Écosse, mais c’est différent. Ce sont des coupes différentes contre des équipes différentes, mais ils ont l’expérience ici et peuvent nous aider à gagner. C’est l’une des premières conversations que j’ai eues avec Gabby quand il est venu ici. Il m’a dit que nous pouvions le faire, avant même le début de la saison.

Il avait eu ce sentiment en jouant contre nous l’an dernier. Je pense que tout le monde a pu voir que nous élevions notre niveau. C’était une triste fin de saison, mais je pense que les gens ont remarqué que nous allions dans le bon sens, et nous continuons de progresser encore aujourd’hui.”

Traduction de Kieran Tierney : Where I get my inspiration, par Antoine.

 

 

 

 

 


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