Le Talisman

La saison passée, au moment d’évoquer les raisons de l’échec d’Arsenal en Premier League, l’absence du tandem Cazorla-Coquelin fut mise en lumière. Et beaucoup d’entre nous sont unanimes pour dire que cette double absence nous a porté préjudice. Mais cette saison, une autre question surgit et remet l’hypothèse du tandem en doute, le problème n’est-il pas plus précis ? N’est-ce pas l’absence de l’unique Santi Cazorla qui nous a fait défaut ? Élément de réponse. 

L’HOMME A TOUT FAIRE

“Un seul être vous manque et tout est dépeuplé”. Avec un Cazorla sur le flanc, Arsène Wenger a du y penser fortement au moment de composer son onze.  Santiago Cazorla est devenu cet être si important. Recruté en 2012 en provenance de Malaga, il était alors un bon élément venu renforcer le onze de l’époque au poste de meneur de jeu, il va plus tard être aligné sur l’aile (à cause évidemment de l’arrivée d’Özil). Mais changera une deuxième fois de poste, à la différence que celui-ci lui convient parfaitement et permet la pleine expression de son talent. Au coeur du milieu. Plus reculé, tout commence par lui.  Il a tout pour briller à ce poste, une technique déroutante, un sens de la passe, il est à l’aise des deux pieds et décisif sur coups de pied arrêtés. Et il n’est pas radin en effort pour aider son compagnon du milieu pour les tâches défensives. Équilibre parfait et liant entre le milieu et l’attaque. Véritable rampe de lancement lors des contres mais aussi régulateur lorsque les Gunners sont en possession. Souvent présent lors des débuts d’actions, c’est de lui que tout part et lui qui accélère le jeu quand il le faut. Comme Alexis en pointe cette saison, il lui a fallu un temps d’adaptation. Bon nombre d’observateurs critiquaient ses capacités physiques et athlétiques (de tout le milieu d’ailleurs, l’un des plus petits du Royaume). Mais Wenger s’est obstiné et comme souvent, a obtenu gain de cause. J’ai le souvenir d’un déplacement à l’Etihad Stadium, au mois de janvier 2015. L’une de ses premières apparitions dans un 4-2-3-1 avec Coquelin derrière le meneur, Ramsey lors de ce match. Ce soir-là, Cazorla va illuminer le match de son talent (vidéo en bas de l’article). Décisif: buteur sur penalty et passeur pour Giroud sur un coup franc. C’est alors que son repositionnement apparaît comme une évidence, compte tenu de ses qualités. Tous donnaient raison à notre légendaire manager. Après ce match, le visage d’Arsenal change et les Gunners vont s’imposer plus souvent face aux gros. L’Alsacien, réussit à exploiter les capacités de l’Espagnol et lui donne une autre dimension.

MANCHESTER, ENGLAND - JANUARY 18: Santi Cazorla celebrates scoring a goal for Arsenal during the match between Manchester City and Arsenal in the Barclays Premier League at Etihad Stadium on January 18, 2015 in Manchester, England. (Photo by David Price/Arsenal FC via Getty Images)

PORTE BONHEUR OU SANTI-DÉPENDANCE ?

Santi a une autre caractéristique, moins visible mais non négligeable, celle d’avoir un impact sur les résultats. Présent lors des grandes victoires la saison passée et cette saison face au Bayern (2-0), Manchester United (3-0), Chelsea (3-0),… dans des matchs où Arsenal asphyxie le milieu adverse ou des matchs où il doit donner de l’air, l’Espagnol répond présent en s’adaptant au match et devient précieux. Arsenal a dû faire sans lui lors des défaites face à Chelsea (0-1), au Barça (0-2 et 1-3) et Manchester United (3-2). Le titre de l’article commence à prendre tout son sens. Alors oui, l’équipe gagne aussi sans lui (et heureusement). Mais quand il est absent, les résultats en souffrent. Les chiffres sont sans appel. Avec lui, les Gunners remportent 68,2% de leurs rencontres contre 44% sans lui. Il influence les buts aussi, deux buts marqués par match pour 0,8 concédés avec notre talisman. Par contre, sans l’Espagnol, Arsenal ne marque que 1,6 buts par matchs et encaisse 1,1 buts (depuis le 1er aout 2015 à aujourd’hui soit où il a exclusivement joué dans sa position plus reculé). Forcèment, il produit beaucoup mais défend aussi, donc l’équipe encaisse moins et marque plus avec lui. Cette saison encore, les chiffres plaident en sa faveur, il culmine à 91% de passes réussies, deux buts et deux passes décisives. Ce ne sont que des chiffres, d’accord, mais est-ce par hasard si sa blessure rime avec la fin de série de sept victoires consécutives (toutes compétitions confondues) ? Évidemment que non. Bien sûr, après le partage des points avec Boro, l’équipe recommence à vivre sans son précieux milieu mais jusqu’à quand ? Ce week-end encore, il est incertain pour le derby…

LONDON, ENGLAND - AUGUST 14: Santi Cazorla of Arsenal during the Premier League match between Arsenal and Liverpool at Emirates Stadium on August 14, 2016 in London, England. (Photo by Stuart MacFarlane/Arsenal FC via Getty Images)

LA CLÉ 

Indispensable dans le jeu, facteur important sur les résultats, Cazorla est-il le joueur qui fait la pluie et le beau temps à Arsenal ? Oui, mon humble avis est qu’Arsenal est une autre équipe avec lui, même si l’effectif est composé de fantastiques atouts comme nos deux têtes d’affiche Özil et Alexis. Santi est au-dessus et a quelque chose de plus. C’est peut-être, ou sûrement, sa longue absence qui a plombé l’équipe. S’il est épargné par les blessures, il pourra guider les Gunners au titre. Il ne sera pas le meilleur buteur du championnat, peut-être pas le meilleur passeur, mais j’ai l’intime conviction que si titre il y a, tout passera par lui…

 

#Sabri


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