Leno, Runarsson, Ramsdale ? On fait le point sur les gardiens

Souvent sujet à débat, le poste de gardien de but a souvent été la cible de critiques, notamment lors de la décennie précédente. Entre gardiens spécialistes des boulettes ou simple manque de niveau, certains avancent même que depuis Lehmann, le club n’a jamais eu un gardien de but de classe mondiale. Cependant, depuis 2018, Bernd Leno a donné le sentiment d’être le gardien de but tant attendu, souvent mis à contribution et souvent décisif. Et voilà que quelques confinements plus tard, entre l’explosion d’Emiliano Martinez et les quelques boulettes de Leno lors de la saison écoulée, c’est de nouveau le grand chambardement chez les gardiens. Alors, à l’aube de cette nouvelle saison, Leno a-t-il toujours les qualités d’un numéro un ? La vente d’Emiliano Martinez était-elle une erreur ? Faut-il absolument recruter un numéro deux ou plutôt miser sur les jeunes ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre ensemble. 

Leno : une saison en dents de scie

Fin septembre, gros dilemme à résoudre pour le board et pour Mikel Arteta. Face aux superbes prestations d’Emiliano Martinez lors du restart, l’éternel remplaçant, sent bien le vent tourner. Alors, à 28 ans et au sommet de sa carrière, il s’affirme et dit clairement que le banc, il n’en veut plus. Entre Leno et Martinez, il y a alors deux joueurs pour un seul trône ce qui signifie que l’un des deux doit faire ses valises.

Finalement, le 16 septembre 2020 et contre environ 20 millions d’euros, l’Argentin s’engage à Aston Villa qui fera de lui un numéro un. D’un autre côté, l’Allemand veut continuer à s’affirmer dans le Nord de Londres. Après tout, le choix semble logique d’autant que Leno donne satisfaction depuis deux saisons (élu deuxième meilleur joueur de la saison 2019/2020). Et après tout, 20 millions d’euros pour un gardien dont personne n’aurait mis un euro dessus un an auparavant, ça ne se refuse pas. Sauf que.

 

Bien que la première partie de saison soit un calvaire pour l’équipe, Leno s’en sort plutôt bien d’un point de vue individuel avec même quelques très bonnes performances face à Leeds ou encore Chelsea. Mais pendant ce temps-là, Emiliano Martinez explose à Aston Villa. Multipliant les prestations de haute volée, de nombreux fans des Gunners ruminent son départ d’autant qu’à ce moment-là, Grealish et ses copains sont bien devant Arsenal au classement, même si Bernd Leno n’y ait pas pour grand chose.

Cependant, lors de la deuxième partie de saison, les Gunners vont prendre la fâcheuse habitude d’offrir des buts à leurs adversaires. Luiz, Xhaka, Leno, Ceballos… de nombreux joueurs y passent. Parmi les faits d’armes les plus marquants de notre gardien, une sortie abracadabrantesque face aux Wolves ou encore une boulette à l’anglaise face à Everton. Il ne faut pas oublier non plus les buts intervenus après une passe de Leno sur un joueur qui manque son contrôle ou prend la pression. Si certaines fois, Leno n’y ait pour rien, il n’a pas non plus envoyé que des cadeaux dans les pieds de ses partenaires. Alors, bien qu’il ait réfléchi à un départ courant avril, l’Allemand s’est finalement décidé à rester. Tant mieux ? C’est la saison prochaine qui va nous le dire.

Le poste de numéro 2 : on fait quoi ?

Si Pierre-Jean Chalençon affirme que l’ouverture de son restaurant est “le plus gros poisson d’avril de ces dix ou quinze dernières années”, le recrutement d’Alex Runarsson arrive juste derrière. DOUBLURE à Dijon et “déjà” âgé de 26 ans, quel était l’intérêt de sa venue ? Avoir une doublure de dernière minute et à moindre coût ? Oui sûrement, mais nos dirigeants vont vite déchanter. En effet, après des matchs de poule de Ligue Europa disputés dans l’indifférence, l’Islandais offre un joli cadeau de Noël à Manchester City en leur offrant la qualification en demi-finale de la League Cup sur un plateau. Une sortie dans le vide sur le premier but et un magnifique “J’AIIIIII… PAS…” sur un coup-franc de Mahrez.

Il ne jouera plus que 16 minutes dans les buts d’Arsenal, sûrement ses 16 dernières. Reste à savoir où va-t-il trouver un point de chute cet été, probablement en prêt. L’Islandais fait tellement flipper Mikel Arteta en tant que numéro 2 que le board s’emploie à trouver un deuxième gardien en prêt pour le reste de la saison. Mathew Ryan arrive de Brighton et ne jouera que trois rencontres avec les Gunners. Plutôt intéressant même si on aurait aimé le voir plus, l’Australien rebondit finalement à la Real Sociedad cet été. Dommage, ça aurait pu faire une doublure de luxe. 

Place aux jeunes ? 

Ils sont deux à pouvoir véritablement prétendre à une place doublure chez les jeunes. Tout d’abord, il y a Arthur Okonkwo (bientôt 20 ans), en qui le club croit puisqu’il a récemment été prolongé jusqu’en 2024. Cependant, sa boulette face à Hibernian et ses lacunes dans les sorties laissent penser qu’il faudra encore un peu de temps. Jusqu’ici Okonkwo a pu faire quelques feuilles de match la saison dernière, sans jamais prendre part à une rencontre avec les professionnels. À ses côtés, l’Estonien Karl Hein (19 ans), arrivé au club en 2018 et pour l’instant jamais prêté, s’aguerrit chez les équipes de jeunes. À l’heure actuelle, il ne lui reste qu’un an de contrat donc reste à voir si Mikel Arteta va compter sur lui pour le futur.

Cependant, ces deux gardiens ont-ils les épaules pour être propulsés numéro un en cas de blessure de Leno ? C’est sans doutes pour cela que le board s’intéresse à Aaron Ramsdale, gardien de Sheffield United. À l’heure actuelle, des rumeurs parlent d’un transfert de 30 millions d’euros pour le portier vice-champion d’Europe avec l’Angleterre. Derrière cette opportunité se cache peut-être le fait de vouloir en faire un solide numéro deux avant de le propulser numéro un au moment voulu. Autrement dit parier sur l’avenir avec un gardien à fort potentiel. 

Maintenant que Tavares, Lokonga et White sont arrivés, le board pourrait accélérer sur la question des gardiens. Si à l’heure actuelle seul le nom d’Aaron Ramsdale est évoqué, d’autres pistes peuvent s’avérer intéressantes à l’image d’André Onana, un temps pisté, qui devrait atterrir à Lyon. En tout cas une chose est sûre, plus on s’y prendra tôt, plus on aura de chances d’éviter un nouveau Runarsson.

#AFC #Antoine


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