Les come-back d’Arsenal en Premier League cette saison

Au terme d’une rencontre sensationnelle et riche en rebondissements, Arsenal est sorti vainqueur d’un duel face au 19e du Championnat, Bournemouth. Après avoir été menés de deux buts, les Gunners ont remonté le score pour empocher les trois points, synonymes de première place au classement. Et ce n’est pas la première fois que les joueurs de Mikel Arteta remportent une rencontre après avoir été menés.

Les journées se suivent et sont de plus en plus stressantes du côté de l’Emirates Stadium. Après avoir réduit son avance sur Manchester City (à 5 points au classement), les joueurs d’Arsenal ont décidé de mettre à rude épreuve le rythme cardiaque de leurs supporters, dans une saison folle où un titre attendu depuis 2004 se profile à l’horizon. Mais, comme lors d’une rencontre d’Arsenal, rien n’est officiellement scellé tant que la partie n’est pas finie. Les Gunners comptent 20 victoires après 26 journées, un record pour le club. Ils ont fait de la résilience un de leurs atouts premiers. Arsenal a pris 15 points après avoir été mené au score, plus que tout autre équipe en Premier League. Des éléments portent à croire qu’il se passe quelque chose de spécial cette année dans cette équipe : la communion entre les joueurs et le staff, les réunions en cours de match près du banc de touche, la passion sur les célébrations, l’engouement du public, véritable douzième homme cette saison.

Arsenal – Fulham : Premier coup de chaud au cœur de l’été

Lors de la 4e journée de Championnat, Arsenal reçoit Fulham, son voisin londonien. Fort de 3 succès de rang, les Gunners sont en confiance face à une équipe également invaincue, menée par Aleksandar Mitrovic, buteur à trois reprises en autant de matches. Bien entrés dans leur rencontre, les joueurs d’Arteta sont proches d’ouvrir le score avec de nombreuses occasions pendant la première demi-heure.

Au retour des vestiaires, Fulham surprend les Gunners. Sur une perte de balle évitable de Gabriel, Mitrovic ne se fait pas prier pour ajuster Ramsdale (56e). Coup de froid sur l’Emirates, en plein mois d’août. Mais, cette équipe d’Arsenal a du répondant.

À peine 10 minutes plus tard, Martin Odegaard, aidé par le destin, vient tromper Leno sur un tir contré par Tosin Adarabioyo (64e). Comme un match nul ne suffit pas face au promu, Arsenal accélère et enchaîne les bonnes actions, en mettant à contribution l’ancien gardien des Gunners. C’est ce dernier qui se loupe, à la 86eminute, permettant à Gabriel, opportuniste, de pousser le ballon au fond des filets – et de se racheter de sa bévue par la même occasion – à la suite d’un corner donnant l’avantage à Arsenal, qui s’impose finalement 2 buts à 1.

Arsenal – West Ham : un bijou au pied du sapin

De retour après la trêve de la Coupe du monde au Qatar, Arsenal retrouve l’Emirates, le lendemain de Noël, pour affronter un autre voisin : West Ham. Les Hammers, alors 16e de PL se frottent à une équipe n’ayant perdu qu’une seule fois en 16 journées. Alors que le choc paraît déséquilibré, c’est West Ham qui prend les devants, par l’intermédiaire de Saïd Benrahma (27e), sur un penalty obtenu par Jarod Bowen, fauché à l’entrée de la surface par le vice-champion du monde, William Saliba. A la mi-temps, West Ham mène au score et le plan de David Moyes se passe comme prévu.

Blessés dans leur égo, les Gunners se rebéllent. Une égalisation de Saka dès la 53e minute, puis un but de Martinelli (58e) vient sceller le sort des Hammers, 5 minutes plus tard. La soirée sera parachevée par un chef d’œuvre collectif, conclu habillement par Nketiah, en pivot, qui parvient à se retourner pour ajuster Fabianski (69e). Les Gunners s’imposent 3-1 dans ce Boxing Day et conservent une avance de 2 points sur Manchester City.

Arsenal – Manchester United : un choc digne du début des années 2000

 

Manchester United, vainqueur face à City la semaine passée, arrive à l’Emirates, avec une confiance gonflée à bloc, en cette fin du mois de janvier. Arsenal sait qu’une victoire permettrait de conserver 5 points d’avance sur son dauphin, l’autre club de Manchester. Le choc est lancé rapidement par l’homme fort côté United, Marcus Rashford, intenable depuis son retour de la Coupe du monde (4 buts en 5 matches avant d’affronter Arsenal). D’une superbe frappe à 20 mètres du but de Ramsdale, il trompe son compatriote, permettant à United de prendre les devants (17e minute).

La réponse d’Arsenal ne se fait pas attendre, puisque seulement sept minutes plus tard, un autre anglais se met en évidence : Eddie Nketiah. Laissé seul au deuxième poteau, il reprend un centre venu de la gauche de Granit Xhaka et permet à Arsenal d’égaliser (24e). Alors que des doutes sur l’homme à la tête de l’attaque d’Arsenal commençaient à se faire entendre, en l’absence de Gabriel Jesus, blessé pendant la Coupe du monde, Nketiah répond sur le terrain en marquant un but important.

Puisque ce choc anglais est animé par des joueurs britanniques, Bukayo Saka décide d’y mettre son grain de sel pour permettre à Arsenal de mener 2-1 dès le retour des vestiaires (53e). Cadré par Eriksen, « B » comme l’appelle Arteta, rentre sur son pied gauche et surprend De Gea d’une frappe splendide à une vingtaine de mètres du but. L’Emirates entre en fusion après ce but sublime signé du joyau de Colney.

Mais, la scénario de ces matches est parfois tragique, et, malgré une pléiade d’occasions, le roublard Lisandro Martinez vient punir une incompréhension sur une sortie -ratée- de Ramsdale sur corner (59e). D’une tête plongeante lobée, le champion du monde égalise pour United. Un siège se met alors en place sur le but de De Gea, heureux de voir une frappe de Saka heurter son poteau.

Extraordinaire, le gardien espagnol réalise une parade grandiose devant Nketiah qui fusille portant à bout portant. Alors que les occasions s’enchaînent et que la fin du match approche, United paraît solide. Mais, abandonner n’est pas dans le vocabulaire d’Arsenal, ni dans son caractère. Nketiah, malheureux quelques secondes plus tôt, vient dévier dans le but une frappe non cadrée d’Odegaard. À la limite du hors-jeu à la 90e minute, le jeune anglais permet à Arsenal de sortir vainqueur d’une formidable rencontre, et montre sa capacité à répondre aux attentes à la pointe de l’attaque des Gunners, en l’absence de Gabriel Jesus.

Aston Villa – Arsenal : Victoire obligatoire pour ne pas sombrer

Après quatre matches de rang sans succès toutes compétitions confondues, Arsenal se rend à Birmingham pour affronter Aston Villa. Défaits en milieu de semaine par Manchester City, Arsenal voit son dauphin se rapprocher dangereusement. Les Villans savent cette équipe en plein doute. Dès la 5e minute, Ollie Watkins prend le meilleur sur Saliba et ouvre le score d’une habile frappe du gauche en bout de course.

Arsenal réagi rapidement par l’intermédiaire de l’intenable Saka (16e), qui punit Mings, auteur d’une relance de la tête plein axe, d’une puissante reprise de volée du gauche et ne laisse aucune chance à Martinez, laissant pantois le gardien argentin. Mais Arsenal est bien en plein doute, et Aston Villa en profite pour repasser devant, sur une superbe action côté gauche, conclut froidement par Coutinho (31e).

Au retour des vestiaires, les Gunners n’y arrivent pas. Saka et ses coéquipiers prennent des coups et ont du mal face à l’adversité proposée par les joueurs d’Unai Emery. Mais, une fois de plus, enterrer Arsenal trop vite est une erreur. En difficulté sur attaque placée, les joueurs de Mikel Arteta s’en remettent à des coups de pied arrêtés, travaillés à l’entraînement. Servi à l’entrée de la surface par Odegaard sur un corner joué à deux entre le Norvégien et Saka, Zinchenko frappe au ras du poteau de Matrinez pour égaliser à l’heure de jeu (61e).

Un nul pas suffisant pour Arsenal, qui reprend confiance. D’abord grâce un arrêt de Ramsdale qui dévie une frappe de Bailey sur la transversale, écoeurant ainsi les Villans. Puis sur un tir de Jorginho, c’est encore la transversale qui vient taper l’arrière du crâne du gardien d’Aston Villa, Emiliano Martinez, pour finalement rentrer dans le but (90e+3) et faire basculer les fans d’Arsenal, dans l’euphorie. Ce même Martinez, monté sur le corner de la dernière chance pour Aston Villa, déserte son but. Sur le contre suivant, Gabriel Martinelli, sur un délicieux service de Fabio Vieira, vient inscrire le but du 4 à 2 (90e+8) pour une victoire et 3 points capitaux dans la lutte pour le titre.

Arsenal – Bournemouth : la cerise sur le gâteau

Puisque cette saison n’a rien à voir avec les saisons précédentes, Arsenal aborde sereinement sa rencontre face à Bournemouth, 19e de PL et plus mauvaise défense avec 48 buts encaissés en 24 rencontres. Dès la première minute de jeu les Cherries marquent et mènent déjà 1-0, sur un but de Philip Billing, seulement 11 secondes après le coup d’envoi. Le plan semble parfait pour les hommes de Gary O’Neil qui ont ensuite attendu et laissé déferler les attaques des Gunners, en les surprenant une seconde fois à la 57e minute, sur un corner coupé au premier poteau par Marcos Senesi qui vient glacer l’Emirates.

Agacé et malmené, Arsenal ne doute pas bien longtemps puisque Thomas Partey réduit rapidement l’écart au score (62e), après un corner mal dégagé par la défense de Bournemouth. Alors que la victoire paraît loin, les Gunners pousse pour obtenir au moins un nul, un point précieux après la victoire de City plus tôt dans l’après-midi face à Newcastle (2-0). C’est chose faite, 8 minutes plus tard. Ben White, entré à la mi-temps, égalise, reprenant un centre d’un autre entrant, Reiss Nelson (70e). Un but validé par la Goal Line Technology qui réveille l’Emirates, prêt à pousser pour les 20 minutes restantes.

Bournemouth le sait, les assauts offensifs des Londonniens sont irrésistibles. Il faut gagner du temps pour tenir le score. Ce fameux temps va jouer en leur défaveur à l’annonce des 6 minutes de temps additionnel. les Cherries se liquéfient mais tiennent toujours bon dans un Emirates Stadium qui veut tout de même croire à la victoire. Les secondes, puis les minutes défilent sans que le tableau d’affichage n’évolue. Au bout du bout du temps additionnel, alors que les 6 minutes sont déjà dépassées, l’arbitre, Chris Kavanagh autorise un dernier corner pour Arsenal, poussé par tout le stade. Alors que le ballon est mis dans la boite par Odegaard, Marcos Senesi, buteur pour Bournemouth, renvoie le ballon du mieux qu’il peut. Le cuir arrive directement sur Reiss Nelson, à l’entrée de la surface, légèrement sur la gauche face au but. D’un enchaînement génial contrôle poitrine, demi volée pied gauche, il transperce la défense des Cherries. Neto est impuissant sur cette frappe, qui vient trouver le petit filet (90e+7). L’Emirates est en délire, tout le staff bondit du banc pour célébrer ce but et cette victoire inespérée.

Arsenal a souvent eu l’aide du destin, mais grâce à des coups de génie et une force de caractère qui lui faisait défaut au cours des dernières saisons, l’équipe ne lâche rien et parvient à l’emporter même lorsqu’elle est menée. Portés par l’Emirates Stadium qui pousse son équipe, les Gunners confirment l’adage selon lequel un match dure 90 minutes, et parfois plus…

Lucas