Sans serial buteur, sans grosses démonstrations offensives, sans scores fleuves, Arsenal a pourtant réussi à remonter au classement, plus au prix d’une défense solide qu’une attaque de feu. Entre un changement de dispositif, un avant-centre en manque de confiance et des jeunes qui plus que jamais s’imposent, on tire les enseignements de notre attaque, après un tiers de championnat.
Alors que le début de saison était très difficile offensivement, Mikel Arteta s’est finalement décidé à titulariser Pierre-Emerick Aubameyang et Alexandre Lacazette, ensemble. Un choix qui a radicalement changé le style de jeu des Gunners puisqu’ils peuvent s’appuyer sur un vrai pivot. L’ancien lyonnais fait briller ses partenaires qui peuvent prendre les côtés et de la vitesse. Les permutations de Smith-Rowe et Saka donnent un ensemble très mouvant et difficile à cerner. Mais la bonne nouvelle est que le quatuor qui vient d’être cité s’inscrit dans la régularité. Tous ont été titularisés lors des quatre derniers matchs de championnat. Ce qui signifie que Mikel Arteta a enfin trouvé son attaque ? Éléments de réponse, poste par poste.
Hale end FC
Après douze journées, notre joueur le plus décisif est Emile Smith-Rowe, selon les stats du moins. Avec quatre buts et deux passes décisives (seuls les matchs de Premier League seront comptés dans cet article), le tout jeune international anglais a déjà dépassé sa performance de la saison passée (deux buts, quatre passes décisives).
Mais plus que ça, celui qui porte désormais le mythique numéro 10 s’est confortablement installé dans le XI de Mikel Arteta. Il n’a pas manqué un match depuis août, et est d’ailleurs le joueur de l’effectif qui a le plus joué (983 minutes), devant Ben White et un certain Bukayo Saka (894 minutes). Son compère d’attaque qui a signé un but et deux passes décisives depuis août confirme lui sa saison dernière, où il avait été le joueur le plus utilisé par le technicien espagnol. Malgré sa reprise difficile après l’Euro, Lil Chill retrouve ses jambes de la saison dernière. Au vu de la titularisation de Lacazette et d’Aubameyang, Smith-Rowe évolue plutôt sur le côté gauche, bien qu’il soit très libre sur le terrain. Idem pour Saka qui bascule progressivement à droite mais qui est à l’aise des deux côtés. Un positionnement auquel s’adapte parfaitement les deux pépites.
Auba : la crise de confiance
S’il est co-meilleur buteur à égalité avec ESR (quatre buts), le Gabonais n’est plus aussi tranchant que les saisons précédentes.
Bien que le ralentissement de ses performances a déjà été constaté la saison dernière (10 buts contre 22 les deux saisons précédentes), il semble s’accentuer. Inexistant lorsqu’il était titularisé seul au front de l’attaque, la présence de Lacazette lui redonne un peu de volume à son jeu. Il lui reste à retrouver son côté tueur devant le but, lui qui n’a marqué “que” quatre fois et plusieurs fois avec de la réussite (coup de billard face à Watford, penalty marqué en deux temps contre Aston Villa). En espérant que le Gabonais s’appuie sur son bro offensif pour retrouver du poil de la bête.
Son bro, Laca, est arrivé blessé en début de saison. Puis le Français n’a pas joué, ou très peu (75 minutes sur les 8 premières journées). Le déclic est arrivé face à Crystal Palace, alors que la prestation des Gunners étaient morose et qu’ils se sont retrouvés menés 2-1, le Français a radicalement changé le visage de l’équipe. Son but, inscrit après un
un cafouillage à la 95′, plus que de rapporter un point à l’équipe, a été une libération pour lui. À 30 ans, l’ancien lyonnais continue de travailler dur, et la récompense arrive. Depuis, il n’est plus jamais sorti du XI. À un an de la fin de son contrat, des questions vont évidemment se poser autour d’une éventuelle prolongation. Mais pour l’instant, ce n’est pas le débat. Alexandre Lacazette nous fait du bien dans le jeu, et c’est là le plus important.
Pépé & Odegaard : victimes pas si collatérales
Il est la principale déception de ce début de saison. Avec dix buts inscrits sur l’exercice 2020-2021, on s’était dit que Nicolas Pépé avait enfin fait du nord de Londres son jardin, mais l’Ivoirien est retombé dans ses travers. Peu efficace dans ses dribbles, non-chalant dans ses courses, l’ailier ne compte que six minutes de jeu sur les quatre derniers matchs. À l’instant T, il parait complètement devancé dans sa concurrence avec Saka et ESR. Malgré tout, on aura besoin de lui pour la période à venir et nul doute que Pépé est toujours capable d’étincelles sur son côté.
Quant à Odegaard, le Norvégien peine à retrouver son explosivité de la saison passée. Revenu à Arsenal dans le courant du mois d’août, il a très vite réintégré l’équipe, mais sans que Mikel Arteta sache vraiment quoi en faire. Tantôt en 10, tantôt en 8, voire en 6, l’ancien du Real a aussi donné la sensation de se marcher dessus avec Smith-Rowe. C’est lui qui est sorti du XI pour y faire rentrer Lacazette. Peut-être qu’un rôle de meneur de jeu derrière deux attaquants pourrait mieux lui convenir. En attendant, Odegaard doit se contenter de brides de match, mais son coup-franc inscrit face à Burnley a montré qu’il pouvait faire parler son génie à tout moment.
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