Lucas Torreira : le petit prodige au goût d’inachevé

Arrivé en provenance de la Série A en 2018, il y a peu de chances de voir Lucas Torreira de nouveau avec le maillot Gunner. En prêt cette saison du côté de l’Atletico Madrid, le milieu de terrain a été particulièrement touché par le décès de sa mère des suites du Covid-19. Il avait annoncé qu’il ne voulait plus jouer en Europe et se rapprocher de sa famille. Reste à savoir s’il trouvera un point de chute et si Mikel Arteta souhaite lui offrir un dernier défi.

Lucas Torreira arrive à Arsenal à l’été 2018 en provenance de la Sampdoria. En Italie, il dévoile l’étendue de son talent et ses performances lui permettent même de connaître ses premières minutes avec la sélection. Mieux, il dispute les cinq rencontres de l’Uruguay à la Coupe du monde. C’est alors Unai Emery qui le fait venir pour un montant de 28,5 millions d’euros. Le technicien espagnol l’apprécie particulièrement : “Nous avons recruté un jeune joueur très talentueux dans le jeu. Nous avons tous pu le voir avec l’Uruguay en Coupe du Monde, un jeune joueur qui a déjà une bonne expérience, mais qui veut continuer à grandir.” 

28,5 millions, cela peut paraitre dérisoire par rapport à d’autres clubs anglais. Cependant pour Arsenal, à l’été 2018, Lucas Torreira est la plus grosse dépense réalisée par le board. Recruté (presque) en même temps que Matteo Guendouzi, il fait partie des joueurs qui doivent assurer l’avenir du club. Il s’installe très vite dans le milieu de terrain, aux côtés de Xhaka et du Français, par intermittence. Il réalise de bons premiers mois à Londres. Mieux, en novembre et décembre, il est élu joueur du mois par le club. Une distinction symbolique mais qui marque l’importance du joueur dans une équipe encore convalescente après le départ de son coach historique. 

Dans cette période presque euphorique d’un point de vue individuel, Lucas Torreira joue son meilleur football de sa période Gunner. Avec près de 90% de précision dans ses passes (une stat colossale pour un milieu), il se montre une pièce maîtresse dans le cœur du jeu. Tout n’est pas parfait c’est vrai, mais sa complémentarité avec Granit Xhaka fonctionne.

Le 2 décembre 2018, il se fait un nom, à jamais, dans l’histoire des NLD. Alors que l’on joue les dix dernières minutes d’un match fou où Arsenal puis Tottenham puis Arsenal ont mené au score, il marque un but qui crucifie les Spurs, et permet aux Gunners de valider leur succès (4-2). Dier qui se troue, un face à face remporté et ce “TORREIRAAAAAAAAAAAAAA” accompagné de l’explosion de l’Emirates Stadium. Un moment de folie, pour un joueur très peu (voire pas du tout) habitué à se retrouver en position de tir. 

Comme un symbole, une semaine plus tard, toujours à l’Emirates, il inscrit un but venu d’ailleurs. Un ciseau retourné (à 1’46), rendu magnifiquement acrobatique par sa petite taille (1m68). Ce match est le dernier d’une série de 14 rencontres consécutives sans défaite en Premier League. La deuxième partie de la saison reste convenable pour Arsenal qui va cependant subir deux coups durs consécutifs en fin de saison. Un match nul lors de l’avant-dernière journée de championnat face à Brighton qui fera manquer la C1 aux Gunners pour un point et une lourde défaite en finale d’Europa League (1-4). 

Au final, il se sera montré comme un joueur important de l’équipe, totalisant 34 apparitions en Premier League et 12 en Ligue Europa. Pas de blessures, et les quelques matchs qu’il a raté en Premier League se sont limités à des suspensions (7 jaunes et 1 rouge, lors du NLD retour). Première saison concluante donc. Place à la suite. 

La saison suivante, il subit de plein fouet l’arrivée de Dani Ceballos. Flamboyant à son arrivée à Londres, le milieu Espagnol se montre plus à l’aise offensivement que Torreira et Guendouzi lui est souvent préféré par Unai Emery. Le départ du technicien Basque va le relancer puisqu’il enchaîne les titularisations avec Ljungberg puis Arteta. (Presque) comme un symbole, il se blesse lors du dernier match avant le confinement. Une blessure à la malléole qui n’est toujours pas soignée au moment de la reprise du championnat. Il revient lors des six dernières journées mais ne dispute jamais plus d’une heure de jeu par match. Paradoxalement, il remporte le premier titre majeur de sa carrière avec la FA Cup, dont il ne jouera pas les moindres minute en finale. 

Lors de cette saison 2019-2020, il dispute 800 minutes de moins par rapport à la précédente. Entre le confinement, le changement d’entraineur et la saison plutôt difficile d’Arsenal, l’Uruguayen a des envies d’ailleurs. Lors de la trêve, il annonce sa volonté de départ et ne joue pas la moindre minute avec les Gunners. Il trouve finalement un point de chute à l’Atletico Madrid en fin de mercato, en prêt. En Espagne, il est remplaçant dans une équipe qui tourne très bien. Il rentre régulièrement en jeu. 24 matchs de championnat et de Ligue des Champions joués, dont 3 en tant que titulaire.

Cependant, sa vie bascule le 30 mars 2021 quand sa mère décède des suites du Covid-19. À partir de ce moment-là il ne pense qu’à une chose, revenir jouer proche de sa famille. Il déclare : “Un intérêt de Boca ? Je l’ai toujours dit et je vais le redire : je meurs d’envie de jouer à Boca, j’ai toujours eu envie de jouer. La nuit où ma mère est morte, j’ai reçu un appel de l’hôpital au petit matin et l’un des premiers à qui j’ai écrit était mon agent. Je lui ai dit que je ne veux plus jouer en Europe et je lui ai dit que je veux venir à Boca. Cela ne date pas d’aujourd’hui, cela fait un moment que je ne joue pas autant que je le veux en Europe.” 

Finalement, Lucas Torreira revient à Londres avec un trophée de champion d’Espagne et des envies de départ. Encore sous contrat, le club va vouloir essayer de monétiser le transfert. Mais comment faire monter les enchères pour un joueur qui clame haut et fort ses envies de départ ? Il reste une infime chance de le voir jouer avec Arsenal. Tout dépendra de la volonté de Mikel Arteta de conserver (ou non) et d’éventuellement convaincre l’Uruguayen.

#Antoine #AFC


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