Monreal : la fin des Nachos

À 36 ans, et sans club depuis son départ de la Real Sociedad en mai, Nacho Monreal vient d’annoncer sa retraite sur les réseaux sociaux, au terme d’une carrière de seize années, partagées entre Osasuna, Malaga, Arsenal et donc le club basque. Joueur plutôt discret, il a été la référence au poste d’arrière gauche pendant huit saisons à Arsenal, et plus de 250 matchs.

C’est le genre de joueurs que l’on ne peut pas détester. Travailleur au possible, efficace sur le terrain et discret en dehors, “La Cabra” (La chèvre ou The Goat c’est comme vous voulez) est finalement à l’image de nombreux joueurs espagnols de sa génération. Sans pour autant disposer de qualités physiques hors normes (ni très grand, ni très rapide), il a su s’imposer sur le long terme et au plus haut niveau grâce à une très bonne intelligence tactique et un sens du devoir.

Il débarque à Arsenal à l’hiver 2013, à un poste ou Kieran Gibbs est encore inconstant et où André Santos ne convient plus (le Brésilien quitte le club quelques jours plus tard). C’est pour cela que le Board n’hésite pas à débourser 10M€ le dernier jour du mercato pour le faire venir de Malaga, bien aidé par Santi Cazorla qui avait effectué le même trajet six mois plus tôt. “Je lui ai demandé comment ça se passait ici et il n’avait que des choses positives à me dire, avançait Monreal, Il m’a dit qu’Arsenal était un club énorme, que les gens étaient supers et que c’était une grande famille.”

“Choc culturel” à Stoke City

Pour se mettre dans le bain, rien de tel qu’un déplacement à Stoke City quelques jours après son arrivée seulement. Mais l’Espagnol, alors âgé de 26 ans, ne se casse pas les dents (bien qu’il s’ouvre la tête après un contact). “J’avais dit avant le match que si vous souhaitez qu’un joueur subisse un choc culturel, il n’y a pas meilleure équipe que Stoke pour le faire, expliquait Arsène Wenger, C’est ce qu’il a vécu. Il a très bien su gérer la situation. Je pense que tout le monde est convaincu qu’il a toutes les qualités requises pour jouer à Arsenal.”

Il relègue rapidement Kieran Gibbs au rôle de doublure et joue les matchs clés, notamment en Ligue des Champions. Rarement blessé, sa régularité est assez impressionnante, à l’image de ses 37 matchs de Premier League disputés en 2015-2016, et 36 joués la saison suivante. Il remporte avec Arsenal les premiers trophées de sa carrière, soulevant la FA Cup en 2014 et 2015. C’est d’ailleurs dans cette compétition qu’il vit son moment le plus “fou”, inscrivant un but très peu académique mais diablement important en demi-finale de la Cup 2017 face à Manchester City, alors que les Gunners étaient menés 1-0. Les hommes de Wenger soulèveront quelques jours plus tard une troisième fois ce trophée en quatre ans.

L’arrivée de Kolasinac à l’été 2017 diminue son temps de jeu, mais Monreal reste un joueur très important de l’effectif, d’autant que le technicien français l’adore. “J’aime ce monde des leaders silencieux, où quand des joueurs performent, ne parlent pas, rentrent chez eux et s’entraînent bien le lendemain. Ce sont les vrais leaders dans les équipe,” s’exclamait Tonton Arsène à l’issue d’une victoire en Coupe de la Ligue face à Chelsea. Pas un hasard si on le voit de temps en temps avec le brassard de capitaine sur la fin de son passage à Londres. Mais en 2019, avec l’arrivée de Kieran Tierney, il n’entre plus dans les plans d’Unai Emery et quitte le club comme il y était arrivé, le dernier jour du mercato.

“Je n’ai jamais été une star mais j’ai toujours tout donné pour Arsenal,” affirmait-il au Guardian quelques mois après son arrivée à la Real Sociedad. Mais quand on regarde dans le rétroviseur de ses 251 matchs sous le maillot frappé du canon, on ne peut qu’affirmer que Monreal était un joueur clé de la fin de l’ère Wenger. Il a part la suite connu trois belles saisons dans le pays Basque, remportant comme un symbole une Coupe d’Espagne, son seul trophée remporté au pays. Preuve de ses qualités, il a joué à 22 reprises pour la Roja, à un poste où Jordi Alba n’a laissé que des miettes pendant une décennie.

“Passer de jouer devant moins de 200 personnes, être anonyme, à 15 000 spectateurs, c’était dur. Les gens parlent de vous. Vous sentez les regards des gens dans la rue.” Désormais retraité du football professionnel, Nacho Monreal va pouvoir retrouver de la tranquilité. Mais son nom ne sera pas oublié.

Antoine #AFC

Propos issus de conférences de presse et du Guardian.

 

 

 

 


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