Peut-on croire en une qualification d’Arsenal mercredi soir ?

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Pourquoi il faut y croire.

Une équipe qui n’a rien à perdre

Mal en point en championnat après le derby perdu face à Tottenham, Arsenal pourrait, devrait même, se concentrer sur le championnat et ne pas user son énergie pour des peines qui semblent d’ores et déjà perdues. Mais après tout, n’est-ce pas quand nous ne nous y attendons pas que les Gunners peuvent pointer le bout de leurs canons ?

Dès lors que la pression atteint son paroxysme ou que les hommes de Wenger se trouvent face à un match à gros enjeux, ces derniers partent avec un handicap moral, et c’est logiquement qu’ils n’atteignent pas leurs objectifs dans la plupart des cas, comme en témoigne cette ribambelle de chocs dénués de victoires cette saison. City, United, Chelsea, Tottenham, ou tout simplement le Bayern lors du match aller sont les exemples les plus criard. Les canonniers étaient attendus il y a deux semaines à l’Emirates face aux Bavarois, et savaient que l’heure était venue de faire bonne figure sur la scène européenne. Et la sanction fut sans appel, tant les résidents de l’Emirates Stadium peinent lors des rencontres à gros enjeux. Kroos, Muller, puis Mandzukic s’en donnèrent à cœur joie, et cela malgré la réduction de l’écart, chanceuse, par Podolski. Alors oui, le Bayern semble plus que jamais invincible, le Bayern n’a perdu que deux fois en Bundesliga dans son antre depuis janvier 2012, mais si les Gunners se déplaçaient la tête vidée, sans pression, en sachant pertinemment qu’il n’y a probablement que 20% de chance de se qualifier, cela ne pourrait-il pas changer la donne ?

Comme un symbole, le Bayern doit faire face à quelques absences de taille : Ribéry et Badstuber blessés, Boateng et Schweinsteiger suspendus manqueront ce 8ème de finale retour, alors que Robben est encore incertain après son indisponibilité ce week-end. Quant aux Gunners, ils avaient l’an passé privilégié la réaction à l’action en réalisant un beau come-back lors du match retour contre le Milan AC. Bis repetita en 2013, cette fois-ci avec plus de succès ? Une qualification relève de l’utopie, mais Wenger et ses hommes, qui n’auront strictement rien à perdre, voudront surement au moins laver l’affront. Et si, dans un élan d’ambition et de gloire, ces bonhommes rouges et blancs allaient créer la surprise à l’Allianz Arena ?

Une équipe à réaction

La marque de fabrique d’Arsenal cette saison est d’être capable de réagir quand elle se trouve dos au mur et de se sortir de scénarios improbables. En effet, les secondes périodes des Gunners sont, de manière générale, bien meilleures que les premières. Si on ne prenait en compte que les secondes mi-temps, Arsenal serait leader du championnat avec 54 points devant Manchester City, 52 points. Alors que si on prend seulement en compte les premières mi-temps, Arsenal se retrouve autour de la 11-12ème place avec 35 points. Cette statistique prouve que, malgré les difficultés, les Gunners trouvent les ressources pour se surpasser et sortir une performance afin de remporter les matches. De même qu’en Champion’s League, ces dernières années, Arsenal a toujours réussit  à faire un grand match alors qu’elle n’était pas favorite. Les affiches face au FC Barcelone (2-1) en 2010, au Milan (3-0) en 2012, au Real Madrid (0-1) en 2006, au Milan (0-2) en 2008, ou encore l’Inter Milan (1-5) en 2005 en sont le parfait exemple. La double confrontation contre le Milan AC de la saison passée est l’exemple type. Humiliés 4-0 à San Siro, les Gunners ont bien faillis créer la sensation en  s’imposant 3-0. Rois des scénarios improbables, on peut être certain que ce match retour à l’Allianz Arena peut réserver des surprises comme Arsenal sait si bien le faire et une fois encore jouer avec le cœur des fans mit à rude épreuve ces derniers temps. Le 4ème tour de Capital One Cup restera probablement dans les annales comme étant l’un des matches les plus fous de l’histoire d’Arsenal. Menés 4-0 par Reading après 36 minutes, les Gunners réussirent à arracher à la dernière seconde la prolongation avant de remporter le match 7-5. Les deux dernières confrontations, à l’Emirates, face à Tottenham, celle face à Newcastle ou même le match nul face à Liverpool sont des exemples dont les Gunners peuvent s’inspirer pour que le miracle se produise.

Pourquoi y croire n’est qu’un rêve.

Un manque de maturité dans le jeu

Cette saison, malgré des qualités indéniables quand l’équipe se retrouve dos au mur, Arsenal a surtout fait preuve d’un manque cruel de maturité dans son jeu. Beaucoup trop naïf, trop prévisible dans son jeu, ses adversaires ont très vite trouver la parade. Soit en jouant bas, les lignes resserrées afin d’empêcher les petits gabarits très technique des Gunners de faire la différence par des redoublements de passes et des décalages. Soit en empêchant la relance par un quadrillage serré et un pressing constant du porteur du ballon, comme l’a si bien fait le Bayern Munich au match aller. C’est là ou le bas blesse pour les Gunners, la philosophie de jeu d’Arsène Wenger laisse les joueurs organiser le jeu à l’instinct alors qu’ils n’ont pas la maturité nécessaire pour être laissés libre de leurs mouvements. Les matches de Cup sont aussi caractéristique de ce mal dont souffre Arsenal cette saison. Face à Bradford et Blackburn, deux équipes de divisions inférieures, Arsenal s’est cassé les dents sur le bloc défensif, ne trouvant que très difficilement la solution dans les trente derniers mètres. Sur ces deux matches, Arsenal se fait surprendre bêtement sur coup de pieds arrêté et sur une frappe “ratée” qui termine dans la lucarne de Szczesny. Un manque de maturité qui se voit d’autant plus en défense puisque les erreurs stupides de celle-ci ont aussi fait perdre de nombreux points en championnat cette saison. Le dernier exemple en date a été celui du North London Derby où Mertesacker et Vermaelen sont fautif sur les deux buts des Spurs. En somme, ce jour là, Tottenham a donné une leçon de réalisme aux Gunners dont c’est le talon d’Achille.

Arsenal évite les grands rendez-vous

Qui se souvient du dernier exploit d’Arsenal en Coupe d’Europe ? La majorité des sondés répondront qu’il s’agit de la victoire contre Milan 3-0 l’an dernier à la même période de la saison. Les commentaires expliquant ce vote ne sont pas difficiles à retranscrire : « Vous rendez-vous compte ?  Arsenal s’est fait humilié à l’aller (0-4) et a fait rêver ses supporters et les puristes du football au retour à l’Emirates Stadium en réussissant à rattraper 3 buts à l’AC Milan en une mi-temps. Si les Gunners l’avaient emporté 4-0 (pourquoi a t-il fallu que tu loupes ton duel Robin?), cela aurait été du jamais vu dans l’histoire de la Ligue des champions ! »
Oui mais voilà, les Gunners remportèrent certes l’un des matches les plus anthologiques de leur histoire post-Highbury mais ce sont les Milanais qui ont eu le droit de jouer un quart de finale.
Autre exemple un an plus tôt, toujours au même stade de la compétition : les Gunners gagnent un match d’anthologie contre le Barça à l’aller 2-1. Les Catalans sont vainqueurs au retour mais non sans mal (expulsion injuste de van Persie, raté de Bentdner en fin de match). Vous l’aurez compris, si Arsenal est un habituel des matches à couper le souffle, l’équipe n’a jamais su (pu ?) atteindre un cap contre les grands clubs qui ont une identité européenne. Il ne faut pas se leurrer, les Gunners n’ont jamais été reconnus comme un grand club dans l’histoire du football moderne et ce n’est pas leur divine campagne de 2006 qui va altérer cette opinion.
Cette saison, le club a d’ailleurs eu un paquet de chances de prouver qu’il pouvait revenir au top : Coupe de la Ligue, FA Cup. La route du succès était toute tracée et le club s’est planté. A chaque fois. Défaite contre Bradford (D4) aux penaltys en quarts de la COC, élimination par Blackburn (D2) en huitièmes de finale de la Cup. Jamais le club ne s’était fait sortir d’une coupe par un club de division inférieure en 126 ans d’existence. Cette saison c’est pourtant arrivé à deux reprises.
Un chiffre suffit à porter l’estocade : Arsenal a réussi à se qualifier à 4 reprises (en 14 matches) après avoir perdu la manche aller. Ces 4 victoires ont été réalisées à domicile.

La forme du Bayern cette saison

Y aurait-il une passation de pouvoir aux cimes du football mondial ? Le FC Barcelone, qui traverse une période difficile malgré la position du club en Liga, semble avoir trouvé son digne successeur cette saison dans la catégorie du rouleau compresseur inarrêtable. Et c’est de l’autre côté du Rhin, au sud de l’Allemagne, que réside le nouvel ogre du football européen, hôte des Gunners mercredi soir à l’occasion du match retour des 8èmes de finale de Champions League. Vainqueur, ou plutôt lyncheur des Londoniens à l’Emirates à l’aller, le Bayern Munich rentre dans une nouvelle ère. Tout en attendant patiemment Gardiola, les Bavarois réalisent une saison dantesque, stratosphérique, mais également historique.

Trois victoires lors des trois prochaines journées. C’est ce qu’il faudrait aux hommes de Jupp Heynckes pour être couronnés champions d’Allemagne pour la vingt-troisième fois de leur histoire. Parallèlement, ces derniers semblent parés à battre certains records, dont celui de leurs illustres prédécesseurs des années 70. En effet, Gerd Muller, Beckenbauer et consort pourraient se voir déposséder du record de victoires en une saison, puisque leurs héritiers sont désormais à quatre petites victoires de ce total réalisé lors de la saison 1972/1973 (25 victoires à l’époque, contre 21 actuellement en 2012/2013). Mais ce n’est pas tout ! Le Bayern n’aura laissé aucune chance à ses adversaires cette année, comme en témoignent ces vingt points d’avance sur son dauphin de la Ruhr, le Borussia Dortmund. Cette avance devrait s’inscrire dans l’histoire du club Bavarois puisque le précédent record était de seize points, il y a de cela dix ans très exactement. Et cette irrésistible puissance, les Munichois le doivent en grande partie à leur défense. A toute épreuve, cette dernière est l’artisane de seize clean sheet en vingt-cinq journées, et affiche des statistiques incroyables puisque son portier, Neuer, n’a encaissé que dix buts cette saison ; du jamais vu jusqu’à là, étant donné que le plus bas total est de vingt-et-un buts encaissés, record enregistré lors du titre de Bundesliga de 2008. Sur le plan comptable, le Bayern n’est pas encore champion, mais psychologiquement, c’est tout comme, ce qui explique probablement leur forme en 2013 : quatorze matches, quatorze victoires (quatre matches amicaux, un match de coupe, un match de C1 et huit matches de Bundesliga).

« Unaufhaltsam », ou inarrêtable en français, c’est cet adjectif qui définirait le mieux le Bayern actuel. Détenteurs des premiers rôles en C1 depuis des années, libéré et stimulé par ce titre de champion qui leur tend les bras, et doté d’un brillant futur financier comme sportif, qu’est-ce qui empêcherait l’ogre Bavarois d’écraser Arsenal ce mercredi ? Mais par ailleurs, posons-nous la bonne question… Qui peut arrêter le Bayern Munich ?

#Anto, #Yann et #Yannick


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