S’adapter ou mourir

Nouvelle saison, nouveaux joueurs, même entraîneur mais nouveautés tactiques.

Si certaines choses ont changé au sein de l’effectif des Gunners, la volonté du coach Mikel Arteta de dominer les rencontres en misant notamment sur le positionnement de ses joueurs dans des zones bien définis, afin notamment de permettre des surnombres, est toujours de mise.

Si la saison passée, l’équipe avait une stratégie et un onze type bien définis et rapidement trouvés, ayant permis à Arsenal d’enchaîner les bons résultats, cette année le maître-mot semble être “adaptabilité”. Les recrues, comme les déclarations du manager, semblent aller dans cette volonté de se montrer plus flexible pour répondre à différentes problématiques (et en poser) et être moins prévisible.

C’est mon boulot, de créer de plus gros problèmes pour l’adversaire que ceux qu’ils nous posent eux, et de jouer de la meilleure manière possible pour mériter de gagner le match et avoir la plus grande probabilité de l’emporter. Pour cela, nous devons sélectionner les joueurs adéquats chaque semaine, pas seulement pour débuter [les matchs] mais aussi pour les finir et les joueurs finissant les matchs nous aident vraiment à mériter le droit de gagner.

Mikel Arteta – Conférence de presse d’après-match

Le match d’ouverture de la saison face à Nottingham Forest a ainsi pu montrer des ajustements tactiques apportés aussi bien par les recrues que par d’anciens Gunners, dans l’optique perpétuelle de s’adapter aux forces et faiblesses adverses et d’imposer son jeu et sa domination. Cette disposition sera-t-elle reconduite dans le futur en s’imposant comme la tendance de la saison, ou est-ce comme pressenti, une adaptation contextuelle ? Seul l’avenir nous le dira.

Si le match, passé les deux buts inscrits par Arsenal, a semblé être une reprise sans trop forcer de la compétition pour les Gunners, les ajustements évoqués plus hauts et des rapports de force ont néanmoins pu retenir l’attention.

Voici donc 3 points tactiques de ce match, remporté par Arsenal :

1. Les réaxages de Partey

Disposé en 433 sur la feuille de match, les Hommes d’Arteta ont rapidement fait valoir l’adage selon lequel, plus que le système de jeu, ce sont les mouvements des joueurs qui sont importants et qui donnent vie au système.

Positionné en tant que latéral droit en phase défensive, on a pu voir Partey se réaxer et monter d’une ligne lorsque Arsenal avait le ballon et le conservait quelques secondes, le temps que la situation permette au ghanéen de se positionner devant la ligne de 3 défenseurs.

 

Son positionnement permettait d’être une menace entre les lignes d’attaque et de milieu de Nottingham, de pouvoir orienter le jeu après avoir été trouvé, et de libérer soit Saliba en fixant Johnson, soit White en fixant Gibbs-White.

Johnson au marquage de Partey, libérant ainsi Saliba.

De plus, il rajoutait une présence axiale en cas de perte de balle par un joueur positionné plus haut et ainsi limiter ou retarder l’avancée adverse, ou récupérer le ballon.

2. La ligne de 3 au milieu

Conséquence des mouvements vers l’axe de Partey en phase de possession du ballon, les milieux de terrain Gunners se sont organisés d’une manière différente à celle prévue sur la feuille de match.

Ce fut notamment le cas pour la recrue Declan Rice, positionné en tant que 6 en phase défensive (et très bon dans cette phase), mais allant occuper, principalement en première mi-temps, la zone de milieu central gauche quand Partey venait le suppléer dans sa zone. Par effet domino, Havertz se décalait alors dans l’axe, décalant à son tour Odegaard qui se retrouvait milieu central droit, lui permettant notamment, comme il le faisait déjà la saison passée, de proposer une solution de passe assez basse pour ses défenseurs centraux.

 

Face aux deux milieux centraux de Nottingham Forest (Mangala et Yates), et malgré le repli défensif notamment de Danilo, la supériorité était pour Arsenal dans cette zone du terrain. De nombreuses fois, la paire de milieux adverses était forcée de laisser un des deux excentrés (Rice et Odegaard) libre, en devant coulisser et protéger avant tout l’axe du terrain. Heureusement pour eux (mais pas pour nous), rares furent les changements d’aile rapides pour trouver nos joueurs libres dans cette zone du terrain.

3. Les 1 vs 1 des ailiers

Dernier point évoqué et sans doute le plus déterminant dans le résultat du match, le duel entre nos ailiers et les latéraux adverses.

De part de leur 523, Forest facilite structurellement le jeu sur les ailes. En effet, les deux attaquants de soutien, Danilo et Gibbs-White se positionnent de manière assez centrale défensivement et assez reculée du fait du plan de jeu de Steve Cooper, laissant ainsi leurs latéraux comme seuls joueurs sur les espaces latéraux.

Ceci donne alors du temps à nos défenseurs pour leur première relance, et permet notamment de trouver des solutions sur les côtés.

Si une des premières solutions, déjà évoquées plus haut, furent les décrochages d’Odegaard, la plus utilisée et importante fut les positionnements de nos ailiers Saka et Martinelli.

Collés à la ligne de touche, les deux offraient une option, dès la première relance, notamment pour White (29 passes progressives reçues à eux deux selon fbref.com).

Zone d’action de Martinelli (whoscored.com)
Zone d’action de Saka (whoscored.com)

L’anglais et le brésilien, profitant du fait d’être souvent trouvés de trois-quart avec la ligne de touche dans le dos, pouvaient ensuite attaquer leur vis-à-vis et créer le danger par leur débordement (11 possessions progressives pour Saka selon fbref.com)

La densité dans l’axe mise en place par l’adversaire et renforcée par notre positionnement offensif, les espaces étaient forcément grands sur les ailes et permettaient à l’équipe de trouver rapidement et facilement une solution vers l’avant pour apporter du danger et faire monter le bloc-équipe pour proposer des solutions et se préparer à une éventuelle perte de balle.

Face à de tels blocs bas adverses, il est évident que les rôles de nos deux créateurs excentrés sera déterminant dans notre réussite à passer ces obstacles tout au long de la saison.

Malgré le soutien apporté à Aurier et Aina par les défenseurs centraux excentrés et/ou les milieux centraux de Forest, Saka et Martinelli auront su apporter cette provocation balle au pied, nécessaire à la réussite d’Arsenal lors de cette rencontre, avec chacun un rôle déterminant dans nos deux buts (sans parler de leur apport défensif).

Loin d’être parfait, ce match a permis d’entrevoir la volonté de changer des choses dans la manière d’aborder les matchs par les Londoniens, notamment dans le positionnement des joueurs en phase de possession du ballon. Nul doute que le temps, notamment

d’intégration des recrues, déjà bien présentes dans le onze de départ, ne saura être que bénéfique à l’efficacité des joueurs et leur capacité à s’adapter selon la volonté du coach.

Enfin, les prochains matchs permettront également de noter les possibles ajustements cette saison dans la manière de presser haut des Gunners cette saison, eux qui n’ont pas tellement eu l’occasion de le faire lors de cette 1ère journée de championnat.

#Nicolas


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