Sébastien Squillaci : “J’aurais aimé être prêt physiquement” (1/2)

Transféré du FC Séville pour 6,5 millions d’euros en 2010, Sébastien Squillaci sera resté trois saisons à Arsenal pour 39 matchs sous le maillot des Gunners. L’ancien international français nous a accordé une interview inédite il y a quelques jours. Dans cette première partie, il nous explique les difficultés de l’adaptation à la Premier League, particulièrement lorsqu’on est défenseur.

Que retenez-vous de vos années à Arsenal ?

Plein de choses! Déjà d’avoir joué dans un grand club comme Arsenal avec l’Emirates, le centre d’entraînement, les supporters. J’ai eu la chance de jouer dans un club comme ça. Après c’est vrai que sportivement ce fut un peu compliqué pour moi. J’ai fait des débuts corrects mais par la suite, j’ai été beaucoup moins performant. Ça a été difficile mais bon ça fait partie d’une carrière et malgré tout j’ai appris. Je reste supporter de ce club et je garde quand même des bons souvenirs.

Quand on arrive d’un championnat étranger et que l’on est défenseur, comment on s’adapte à la Premier League ?

J’avais commencé en Ligue 1, après j’ai fait deux ans à Séville et c’est vrai que ça a été un peu difficile pour moi. En plus de ça, je sortais de la Coupe du Monde 2010 avec l’Equipe de France et j’ai eu une préparation tronquée et très compliquée à Séville. Quand je suis arrivé je pensais être 3e défenseur dans la hiérarchie et donc continuer ma préparation. Et en fait, Vermaelen s’est blessé et donc j’ai dû enchaîner. Il y a beaucoup d’intensité, beaucoup de duels, si on est pas prêt physiquement et mentalement c’est difficile de répondre présent. Sur la longueur, c’est ce qui m’a manqué parce que j’étais très éprouvé à cause de cette préparation physique tronquée. J’avais 31 ans et après c’est difficile de revenir quand on est dans un club comme Arsenal où il y a de la concurrence. Je pense qu’il faut un temps d’adaptation surtout quand on vient d’un championnat comme l’Espagne ou la Ligue 1, où il y a beaucoup moins d’intensité dans les duels que le championnat anglais.

Source : Getty Images

Concrètement, qu’est-ce qui change entre un match de Liga et un match de Premier League ?

En Liga, la grande majorité des équipes veulent ressortir proprement de derrière, elles ont un jeu basé sur la possession donc elles essaient de relancer propre. Alors qu’en Angleterre quand j’y étais, il y a déjà 4-5 équipes qui ont un jeu un peu plus direct et n’hésitent pas à jouer long à destination de grands attaquants costauds, bons de la tête et qui gardent les ballons. C’est une grosse différence avec la Liga. Après en Angleterre, il y a peu d’arrêts de jeu, on appelle ça “box-to-box” avec des joueurs capables d’aller d’une surface à l’autre donc le rythme est assez élevé avec plus de duels. Les gabarits des joueurs sont souvent aussi différents. En Angleterre c’est souvent costauds alors qu’en Espagne, même si ce n’est pas une généralité ce que je dis, c’est souvent des joueurs petits et techniques avec du un contre un dans la surface. En Angleterre quand tu vois des Giroud, des Andy Carroll… des mecs comme ça qui sont grands et costauds, c’est un combat permanent. C’est une grosse différence avec la Liga.

Que pensez-vous de l’Emirates et de son ambiance, souvent décriée ?

C’est différent de la France où il y a des kops de supporters, mais moi j’aime beaucoup ce stade, je trouve qu’il y a une atmosphère particulière. C’est un beau stade, dans une ambiance plutôt familiale. Il n’y a pas un kop comme à Marseille par exemple, qui va chanter tout le match. Par contre quand ça pousse et que ça gronde, en tant que joueur on sent qu’il y a du monde derrière nous. Je me rappelle de matchs de Champions League où il y avait des ambiances fabuleuses, comme face à Barcelone et d’autres matchs de championnat où il y avait de belles ambiances. De manière générale dans les stades en Angleterre ça pousse sur des moments, ce n’est pas comme en France ou en Espagne quand je jouais à Séville où il y avait un kop important qui nous encourageait pendant 90 minutes. Là, ça ne chante pas pendant 90 minutes, mais par contre on sent qu’il y a de la ferveur. En plus avec ce qui s’est passé en Angleterre les places sont extrêmement chères, comme les abonnements à Arsenal, donc je pense que ça a perdu un peu en popularité.

Source : Arsenal.com

Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs à Arsenal ?

J’ai marqué un ou deux buts, quand on est défenseur c’est sympa. Après ce n’est pas un regret mais j’aurais aimé être prêt physiquement, avoir fait une meilleure préparation pour commencer ma saison avec Arsenal quand je suis arrivé. C’est la seule chose qui est dommage pour moi. Maintenant j’ai appris, j’ai passé des bons moments, même si ça a été difficile sur la fin parce que quand on ne joue pas, on reste sportif de haut niveau et ce qu’on veut, c’est jouer des matchs, être sur le terrain. C’était compliqué, je n’ai pas pu me mettre d’accord avec Arsenal à un moment donné pour partir. J’ai rencontré des bons mecs aussi, des personnes que j’apprécie, comme Giroud, Laurent Koscielny et d’autres avec qui j’ai encore des contacts. Ça aussi c’est important pour moi.

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