Toutes les cartes en main

Premier du championnat à la différence de buts, un quart de finale retour à jouer à l’Allianz Arena la semaine prochaine, qu’il est doux d’être un Gooner en ce moment. Surtout quand on sait que tout dépend maintenant de nos propres performances et que l’on pourra, pour certains, se passer de vérifier avec obsession les résultats de nos rivaux ce week-end. Pour l’instant, Arsenal tient le rythme et ne montre aucun signe de faiblesse, même si la prestation de mardi a un gout amer. On revient dans cet article sur quelques sources de satisfaction.

Toujours en vie en Champions League

« C’est la plus belle compétition, mais c’est aussi la plus compliquée » a déclaré Thomas Tuchel après la rencontre. En Europe, les marges de manœuvre sont réduites, deux matchs et puis… ça passe ou ça casse. Lors de ces affrontements de milieu de semaine, il est impératif de remiser temporairement les certitudes de championnat. Les états de forme ont peu d’impact sur ce type de rencontre. L’équipe actuelle d’Arsenal ne traine peut-être pas les fantômes du passé, mais le Bayern reste un poids lourd européen au même titre que le Real Madrid. Ces clubs font toujours preuve de constance malgré les changements d’entraineurs et autres distractions.

Le contraste entre ce que l’équipe dégage en PL et en C1 est assez impressionnant. En championnat les joueurs ressemblent à des mutants, devenant de plus en plus injouables au fur et à mesure que la saison passe. En coupe d’Europe, ils sont encore en phase d’apprentissage et comme quelquefois cette saison, ils semblent complètement à contretemps. Beaucoup de ballons perdus et d’approximations qui coutent chers. Néanmoins, le coaching de Mikel Arteta a été payant avec un Trossard en supersub qui égalise dix minutes après son entrée sur une passe décisive de Jesus, lui aussi entré en cours de match.

Autre fait marquant, Arsenal a évité de justesse un pénalty stupide, lorsque Gabriel a récupéré des deux mains un ballon déjà mis en jeu par David Raya. Grand moment de confusion qui a chauffé les oreilles de l’entraineur du Bayern, très remonté après le match. Nous nous en sommes très bien sortis, et c’est pourquoi il faut faire preuve d’humilité sur le pénalty non donné sur Saka en toute fin de rencontre. Un match nul à domicile face au Bayern n’est pas un mauvais résultat, les jeux sont loin d’être fait. Pour se qualifier, les Gunners devront assimiler très rapidement les leçons de ce match tout en confirmant leurs ambitions dimanche contre Villa. Ça y est, Arsenal rentre dans le dur.

Raya, un symbole de maturité

Après le nul contre le Bayern, Raya a essuyé énormément de critiques. Oui, sur le premier but il était très haut et n’a pas offert de solution fiable à Gabriel qui a donc relancé maladroitement sur Kiwior. Oui, sur le penalty de Kane il se dévoile très tôt et offre beaucoup d’espace. Mais comme le reste de ses camarades, lui aussi découvre ce nouvel univers. Avec Brentford, ces grandes soirées européennes, ça n’existait pas. Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour sa première saison avec Arsenal, le gardien espagnol rend une copie très propre.

Raya cumule douze clean sheets en Premier League avec 19 buts encaissés en 25 matches (son ratio est de 0.76 but encaissé par match, contre 1.13 pour Ramsdale la saison dernière). Notre xGA (buts attendus contre nous) est de 0.91 alors que l’on concède 0.77 par match. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que Raya sauve des buts qu’il est censé encaisser et qu’il commet peu ou pas d’erreurs. 

Depuis son arrivée lors du mercato estival, les fans du club ne lui ont pas vraiment rendu la vie facile. Il a pris rapidement la place du chouchou du club et l’a vite relégué aux oubliettes. David Raya, on l’entend peu et il n’a pas fait de vagues pendant sa longue intégration. Quand beaucoup dans la fan-base demandaient le retour de Rambo (moi y comprit), il a fait le dos rond et a continué à aligner les performances. N’oublions pas que si nous sommes en quarts encore aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ses exploits lors de la séance de tirs au but contre Porto. Ramsdale avec son caractère de feu aurait-il réalisé de telles prouesses ? On ne saura jamais. Ce qui est sûr, c’est que l’Espagnol a su convaincre les sceptiques.

Un effectif au complet et des possibilités encore jamais explorées

Lundi à l’entrainement, Arteta disposait d’un effectif au complet. C’est un problème (qui n’en est pas vraiment un) qui risque de donner quelques maux de tête au coach. On observe dans cette équipe un noyau de joueurs qui participera probablement à toutes les rencontres. Cette core team est composée de Raya, White, Saliba, Gabriel, Rice et Ødegaard. Il reste donc un peu de place et l’entraineur modifiera certainement son onze de départ en fonction de l’adversaire.

Au poste d’arrière gauche, il y a l’embarras du choix. Jakub Kiwior a effectué un travail formidable depuis le match contre Liverpool, mais dernièrement la marche semble un peu haute. Il a souffert face à Manchester City et au Bayern, mais reste une option fiable. Zinchenko et Tomiyasu vont surement se partager les minutes d’ici fin mai. Contre des blocs bas où il faudra faire parler la dynamite, l’Ukrainien sera de la partie pour rentrer dans le cœur du jeu et casser les lignes. Face à des équipes plus ambitieuses, le Japonais devrait prendre le couloir afin de protéger sa surface.

Au milieu, Jorginho et Partey sont en concurrence pour la deuxième position du double pivot. L’Italien semble partir avec une longueur d’avance, il vit une deuxième jeunesse et le coach lui fait confiance. Thomas Partey devra se battre pour faire pencher la balance de son côté, sa fragilité physique ne joue pas en sa faveur et le calendrier est peu propice aux expérimentations. Pour une animation plus offensive, Arteta pourrait garder Declan Rice seul en numéro six puis associer Ødegaard à Emile Smith Rowe. C’est ce qui s’est produit contre Luton et on a vu le résultat. Fabio Vieira devrait avoir plus de mal à faire son trou, il préfère le côté droit et pour ça devra déloger Saka ou le capitaine. Bonne chance à lui !

En attaque, cinq joueurs ont le niveau de titulaire (Saka, Havertz, Jesus, Martinelli et Trossard) et offrent à Arteta une multitude d’options. Ils ont des profils très complémentaires, ils sont polyvalents et savent se mettre au service de l’équipe. Gabriel Jesus a déclaré cette semaine : « à ce moment de la saison il faut mettre son ego de côté et aider l’équipe de toutes les façons possibles. Dans mon cas, le coach veut que je joue sur l’aile ». Nketiah et Nelson, bien que remplis de bonnes intentions, auront de grosses difficultés à récupérer des minutes.

Un calendrier soutenu mais loin d’être impossible

Sept journées de championnat nous séparent du jugement dernier et les plus grosses échéances sont déjà derrière nous. Maintenant il faut transformer l’essai. Il y a des belles écuries à l’affiche c’est vrai et Arsenal à l’opportunité d’assoir sa domination. Si l’on observe les prochaines journées et qu’on les compare aux données de la saison passée, les résultats sont plutôt satisfaisants. Six victoires, une défaite. C’était à Old Trafford. Nous y jouerons d’ailleurs pour l’avant-dernière journée du championnat autour du 12 mai.

Avant ça, il y aura un petit déplacement au Tottenham Hotspur Stadium. Les Spurs nous ont tenu la dragée haute au match aller et n’ont d’autres distractions que de vouloir jouer au faiseur de rêves. Arteta devra s’assurer de mobiliser toutes les forces en présence pour cette rencontre car petit à petit, Big Ange impose son style. Et il est là pour durer. Mais bon, le nord de Londres, c’est chez nous!

Notre force, c’est notre polyvalence. Nous sommes rapidement confortables avec différents systèmes. Après le match contre Luton la semaine dernière, leur coach n’était pas avare de compliments. Lorsqu’on lui a demandé ce qui rend les Gunners si formidables, Rob Edwards a répondu : « Ils ne laissent aucune chance aux équipes adverses. Nous les avons vus contre… une très grande équipe ce week-end, et ils ont limité City à très peu. Je pense que c’est peut-être la seule équipe parmi les trois qui se battent en ce moment qui peut jouer n’importe quel match. Si c’est un jeu physique, si c’est un jeu de football, si c’est un jeu de course – quoi qu’il se passe, ils ont la réponse, ils ont des personnalités qui peuvent s’adapter à toutes les oppositions ».

Il n’y a pas à dire, Arteta a gagné en pragmatisme. Le match contre City en est le meilleur exemple. Fini de se faire gifler au nom du beau jeu, maintenant on est là pour le résultat. Depuis, le coach s’assure de garder tous ses joueurs concernés et pour l’instant ça fonctionne plutôt bien. Il va pouvoir faire tourner tout en gardant un standard assez élevé. Les joueurs sentent bien cette fin de saison et vont se battre pour aller au charbon.

 Il y a toujours de belles lignes à écrire et Arsenal continue de jouer un des rôles principaux dans la course au titre. En plus de ça, la C1 s’invite au cocktail et pimente le tout. Le club semble prêt à aller jusqu’au bout malgré un chemin semé d’embuches. Pour arriver à destination, il faudra tout gagner. Vous êtes prêt ?

#AFC

Jonathan


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