À la conquête du graal

On est encore loin de la mi-saison. Le Boxing Day n’a pas encore livré ses vérités. Une Coupe du monde vient d’interrompre la Premier League au moment où les arbres se débarrassent de leurs dernières feuilles. Nous n’avons jamais été propulsés dans une telle faille spatio-temporelle, et nous ne le serons plus jamais, espérons-le. Arsenal est leader de la Premier League, depuis quatre mois maintenant. Quatre mois où l’on cogite, au fur et à mesure que les jours avancent, sur la possibilité de revoir les Gunners champions pour la première fois depuis près de 20 ans. Depuis une génération. Mais voilà, seulement 14 matchs de championnat ont été joués, et il va falloir trouver des arguments rationnels, plus qu’un simple espoir, pour être sacrée meilleure équipe du Royaume, le 28 mai 2023. Ça paraît si loin.

L’histoire récente de la Premier League nous a prouvé que l’on pouvait terminer deuxième avec 97 points. Alors, il ne faut jamais être trop prudent. La situation actuelle, avec cinq longueurs d’avance sur City, est un matelas intéressant, mais nous n’avons pas encore défié les pétro-dollars de Manchester. Que faire alors ? Prendre les matchs les uns après les autres ? Vous allez rire mais… “Il faut prendre les matchs les uns après les autres, philosophe Arteta. Le football change si vite et ce qui est très bon peut être très différent en une semaine. Mais nous savons de quoi nous sommes capables. Nous méritons la position dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Maintenant, nous devons faire la même chose pour les 24 prochains matchs et c’est un gros défi compte tenu du niveau de ce championnat.” 

Souviens-toi de 2004…

Ne pas baisser la garde est important et enchaîner tous les trois jours, comme en octobre, nous a montré que l’on était capables de gagner, même en étant sérieusement bousculés (Leeds 0-1). Tout ne ressemblera pas à un 3-0 sur la pelouse de Bournemouth et Brentford, où à une manita infligée à Nottingham, mais il faudra s’arracher tout le temps, quitte à y délaisser le beau s’il le faut. Les trois rencontres du Boxing Day (West Ham, Brighton, Newcastle) sont d’ailleurs autant de pièges qui révéleront notre capacité à ne pas trop égarer de points en route. Chose très bien réussie jusqu’ici (12V, 1N, 1D). 

Perdre Jesus et croire en Dieu

L’absence, a priori jusqu’à février-mars, de Gabriel Jesus fait évidemment partie des interrogations que vont soulever le marché des transferts. Eddie Nketiah qui joue les doublures depuis le début de saison de PL (12 matchs, 192 minutes, 0 but), peut-il assumer son remplacement ? La réponse est plutôt mitigée, car si l’Anglais a su répondre présent à certains moments, quand Lacazette ou Aubameyang étaient défaillants, on ne l’a jamais vu se montrer incontestable sur une période aussi longue, qui plus est alors qu’Arsenal joue le titre. La question d’un retour de Balogun s’est posée, suite à une première partie de saison à Reims, mais a rapidement été évacuée par les deux clubs.

Alors, quel choix sera fait par Mikel Arteta et la direction ? Le Boxing Day sera une bonne occasion de juger la capacité de Nketiah à enchaîner. Recruter un attaquant de très haut niveau ne paraît pas être une bonne idée puisque Jesus est encore là malgré tout. Faire venir un buteur en prêt, notamment pour assumer l’enchaînement des compétitions, est une option intéressante.

“Jesus est un joueur unique”

Mais il ne faut pas oublier que l’on est jamais mieux servi que par soi-même, et notre effectif nous offre aussi diverses possibilités. À commencer par Gabriel Martinelli, qui a fait ses premiers pas sous le maillot d’Arsenal en tant qu’attaquant de pointe, et qui semble capable de pratiquer un football similaire à celui de Jesus. Le retour d’Emile Smith Rowe va permettre de retrouver de la densité offensivement, et Arteta pourrait également essayer un dispositif Guardiolesque, sans véritable numéro neuf. Encore une fois, le Boxing Day nous donnera rapidement des éléments de réponse.

Et en lisant le technicien basque, on se rend compte qu’il pense comme nous. “Je pense que Jesus est un joueur unique, mais Eddie a aussi des qualités incroyables pour la façon dont nous voulons jouer. Nous avons d’autres alternatives dans la mesure où nous pouvons également faire jouer Martinelli à l’avant. Nous sommes actuellement un peu à court offensivement, mais récupérer Smith Rowe va être important. Le mercato d’hiver est une autre option.”

Vous l’avez bien compris, son absence est notre principale interrogation, car le XI type qui s’est dégagé en première partie de saison semble plus que capable d’aller conquérir une Premier League. C’est la première fois depuis un coup de casque à la dernière minute de Welbeck contre Leicester que l’on parle autant de titre, peut-être trop d’ailleurs, mais si on y croit pas maintenant, on n’y croira jamais. Alors prenons les matchs les uns après les autres. 

Antoine #AFC


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