Arsenal est-il en crise (de fond de jeu) ?

Arsenal vient d’enchaîner trois défaites consécutives, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le printemps 2022. Comment expliquer cela, alors que les voyants étaient plutôt au vert début décembre ? 

La saison dernière, les Gunners avaient connu leur premier trou d’air au mois de février. Cette fois, il a eu lieu en plein Boxing Day, et suscite beaucoup de questions, alors que la crainte d’une nouvelle saison sans titre est bien réelle depuis l’élimination en FA Cup face à Liverpool

48. C’est le nombre de tirs des joueurs d’Arteta lors des deux derniers match à l’Emirates. Un bon total, sauf qu’il y a 0 but au bout, et c’est bien là le premier souci des Gunners : un gros manque de réalisme offensif. “Je n’ai vu aucune autre équipe au cours des six premiers mois avoir généré ce que nous avons fait contre eux (Liverpool) lors des deux derniers matchs et nous ne capitalisons pas, soufflait l’Espagnol. C’est pourquoi nous ne gagnons pas de match.”

L’absence de Gabriel Jesus face aux Reds pourrait être une explication facile, mais il faut aussi se rappeler que le Brésilien a gâché pas mal d’occasions face à West Ham notamment. Son importance dans le jeu courant est considérable, mais son rendement face au but est aujourd’hui celui-ci : trois buts en quinze matchs de Premier League. 

Cette compilation peu flatteuse, illustre son manque de réalisme. Et sans un numéro 9 tueur, difficile de remporter la Premier League. D’autant que les pépins physiques de l’ancien joueur de Manchester City refont surface. Il a déjà raté 11 matchs depuis le début de saison, et sa blessure au genou, survenue lors de la Coupe du monde au Qatar, refait surface. “Il avait une certaine douleur au genou, alors nous avons fait un scanner et cela a montré quelque chose, a expliqué Arteta après Liverpool. Heureusement, ce n’est pas grave.”

D’une manière générale, le trio offensif est en souffrance. Martinelli reste sur six matchs sans marquer et Bukayo Saka n’a trouvé le fond des filets qu’une fois sur les sept dernières rencontres. Face à West Ham, la manière dont nos ailiers ont été pris a rappelé notre incapacité à être dangereux comme lors de la deuxième partie de la saison dernière (Everton, Nottingham). 

Il faut aussi rappeler que les Gunners naviguent sur un fil depuis le début de saison, et que leur marge est infime. 7 des 12 victoires en Premier League ont été acquises par un but d’écart, avec des succès face à Manchester United et Luton, arrachés au bout du temps additionnel. 

“Si l’équipe se faisait malmener, ne jouait pas bien et ne méritait pas de gagner les matchs, je serais beaucoup plus inquiet.”

Arsenal a-t-il moins de marge ? Est-il moins fort que l’année dernière ? La question revient souvent dans les débats.

Dans les buts l’arrivée de David Raya cristallise les critiques. L’Espagnol a pris la place d’Aaron Ramsdale sans pour autant apporter un meilleur rendement. Cela peut-il détériorer l’atmosphère dans un groupe d’apparence si uni ? De son côté, la défense reste assez solide (20 buts encaissés, 2e meilleure de PL). Mais la longue blessure de Jurrien Timber ne permet pas de pallier l’instabilité physique et les errements défensifs de Zinchenko. Le retour du Néerlandais au printemps sera le bienvenu.

Et au milieu ? C’est là où il y a eu le plus de changements à l’intersaison. Le rendement de Declan Rice est incontestable (2e joueur le plus utilisé cette saison derrière Saliba) et Martin Odegaard est le joueur le plus régulier offensivement. Se pose la question au poste de numéro 8. Kai Havertz, dont les débuts ont été très compliqués, commence à prendre son rythme et Thomas Partey, qui n’a joué que cinq matchs depuis août, manque dans le coeur du jeu. 

Alors, pourquoi la machine s’enraye ? Selon Arteta, ce n’est pas parce que le fond de jeu n’est plus là : “C’est très difficile, mais si l’équipe se faisait malmener, ne jouait pas bien et ne méritait pas de gagner les matchs, je serais beaucoup plus inquiet.” Il est vrai que face aux Reds, les nombreuses occasions obtenues auraient du permettre d’ouvrir le score. Les Gunners ont été loin de subir pendant 90 minutes. 

Alors, les Gunners sont-ils en crise de fond de jeu ? Nous sommes tentés de répondre que non, mais la coupure du moment est sûrement la bienvenue. Le stage à Dubai, avant deux matchs de championnat en seulement trois semaines est un bon moyen de relancer la machine. D’autant que la réception de Crystal Palace et le déplacement à Nottingham, seront révélateurs de la capacité à prendre des points face à des équipes de la deuxième partie de tableau. Et de rester dans la course au titre… 

Antoine #AFC 

 


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