Arsène Wenger et ses 20 ans à Arsenal

Dans une interview à BeIn Sport, Arsène Wenger s’est confié sur ses 20 années passées à Arsenal (lien en bas de l’article).

 

Sur comment il se sent après avoir passé 20 ans comme entraineur à Arsenal.

“C’est très compliqué à expliquer. Le temps est passé vite. Je fais un travail où l’avenir est le plus important. Le match suivant est toujours la chose la plus importante donc vous ne regardez jamais en arrière. Aujourd’hui je ressemble à un dinosaure qui est resté à Arsenal si longtemps, mais pour moi j’ai juste pris les matchs les uns après les autres et le temps a défilé très vite.

J’ai dirigé plus de 1000 matchs pour Arsenal, et quelqu’un est venu me dire après le match contre Watford que j’avais gagné mon 650ème match avec le club. Je suis totalement impliqué, et j’essaye d’être compétent et courageux, vous avez besoin de ça pour ce job. J’ai essayé d’être fidèle et de faire avancer le club.”

“Je pense qu’Arsenal est un club qui a besoin d’être respecté, et c’est pourquoi j’ai été en mesure de rester ici depuis si longtemps. Pendant les bons et mauvais moments, le club a toujours gardé foi en moi, et en retour je me suis donné à fond. Je suis totalement engagé et fidèle depuis 20 ans, et j’ai refusé de nombreuses offres durant toutes ces années.”

 

Sur comment le club a évolué.

“Quand je suis arrivé nous étions 80. Aujourd’hui nous sommes 600. Nous sommes devenus une entreprise moderne avec une direction des ressources humaines et une hiérarchie bien organisée. Je ne connais pas tout le monde au club. Quand je suis arrivé au club, je pouvais saluer tout le monde chaque jour. Nous n’avions pas de terrain d’entrainement, juste un terrain d’une université, et le mercredi nous ne pouvions pas nous entraîner à cause des étudiants qui occupaient le terrain. Les choses ont changé. A l’époque, nous avions une organisation à l’ancienne, maintenant nous sommes une organisation moderne.”

 

Sur si un top manager peut encore espérer rester 20 ans dans un même club.

“C’est possible qu’un autre manager reste 20 ans, mais c’est peu probable. Le football est entrain de changer très rapidement. La société a changé et les gens sont maintenant très exigeant. Les gens sont plus avertis et veulent être impliqués dans les affaires du club.

Ils veulent pouvoir décider davantage. Mais il n’y a rien de plus dangereux que des connaissances superficielles et dans un club vous avez besoin d’être plus fort que jamais et de ne pas prendre des décisions stupides. Vous devez respecter les lignes directrices du club et avoir des fortes personnalités à l’intérieur du club.”

 

Sur s’il est conscient des critiques envers lui.

“J’entends les critiques, bien sûr. Je crois que lorsque vous avez été dans un club pendant si longtemps, il serait dangereux de ne pas écouter les critiques. Vous devez prendre du recul, prendre de la distance, et regarder les choses objectivement. Quelques fois les critiques sont justes et vous devez essayer d’analyser ce qui ne va pas. Mais avec la société moderne, sur 100 personnes vous en avez 95 qui ne critiqueront pas et 5 qui critiqueront, et c’est seulement ces derniers qui seront entendus. Les médias leur donnent de l’importance. J’essaye juste de faire mon travail aussi bien que je le peux avec un engagement total. Je peux me regarder dans un miroir et dire que j’ai donné le meilleur.”

 

Sur ce qu’il se passera quand il quittera le club.

“Il n’y aura pas de problèmes financier. Le club est sur la bonne voie. Il y a de bons joueurs et une équipe forte. Le club a beaucoup progressé depuis mon arrivée, et nous espérons que le coach suivant peut faire encore mieux que moi, c’est tout ce que je souhaite.”

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Sur ses 650 victoires avec Arsenal.

“La première fois que j’ai gagné le championnat, contre Everton à Highbury, restera gravé dans mon esprit. Certaines victoires sont meilleures que d’autres, mais globalement, un bon week-end c’est quand vous jouez à 14h un samedi, vous gagnez le match et vous rentrez chez vous regarder les autres matchs.

C’est le week-end idéal. Un mauvais week-end c’est quand vous jouez en premier, vous perdez, et vous rentrez chez vous pour voir tous les autres gagner. C’est horrible.”

 

Sur ce qu’est la “culture Arsenal”.

“Quand je vais au match, je vois toujours des gens avec des maillots d’Arsenal, et j’essaye d’imaginer quelle est l’histoire derrière, ce qui les lient au club. Je vois des maillots rouge et blanc, je me demande quel est le lien émotionnel entre les supporters et le club.

Sont-ils allés voir un match d’Arsenal pour la première fois avec leur père ou leur grand-père ? J’ai vraiment la peur de laisser ces gens tomber. Ils sont ma famille. Plus je reste et plus la peur de décevoir est forte.

Il y a quelque chose de magique avec le club. Les gens viennent ensemble et supportent leur équipe, principalement pour être heureux, donc mon travail est aussi de les rendre heureux. Je crois que l’humain est encore aujourd’hui au centre des valeurs d’Arsenal. J’ai tout fait pour essayer de maintenir cette valeur.”

 

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Sur ce qu’a changé le passage d’Highbury à l’Emirates Stadium

“Je crois que ce changement à aider le club à aller de l’avant sans toucher aux traditions du club. Il n’y a rien de plus grand qu’Highbury. C’est l’âme du club. Quand je vais à l’Emirates, souvent je passe devant Highbury parce que je veux ressentir sa puissance. C’était un stade très ancien mais il y avait quelque chose de spécial et il fait partie de l’histoire du club.

L’Emirates Stadium marque une nouvelle ère. Il y a quelques regrets sur ce changement de stade. Par exemple, la distance entre la première rangée de supporters et le terrain est plus grande pour des raisons de sécurité, mais nous devons respecter cela. Cependant, il reste plus confortable et moderne.
J’ai été très impliqué dans ce changement de stade. J’ai eu probablement 50 ou 100 réunions à propos de tous les détails sur le stade. J’étais dans la première photo prise dans les tribunes de l’Emirates, des camions étaient encore entrain de livrer des ordures derrière moi à ce moment. Le site était en effet encore le centre d’ordures de Islington. Les camions roulaient derrière moi quand la photo a été prise. Ils se garaient exactement là où il y a le rond central maintenant.

Nous avons commencé la construction de l’Emirates Stadium avec un budget de 250 millions de livres. C’était tout ce que nous pouvions mettre. C’était le cauchemar de ma vie pendant des années, parce que nous avons fini par dépenser quelque chose comme 428 millions de livres, et le board a dit de continuer. Je les regardais et je me disais que soit ils étaient très courageux soit complètement fou. J’ai eu une énorme pression sur moi dans les premières années à l’Emirates. Nous avions besoin de remplir le stade et de se qualifier en Ligue des Champions pour faire rentrer l’argent.”

 

Interview originale : http://www.beinsports.com/en/premier-league/video/wenger-critics-arent-always-wrong/340121

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