Chelsea-Arsenal : Chasser le Blues

Arsenal effectue un court déplacement dans l’ouest de Londres pour affronter Chelsea dans le cadre de la 11ème journée de Premier League. Les Gunners traversent actuellement une zone de turbulences, tant sur le terrain qu’en coulisses, avec un seul point glané sur les trois derniers matchs de championnat, et le départ de son directeur sportif Edu dans le courant de la semaine. L’objectif : Remporter ce derby londonien pour renouer avec le succès en Premier League et ainsi passer devant son adversaire du jour au classement.

Retrouver de la consistance

Ce n’est un secret pour personne, les dernières prestations des Gunners laissent quelque peu dubitatifs, avec un jeu proposé bien en-dessous de ce que l’on pourrait attendre d’un prétendant au titre, et des points laissés en route contre des équipes sur le papier abordables (Bournemouth, Newcastle). Les (trop) nombreuses blessures, et notamment celle d’Ødegaard ont eu un impact sur la fluidité du jeu, donnant parfois l’impression d’un jeu stéréotypé et un manque d’inspiration offensive notable.

Depuis la blessure du Norvégien, force est de constater que les hommes d’Arteta tiennent moins le ballon, avec un pourcentage de possession plus faible lorsque son maître à jouer n’est pas sur la feuille de match (56,5% de possession en moyenne avant sa blessure en septembre contre 50% depuis). Il en va de même pour le nombre de ballons touchés dans la surface adverse (34 en moyenne par match avec Ødegaard, 29 lorsqu’il est absent). Des statistiques qui viennent confirmer l’impression qui nous est donnée.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

La question de la profondeur de l’effectif peut aussi légitimement se poser, avec des remplaçants qui peinent à être influents (Jesus, Sterling…) et quelques ajustements tactiques mis en place par Arteta qui n’ont pas eu l’effet escompté. Le replacement de Partey au poste de latéral droit a parfois fragilisé le milieu de terrain, comme contre Newcastle où la paire Rice-Merino n’a jamais été le fer de lance espéré de nos attaques, et à même d’accélérer le rythme sur les phases de transition pour déséquilibrer la défense des Magpies.

Peu de verticalité dans le jeu et un bloc plus bas qu’à l’accoutumée contre Newcastle

Les joueurs à vocation offensive accusent également le coup, à l’image de Martinelli qui se montre moins incisif et percutant ou encore Trossard, qui après un bon début de saison est lui plus brouillon. Et cela s’en ressent évidemment d’un point de vue statistique, avec 6 tirs cadrés sur 29 tentés contre Southampton, et une seule frappe cadrée sur les 6 tentatives contre Bournemouth. Si l’on prend les trois derniers matchs de PL, les xG oscillent péniblement entre 0,68 et 1,05. Insuffisant pour espérer tenir la cadence de Liverpool et Manchester City. Mais les joueurs offensifs ne sont hélas pas les seuls à blâmer pour expliquer cette mauvaise passe. La meilleure défense du championnat la saison dernière n’est plus aussi souveraine, en témoigne la fébrilité récente de William Saliba, qui rencontre sa première véritable baisse de régime depuis qu’il est un titulaire indiscutable.

Le moment idéal pour se relancer ?

Néanmoins, tout n’est pas à jeter et cette confrontation entre deux anciens disciples de Guardiola s’annonce intéressante. Les Blues ont de nouveau cassé leur tirelire au mercato estival pour renforcer leur effectif avec pas moins de 11 recrues et quelques 238 millions d’euros dépensés pour entamer un (énième) renouveau sous la houlette du technicien italien Enzo Maresca. Si les arrivées de nombreux joueurs offensifs comme João Felix, Pedro Neto ou encore Jadon Sancho ont fait du bruit dans les médias, ces derniers connaissent des fortunes diverses pour le moment. Sancho et Neto faisant peu à peu leurs preuves, tandis que Felix a lui un temps de jeu famélique. Les espoirs se tournent vers Nicolas Jackson qui prend ses marques pour sa 2ème saison en Angleterre.

Chelsea est une équipe au profil joueuse dont la patte Maresca commence à se faire ressentir mais qui reste toujours irrégulière en termes de résultats. Et c’est peut-être précisément ce genre d’opposition qu’il faut aux Gunners aujourd’hui. Après avoir rendu une copie correcte contre Liverpool, autre grosse écurie du championnat, une nouvelle rencontre de ce calibre se profile, pouvant amener un supplément d’âme à l’équipe et les pousser à reproduire la même prestation que contre les Reds, probablement la plus aboutie dernièrement.

D’autre part, Arsenal est plus à l’aise face à des équipes adoptant un bloc médian ou haut, affichant leur volonté de conserver le ballon, et par conséquent susceptibles de laisser des espaces dans leur dos pour lancer ses flèches Martinelli et Saka. Faille identifiée par les Gunners, qui pourront exploiter le manque de vitesse d’Adarabioyo dans l’arrière-garde de Chelsea. A noter que les Blues ont seulement la 11ème équipe à domicile cette saison avant le début de cette journée, et la 2ème défense la plus perméable parmi les six premiers. La mission est loin d’être impossible, surtout si Cole Palmer, auteur de sept buts et sept passes décisives en dix rencontres de Premier League cette saison est absent, et qu’a contrario, Arsenal retrouve son capitaine.

La conférence de presse d’avant match a laissé entendre que certains joueurs allaient (encore) devoir rester sur le flanc ce week-end. C’est le cas de Declan Rice, pourtant appelé avec les Three Lions mais qui n’a pris part à aucune des dernières sessions d’entraînement et se serait cassé l’orteil. Kai Havertz est lui aussi incertain après son choc à la tête contre l’Inter Milan plus tôt dans la semaine, et Mikel Merino n’était pas au meilleur de sa forme, ce qui explique sa sortie prématurée mercredi. 

Interrogé sur les blessures à répétition dont est victime son effectif, le boss a concédé le fait de devoir bénéficier d’un effectif plus large si d’aventure la cadence du calendrier devait rester la même : « Avec la réglementation actuelle, c’est compliqué. Mais si nous continuons à jouer tous les trois jours, ce sera évidemment nécessaire ». Avant de souligner que c’était avant tout la qualité de son effectif qui l’importait plus que la quantité de joueurs qui le composent.

Si Arteta refuse de croire qu’une défaite à Stamford Bridge dimanche puisse entériner les espoirs de titre, il aura à cœur de faire en sorte que son équipe puisse se remettre la tête à l’endroit à l’aube d’une nouvelle trêve internationale.

#AFC


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