Kai Havertz : c’est quoi le problème ?

En grande difficulté malgré le bon début de saison d’Arsenal, Kai Havertz affiche un rendement insuffisant et apparaît déjà en détresse. Nous allons tenter d’expliquer pourquoi.

C’est l’un des plus gros transferts de l’été. Acheté pour près de 75 millions d’euros au voisin Chelsea, Kai Havertz était censé se relancer dans le nord de Londres. Se relancer, oui, car son passage à Chelsea est loin d’avoir été une réussite. Lorsqu’il arrive en Angleterre en provenance du Bayer Leverkusen, Havertz est le futur espoir allemand que tout le monde s’arrache. Les Blues déboursent même 80 millions (hors bonus) pour s’attacher ses services.

Malgré une première saison à Chelsea assez décevante sur le plan statistique (seulement 9 buts toutes compétitions confondues), le longiligne milieu offensif (1,93m) marque en finale de la Ligue des champions 2021 face à Manchester City (1-0) et donne le titre à offre le titre à son équipe.

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De quoi le mettre définitivement dans le cœur des fans ? Pas tellement. Arrivé en même temps que son compatriote Timo Werner, leurs débuts ne correspondent pas aux attentes placées en eux. Un an plus tard, Werner retourne à Leipzig, Havertz, lui s’accroche.

De jeune génie à paria

Mais revenons à son passage à Leverkusen, où il s’est révélé aux yeux du monde et a connu ses premières sélections en équipe nationale. Lors de ses débuts en Allemagne, le natif d’Aix-la-Chapelle montre qu’il est un joueur complet.

Utilisé à 5 postes différents lors de sa première saison en professionnel, Havertz dépanne et assure. Au niveau des statistiques, il inscrit 4 buts et adresse 6 passes décisives en 1500 minutes de Bundesliga. La saison suivante le confirme à un poste de milieu offensif central, pouvant dépanner sur l’aile droite en cas de besoin.

S’il n’est pas un grand finisseur, il inscrit tout de même 29 buts sur les deux exercices qui ont suivi, alors qu’il joue principalement au poste de milieu offensif. Ses bonnes prestations lui permettent de porter le brassard de Leverkusen en février 2020. Régulier, il devient, à l’époque, le plus jeune joueur à atteindre les 100 matches du championnat allemand à 20 ans et 6 mois.

“C’était difficile pour moi, surtout parce que la Premier League est une ligue complètement différente”  
Kai Havertz, à propos de son arrivée en Premier League

Ses bonnes prestations attirent l’œil des grands clubs et il est transféré à Chelsea. Malheureusement, sa progression linéaire va s’arrêter après son arrivée en Premier League. Il est utilisé à la pointe d’un 3-4-3, système qu’il n’avait jamais connu auparavant, et surtout, sans le soutien d’un milieu offensif ou d’un buteur à ses côtés.

“C’était difficile pour moi, surtout parce que la Premier League est une ligue complètement différente, avouait-il en octobre 2020. C’est plus intense et je l’ai remarqué lors des premiers matchs. C’est un championnat complètement différent et les matchs sont très épuisants”.

Mais nombreux sont ceux à avoir eu du mal à s’acclimater à leur nouvel environnement, surtout dans un nouveau pays, dont ils ne parlent pas forcément la langue à leur arrivée. “La Bundesliga n’est pas moins bonne mais j’ai remarqué des différences, jugeait-il. Il me semble qu’il n’y a pas de joueurs moyens ou mauvais ici. Tout le monde est à un très haut niveau.” 

 

Avec son physique frêle, il est vite devenu un sujet de moquerie pour les supporters de Chelsea, exaspérés par son manque de réussite et ses ratés devant le but.

Malgré les critiques et dans le marasme ambiant de Chelsea (3 entraîneurs en 2 ans), c’est lui qui ressortait comme le joueur le plus créatif des Blues (14,1 expected goals hors penalties). C’est avec joie que les supporters des Blues apprennent son départ, pourtant chez un rival.

William Gallas, qui a connu les deux clubs, doute de son apport à Arsenal. “Ils auraient pu prendre un autre joueur. Il est difficile pour lui de trouver la bonne position, déclarait-il à Gambling zone. Le jeu d’Arsenal n’est pas le même que celui de Chelsea, c’est difficile pour lui en ce moment. Je ne pense pas qu’il réussira à Arsenal.”

Un joueur encore jeune accompagné d’un entraîneur génial

Thierry Henry se voit lui plus positif quant au jeune Allemand. “Il me rappelle parfois un peu Robin (Van Persie), avec jeu son dos au but et sa façon de tenir le ballon, jugeait-il, au micro de CBS Sports. Il joue en tant que neuf parce que, dos au but, il peut bien conserver le ballon. Maintenant, il doit s’assurer qu’il peut transformer cela en marquant plus de buts parce qu’on peut jouer sur lui.”

Sur l’année en cours, il fait partie des 9% des milieux au monde à réussir le plus de passes (81,7% par match). Il fait également parti des 1% à gagner le plus de duels aériens par match, de quoi donner raison à “Titi” et à Arteta sur son utilisation dos au jeu. De plus, il touche environ 6 ballons par match (5,92) dans la surface adverse, de quoi amener un danger permanent.

Alors qu’il n’a que 24 ans, sa carrière de footballeur est encore devant lui et de nombreux défenseurs succomberont à ses feintes et gestes extraordinaires. L’entraîneur espagnol des Gunners, qui l’a utilisé au milieu comme en pointe de l’attaque depuis le début de saison, a d’ailleurs déclaré a son sujet face aux critiques qui germent : “Croyez en moi, croyez en lui, aimez le”

Ses axes de progression sont clairs. Il doit d’abord trouver la confiance, pouvoir tenter plus de passes vers l’avant, plus de dribbles ou remonter le ballon. Pour cela, il est entouré d’un entraîneur qui fera tout son possible pour l’aider et d’un groupe souder pour le faire briller. Mais attention, dans chaque grand club, la patience ne dure qu’un temps…

Lucas Delhomme

 


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