Mercato d’été 2018 : que sont-ils devenus ?

Le mercato 2021 marque un changement dans la stratégie de recrutement d’Arsenal. Plus de jeunes prometteurs et une vision à long terme. Arteta a su apprendre des erreurs du passé d’Unai Emery pour ce mercato 2021. Un changement de cap expliqué par des erreurs dans le passé.  Si l’on prend les cinq arrivées de l’été 2018, seule une recrue est toujours dans l’effectif aujourd’hui. Trois ans après, ce recrutement est donc un échec. Que s’est-il passé ? Penchons nous alors sur ce mercato 2018 qui a (peut-être) participé au succès de celui de 2021.

Where are you ?

Stephan Lichtsteiner : Arrivé libre depuis la Juventus, le Suisse venait apporté son expérience en défense. Il est la première recrue d’Unai Emery. Lichtsteiner arrive à l’âge de 34 ans dans le Nord de Londres avec un contrat d’un an avec une année en option. Le vétéran ne fera qu’un an. En effet, Unai a recruté un joueur en fin de course qui n’a pas eu l’impact escompté sur et en dehors du terrain. À son poste d’arrière droit, il a joué seulement 14 fois en Premier League pour trois cartons jaunes. Des stats qui justifient son prix d’achat. Il devait être la doublure de Bellerin, cependant il a peu joué, même quand ce dernier s’est blessé cette année là. Trop juste physiquement, son passage restera énigmatique. Après un an chez les Gunners, le Suisse est parti au club allemand d’Augsbourg avant de prendre sa retraite un an plus tard. Il coule maintenant des jours heureux et s’est mis à l’horlogerie… La première recrue d’Emery en reconversion professionnelle deux après, le mercato 2018 s’annonçait bien.

Sokrátis Papastathópoulos : 16 M d’euros c’est le prix de “Papa” (30 ans en 2018) pour le faire venir à Arsenal. Après de bonnes performances au Borussia Dortmund, il a claqué dans l’œil d’Unai Emery. A cet époque, le Grec est un défenseur solide et hargneux. Sa première saison chez les Gunners est plutôt une réussite puisqu’il s’impose comme titulaire et solidifie la défense. Cependant, quelques défauts apparaissent, notamment ses fautes de pieds (et de mains) qui pourrissent ses performances. Des défauts qui deviennent de plus en plus visibles les deux années suivantes. Difficile lorsque les erreurs offrent trop de buts pour l’adversaire… Non conservé par Arteta, il s’envole pour Olympiakos en janvier 2021. Preuve que Sokrátis n’est plus au niveau. Performant une année et demi sur les trois chez les Gunners. Bilan assez décevant. Αντίο Papa !

Lucas Torreira : L’image de Lucas Torreira enlevant son maillot après son but vainqueur lors du North London Derby restera dans les souvenirs des supporters d’Arsenal très longtemps. En effet, c’est une image qui en dit long sur le cœur et le caractère de Lucas. Recrue la plus couteuse du mercato 2018 (30M d’euros), beaucoup d’attentes étaient placés en l’Uruguayen. Sa première saison, même si elle est irrégulière, a donné de bon espoirs aux fans d’Arsenal. Cependant, cette irrégularité l’empêche d’être un titulaire indiscutable. Avec le départ d’Emery, il perd définitivement sa place chez les Gunners. Il est prêté la saison dernière à l’Atlético Madrid où il joue peu. Cette saison il part direction la Fiorentina où il est prêté. Il ne devrait plus jouer sous les couleurs d’Arsenal.

Mattéo Guendouzi : Peut être le plus gros gâchis de ce mercato 2018. En effet Guendouzi avait tout pour s’imposer à Arsenal et c’est ce qu’il a fait dès sa première saison. Unai Emery lui a fait confiance et l’ancien lorientais lui a rendu, puisque malgré son jeune âge, nous avons pu voir une grande maturité dans son jeu. Cependant, c’est plutôt son caractère qui a fait tâche. Après le départ de l’actuel entraineur de Villarreal, il a eu des différents avec Arteta, dû à son comportement sur et en dehors du terrain. L’altercation avec Neal Maupay à Brighton ne sera jamais pardonnée par le coach des Gunners, qui le poussera vers la sortie. Après une saison en Allemagne, il est envoyé (sûrement) définitivement à l’Olympique de Marseille. L’achat de Mattéo Guendouzi est dans la même veine que les recrues d’Arsenal cette année, un jeune, à fort potentiel, opérationnel dès son arrivée. Mais cette fois-ci, il s’agira que chacun garde la tête froide.

Le village gaulois (ou plutôt germanique)

Bernd Leno : Il est le seul survivant de ce mercato 2018 mais peut être pas pour longtemps. Arrivé pour 25 millions d’euros à l’été 2018, le portier allemand performe sous les couleurs des Gunners. Il montre l’ampleur de son talent avec des parades de grandes qualités et sauve Arsenal de mauvaises situations à de nombreuses reprises. Malheureusement, il se blesse lors d’un contact avec Neal Maupay en juin 2020, ce qui lui fera manquer la finale et le titre d’Arsenal en FA Cup. Son remplaçant Emiliano Martinez en profite pour montrer ses qualités. Ses performances installent le doute à l’Emirates pour savoir qui doit être numéro 1 dans les cages. La décision penche en faveur de Leno, puisque Martinez est transféré durant l’été. Malheureusement, Leno ne retrouvera pas son niveau d’avant blessure et son jeu de pied limité pousse Edu et Arteta a recruter Aaron Ramsdale cet été, qui s’est déjà imposé dans le 11 de départ. Pas sûr que le futur de Leno s’inscrive en rouge et blanc. Peu de chance que le seul rescapé résiste à l’envahisseur…

Les leçons de ce mercato 2018

Le bilan du mercato 2018 a pour but de comprendre les erreurs qui ont pu être faites et aussi pour but de ne pas les reproduire. En effet, lorsque (presque) la totalité d’un mercato n’est plus au club trois ans après, c’est qu’il y a eu un problème de casting. De plus, ces joueurs n’ont pas laissé une trace indélébile dans l’histoire du club. Arteta a compris les erreurs de son prédécesseur et c’est pourquoi il a choisi une stratégie différente cette année, construite sur un projet à long terme. Voici les trois leçons qui ont pu être appliquées cet été.

Les jeunes, tu recruteras : Acheter Lichtsteiner et Sokrátis, à plus de trente ans, a permis d’apporter un peu d’expérience mais très peu de qualité. Difficile de se projeter à long terme avec des joueurs de cet âge. De plus, on attend des joueurs d’expérience d’être des leaders vocaux, mais ce ne fut pas le cas de ces deux là. Des joueurs de cette âge, Arsenal les a souvent recrutés afin de combler les trous ou des défaillances, mais ça ne suffit pas pour lancer un réel projet. Les jeunes, eux, permettent ce renouveau complet qu’Arsenal attend depuis des années. Arteta l’a bien compris et c’est pourquoi il a souhaité faire venir des joueurs entre 20 et 23 ans. Ce sont des joueurs qui auront le temps de s’inscrire dans le projet à long terme et de se développer avec.

Des leaders, tu trouveras : Pour pouvoir construire une équipe et un projet de jeu, un club a besoin de leader. Qualité qu’il manque terriblement aux Canonniers. Les leaders apportent une âme, une raison de se battre dans les moments difficiles. Ce leadership passe par la parole, le charisme ou l’exemple. Des qualités que n’avaient pas les recrues du mercato 2018.  Seul Guendouzi semblait pouvoir assumer ce rôle, mais son jeune âge et son comportement ont joué en sa défaveur. Cette année Arsenal a recruté Ødegaard (capitaine de la Norvège), Lokonga (capitaine d’Anderlecht) et Ramsadale (leader vocal). Autant de joueurs qui vont apporter de la consistance au nouveau projet d’Arsenal.

Aaron Ramsdale est désormais le n°1 d'Arsenal alors que Bernd Leno est  libre de partir - Oxtero

L’argent, intelligemment, tu la dépenseras : Dépenser l’argent intelligemment n’a pas toujours était une qualité du côté de l’Emirates. Ce n’est pas parce qu’on est riche qu’on recrute bien. En effet, il ne suffit pas de sortir le chéquier sur quelques bons joueurs au hasard pour gagner. Une équipe se construit selon un plan de jeu et la qualité de chaque joueur. Arteta a un plan de jeu (Guardiaolesque) et il cherche les joueurs en conséquence. Il a pris Ramsadale et White pour leurs qualités de relance, Tomiyasu pour sa solidité défensive, Tavares afin de suppléer un Tierney souvent blessé, Lokonga pour son envie systématique de jouer vers l’avant et Ødegaard pour sa création balle au pied. Chaque joueur est un pièce du puzzle. Cette réflexion était moins visible lors du mercato 2018. Les recrues n’avaient pour but que de combler des trous et ça n’est jamais bon signe pour une équipe.

#Ulysse #AFC


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