Sporting CP – Arsenal : prendre son envol

Les Gunners ont retrouvé le chemin de la victoire avec panache samedi dernier face à Nottingham Forest. Mardi, ils se déplacent à Lisbonne, au Estádio José Alvalade, pour affronter le Sporting et ils espèrent conserver le momentum. Leur situation en Ligue des Champions n’est pas des plus confortables, une victoire est impérative pour garder toutes ses chances de qualification directe en huitièmes de finale.

L’après Ruben Amorim

Le coach emblématique des Verde e Brancos vient de rejoindre Manchester United. Il embarque avec lui une grosse partie de l’équipe managériale du Sporting : entraineurs de l’équipe première, entraineur des gardiens, coach physique, analyste. En quatre ans, Amorim a replacé le club au sommet du football portugais, et mis fin à l’hégémonie du duo Benfica – Porto. Entre 2002 et 2020, ces deux équipes se sont partagé tous les titres de champion. Depuis, l’autre club de Lisbonne a ajouté à son palmarès deux Primeira Liga et autant de coupes de la ligue.

Pour lui succéder, João Pereira (40 ans) est intronisé le 11 novembre 2024 comme entraineur principal avec un contrat qui court jusqu’en juin 2027. Ancien arrière droit formé au Benfica, il évolue au Sporting de 2010 à 2012, de 2015 à 2017 puis effectue une dernière pige en 2021 (139 matchs). Il prend ensuite sa retraite de joueur et rejoint le club comme coach des U23 en 2022, avant d’être promu à la tête de l’équipe B en 2024 (4V/4N/3D). Il hérite d’une équipe en pleine confiance à la philosophie de jeu bien établie.

Pereira ne devrait pas apporter de changements tactiques immédiats, et il y a fort à parier qu’il conserve le 3-4-3 qui est bien ancré dans la tête de ses joueurs. Cette formation a de nombreux avantages : équilibre entre la défense et l’attaque, flexibilité tactique, surnombre en phases offensives. Le Sporting aime apporter du nombre dans les demi-espaces et faire des passes verticales, il opère un contre pressing agressif pour récupérer un maximum de seconds ballons. D’un autre côté, si les Gunners sont efficaces en transition, ils pourraient amener le danger en passant par les côtés.

Un système qui a fait ses preuves

Le Sporting est 1er de son championnat avec 33 points, 11 matchs joués, 11 victoires et une impressionnante différence de buts (+34). Dans la surface de réparation, le club surperforme avec 39 réalisations pour 29 xG. En Ligue des Champions, le constat est similaire. Les Lisboètes pointent à la 2ᵉ place du classement (derrière Liverpool), avec trois victoires et un nul. Les ambitions du club sont bien légitimes, l’effectif est solide et ne craint personne. La meilleure performance des Blancs et Verts en Europe remonte à 2021-2022 et l’accès aux huitièmes de finales de C1.

Les joueurs du Sporting ont activement participé au déclin actuel de Manchester City, qu’ils ont écrasé 4-1 il y a quelques semaines. Les Mancuniens se sont cassé les dents sur la défense portugaise, 20 tirs dont 6 cadrés, à l’image d’un Erling Haaland sans solution (1.4 Xg), dont le pénalty s’est écrasé sur la transversale. La défense comprend généralement le trio Debast, Diomandé et Inácio qui protège le gardien Franco Israel. Le portier uruguayen d’1m90 est en forme, cinq buts encaissés en onze rencontres TCC, il a été impérial contre les Skyblues avec quatre arrêts décisifs.

Devant, ça va très vite. Viktor Gyökeres, dont on entend souvent parler dans le nord de Londres, écrase tout sur son passage. Depuis le début de la saison, il cumule : seize buts en championnat, cinq en C1 et neuf en six matchs de Ligue des Nations avec la Suède. Sous contrat avec son club jusqu’en 2028, il attire les plus grands clubs européens. Interrogé sur la possibilité de rejoindre Amorim à United, il a vite éludé la question. Il est généralement épaulé sur le côté droit par Francisco Trincão (8 passes décisives) et sur le côté gauche par Pedro Gonçalves. Arteta a cependant tenu à rappeler en conférence de presse qu’il n’était pas le seul danger de cette équipe : « Ils ont beaucoup de qualités différentes. Et à chaque poste, ils ont d’excellents joueurs. »

Arsenal en plein renouveau?

Le bilan actuel d’Arsenal en C1 après quatre journées est mitigé : 2V/1N/1D. Les artificiers sont 12ᵉ avec 7 points. Tout est encore possible mais il n’y a plus de temps à perdre. Comme en championnat, l’absence du capitaine a été préjudiciable, en témoignent les trois petits buts marqués (contre le PSG et le Shakhtar) et une possession fébrile à 50%. Après le match de mardi il restera trois échéances aux Gunners pour faire la différence : l’AS Monaco en décembre puis le Dinamo Zagreb et Girona fin janvier.

De façon générale, notre équipe a du mal avec les déplacements en Europe. Depuis le retour en C1 la saison passée, on compte une victoire, deux nuls et quatre défaites (Inter, Bayern, Porto, Lens). « L’efficacité que nous avons montrée dans la surface à ce niveau, avec les occasions que nous sommes normalement capables de générer en Ligue des Champions, n’est pas au niveau requis pour gagner régulièrement. Je dis toujours que la Ligue des Champions est une affaire de surface, de petites marges et de détails. Il faut réussir tous ces détails pour gagner, surtout à l’extérieur », prévenait Arteta en conférence de presse ce lundi soir.

Les dernières confrontations entre les deux clubs remontent aux huitièmes de finale d’Europa League 2022/2023. Après le nul enregistré à l’extérieur (2-2), Arsenal s’était incliné aux tirs au but à l’Emirates. Dans les probables onze titulaires de mardi soir, seuls Saliba, Gabriel, Saka et Martinelli ont participé à ces rencontres.

Martin Ødegaard a fait son retour à la compétition il y a quelques semaines, en rentrant en fin de match contre l’Inter. Il a ensuite été titularisé contre Chelsea, et malgré le résultat décevant, l’équipe a montré un meilleur visage. Samedi, contre Nottingham, l’association du Norvégien avec Bukayo Saka a fait des ravages. Il faut encore peaufiner quelques détails, comme les circuits de passes avec Timber, que l’on risque de voir régulièrement sur le côté droit en l’absence de Ben White. Arteta a fait tourner, en laissant plusieurs cadres sur le banc, bien lui en a pris, le résultat était à la hauteur des attentes. We want more !

Ce déplacement va être complexe, le Sporting va vouloir pousser et montrer que le départ de Ruben Amorim ne lui porte pas préjudice. Les Gunners eux, doivent marquer les esprits sur la scène européenne. Pour Arsenal, il est l’heure de marquer des points. COYG !

#AFC

Jonathan


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