Dossier mercato d’été 2024 (2/4) : un juste milieu à trouver.

Bouleversement en vue ? C’est en tout cas ce que pourrait connaitre le milieu de terrain d’Arsenal cet été. Presque un an après avoir perdu sa pièce maitresse Xhaka, Arteta avait misé sur un Declan Rice pour prendre la relève et surtout un Kai Havertz, replacé dans un poste hybride de milieu offensif, neuf et demi. Mais Arteta a su faire évoluer son schéma au fil de cette saison, et trouver de nouvelles clés tactiques, au point de soulever pléthores questions concernant l’entrejeu pour cet été. 

 

Bouleversement tactique 

Une situation complexe.
Repartons à l’été 2023 : un peu à la surprise générale, Granit Xhaka partait du côté de Leverkusen, laissant Arteta orphelin d’une pièce maitresse, aussi bien tactiquement que dans l’expérience.

Pour compenser, les Gunners n’ont pas hésité à dépenser presque 200 millions d’euros pour reconstruire le milieu de terrain. Declan Rice a rejoint le nord de Londres et est devenu très rapidement une pièce centrale du XI de départ. Enfin, Kai Havertz lui avait emboité le pas dans le cadre d’un transfert qui, à l’époque, avait beaucoup fait parler. Pour le prix déjà (75 millions d’euros), mais aussi pour la pertinence du profil.

En effet, coup tactique majeure à l’aube de la saison 2023/2024, Arteta a choisi le jeune joueur offensif allemand pour devenir une pierre angulaire de son milieu de terrain, lui plutôt habitué au front de l’attaque avec les Blues de Chelsea. 

En effet, Arteta ne démarre jamais une nouvelle saison sans faire évoluer son schéma tactique. Exit le 433 classique de la saison dernière, place à sa version évoluée avec Kai Havertz à la place de Xhaka sur le papier mais qui, dans le jeu, évolue plus en 9 et demi très proche de Jesus. Ce qui, finalement, correspond beaucoup plus à ses qualités. Les débuts de Havertz n’ont cependant pas été simple. Et c’est chose normale.

Nouvelle équipe, nouveau poste, nouveau schéma tactique. L’allemand de 24 ans, qui sortait d’une saison cauchemar avec Chelsea, a dû faire le dos rond et apprendre. Arteta, lui, en était convaincu : sa polyvalence, sa qualité technique et son intelligence de jeu allaient faire évoluer le jeu des Gunners. Autour d’un Odegaard, et accompagné d’un Rice et surtout d’un Partey qui sortait d’une saison 2022-2023 de très haute qualité, la transition avec Xhaka était toute trouvée. 

Declan Rice, Odegaard, Partey, Havertz, Jorginho, Smith Rowe, Fabio Vieira et l’inusable Elneny, sur le papier c’est du solide et complémentaire. Arteta avait du matériel à sa disposition à l’aube de cette saison 2023/2024. 

 

Fin de cycle en vue

Presque 9 mois après le début de saison, bien des choses se sont passés dans ce milieu de terrain. 9 mois qu’on pourrait résumer par “Le malheur des uns fait le bonheur des autres”. 

Commençons par aborder le “malheur” symbolisé par Thomas Partey. Lui qui avait commençait la saison en tant que surprenant arrière droit, dans un rôle de “inverted fullback” (latéral intérieur) au côté de Declan Rice, a traversé cette saison comme un fantôme. Et pour cause, le ghanéen s’est blessé début septembre 2023, et n’est revenu sur les terrains que le… 24 février 2024.

Autrefois pièce maitresse, Partey n’est pratiquement plus qu’un lointain souvenir. Declan Rice a pris le relais, Odegaard est devenu le leader, Havertz s’est adapté. Le train Arsenal est reparti vers une course au titre, et Partey est resté sur le quai. Malheureusement pour lui, il n’a pu qu’être spectateur d’un Declan Rice qui est devenu un des patrons de cette équipe dès ses premières minutes, faisant assez vite oublié le milieu ghanéen.

L’international anglais a rapidement montré que son prix était pleinement justifié. Défensivement monstrueux, techniquement soyeux, charismatique et leader né, Rice est devenu en quelques mois un des meilleurs joueurs de Premier League. 

6 mois de blessures pour Partey, presque autant que Timber qui a vécu les croisés en août dernier. Une fragilité physique qui, au mieux pose question, au pire exaspère. Une exaspération qui touche aussi bien les fans que le board. Déjà cet hiver, les rumeurs de départ ont fleuri. Il se murmurait que l’Arabie Saoudite ou la Juventus étaient intéressés. Mais rien de concret. Il faut dire qu’à presque 31 ans, et avec une saison quasi blanche, ça ne risquait pas de se bousculer au portillon.

Mais à un an de la fin de son contrat, la donne pourrait changer cet été. Car Arsenal doit régler ce problème de joueurs incapables d’enchainer 5 matchs, et surtout : Arsenal doit vendre, vendre pour éviter de se faire piéger par un Fair Play Financier qui observe déjà des Gunners, fortement dépensiers depuis quelques saisons.

Au vu d’une année quasi vide, il est peu probable que le board songe à le prolonger. Edu a mené un chantier colossale cette saison de prolongation, pour sécuriser les cadres de l’équipe. Partey ne faisait pas parti de cette vague de prolongation. Il est donc très probable que le milieu ghanéen vive ses dernières semaines à Londres. Une fin de cycle pour en vue pour le ghanéen, après 4 saisons de bons et loyaux services sous les ordres d’Arteta. 

“La saison a été dur pour moi, j’ai été blessé longtemps, mais maintenant je suis prêt à tout donner pour l’équipe” – Thomas Partey à propos de sa saison.

Et le bonheur des autres dans tout ça ? Demandons à Jorginho. Arrivé lors du mercato hivernal de la saison 2022-2023, il faisait jusque là office de doublure, offrant une belle option dans la rotation. Mais la blessure de Partey, mais aussi celle de Jesus, ont indirectement rebattu les cartes de Jorginho. En effet, Arteta s’est adapté au fil des mois et a dû composer avec des joueurs cadres régulièrements à l’infirmerie. Résultat ? Un Rice qui passe un cran plus haut sur le terrain, et Jorginho qui prend ce rôle de sentinelle.

Le choix d’Arteta de donner les clés du camion à l’italien s’est très vite révélé payant. Alors qu’Arsenal était un peu en difficulté sur les premiers mois de la compétition dans la construction du jeu, Jorginho va renverser la vapeur. Distribuer le ballon, orienter le jeu, casser les lignes avec ses passes : le métronome italien a su donner une nouvelle dimension à ce milieu de terrain et, indirectement, libérer Rice.

En effet, depuis la prise de pouvoir de Jorginho, le milieu anglais s’éclate dans son rôle de “8”. Vertical, puissant, mobile, il laisse volontier la distribution du ballon à Jorginho. On savait Rice excellent milieu défensif, mais nul doute que Rice milieu relayeur box to box sera tout aussi excellent. 

Oui mais voilà, le milieu italien a déjà 32 ans et est, pour le moment, en fin de contrat dans 3 mois. Il est dans la même situation qu’un Elneny qui dira au revoir au club dans 3 mois. Avec Partey qui se rapproche également de la sortie, Arsenal pourrait perdre 3 joueurs dans son milieu de terrain, pour presque rien cet été.

C’est trop, beaucoup trop. L’option la plus sage serait donc d’activer l’option supplémentaire sur le contrat de Jorginho, chose qui serait actuellement en bonne voie, et ainsi limiter cette petite fin de cycle qui s’annonce dans notre milieu de terrain. 

 

6, 8, ou les deux ? 

Comme dit plus haut, Rice est un excellent 6 mais qui a le potentiel pour être un excellent 8. La première chose à faire et donc de répondre à la question suivante, question qui va être le premier point crucial de notre mercato : Rice en 8 est-il une option à long terme ou juste une option à court terme ? L’impact de cette question est crucial : Rice est un 8 donc nous avons besoin d’un 6, ou Rice est un 6 donc nous avons besoin d’un 8. A moins de trouver un joueur suffisamment polyvalent pour endosser les deux rôles. 

 

Distribuer le ballon

Prenons la première hypothèse : Arteta voit dorénavant Rice comme un numéro 8 à long terme. Pour compenser les départs de Elneny et probablement Partey, le board doit garder la dynamique actuelle et trouver un profil “Jorginhesque”. Un joueur qui distribue, oriente, dicte le tempo et casse les lignes par ses passes. 

Joshua Kimmich, 29 ans, Bayern Munich. 
Peut être une des grosses opportunités de l’été. Le milieu de terrain allemand, cadre du Bayern Munich et de l’équipe nationale, a des envies d’ailleurs. Il faut dire qu’à un an de la fin de son contrat, après une saison chaotique pour les bavarois, Kimmich arrive à un tournant de sa carrière.

Et il a tout du profil “Arteta” : polyvalent (il peut jouer milieu de terrain mais aussi arrière droit dans le fameux profil “latéral intérieur”), technique et expérimenté. Certes, il a déjà 29 ans, mais une équipe se construit aussi avec des joueurs qui ont l’expérience, en l’occurrence l’expérience Ligue des Champions pour Kimmich. Distribuer le ballon et dicter le tempo c’est son fer de lance, qui d’autre donc que Arteta pour lui donner un second souffle à sa carrière ?  Le pari peut se tenter, lui dont le nom se murmure déjà.. en Angleterre. 

Zubimendi, 25 ans, Real Sociedad. 
Si vous suivez de près les rumeurs de transferts qui gravitent autour du club, vous connaissez déjà ce nom. Pur produit du centre de formation basque, l’espagnol de 25 ans s’est vite imposé dans cette équipe de la Sociedad. Milieu défensif élégant, technique et travailleur de l’ombre, Arteta l’observe depuis longtemps, très longtemps.

Costaud défensivement et propre dans la relance, dans la droite lignée des milieux défensifs espagnols, Zubimendi pourrait bien rallier l’Angleterre cet été. C’est en tout cas la cible numéro 1 de Arteta, la connexion espagnole pourrait fonctionner à plein régime dans quelques mois. Avec une clause libératoire à hauteur de 50 millions d’euros, c’est largement dans les cordes des Gunners. Mais il va falloir batailler, lui qui est dans les petits papiers de la plupart des cadors européens, et qui est plutôt attaché à son club formateur.

 

Alan Varela, 22 ans, FC Porto. 
Un nom qui va vous redonner des sueurs froides. Souvenez vous du 21 février dernier, Arsenal s’était incliné 1-0 à Porto dans le cadre du 8ème de finale aller de Ligue des Champions. Arsenal était passé totalement au travers de son match, et Alan Varela en était le grand architecte.

Fraichement débarqué de Boca Junior, le petit gabarit argentin s’est très vite imposé au Portugal. Agressif, technique, imperméable à la pression et excellent briseur de lignes, il avait fait vivre un enfer à notre milieu de terrain. Un joueur dont le prix pourrait atteindre les sommets cet été car peu de chances de Porto soit vendeur, mais il a tout du milieu défensif moderne qui pourrait faire un duo redoutable au côté de Rice. 

Amadou Onana, 22 ans, Everton. 
Lui aussi est très régulièrement lié à Arsenal. Observé depuis maintenant quelques temps par le board, son nom était revenu avec insistance dans les rumeurs cet hiver. Il faut dire que le jeune joueur belge a, à seulement 22 ans, une solide expérience de la Premier League.

Cadre de Everton, il peut évoluer dans tous les postes du milieu de terrain. Véritable tour de contrôle avec son 1m95, c’est un joueur qui brille par son impact physique et sa verticalité. Un casseur de lignes qui n’est pas fâché avec le ballon. Avec les problèmes financiers des Toffees, Arsenal pourrait bien arriver en position de force sur ce dossier, pour un joueur qui a exprimé l’envie de jouer la Ligue des Champions. 

Archie Gray, 18 ans, Leeds United. 
La révélation de la saison côté outre manche. A seulement 18 ans, le jeune crack est déjà un taulier d’un Leeds United qui joue les grands rôles dans la ô combien compliqué Championship. Le néo international anglais U21 brille par sa palette technique et sa maturité physique.

Mais sa plus grande arme c’est bien son extrême polyvalence. Arrière droit, milieu défensif, milieu relayeur, Archie Gray peut jouer partout, sans sourciller. Une qualité essentielle aux yeux de Mikel Arteta. Certes, c’est un profil bien moins expérimenté que les noms cités juste au dessus, mais Archie Gray est un diamant brut à polir.

Une signature qui représente l’ADN du club. Bien évidemment, Leeds est bien conscient de détenir le prochain diamant de la couronne footballistique britannique. Les courtisans seront nombreux, et le prix élevé. Leeds attendrait pas moins de 50 millions de Livres pour le lâcher. 


Casser les lignes

Prenons maintenant la seconde hypothèse : Arteta voit toujours Rice comme son milieu défensif à long terme. Dans ce contexte, le board va devoir se pencher vers un profil plus “relayeur”, un profil différent d’un Havertz qui lui évolue plutôt comme un neuf et demi en situation offensive. Un profil pour équilibrer ce milieu de terrain entre des milieux offensifs (Odegaard, Fabio Vieira, Smith Rowe) et des milieux défensifs (Rice, Jorginho). Le juste équilibre. 

 

Adrien Rabiot, 28 ans, Juventus Turin. 
Le bon vieux Adrien. Après un début de carrière mouvementé, Rabiot vieilli comme un bon vin. A 28 ans, il est au sommet de sa carrière, et semble avoir mis ses erreurs de jeunesse derrière lui. Que ça soit en Equipe de France ou à la Juventus, le milieu de terrain français a fait son trou.

Milieu relayeur par excellence, sa qualité technique font de lui un joueur hyper complet qui sait à peu près tout faire. Mais là on où ça devient intéressant, c’est que Adrien Rabiot est libre de tout contrat en fin de saison. Et il ne semble pas pressé de prolonger avec une Juventus malade sportivement et économiquement. Un bon choix sportif mais surtout un excellent choix économique pour un joueur au sommet de son art. 

 

Frenkie De Jong, 26 ans, FC Barcelone 
Partira ou partira pas ? Tous les été la question revient inlassablement sur le tapis pour Frenkie De Jong. Il faut dire que tout le monde connait la situation économique du Barca.

Il faut vendre pour équilibrer les comptes, les culès le savent. Fortement courtisé par Manchester United l’été dernier, il avait finalement décidé de rester à Barcelone une saison de plus. Depuis ses débuts à l’Ajax, le hollandais éclabousse toute l’Europe de sa palette technique, et de son élégance sur le terrain. QI foot hors du commun, il sait attaquer, défendre, créer et être décisif.

Sur le papier, un trio De Jong – Rice – Odegaard ça fait saliver. Bien évidemment ça sera cher, très cher. En frais de transfert et en salaire. Mais le board l’a déjà démontré l’été dernier : si De Jong est la cible numéro une, ils seront prêts à mettre le prix. 


Douglas Luiz, 25 ans, Aston Villa 
Une des valeurs sûr du championnat cette saison. Dans une incroyable équipe de Aston Villa, qui continue de se battre pour la course à la Ligue des Champions, le brésilien s’est révélé sous les ordres de Unai Eemery.

Polyvalent, très adroit techniquement et décisif, il cumine déjà à 9 buts et 5 passes décisives en Premier League cette saison. Débordant d’activité, il harcèle en permanence les milieux adverses jusqu’à l’épuisement. Douglas Luiz était déjà dans les petits papiers du board l’été dernier, il est donc observé depuis pas mal de temps. Cependant, Aston Villa risque de ne pas se laisser faire. Le prix demandé devrait être très élevé, trop élevé peut être. Réponse dans quelques mois. 

 

Youssouf Fofana, 25 ans, AS Monaco 
Le milieu monégasque arrive à la croisée des chemins de sa carrière. Néo international français et pilier du club monégasque, le polyvalent milieu de terrain français est cette saison une des valeurs sûr de la Ligue 1. Vice capitaine de Monaco, il a même tapé dans l’œil de Didier Deschamps et pourrait faire partie du groupe France pour l’Euro 2024.

Il est d’ailleurs un des seuls à avoir marqué des points lors du dernier rassemblement de l’Equipe de France. Avec un énorme volume de jeu, une bonne technique et fort dans les duels, Fofana est devenu un milieu de terrain hyper complet. Il rappel même un certain Thomas Partey dans son body langage et sa faculté à casser les lignes.

En fin de contrat dans un an, il est peut être temps pour Fofana de passer un nouveau cap dans sa carrière. Il était d’ailleurs déjà lié à Arsenal l’été dernier, en cas d’échec sur le dossier Declan Rice. Après Balogun parti à Monaco l’été dernier, le pont Londres – Monaco est peut être toujours ouvert. 

Kephren Thuram, 23 ans, OGC Nice. 
Moins expérimenté que ses comparses précédemment cités, un peu moins en vu cette saison, mais pourtant un vrai diamant à polir. Box to Box par excellence, très à l’aise balle au pied, le très jeune néo international français ne cesse de monter en puissance depuis quelques saisons. Pas franchement aidé cette saison par un Nice qui prône un jeu austère, il est peut être temps pour Thuram d’aller voir plus haut, à l’instar de son frère fraichement débarqué du côté de l’Inter Milan. En fin de contrat l’été prochain, et avec une valeur marchande estimée à 35 millions d’euros, c’est totalement dans les cordes des Gunners. 

 

Besoin de personne. 

Et si…les Gunners n’avait en fait besoin de recruter personne cet été pour le milieu de terrain ? C’est en tout cas un débat qui peut se tenir. Comme dit plus haut, Partey devrait vivre ses dernières semaines du côté d’Arsenal. Elneny, en fin de contrat, va lui aussi faire ses adieux. Jorginho pourrait prolonger d’un an mais rien n’est signé pour le moment, et donc toujours en fin de contrat dans quelques semaines. Mais Arteta n’est pas sans solutions internes. Des joueurs à relancer ou des pépites à faire éclore. 

A commencer par Charlie Patino, 20 ans. Pur produit de Hale End, le jeune joueur anglais avait beaucoup fait parlé de lui l’été dernier. Très proche d’un départ après une bonne saison du côté de Blackpool, le baby Gunner ne croyait pas en ses chances de s’imposer du côté de L’Emirates Stadium.

Finalement, Mikel Arteta avait trouvé les mots justes pour le persuader d’effectuer un prêt supplémentaire,  et revenir plus fort du côté de Londres à l’été 2024. La même stratégie qu’un certain William Saliba lors de son arrivée à Arsenal. Depuis le début de saison Patino œuvre du côté de Swansea, en Championship, dans un prêt très positif.

3 buts et 4 passes décisives en 30 matchs, à 20 ans, c’est honorable. Au delà de ses statistiques plus que corrects, Patino est monté en puissance. Au point de taper dans l’oeil de la Juventus ou même du Real Madrid. Déjà très mûr techniquement, excellent pour casser les lignes et porter le ballon, Patino est un volcan qui ne demande qu’à exploser.

Encore un peu tendre physiquement et parfois irrégulier, ce qui est normal si jeune, Patino doit encore progresser pour prétendre à s’imposer du côté d’Arsenal. Mais il en a les capacités, et Arteta le sait. Après 2 prêt concluants dans l’antichambre de la Premier League, il pourrait être une option séduisante dans la rotation dès l’été 2024. La balle est dans son camps. 

 

“Il y a toujours un chemin pour revenir. Quand nous choisissons de prêter un joueur, nous gardons un œil sur lui. Nous suivons l’évolution du joueur et ensuite nous voyons s’il peut évoluer dans notre équipe et faire progresser celle-ci.” – Arteta sur Charlie Patino

 

Autre Baby Gunner, autre crack. Ethan Nwaneri. En septembre 2022, il était devenu le plus jeune joueur à disputer un match de Premier League, à seulement 15 ans et 181 jours. 1 an et demi plus tard, Arsenal a eu chaud. Très chaud. En effet, tout le gratin de la Premier League était prêt à lui offrir un contrat professionnel plaqué or. Il faut dire que là où son comparse Patino était l’un des meilleurs éléments de l’académie des Gunners, Nwaneri est lui un des plus gros cracks du football britannique tout entier, et le futur des Three Lions. Après avoir longuement bataillé, c’est maintenant chose faite depuis quelques jours : Nwaneri a signé contrat professionnel avec Arsenal le jour de ses 17 ans.

Et son impact pourrait être énorme. Alors que beaucoup peuvent penser qu’un prêt est la meilleure des solutions pour son développement, si Nwaneri est prêt alors il est prêt. Foden n’a pas eu besoin de prêt du côté de City pour se développer. Une intégration en douceur, step by step. Nwaneri peut prendre le même chemin, il a en tout cas prouver qu’il était au dessus du lot, en avance sur les joueurs de son âge.

Pur milieu de terrain, sa technique est au dessus du lot à 17 ans. Capable de briser n’importe quelle ligne par ses courses verticales, mais aussi se projeter avec brio, il semble intouchable et inarrêtable une fois lancé. Arteta peut déjà s’en frotter les mains, Nwaneri arrive pour tout chambouler. Il faudra cependant être prudent concernant son intégration. Nwaneri reste un très jeune joueur, qui n’a pas encore terminé sa croissance et n’est physiquement pas pleinement mûr. De la patience et du travail, le reste il l’a déjà. 

Enfin, il y a la même rengaine qui revient inlassablement à chaque semaines, un joueur qui incarnait il y a quelques saisons l’avenir du club avec Bukayo Saka. Un joueur qui s’est perdu, la faute à des blessures à répétitions et une concurrence accrue au milieu de terrain. Je veux bien sûr parler de Emile Smith Rowe. 10 matchs de Premier League cette saison, 226 minutes seulement pour une petite passe décisive. Une autre saison à oublier, qu’il a traversé comme un fantôme après un exercice 2022/2023 déjà très compliqué (12 matchs de Premier League). Pour autant, ESR peut toujours compter sur un soutien sans faille des fans d’Arsenal. Tout le monde se souvient de sa saison 2021/2022 de très haut niveau avec 10 buts et 2 assists en 33 matchs.

Tout le monde sait de quoi il est capable, une fois physiquement prêt à enchainer les matchs. Et pour cause, son profil de milieu offensif de formation colle à 100% avec l’animation de notre milieu de terrain au côté de Odegaard.

C’est d’ailleurs dans ce rôle de milieu offensif au côté du jeune norvégien que ESR a évolué cette saison, de maigres minutes mais suffisantes pour montrer des signes positifs. On l’a même parfois senti moralement touché sur quelques matchs, comme si psychologiquement cette situation l’affectait beaucoup. En recherche d’un déclic, Smith Rowe est à la poursuite de son second souffle.

Mais soyons réaliste, et mettons l’affect de côté. ESR va devoir convaincre le club cet été que son avenir est toujours à Arsenal. Car dans la rotation, il part de loin et va devoir se battre pour exister de nouveau. Peut être même qu’il part de trop loin aux yeux de Arteta. Le train Arsenal est parti vers le sommet, et Smith Rowe est peut être, lui aussi, resté sur le quai. Fin de l’aventure ou énième dernière chance cet été ? Réponse dans quelques mois. 

Beaucoup de questions, beaucoup de choix et de l’excitation en perspective. Alors que Arsenal bataille une fois de plus pour le titre suprême de Premier League, les Gunners devraient connaitre pas mal de mouvement, une fois n’est pas coutume, dans son milieu de terrain. Des joueurs en fin de cycle, des jeunes pépites et des cibles qui vont encore un peu plus élever le niveau de cette équipe, l’été s’annonce CHAUD. 

Louis AFC


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