Interview Exclusive de Dennis Bergkamp pour le Telegraph

Cette saison se présente de mieux en mieux pour les supporteurs d’Arsenal. Leur équipe est en tête de la Premier League et de leur groupe de Ligue des Champions et elle joue un de ses meilleurs football depuis des années, inspirés pas l’arrivée de Mesut Özil. Et ce n’est pas tout, Dennis Bergkamp révèle qu’il veut faire son retour.

Dans une interview exclusive pour le Telegraph Sport, Bergkamp déclare qu’il espère retourner à Arsenal un jour, mais en tant que coach et non pas en tant que manager.

Il annonce également qu’il est temps qu’Arsène Wenger mette fin à 8 ans de disette au niveau trophée et révèle son admiration pour Özil, observant les similarités entre lui et l’Allemand.

 « Le sentiment de Johan Cruyff envers Barcelone, je le partage pour Arsenal, » explique Bergkamp, qui est entraineur-adjoint à l’Ajax d’Amsterdam, son club d’enfance.

« A Arsenal, tout s’est toujours bien passé. J’ai toujours apprécié le club. Je n’y est pas passé un seul mauvais jour. Ca reste gravé dans mon esprit. Y retourner fait partie de mes ambitions sur le long terme. Je ne peux pas vraiment me projeter. Je sais que je resterai [à l’Ajax] encore trois ou cinq ans au moins et après, je ne sais pas. Je ne me vois pas rester à l’Ajax pour le reste de ma carrière de coach. Je ne me vois pas devenir manager. »

« Je me vois bien en tant que membre du staff, en tant que coach. J’aime beaucoup ce rôle, plus particulièrement l’entrainement individuel avec les buteurs.

« J’ai parlé à certains et j’ai entendu dire que d’autres [anciens coéquipiers d’Arsenal] aimeraient faire leur retour. Steve Bould est là maintenant, ce qui est excellent. J’ai parlé avec Patrick Vieira et Thierry Henry qui aimeraient revenir à Arsenal un jour. Tony [Adams] est une option sérieuse également. »

Bergkamp, qui a fait les deux doublés et faisait partie des « Invincibles » entre 1995 et 2006 savait bien que dès que Özil aurait fait ses marques à l’Emirates, on lui demanderait de faire la comparaison avec le joueur qu’il était, et il est préparé.

« Je n’aime pas comparer. Nous sommes tous uniques. Mais je comprends les similarités que certains voient et je crois qu’il peut être très important pour l’équipe.

« C’est encore un peu tôt pour en parler. C’est un joueur fantastique avec des abilités techniques efficaces comme sa touche de balle, ses passes clés et ses passes décisives, sa capacité à être au bon endroit du terrain à tout moment. Et il a beaucoup d’expérience. Tout ça mis ensemble, je pense que vous avez un joueur qui peut être le chainon manquant de l’équipe d’Arsenal, un joueur qui fera marquer le buteur, qui fera le lien dans le jeu de positionnement d’Arsenal et qui marquera des buts également.

Le football technique, décisif et pensé a toujours été le credo de Bergkamp.

« Derrière chacune des passes, il doit y avoir une pensée, » comme il le dit. Et le nouveau Monsieur Passe-Décisive d’Arsenal doit y croire dur comme fer.

« Özil sait exactement comment contrôler le ballon dans l’espace qui lui permettra de le faire. Voilà la différence entre les joueurs et les grands joueurs. Avec son intelligence, son touché de balle et sa technique, il essaye de faire quelque chose de bien avec chacun des ballons qu’il reçoit. »

Özil a fait briller le mois de septembre d’Arsenal grâce à ses passes perçantes et ces passes décisives parfaites. Bergkamp choisit de prendre en exemple le ballon qui arrive à Giroud et qui va mettre en mouvement l’action sur laquelle Jack Wilshere égalise pour Arsenal contre West Bromwich Albion.

« Sur cette action, Özil semble avoir déjà calculé sa prochaine passe. Il met le ballon sur le coté ce qui oblige Giroud à ne prendre qu’une option possible, celle de passer le ballon au troisième joueur. Ce que je veux dire ici, c’est qu’il y a de la réflexion derrière cette passe. Vous pouvez le voir quand il bouge et quand il contrôle, et c’est ce que j’aime. »

« Avec tout le respect que je peux avoir pour les autres joueurs d’Arsenal, je pense que c’est le joueur qui peut faire la différence. Les autres joueurs sont bons au milieux. Mais vous devez avoir un joueur de classe mondiale pour briller dans tous les compartiments du jeu. »

Dans le livre de Bergkamp “Stillness and Speed”, Patrick Vieira raconte comment il avait l’habitude de monter seul à l’attaque car il savait que Bergkamp le trouverait. Lorsque Bergkamp ne jouait pas, il ne s’y essayait pas car il savait que les autres ne verraient pas la passe. Bergkamp voit quelque chose de similaire avec Özil.

« Ca semble être un soulagement pour les autres joueurs. ‘Oh oui, c’est ça qu’on veut’, ‘Oh, ça c’est une superbe passe’. Ils s’adaptent à Özil, et ils prennent des espaces qu’ils n’auraient peut-être pas pris avant car ils ne s’attendaient pas à y recevoir le ballon. »

La forme d’Özil ne surprend guère Bergkamp, il l’avait vu jouer au Real Madrid et avec la sélection allemande.

« Nous avons joué plusieurs fois contre lui à l’Ajax, donc j’ai pu le voir de près. A Madrid, le problème était qu’il représentait plus ou moins le quatrième ou cinquième grand joueur dans cette équipe. Il méritait mieux. Il méritait un rôle libre sur le terrain offensivement. C’est un créateur. »

Ian Wright, ancien partenaire de Bergkamp, estime que l’arrivée de ce dernier à Highbury en 1995 a contribué à transformer le « Boring Arsenal » (« le Arsenal ennuyeux »-ndlr) en Invincibles du football total. Il dit que son influence a changé la culture du Club à jamais.

« Mais ça marche aussi dans le sens inverse ! » s’exprime Bergkamp. « Le football anglais à changé mon ADN également. Je suis un meilleur joueur grâce à la Premier League. J’ai joué onze ans à Arsenal et la chaleur des joueurs, du staff et des fans… J’ai dû accomplir quelque chose de bien. Au Pays-Bas, les gens me posent toujours des questions sur ’mon équipe’ en parlant d’Arsenal. »

Bergkamp a été choqué de voir que certains fans ont malmené et insulté Wenger lorsque leur équipe fut battue lors du premier match de la saison face à Aston Villa.

« Les choses que certains fans disaient à Wenger étaient plutôt choquantes. Arsène est un homme normal et gentil et je suis sûr que c’est le premier à vouloir gagner des trophées. »

Bergkamp continue d’appeler Wenger « The Boss » et n’arrive pas à croire que certains doutent de ses ambitions.

« Il veut gagner des titres bien entendu. C’est dans sa nature. Il y a surement des raisons autres pour expliquer qu’Arsenal n’ait pas été en réussite ces dernières années dont nous n’avons pas conscience. »

« Depuis des années, Arsenal est un club aux finances saines avec un grand stade fantastique et pratiquant un football de qualité. Mais maintenant, il est temps de laisser cette histoire derrière nous. »

« Vous savez : payer pour le stade, jouer du beau football, développer quelques bons joueurs. Maintenant, vous pensez : « Ok, il est temps de changer ça, faire un effort et gagner un trophée. »

« A un moment, le club raisonnait ainsi: ‘Qualifions nous pour la Ligue des Champions à nouveau pour la saison suivante, nous allons encaisser l’argent, construire une équipe et avec un peu de chance gagner un trophée’. Mais ça ne s’est pas passé ainsi et maintenant, il y a plus de pression qu’avant. Est-ce que Arsenal peut aller jusqu’au bout et gagner un trophée ? Les signes sont au beau fixe. »

« Je pense que devant, ils devraient marquer quelques buts en plus. Peut-être qu’ils pourraient y remédier au mercato hivernal . Mais je pense qu’il y a une chance que cette équipe atteigne un niveau supérieur.

#ALEX (via Telegraph Sport)


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