Jonas Eidevall and Arsenal Women, bilan d’une première saison

Alors que la saison des hommes touche bientôt à sa fin, la saison des féminines est quant à elle, d’ores et déjà terminée. Après le départ de Joe Montemurro l’été dernier, Jonas Eidevall avait la lourde tache de reprendre Arsenal Women et de les remettre sur le chemin du titre, avec une concurrence de plus en plus féroce au sein de la Women’s Super League (WSL). Le Suédois a-t-il convaincu pour sa première saison dans le Nord de Londres ? Y a-t-il une amélioration notable chez nos Women ? On fait le bilan de cette saison des féminines pour les plus nuls d’entre vous ayant délaissé Arsenal Women (oui oui, on vous voit !)

Une équipe en progression

Cette saison est déjà une satisfaction d’un point de vue comptable, puisque les filles terminent avec 7 points de plus que l’année dernière. Alors qu’elles finissaient la saison précédente à la 3ᵉ place du championnat, 9 points derrière Chelsea, cette fois-ci les Gunners finissent 2ᵉ du championnat à seulement 1 point derrière les Blues. C’est une amélioration notable par rapport à l’année dernière et qui confirme que le travail de Jonas Eidevall a placé les filles sur le bon chemin.

Cette amélioration par rapport à la saison d’avant s’explique par plusieurs facteurs. Un jeu plus direct et plus agressif, un élargissement du groupe professionnel ou encore une meilleure approche des grosses échéances en sont les raisons principales. Alors que les filles ont eu beaucoup de mal ces dernières années à remporter les confrontations face à leurs concurrentes directes, elles ont remporté cette année des précieux points contre les équipes du haut de tableau. Victoire 3-2 face à Chelsea, 5-0 face à Manchester City, 2-0 face à Manchester United, 3-0 contre Tottenham… elles ont été sans pitié face aux rivales. Elles ne comptabilisent qu’une seule défaite cette saison : 2-0 face à Birmingham, les dernières du championnat… the Arsenal Way. 

Pour ce qui est de la Ligue des Champions, les filles ont réalisé un parcours honorable. Les Gunners sont arrivées jusqu’en quart de finale de LDC, où elles ont été sorties par les Allemandes de Wolfsburg. Arsenal était à ce moment-là la dernière équipe anglaise encore en lice, puisque Chelsea et Manchester City ont été respectivement éliminés durant la phase de groupe et lors des playoffs. 

Une plus grande profondeur de banc

Avec les départs des deux joueuses phares hollandaises Danielle van de Donke et Jill Roord lors du mercato 2021, l’opération reconquête du titre ne s’annonçait pourtant pas facile pour Eidevall et ses joueuses. Heureusement, le recrutement a été plutôt efficace sous la houlette du coach suédois. La Brésilienne Rafaelle Souza a été impressionnante en défense tandis que l’attaquante Suédoise Stina Blackstenius, recrutée en janvier, s’est tout de suite intégrée dans l’équipe et a marqué sept buts. Ce seront sans doute deux figures majeures de l’équipe pour la suite. 

Comparé à l’année dernière, l’équipe a pu compter sur une plus grande profondeur de banc qui leur a permis d’enchainer les matchs de championnat et de Ligue des Champions, notamment lors de la première partie de saison. Les recrutements en défense de Rafelle Souza, Simone Boye et Laura Wienroither ont aidé l’équipe à se solidifier. Au milieu, les arrivées de Frida Maanum, Mina Iwabuchi ont apporté plus de possibilités d’animation à l’entraineur. Enfin en attaque, Nikita Parris, Tobin Heath et surtout Stina Blackstenius sont venues apporter du dynamisme au sein de l’attaque. 

On peut cependant enregistrer quelques “faux pas” comme Nikita Parris et Mina Iwabuchi, recrutées avant l’arrivée de Jonas et qui ont eu du mal à fonctionner avec le système mis en place par le coach, ou encore Tobin Heath, la légende américaine qui s’est blessée à plusieurs reprises et qui a dû rompre son contrat avant la fin de la saison suite à une blessure musculaire. 

Un style de jeu plus direct

Alors que Joe Montemurro privilégiait un jeu basé essentiellement sur le contrôle total du ballon, Jonas Eidevall propose lui un jeu plus direct, tout en gardant ces principes de possession instaurés par le coach australien. Lors de son arrivée, Jonas déclarait “il n’y a qu’un seul ballon et je veux qu’on l’ait“, ce qui laissait présager une approche similaire à celle de Joe Montemurro. Cependant, l’enchainement des matchs a démontré que l’équipe de Jonas exerce un contre-pressing beaucoup plus violent et un jeu plus diversifié : “je veux que nous marquions aussi sur des centres, des contre-attaques et des corners. Je veux que nous soyons dangereux dans toutes les situations.” Les statistiques montrent une diminution du nombre de passes mais une nette augmentation dans tous les autres compartiments du jeu. 

Un style de jeu qui a définitivement convaincu le board puisque moins d’un an après son arrivée, le club a annoncé la prolongation de Jonas Eidevall en même temps que celle de Mikel Arteta. Pour continuer à faire progresser l’équipe, Eidevall désire rendre son équipe plus “physique”. Il organisera la saison prochaine des séances d’entraînement contre les U16 masculins d’Arsenal pour les aider à s’adapter à la pression intense que la plupart des équipes de la WSL ne peuvent pas effectuer, notamment en Ligue des Champions. “Les U15 ou U16 sont généralement une bonne tranche d’âge où le physique n’est pas à son maximum sur tous les joueurs. Ils sont un peu plus rapides que nos joueuses mais ce n’est pas impossible de jouer contre eux.”

Jonas Eidevall se bat également pour qu’une règle bien précise de la WSL soit définitivement éradiquée. Méconnue du grand public, la WSL possède la règle du “one-ball”. Cette règle interdit d’avoir plusieurs ballons autour du terrain… Aussi fou que cela puisse paraitre, lorsqu’un ballon sort des limites du jeu ou qu’il est dégagé au loin… il faut aller le chercher ! Une règle complètement absurde qui fait perdre du temps à l’équipe dans la construction de son jeu et le temps passé à jouer sur le terrain, ce qui agace fortement le coach suédois. “Lorsque nous avons joué contre Birmingham City à l’extérieur, et que le ballon est resté coincé quelque part dans le stade, nous avons dû attendre que quelqu’un coure pour récupérer le ballon. Cela affecte beaucoup le temps de jeu avec le ballon.”

Jonas Eidevall

Jonas Eidevall a encore du pain sur la planche avant que sa vision et son projet prennent totalement forme. Un projet que certains s’amusent à comparer avec celui de Mikel Arteta. Pour l’instant, les Blues dominent le championnat avec ce troisième titre de champion consécutif, menées par une grande Sam Kerr (42 buts en 46 matchs depuis son arrivée à Chelsea). À Jonas et aux filles de continuer le travail pour retrouver un titre de champion qui leur échappe depuis 2019. 

Elles ont brillé 

Beth Mead (11 buts et 8 passes en 22 matchs) et Miedema (14 buts et 8 passes en 22 matchs) ont été les fers de lance en attaque. Elles ont toutes les deux été nommées pour être “Joueuse de la Saison”. Beth Mead brille également avec la sélection d’Angleterre tandis que Vivianne Miedema continue d’enchainer les buts et les records. La “baisse de régime” de l’Hollandaise, comparé aux autres années, s’explique par son repositionnement dans un rôle de numéro 10 en janvier pour laisser la place de numéro 9 à Stina Blackstenius. Un nouveau positionnement parfaitement illustré sur ce but de Blackstenius qui conclue après une passe somptueuse de Miedema. 

Alors que les fans ont eu très peur d’apprendre un possible départ au FC Barcelone, Miedema a finalement décidé de prolonger son contrat avec les Gunners, pour notre plus grand bonheur. Elle occupera certainement à nouveau ce poste de numéro 10 qui semble satisfaire Jonas Eidevall. 

L’autrichienne Manu Zinsberger a remporté le titre de gardienne de l’année en WSL. Elle réalise un total de 13 clean sheets et un total de 4/4 penaltys arrêtés sur la saison. Une véritable muraille !

Leah Williamson a confirmé une fois de plus qu’elle était la leader de cette équipe. Son absence due à une blessure à la cuisse pendant 8 matchs a fait beaucoup de mal et coïncide avec la période où Arsenal était dans le dur. Pendant cette période, Arsenal a gagné 3 matchs et concédé 1 nul et 4 défaites. Elles ont marqué 11 buts mais en ont encaissé 14. Des stats qui démontrent toute l’importance de Leah dans l’effectif. Selon les supporters, c’est son absence qui en grande partie coûte le titre à l’équipe. C’est elle le véritable pilier de l’équipe. 

#Corentin #AFC

 

 

 


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