Il ne reste plus qu’une petite semaine à tenir avant le retour de nos Gunners à la compétition. Cette saison s’annonce très excitante, le niveau en Premier League n’a jamais été aussi élevé, et on a hâte de voir quelles nouveautés Arteta et son équipe nous ont préparé. L’occasion de faire un état des lieux de la concurrence, du mercato et d’analyser nos zones de progression.
The only way is up
Après deux saisons à jouer au challenger de Manchester City, il est temps pour Arsenal d’aller chercher le graal du football anglais. Mais après tous les records battus (en particulier le nombre de buts inscrits et de victoires), comment faire mieux que la saison précédente ? Le coach nous a prévenu, lui et ses hommes ne sont pas rassasiés.
Au menu des petites marges : réussir à marquer à chaque match. Entre novembre et décembre 2023, le club a perdu trois matchs sans jamais trouver le chemin des filets. On parle des déplacements à Newcastle et Aston Villa, ainsi que de la réception de West Ham. Les joueurs enchainaient les tirs sans conviction à travers le champ de bataille. Au-delà du peu de buts attendus que cela représentait, il y avait toujours un risque de se faire surprendre en contre par l’adversaire. À St James Park, le manque de détermination était criant et les passes d’Ødegaard, Saka et Jesus bien trop molles pour que cela puisse créer le danger. Arsenal a eu du mal à faire progresser le ballon au milieu de terrain pour ensuite en payer le prix.
Ensuite, le côté droit est beaucoup plus utilisé que le côté gauche. Faut-il équilibrer parfaitement la balance ? Pas forcément, Saka est un des meilleurs joueurs de l’équipe et il est normal de l’alimenter un maximum grâce à Martin Ødegaard et Ben White. Cependant il faut avoir un plan B efficace si les blocs bas ou prises à deux sur Saka le paralysent. Un des chantiers sera d’améliorer la complicité à bâbord qui était inexistante la saison passée. Cela était dû au trop grand nombre de protagonistes : Martinelli, Trossard, Havertz, Rice, Zinchenko et Kiwior pour ne citer qu’eux.
“C’est un autre homme” Arteta à propos de Gabriel Jesus
Pourquoi ne pas accroitre l’utilisation d’un milieu de terrain à double pivot ; avec Ødegaard flottant horizontalement, les relations sont plus stables. La saison passée, Trossard a éclot dans des matchs où le skipper commençait à jouer plus au centre et sur la gauche. Le danger ne vient pas assez du milieu de terrain, Declan Rice est superbe dans ses grandes chevauchées, il faut l’encourager à plus monter balle au pied (2.46 actions amenant à un tir par 90 min, contre 5.06 pour Rodri).
Aussi, il faut tirer beaucoup plus de loin, le message est surtout pour Saka, Rice, et Ødegaard. On n’encourage pas Thomas Partey à s’y essayer, on connait trop bien le résultat (hormis la pépite contre Tottenham bien entendu). Arsenal a marqué de l’extérieur de la surface à six reprises la saison passée, soit le même total que Phil Foden à lui tout seul (pour quinze réalisations de City).
Dernièrement, on attend Martinelli et Jesus de pied ferme. Après une saison en demi-teinte (dix buts à eux deux en PL), leurs performances doivent être au niveau de leurs coéquipiers si nous voulons aller jusqu’au bout. Gabriel Jesus a entamé sa présaison courant juin, les buts sont déjà au rendez-vous et il semble être dans la forme de sa vie. Après la victoire contre Leverkusen, Arteta a déclaré « le premier sentiment que j’ai eu quand je l’ai vu cet été, c’était WOW, c’est un autre homme. Je pouvais le sentir. L’énergie était différente. Son apparence est différente. La façon dont il bouge est différente… il a l’air bien ». Il reste à confirmer si ces performances peuvent se répéter sur le long terme et en évitant les blessures. Si c’est le cas, le résultat pourrait être à la hauteur des attentes.
Un mercato comme-ci comme-ça
Il reste un peu plus de trois semaines avant que la fenêtre des transferts se referme pour les clubs anglais (30 août). Comme on le dit outre-manche « the clock is ticking ». Et pour l’instant, on reste sur notre faim. C’est la même chose tous les deux ans, une grande compétition internationale vient perturber le rythme des entrées et sorties. Arsenal a vite officialisé la signature de contrat de David Raya, et aura payé au prix fort l’explosion de Riccardo Calafiori durant l’Euro. Grâce à l’arrivée de l’Italien et au retour de blessure de Jurrien Timber, les Gunners semblent avoir résolu partiellement la problématique de notre flanc gauche.
Avec le départ d’Emile Smith Rowe pour Fulham, il est impératif de renforcer le milieu de terrain. Depuis quelques mois, de nombreux noms se succèdent, parmi eux ceux de Douglas Luiz et Bruno Guimarães. On est conscients que de tels mouvements auraient couté très cher au club, ces deux joueurs ont surperformé en Premier League. Le premier est parti à la Juventus, et pour le second, les Magpies nous auraient fait payer le prix fort. Le profil de Martin Zubimendi a longtemps été évoqué. Apparemment celui-ci préférait rester au Pays basque, bien que les rumeurs l’envoyant sur la Mersey soient maintenant de plus en plus fortes. Il reste le cas Mikel Merino, lui aussi joueur de la Real Sociedad, mais depuis son retour de vacances, le dossier avance au ralenti.
Reste l’éternelle question du secteur offensif. En milieu de saison cela semblait être une priorité, mais après la trêve hivernale et le voyage à Dubaï, la question a semblé moins pressante. On a évoqué Ivan Toney, Alexander Isak, Ollie Watkins et Michael Olise, là encore, un transfert intra Premier League aurait calmé les ardeurs. Alors nous nous sommes penchés sur des profils plus exotiques, tels Benjamin Sesko, Viktor Gyokeres et Nico Williams. Nous en sommes toujours au point mort.
Une partie du problème réside dans le fait que nous avons encore du mal à vendre. La piste d’Eddie Nketiah à Marseille vient de se réchauffer, on parle maintenant d’un prêt avec obligation d’achat de 30M€. L’opportunité pour notre baby Gunner semble être adéquate, on imagine Roberto De Zerbi pousser pour que le deal se fasse. Quant à Reiss Nelson et Aaron Ramsdale, c’est le calme plat.
Les bonnes surprises semblent venir de l’académie. Mikel Arteta, souvent critiqué pour avoir trop peu utilisé les joueurs d’Hale End, est maintenant prêt à lancer certains dans le grand bain. On parle en particulier d’Ethan Nwaneri et de Miles Lewis Skelly. Il l’a déclaré cette semaine « peu importe qu’ils viennent de l’académie, de l’Argentine ou d’ailleurs, s’ils le méritent, ils auront leur chance ». Ces derniers ont participé au voyage de pré-saison aux États-Unis et ont livré des performances très abouties. C’est de bon augure au vu du nombre de matchs que l’équipe devrait jouer cette saison.
Une concurrence féroce
Inévitablement, Manchester City trône toujours au sommet de la hiérarchie anglaise. Pep Guardiola est sous contrat jusqu’en 2025, et continue d’entretenir le flou sur son avenir. Du côté des transferts, les Cityzens sont en train de réaliser une superbe opération, avec la vente de Julián Álvarez à l’Athletico Madrid pour 95M€. C’est une plus-value énorme, ils avaient payé 17M€ à River Plate pour ses services en 2022. On s’attend bien sûr à ce que les Skyblues se battent pour la première place, même s’il est dur de les imaginer conquérir un cinquième titre d’affilée (du moins au niveau des probabilités).
À Liverpool, l’arrivée d’Arne Slot est observée avec attention. Les attentes des supporters sont énormes quand on sait l’admiration qu’ils vouaient à Jürgen Klopp. Les Reds se battent pour le titre depuis une dizaine d’années et FSG a fait en sorte que la passation soit la plus douce possible. Le retour de Michael Edwards comme CEO du football pour FSG est un signe fort de la direction que souhaitent prendre les propriétaires. Le club doit pouvoir encaisser n’importe quelle secousse, y compris le départ d’un entraineur emblématique. Niveau mercato, Slot pousse pour l’arrivée d’un numéro 6.
Aston Villa, la surprise de la saison passée, devrait confirmer son rang comme membre du big 6. Aussi, bien que le club ait remporté la coupe d’Europe des clubs champions en 1982, il jouera pour la première fois la Ligue des Champions. Avec une volonté de s’inscrire dans le long terme, Unai Emery a mené un recrutement agressif. Sur les huit nouveaux joueurs enregistrés à ce jour, sept ont 23 ans ou moins. Parmi eux, on note l’arrivée très enviée d’Amadou Onana (milieu défensif) et d’Ian Maatsen (arrière gauche).
Ange Postecoglou entame sa deuxième saison sur le banc des Spurs. L’Australien dégage une sérénité qui n’est pas coutume chez nos rivaux du nord de Londres. Son aura fait beaucoup de bien à Tottenham et le club est en progression évidente. Après avoir échoué aux portes de la C1 la saison passée, les ambitions sont claires. De nombreux joueurs ne correspondant pas au projet sont partis et l’entraineur cible des profils particuliers. Le club vient de débourser 41M€ pour Archie Gray, milieu défensif en provenance de Leeds et travaille aussi sur Dominic Solanke, le serial-buteur de Bournemouth.
Place enfin au Manchester United 2.0 sur lequel il faudra compter à l’avenir. Ineos a fait un raz de marée chez ses rivaux pour constituer une équipe de direction en béton armé avec les arrivées d’Omar Berrada (CEO en provenance de City), de Dan Ashworth (directeur du football) et de Jason Wilcox (directeur technique). Sir Jim Ratcliffe enchaine les décisions audacieuses afin de remettre le club sur pied et travaille même à la construction d’un nouveau stade. À la surprise générale, et surement grâce à sa victoire en FA Cup, Erik Ten Hag a été confirmé à son poste.
Comme l’a dit Paul Scholes sur le plateau de The Overlap, il est maintenant l’heure pour Arsenal de changer de braquet et d’aller gagner chez ses principaux concurrents. On parle en particulier de Villa Park, d’Anfield et de l’Etihad. Ça tombe plutôt bien, les Gunners vont enchainer rapidement trois déplacements chez des potentiels membres du Big 6. En attendant, rendez-vous à l’Emirates samedi prochain. COYG !
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