Les premiers enseignements du début de saison 2023-2024

Plus d’un mois après le début de cette saison 2023-2024 pleine de promesses et d’attentes, il est temps de tirer les premiers enseignements de celle-ci : le bon comme le moins bon. Retour de la Ligue des Champions, Havertz and co et blessures en cascades, petit tour d’horizon global de ce début de saison. 

 

La succession post Xhaka

Souvenez-vous de la saison 2022-2023 de Granit Xhaka. La saison de la consécration pour le milieu de terrain suisse : 37 matchs de Premier League pour 7 buts et 7 assists. Une campagne exceptionnelle pour un homme qui aura eu une histoire tumultueuse avec Arsenal.

Il était un véritable joueur clé du système Arteta et a parfaitement compris ce qu’on attendait de lui dans le 4-3-3. Très bon offensivement et défensivement, il savait fluidifier et bonifier le jeu des Gunners. Malheureusement pour nous, Granit a décidé de partir comme un prince. Il s’en est allé sur la meilleure note possible après sept ans passé au club.

De retour en Bundesliga cet été, plus précisément à Leverkusen, la question de sa succession s’est rapidement posée et est devenue le point central de notre mercato estival. Sur ce sujet Arteta a tenté un sacré pari. Kai Havertz, dans l’impasse chez nos voisins de Chelsea, a rejoint les Gunners pour la coquette somme de 75 millions d’euros. Joueur offensif, polyvalent avec un profil de 9 et demi : le pari est excitant sur le papier.

Arteta croit en ses capacités et souhaite faire revivre le Havertz du Bayer Leverkusen à ses débuts. Milieu très très offensif dans le 3-2-4-1 des Gunners, Havertz est censé apporter de la polyvalence et être une arme offensive supplémentaire. Oui mais voilà, un mois et demi après toutes ces promesses…ça ne marche pas. Pas du tout même. Le pari Havertz est pour le moment un échec total. Pourtant Arteta lui donne tout le temps de jeu possible. On a plutôt l’impression que le coach des Gunners a jeté dans le grand bain quelqu’un qui ne sait pas nager.

En effet, il ne faut pas oublier que ce qu’on demande à Havertz est tout nouveau pour lui. Il doit évoluer dans le cœur du jeu, produire un travail défensif et être capable de créer tout en pesant offensivement dans la surface adverse. Trop de nouvelles choses d’un seul coup, on sent pour le moment un Havertz perdu, lent et qui peine à influer dans le jeu. Forcément, pour s’intégrer, ça n’aide pas.

Le jeu des Gunners en pâtit logiquement. Compliqué d’avoir une machine aussi bien huilé que la saison dernière quand un joueur du onze est en dessous de ses coéquipiers. Peut- être que Arteta a voulu griller les étapes trop vite pour prouver que son pari Havertz allait être gagnant en un mois de Premier League. Mais la réalité est là : Havertz a besoin de temps. Beaucoup de temps pour un joueur qui découvre une multitude de nouvelles choses.

Cependant le temps se mérite. Il se mérite en montrant des signes de progressions et des choses positives sur le terrain. C’est sur ce dernier point qu’on attend Havertz maintenant. Même si c’est dix minutes en sortie de banc, il faut montrer des signaux positifs dans le jeu. Quoi qu’il en soit, Arteta a déjà sorti Havertz du onze de départ. Fabio Vieira a lui été excellent depuis le début de saison et semble bien plus prêt que Havertz dans ce rôle.

Patience donc, mais le joueur allemand doit maintenant nous montrer qu’il est digne et qu’il a envie de réussir avec cette équipe. 

 

Rice taille patron

Havertz / Rice c’est un peu deux salles deux ambiances. Declan Rice, capitaine de West Ham, débarque cet été à Arsenal pour 116 millions d’euros et devient par conséquent la recrue la plus chère de l’histoire des Gunners. Un prix qui a beaucoup fait parler…pendant deux semaines. Jugé trop cher pour certains, surcoté pour d’autres, Declan Rice a très rapidement mis tout le monde d’accord.

En quelques semaines, il est devenu le véritable patron du milieu de terrain, à tel point que parfois on a l’impression qu’il est là depuis dix ans. Il est certainement notre meilleur joueur depuis le début de saison, il justifie parfaitement les attentes placées en lui. Récupérer le ballon, se projeter, casser les lignes et aller au charbon dans les duels aériens, Declan est partout. A seulement 24 ans, Rice a tout pour devenir une légende chez les Gunners.

On attend maintenant de voir ce que peut donner son association avec Partey. Arteta a déjà essayé une première carte en replaçant le Ghanéen “arrière droit”, mais milieu de terrain en phase de possession, avec plus ou moins de réussites. A l’heure où Havertz dans le 4-3-3 ne fonctionne pas encore, est-il possible de voir un milieu à 3 :  Rice – Partey -Odegaard dans les prochaines semaines ? En tout cas Arteta l’a déjà essayé en pré-saison, et la connexion Rice / Martinelli fonctionnait déjà très bien.

Ce milieu à trois semble être la bonne recette et le bon équilibre sur le papier. Réponse quand Partey reviendra de blessure donc. 

 

La rotation

Arteta utilise peu son banc, jusque-là rien de nouveau. C’est une constante depuis l’arrivée du coach espagnol sur le banc d’Arsenal. Peu de rotation, qui pourrait s’expliquer par plusieurs aspects.

La profondeur de l’effectif premièrement. Jusqu’à cette saison Arteta n’avait que peu de solutions sur son banc. Les postes n’étaient pas tous doublés, il était compliqué de pouvoir mettre en place une rotation et faire souffler ses joueurs clés.

Deuxièmement : la qualité de cette profondeur. Peu de solutions sur le banc, mais en plus le peu de solutions disponibles n’étaient pas au niveau du onze de départ. Souvenez-vous du cataclysme la saison dernière quand Saliba s’est blessé. Derrière la seule solution était Rob Holding, pour la fin de saison que nous connaissons.

Et là-dessus le board a bien travaillé cet été : la polyvalence offensive de Havertz, Jurrien Timber défensivement, Rice au milieu du terrain et Raya dans les buts. Une vraie concurrence commence à s’installer. Ajouté à cela la prolongation de Nelson et le retour de blessure de Smith Rowe, Arteta commence à avoir un banc et des solutions de qualité sur toutes les lignes. 

Mais chasser le naturel et il revient au galop. Pour le moment nous avons du mal  à voir la rotation qu’ Arteta est capable de mettre en place. Et forcément les blessures commencent à s’accumuler. Ligue des Champions oblige, le rythme et la fréquence des matchs montent d’un cran.

Est-ce que Arteta pourrait mieux utiliser son banc ? Sans doute. Trossard n’a joué que 24% des minutes cette saison. C’est peu pour un joueur qui est presque tout le temps décisif. Pas de chance il s’est blessé à l’entrainement juste avant le North London Derby, rejoignant Partey, Timber, Martinelli, Rice qui remplissent eux aussi déjà l’infirmerie.

Revenons justement à ce North London Derby, et au onze de départ. Trio offensif : Jesus / Nketiah / Saka. Martinelli et Trossard tous les deux blessés, Arteta préfèrent décaler Gabriel Jesus à gauche plutôt que d’utiliser son banc. Quel est l’intérêt de prolonger Reiss Nelson si ce n’est pour ne pas l’utiliser quand tous les ailiers sont blessés ? Pourquoi Smith Rowe n’a le droit qu’à quelques minutes quand Saka enchaine son 86ème match de suite en Premier League avec les Gunners ? Attention à ne pas le carboniser, lui qui n’a le droit qu’à peu de repos.

 

 
La Champions League va s’accélérer, les compétitions domestiques vont elles aussi démarrer, on attend de voir quelle rotation Arteta va mettre en place dans les prochaines semaines. Car même si pour le moment Mikel n’a pas eu l’occasion de la mettre en place, faute aux blessures, il n’aura pas le choix dans les prochaines semaines.

 

Les débuts canons en Champions League

 

Six ans que l’on attendait ça. Arsenal ne pouvait pas se rater, et Arsenal ne s’est pas raté. Dans un groupe très accessible composé du PSV Eindhoven, du RC Lens et du FC Séville, les Gunners ont la voie royale vers les 8ème de finale. Les débuts contre le PSV étaient donc attendus, surtout à L’Emirates. Et les hommes d’Arteta n’ont pas déçu : victoire 4-0. Propre, net et sans bavure. Peut-être le match référence du début de saison en terme d’efficacité et d’engagement. Pas de temps morts et peu d’erreurs, les Gunners ont livré un vrai récital offensif et défensif. De quoi parfaitement lancer la campagne européenne. Profitant du nul entre Lens et Séville, Arsenal prend actuellement seul la tête du groupe. Les Gunners sont ultra favoris dans cette première phase, mais attention à ne pas trop la prendre à la légère. La Champions League va vite, le prochain match à Lens fait office de mini test européen, et a tout du match piège par excellence. Sur le papier c’est une rencontre déséquilibrée, Lens auteur d’un mauvais début de saison semble un cran au-dessous des Gunners. Mais sur 90 minutes, et surtout face à un stade Bollaert gonflé à bloc, tout est possible. En matière d’intensité européenne ça sera un vrai challenge pour un groupe inexpérimenté en Champions League. 

Il est crucial qu’Arsenal continue sur sa bonne lancée en Champions League. Crucial sportivement et économiquement de réussir ce premier tour. Plutôt la qualification et la première place seront acquises, plus vite la pression redescendra et plus facilement Arteta pourra faire tourner. Arsenal est sur la bonne voie, mais Arsenal doit maintenant confirmer son statut. 

 

Le duel Raya / Ramsdale

C’est un peu la recrue surprise de l’été. David Raya débarquait à Arsenal en prêt cet été en provenance du club de Brentford. Il s’inscrit dans la volonté du board de mettre en place de la concurrence à tous les postes.

David Raya n’était pas une néo cible du board, il est en fait suivi depuis très longtemps par Arteta. Il était d’ailleurs déjà une cible bien avant l’arrivée de Ramsdale dans les buts.

Une recrue qui a soulevé immédiatement beaucoup de questions. Est-ce que signer un gardien de but était vraiment une priorité dans ce mercato ? Ramsdale n’a que très rarement déçu et est devenu un des meilleurs gardiens de Premier League la saison dernière. Excellent sur sa ligne et à l’aise dans les relances, Arteta a cependant jugé qu’il était temps de lui apporter une concurrence. 

 

“La question n’est pas de savoir qui a raison et qui a tord. Arteta est le coach. Il voit Raya comme quelqu’un qui peut lui faire gagner la Premier League” – Thierry Henry sur le débat Ramsdale / Raya

C’est pourtant Ramsdale qui démarre la saison dans les buts, notamment lors de la victoire des Gunners face aux Citizens lors du Community Shield. Mais un mois après, Arteta va décider de tester son néo gardien. C’est lors du match face au PSV Heindoven que le coach espagnol décide de lancer Raya et par conséquent reléguer Rasmdale sur le banc. Reléguer le gardien anglais sur le banc pour le premier match de Ligue des Champions, à la maison, lui qui a été le grand artisan du retour du club dans la plus grande des compétitions, le message peut paraitre dur. D’autant plus qu’on n’a pas vu énormément Raya lors de ce match, tant les hollandais n’ont presque pas été dangereux. Nous avons pu en effet apprécier son jeu au pied qui est de haut niveau, c’est même son gros point fort. Mais sur sa ligne difficile de se faire une idée lors de ce match.

 

Lire aussi : Ramsdale a su déployer ses ailes

 

C’est bien le North London Derby qui va donner une idée sur qui est le gardien numéro un aux yeux d’ Arteta. Il n’est pas question de faire tourner pour le North London Derby. Mais c’est bien Raya qui est reconduit. Une fois de plus, Ramsdale doit se contenter du banc. Le message semble de plus en plus clair. Le football va vite et peut être très cruel.

 

Pourquoi Raya numéro un et Ramsdale numéro deux, Arteta est resté assez vague sur le sujet. Arteta agit comme il l’a toujours fait, il n’hésite pas à prendre des décisions radicales s’il sent que c’est dans l’intérêt de l’équipe. Et il semble que le coach espagnol voie en Raya des qualités qui puissent pousser l’équipe à passer un cap. Rappelons également que Raya n’est qu’en prêt. Prêt avec options d’achat déclenché au bout d’un certain nombre de matchs. Le duel Raya / Ramsdale ne fait que commencer. 

Quoi qu’il en soit, ce duel n’en finit pas de diviser. Il y a les pro-Ramsdale et les pro-Raya. Chacun a ses arguments et ses chiffres pour argumenter. Bien malin celui qui sait comment ce duel va se terminer. 

 

Declan Rice, David Raya, Kai Havertz … Le premier mois de compétitions est déjà riche en enseignements. Les Gunners doivent confirmer leur grande saison 2022-2023, et ils le savent. La balle est désormais dans leur camp pour rectifier les premiers couacs et sublimer les premières grosses individualités. Bouclez votre ceinture, ça ne fait que commencer. 

 

Louis #AFC

 

 

 

 


Publié

dans

par

Étiquettes :