Mind the gap!

On le sait, une course au titre se joue sur des détails. Et c’est un détail qui a couté à Declan Rice son premier carton rouge la semaine dernière, ainsi que des points précieux aux Gunners. La deuxième quinzaine de septembre est déjà assez compliquée comme ça, sans que viennent s’y ajouter des blessures et une suspension. À peine un mois après la reprise, Arteta va devoir se montrer créatif et utiliser sa « profondeur de banc ».

Septembre rouge

La saison avait pourtant bien commencé pour Arsenal, avec deux victoires en deux matchs, dont une de référence à Villa Park. Mais c’était sans compter sur Chris Kavanagh, l’arbitre du jour, qui réduit les Gunners à dix dès la 49ᵉ minute. Sous les assauts incessants de Brighton, l’équipe a plié sans jamais vraiment rompre. C’est quand même la première fois en trois ans que la défense concède plus de 22 tirs. Il faut pour cela remonter à un catastrophique mois d’août 2021, avec les défaites face à City et Chelsea. On a évité le pire, et la trêve internationale arrive à point pour reprendre sa respiration.

On espère que nos joueurs reviendront de sélection sains et saufs, car dès leur retour, la machine s’emballe. En effet, les Gunners joueront cinq matchs en l’espace de treize jours, avec pour commencer un petit road trip. On commencera avec un North London Derby chaud bouillant, le début de saison des Spurs est mitigé (10ᵉ avec quatre points), Ange Postecoglou doit impérativement rapporter une première victoire face aux hommes d’Arteta pour faire taire les critiques. On enchaine ensuite avec notre premier déplacement européen à Bergame, où on affrontera les vainqueurs de l’Europa League 23/24. L’Atalanta n’est pas au mieux avec déjà deux défaites en Série A.

Trois jours plus tard, nous nous rendrons à l’Etihad, pour ce qui est considéré comme le plus gros déplacement de la saison. Malgré les quatre points glanés par les Gunners lors de l’exercice précédent, les critiques dirigés vers l’attitude conservatrice de nos joueurs à Manchester ont été nombreuses. Les Skyblues font un sans-faute, ce sera le premier gros test des Londoniens. Retour ensuite à l’Emirates avec la réception de Bolton en Carabao Cup. Il sera intéressant de voir de quelle manière Arteta abordera ce match, qui représente une opportunité sérieuse de titulariser Nwaneri et Lewis Skelly. Pour terminer, nous accueillerons Leicester, actuel 15ᵉ du championnat, avec toujours aucune victoire au tableau.

Le Brésilien avait inscrit un doublé lors de notre dernier match à l’Emirates face à Leicester (août 2022, victoire 4-2)

Le casse-tête d’Arteta

Après une saison 2023/2024 où le club a été relativement tranquille avec les blessures, la tendance n’a pas mis longtemps à s’inverser. À l’infirmerie, on retrouve les « usual suspects » Takehiro Tomiyasu (genou) et Gabriel Jesus. Ce dernier pourrait néanmoins reprendre l’entrainement durant la trêve et être en mesure de jouer un rôle lors du derby. Merino a rapidement rejoint ses camarades avec une fracture de l’épaule. Cela tombe vraiment mal, son partenariat avec Ødegaard était très attendu en vue des grosses échéances de septembre. On parle d’un retour potentiel à l’entrainement mi-octobre, tout en sachant que sa pré-saison a été quasi inexistante.

La dernière frayeur vient de Riccardo Calafiori. Il est sorti en cours de match hier, après qu’Ousmane Dembélé se soit involontairement essuyé les crampons sur son mollet. Apparemment plus de peur que de mal, le sélectionneur italien a bon espoir qu’il soit disponible pour le match de mardi. Cerise sur le gâteau, Declan Rice est suspendu pour le prochain match. Sans commenter le bien-fondé de la décision de l’arbitre, Rice avait déjà écopé d’un carton jaune et devait être sur ses gardes. Les exploits de Chris Kavanagh avec Arsenal sont de notoriété publique, le joueur a reconnu qu’il aurait dû se montrer plus prudent.

Voilà qui donne du pain sur la planche à Arteta pour le NLD. Martin Ødegaard devrait être associé à Kai Havertz et Thomas Partey. Le Ghanéen est régulièrement mis en difficulté. Ian Wright n’a d’ailleurs pas hésité à le tenir en partie responsable de l’égalisation de Brighton « Il doit aller jusqu’au bout et faire faute si besoin. Pedro le dépasse mais lui revient en trottinant ». Hormis Saka, la grande inconnue est à l’avant. Martinelli tire à blanc, Trossard peine comme titulaire, Jesus pourrait prétendre à une place dans le XI. Avec le replacement vraisemblable d’Havertz au milieu, la surprise peut venir de notre dernière recrue.

Sterling déjà affuté

Raheem Sterling approche de la trentaine et a vécu ses meilleures années de 2017 à 2020 chez les Cityzens. Avec des statistiques en baisse à Chelsea, il serait cruel de prendre ces deux saisons en exemple quand on connait l’état du club de Todd Boehly. Sous Pep Guardiola, il avait grandement progressé en réduisant ses dribbles (6.9 par 90’’ lors de sa dernière saison à Liverpool contre 4 par 90’’ lors de la saison 19/20), en travaillant son placement, ses mouvements, et en attaquant plus souvent la surface de réparation. Entre les saisons 17/18 et 19/20, il surperforme et cumule 55 buts en PL pour un xG de 45.4.

Il y a deux semaines, Arteta a évoqué en conférence de presse la relation très forte qu’il entretenait avec Sterling lors de leurs passages à Manchester City. L’environnement bienveillant et dynamique qu’offre Arsenal permettra-t-il au joueur de revenir à ses plus belles heures ? En tout cas, c’est le plan du coach ,   « Nous l’impliquerons dès que possible ». Le Basque, en général très peu enclin à forcer l’intégration de ses recrues, devrait capitaliser sur la grosse expérience de Sterling. S’il n’est pas titulaire, le joueur devrait au moins rentrer en seconde période contre les Spurs. Il comptabilise déjà huit buts et cinq passes décisives TCC face à Tottenham.

Non retenu par Gareth Southgate pour l’Euro, le joueur a passé un été studieux au côté de son préparateur physique Ben Rosenblatt. Déterminé à revenir à son meilleur niveau, il s’est entrainé avec les rugbymen des Harlequins et les judokas de Camberley, avant de rejoindre Chelsea pour la pré-saison (buteur lors de la défaite contre City). Malgré sa volonté évidente, Enzo Maresca a préféré faire sans lui et Sterling a rejoint un groupe de joueurs s’entrainant à part. Mis sous pression par une dernière journée de mercato tumultueuse, Edu a senti la bonne affaire et a très bien négocié. Chelsea paie environ les deux tiers du salaire du joueur. Pour quelqu’un de ce calibre, c’est cadeau.

À défaut d’être décisif, le mois de septembre nous permettra d’y voir plus clair sur le niveau réel des Gunners. Auront-ils les capacités à se transcender aussi tôt dans l’exercice ? Il faut que ça clique, et vite. Nos adversaires, eux, n’ont pas perdu de temps, comme le témoignent les statistiques d’Erling Haaland (7 buts) et de Mohamed Salah (3B/3PD). Sur le papier l’équipe est plus forte que l’an dernier, c’est le moment de le prouver. Go Gunners !

#AFC

Jonathan


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