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Arsenal et l’Europa League : pourquoi ça n’a pas marché ?
Sauf cataclysme et chute historique au classement, les Gunners devraient enfin retrouver la Ligue des Champions la saison prochaine, 6 ans après l’avoir quitté. Une véritable libération pour le peuple rouge et blanc du nord de Londres, qui avait pris l’habitude de la disputer chaque saison entre 1998 et 2017. Si l’immense joie de retrouver cette compétition prestigieuse reste le sentiment majeur, elle n’efface pas néanmoins la déception du parcours des Gunners en Europa League lors de ces 6 dernières années. Retournons ensemble sur les raisons de l’échec de ce mariage forcé chaotique et des éliminations décevantes de nos Gunners chez le petit frère de la Coupe aux grandes oreilles.
2017/2018 : Arsenal – Atletico Madrid : Wenger, clap de fin
Séisme en Premier League, pour la première fois en 20 ans, les Gunners finissent en dehors du top quatre lors de la saison 2016/2017 et ne disputeront pas la Champions League. Arsenal va donc découvrir pour la première fois l’Europa League, moins prestigieuse que la Champions League, mais qui correspondait malheureusement mieux aux ambitions européennes des hommes d’Arsène Wenger à l’époque.
Cette première campagne d’Europa League est satisfaisante pour nos Gunners, qui finissent premiers de leur groupe et se débarrassent de l’AC Milan et du CSKA Moscou en phase finale, jusqu’à arriver en demi face aux redoutables Colchonneros. La double confrontation est très serrée et malgré leur avantage numérique au match aller suite à l’expulsion de Vrsjalko, les Gunners n’arrivent pas à prendre l’avantage et terminent sur un match nul 1-1. Au retour, l’Atletico, à l’époque redoutable en défense et ultra-réaliste devant, ne laissera aucun espace à Arsenal qui sera crucifié sur un but de Diego Costa qui donnera la victoire aux siens.
Ce match sera le dernier match européen d’Arsène Wenger avec Arsenal, qui n’aura finalement jamais réussi à porter les Gunners à un titre Européen après 20 ans passés à la tête du club. Cette année-là, il manquait à Arsenal beaucoup plus de réalisme dans les deux surfaces face à cette équipe de Simeone, qui était collectivement un cran au-dessus avec des joueurs qui se connaissaient et marchaient très bien ensemble. Les Cochonneros s’imposeront par la suite facilement en finale face à l’Olympique de Marseille (3-0).
2018/2019 : Arsenal – Chelsea : le traumatisme
Après le départ d’Arsène, c’est Unai Emery qui reprend le navire. Fort de ses expériences passées en Europa League avec le FC Séville (3 titres consécutifs remportés entre 2014 et 2016), le club voit là l’opportunité pour Arsenal de s’imposer dans cette compétition afin de retrouver la Champions League. Malgré une frayeur face au Stade Rennais en huitième de finale, les Gunners survolent la compétition : premiers de leur groupe, ils terrassent en phase finale le Napoli de Carlo Ancelotti ainsi que la séduisante équipe de Valence pour se hisser en finale face aux Blues.
Première finale européenne pour Arsenal depuis ce fameux soir de mai 2006. C’est enfin le moment pour les Gunners d’aller chercher ce trophée européen qu’ils convoitent tant. Malheureusement, les Blues vont infliger une véritable gifle aux Gunners, totalement méconnaissables dans cette rencontre. Giroud, parti lors du mercato hivernal en quête d’un meilleur temps de jeu, se permet même d’inscrire un but face à son ancien club. Une soirée cauchemardesque pour Arsenal, qui va mettre une éternité à s’en remettre.
Si la défaite est très dure, le constat est également accablant : il manque encore à Arsenal des joueurs cadres avec de l’expérience pour remporter ce genre de rencontres. Complètement dépassés en seconde période, les joueurs n’ont pu qu’assister, impuissants, au show d’Eden Hazard qui marchait sur l’eau ce soir-là et qui a montré aux Gunners ce qui leur manquait pour décrocher un trophée européen.
2019/2020 : Arsenal – Olympiakos : implosion tactique
Une nouvelle ère débute à Arsenal. Unai Emery fraichement limogé, Mikel Arteta reprend les rênes d’une équipe en totale perdition et en manque de repères. Si la situation en championnat est compliquée, Arsenal compte toujours sur l’Europa League comme moyen d’accéder à la Ligue des Champions.
Après une phase de groupe poussive avec trois victoires, deux nuls et une défaite, Arsenal affronte les Grecs de l’Olympiakos en 16ᵉ de finale. Un match qui devait s’avérer être une formalité, mais dont le résultat va prendre une tournure totalement différente.
Après une victoire convaincante en Pirée sur le score de 1-0, Arsenal semble avoir fait le plus dur et attend tranquillement de pouvoir jouer le match retour à l’Emirates. Malheureusement, les spectateurs auront ce soir-là le malheur d’assister à la performance la plus aberrante de l’histoire européenne d’Arsenal. Avec un David Luiz au sommet de son ridicule, toute l’équipe va sombrer petit à petit dans ce match, complètement incapables de se mettre au niveau collectif des Grecs, pourtant très loin d’être flamboyants ou inquiétants.
Malgré un but fantastique du capitaine Aubameyang en prolongations, qui portait à l’époque son équipe à bout de bras, les Gunners vont réussir l’exploit de laisser la qualification s’échapper. À la 119ᵉ minute, Arsenal implose et laisse filer un centre vers El Arabi qui n’a plus qu’à enterrer les supporters de l’Emirates. Le placement absolument effroyable de l’équipe sur cette action est symptomatique d’une équipe en pleine reconstruction avec des joueurs qui quitteront par la suite très rapidement le navire d’Arteta. Arsenal chute mais se relève quelques semaines plus tard en remportant la FA Cup. Une lumière dans la tempête qui laisse présager un avenir meilleur pour Arsenal.
2020/2021 : Arsenal / Villarreal : un manque de talent
Épisode 4. Les Gunners reprennent le chemin de l’Europe et on peut déjà apercevoir une nette amélioration depuis l’année précédente. Avec 18 points pris sur 18 possibles en phase de groupe, Les Gunners arrivent jusqu’en demi-finale en se défaisant du Benfica Lisbonne, de l’Olympiakos et du Slavia Prague. C’est le premier véritable choc de la compétition pour Arsenal, qui s’apprête à affronter le sous-marin jaune de Villarreal, dirigé à l’époque par Unai Emery, l’ancien coach des Gunners.
C’est l’occasion pour l’Espagnol de briller à nouveau et de prendre sa revanche, lui qui n’avait pas totalement digéré la fin de son histoire dans le Nord de Londres. Une occasion qu’il ne va pas manquer. Avec une défaite d’Arsenal en terre espagnole et un match nul insipide à l’Emirates, les jaunes ont posé énormément de problèmes aux Gunners lors des deux rencontres et remporteront par la suite la compétition en battant Manchester United en finale.
Le plan de jeu d’Arteta prend forme, mais le collectif des hommes d’Emery était bien plus huilé, avec des joueurs prêts à aller à la guerre pour lui, ce qu’il lui avait sans doute manqué lors de son passage à Arsenal. Cette défaite est loin d’être anodine puisque finissant à la huitième place du championnat, les Gunners ne joueront aucune compétition européenne le saison suivante.
Avec une défense Pablo Mari – Holding – Bellerin fébrile, un Pepe solitaire, ou des cadres pas encore assez décisifs, cette équipe n’est pas taillée pour remporter un titre européen et il reste encore énormément de travail à accomplir pour Arteta, notamment au niveau du recrutement.
2022/2023 : Arsenal / Sporting Lisbonne : obsession Premier League
Après une saison blanche sur le plan européen en 2021/2022, les Gunners reprennent le chemin de l’Europa League suite à une 5ᵉ place acquise l’année précédente avec une très jeune équipe d’Arsenal. Pendant cette année sans coupe d’Europe, Arteta a pris le temps de poser les fondements et de bâtir une équipe qui s’apprête à bientôt tout raser sur son passage.
Arsenal réalise un début de saison tonitruant et monte sur le toit de la Premier League. Aux oubliettes les douleurs du passé, Arteta et ses hommes imposent désormais leur loi et roulent sur tous ceux qui s’y opposent. Le grand football d’Arsenal est de retour du côté de l’Emirates, ce qui fait également d’eux par la même occasion les grands favoris pour la victoire en Europa League en fin de saison.
La campagne des Gunners n’est cependant pas extraordinaire et le niveau de jeu est en deçà de celui affiché en Premier League. Même s’ils finissent premier de leur groupe et se qualifient directement pour les huitièmes de finales grâce au nouveau format de la compétition, la défaite 2-0 en phase de poule face au PSV laisse entrevoir les premières failles.
Des failles que le Sporting va très bien exploiter dans ce huitième de finale qui s’annonçait pourtant très abordable pour Arsenal. Accrochés au match aller suite à une prestation assez décevante, les Gunners ouvrent pourtant le score au retour grâce à Xhaka et se placent en bonne position pour passer à l’étape suivante. Malheureusement, les dieux du foot avaient définitivement décidé qu’Arsenal et l’Europa League, ça ne pouvait pas fonctionner.
Le Sporting met en grosses difficultés les Gunners qui ne sont pas à fond et qui passent à côté de la seconde mi-temps. Les Portugais égalisent sur une frappe monstrueuse de 50 mètres et s’imposent au bout d’une séance de tirs au but où les supporters découvrent que Ramsdale n’était clairement pas préparé pour ça. Cette élimination précoce de la compétition est, contrairement aux années précédente, loin d’être la fin de la monde mais elle est révélatrice des efforts qu’il reste encore à faire si Arsenal veut faire bonne figure en Ligue des Champions l’année prochaine.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette élimination, comme la peur de se blesser ou de laisser de l’énergie inutile pour la course au titre de Premier League, ou encore le manque d’envie de remporter cette Europa League qui, au final, n’aura servi pendant six ans qu’à développer les jeunes pousses d’Arsenal ou à donner du temps de jeu aux joueurs qui n’en avaient plus.
Quelles conclusions tirer de ces éliminations ?
Au moment de faire le bilan de cet arc Europa League, il nous vient tout d’abord un sentiment de gâchis et de manque d’envie de la part des joueurs. Comme si, finalement, ils n’avaient jamais eu l’envie au plus profond d’eux-mêmes d’aller chercher cette compétition. Si ce sentiment peut sembler compréhensible à première vue, il est cependant regrettable d’avoir laissé des rivaux de Premier League comme Manchester United et Chelsea remporter cette compétition qui est venue garnir leur palmarès, pendant qu’Arsenal reste encore et toujours sur une disette européenne qui s’installe dans le temps de façon inquiétante.
Ces éliminations successives confirment les difficultés du club en coupe d’Europe, et du chemin qu’il reste à accomplir pour Arteta et ses hommes, malgré le travail absolument colossal accompli depuis son arrivée au club. Si le club désire faire un bon parcours en Champions League, il faudra se servir de toutes ces leçons apprises en Europa League, même si on imagine de moins en moins nos Gunners reproduire des prestations similaires à celles contre l’Olympiakos ou bien encore Villarreal.
De plus, l’équipe ne cesse de se renforcer en qualité en fil des années (Ramsdale, White, Saliba, Odegaard, Zinchenko, Gabriel Jesus, Trossard), les jeunes se sont développés et ont explosé au rang de leaders (Saka, Martinelli) et un véritable équilibre a été trouvé dans l’entre-jeu (Xhaka-Partey). Un équilibre qui n’a jamais pleinement existé sous Unai Emery ou bien lors des premiers pas d’Arteta.
Beaucoup de points positifs qui laissent présager un bel avenir européen pour Arsenal, en espérant que ses anciens démons du vieux continent le laissent définitivement tranquille.
#Corentin #AFC
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